Nous avons 3113 invités et 48 inscrits en ligne

l'Alsace à la croisée des chemins

  • Messages : 14
  • Remerciements reçus 0

Réponse de sygmund sur le sujet Re: l'Alsace a la croisée des chemins

Quels sont les enjeux pour notre vignoble alsacien?
Ce n'est pas aisé à définir. L'AOP ne constitura pas un protection des cépages comme identité régionale. Un ceréalier du Kochesberg pourra-t'il planter 50 hectares de riesling à 150 hecto, et le revendre en quoi exactement, vin de pays d'Alsace, dans une flute rhénane?
Nos viticulteurs ont pour l'instant la chance d'avoir une région "bénie des Dieux" quant à la production de vins de cépages typés. Où ailleurs dans le monde trouve-t'on un gewurz correct? Sortit de certaines "gebite" allemande ou autrichienne, qu'existent-ils comme riesling et sylvaner?
L'Alsace doit se démarquer par un standart qualitatif qui existe chez certains, mais qui fait malheureusement défaut chez le plus grand nombre, et pas seulement en GD, où seul compte le prix d'achat et la marge.
Pour les grands crus et lieux-dit de qualités, là encore les défenseurs du bon, ceux qui se donnent les moyens de bien faire, ne devraient pas être bridés. Messieurs les viticulteurs, vos querelles internes quant aux cépages,et assemblages, devraient être misent de côté. La qualité parle d'elle même, les grand granites de la région de Colmar sont propice au riesling, le Schoenenbourg aussi même si un peu d'autre chose apporte à sa complexité. Il y a des terroirs où tous les cépages réussissent, y compris le pinot noir(Hengst, Kirchberg de Barr, Zotzenberg), et d'autre plus spécifiques. J'espère que dans 30 ans, nous ne serons pas obligé de planter en Alsace, de la Syrah, du Sangiovese, et pourquoi pas du viognier sur les granites.
Protegons nos specificités, et laissons les artistes s'exprimer!!!
07 Jan 2010 17:40 #241

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • jean michel deiss
  • Portrait de jean michel deiss Auteur du sujet
  • Hors Ligne
  • Utilisateur
  • Enregistré
  • Messages : 30
  • Remerciements reçus 0

Réponse de jean michel deiss sur le sujet Re: l'Alsace a la croisée des chemins

Mille excuses de vous avoir abandonné qq temps !
Je repars demain matin pour la Hollande puis Paris et en attendant de se revoir voici de qupoi alimenter vos debats :
REFORME DES AOC
2010
LE GRAND TOURNANT
DU LIEN A L’ORIGINE
LA FIN DU « TOUT AOC » ?
Joseph Capus 1947 : « les motifs de la loi de 1935 : Permettre au consommateur de distinguer facilement les appellations qui recouvrent des vins de qualité de celles qui ne s'appliquent qu'à des vins ordinaires. »
Alain Berger, Directeur de l’INAO, Que Choisir nov 1995 : « les AOC représentent maintenant la moitié des vins français en volume. C’est trop, il faut arrêter maintenant ».

René Renou, « Le Monde » mars 2005 : « Jusqu'en 1985, le vignoble français de moyenne et haut de gamme était en situation de monopole, avec un seul code, magique : le lien au terroir, porteur de culture, de luxe. […] Dans cette situation, vous pouvez faire n'importe quoi. Il y a eu des horreurs, un relâchement absolu »
Pierre Henry Gagey, vice président de l’INAO déc 2005, Réussir Vigne : « Aujourd’hui, plus de 60% des vins français sont censés être des vins d’AOC. Est-ce vraiment raisonnable lorsque l’on veut vraiment parler de terroir et de promesse de grande qualité ? Par contre, 85% des consommateurs qui adorent le vin n’ont aucunement l’intention de passer trois heures dans un bouquin pour comprendre ce qu’ils vont boire. Il y a une vie en dehors de l’appellation. Acceptons simplement et sans honte qu’il est possible de produire un bon vin agréable à boire sans systématiquement faire référence au sacro-saint terroir dont l’expression est parfois inexistante. »
Il y a environ 11 ans, en 1998, quelques vignerons qui avaient des soucis avec l’AOC, du point de vue de l’agrément-dégustation, en ont discuté et se sont dit qu’une réaction était nécessaire. Une proposition de Manifeste avait alors été écrite, qui disait entre autres :
«Au fil des ans, le contrôle de l’origine est devenu l’exigence de conformité à des normes analytiques quantitatives et gustatives standard définissant une “typicité”, elle même réduite à la référence majoritaire, basée sur la culture et la pratique des deux dernières générations, c’est à dire l’industrie agro-alimentaire moderne appliquée à la paysannerie vigneronne, autrement dit ce qui est curieusement appelé communément aujourd’hui “viticulture traditionnelle”...
Nous n’étions pas les premiers, ni les seuls. Le Cofradep au début des années 70, Que Choisir et Alain Berger, alors Directeur de l’INAO, en 1995, et d’autres, avaient déjà tiré la sonnette d’alarme sur ce qu’ils considéraient à divers titres une dérive de l’AOC. De Rapport Berthomeau en 2001 en prise de position simultanée de René Renou pour une réforme non seulement de l’AOC, mais de toute la pyramide de l’offre des vins français, de crise des vins français en volonté de réforme européenne, sous le feu roulant d’une partie de la critique anglo-saxonne, de la presse française, et la révolte de nombre de jeunes (et moins jeunes..) vignerons contre un système qui les méprisait et n’écoutait pas leur volonté de renouveler le métier, la profession a bien fini par admettre qu’une réforme était nécessaire. Et nous y sommes.
De multiples associations, regroupements, labels…de vignerons se sont formés pendant ces années, cherchant à rendre visible aux consommateurs leur rapport différent au terroir, au vin, leurs efforts qualitatifs noyés dans un système AOC devenu le gestionnaire de 50% de la production, c'est-à-dire ne distinguant plus les vins de terroir des vins de volume, en fait établissant la gestion des vins de terroir par la majorité des vins de volumes : Union des Gens de Métier, Vignerons dans nos AOC, Renaissance des Appellations, Biodivin, Sève, Association des Vins Naturels, Académie Internationale des Vins, etc…Différentes sensibilités, mais une même origine : la défaillance de l’AOC.
SEVE fait partie de ceux qui se battent depuis plus de dix ans maintenant pour réformer l’AOC, non seulement dans ses principes d’exigence de rapport au terroir, mais aussi dans ce qu’avait voulu le sénateur Joseph Capus et les vignerons comme le Baron Leroy, Gouges, Briand… c'est-à-dire gérée par la vie collective de vignerons réunis dans une association d’exigence, (ce qu’étaient les syndicats), garantie par l’Etat… par l’INAO.
C’est tout l’enjeu de 2010 : l’INAO demande aujourd’hui aux vignerons d’appellation de rédiger le paragraphe « lien à l’origine » en un an…et de cette rédaction dépendra le « passage » de chaque AOC dans le nouveau signe de qualité européen, l’Appellation d’Origine Protégée, en 2011.
Soyons clairs : après toutes ces années de travail, de difficultés, après une première phase de réforme de la gouvernance (transformation des syndicats en ODG, mise en place d’un système de contrôle indépendant, abandon de la « typicité » comme critère organoleptique d’élimination, transfert du contrôle par la dégustation à celui du respect du cahier des charges de la production..), nous arrivons à la phase décisive, à l’enjeu fondamental : c'est-à-dire la refonte de la segmentation globale de l’offre vins française. De la pertinence de cette refonte dépend le succès ou l’échec de la réforme.
LA REFORME PREND LE CHEMIN DE L’ECHEC
Or nous nous voyons dans l’obligation de sonner le tocsin auprès de tous les vignerons, de toute la filière, mais aussi des consommateurs, de la presse…ACTUELLEMENT TOUTES LES INSTANCES OFFICIELLES ET PROFESSIONNELLES N’ONT QU’UN MOT D’ORDRE : « Toutes les AOC doivent passer en AOP, la rédaction du lien à l’origine n’est qu’une formalité qu’il faut remplir habilement pour ne pas échouer à l’examen de Bruxelles. »
Si le travail sur le lien à l’origine se limite à cela, nous allons droit au désastre, et au final à l’éclatement dans le réel du concept d’appellation et de la structure INAO/AOC. Car malgré tout ce qui aura été fait pour que « tout change pour que rien ne change », la réalité aussi bien de la production que du marché imposera alors le changement, mais violemment.
L’objectif de René Renou, de Jacques Berthomeau, le but officiel de la réforme était de RENVERSER LA PYRAMIDE DE L’OFFRE DES VINS FRANÇAIS. Jusqu’à aujourd’hui, la structure de cette pyramide, comme l’avait dessinée René Renou sur le document joint, est aberrante : elle repose sur sa pointe ! les vins « de table », et les vins d’AOC, théoriquement la quintessence des vins français, en forment le sommet en forme de base, avec plus de 50% en ce millésime 2009 !
Rappelons le texte signé Olivier Nasles, paru dans Vitisphère en août 2005 (extraits) :
On trouve des Vins de pays vers le haut de la pyramide et des AOC dans les
« Basic ». Si nous voulons que notre système perdure et reste crédible, il faut absolument que nous arrivions à remettre de l’ordre sous peine de le voir exploser. Dans le monde du commerce, il est un mal bien connu, imputable tout autant aux acheteurs qu’aux vendeurs, celui de vouloir donner à un prix donné, un produit de la catégorie supérieure.
Ce genre de pratique a la particularité d’entraîner le système dans une spirale que le monde du vin connaît actuellement. Pour le prix d’un vin de base, je propose une bouteille d’appellation. L’effet pervers de cette méthode de vente est de scier la pyramide par le bas en abaissant le socle. La conséquence est simple, c’est toute la pyramide qui s’effondre.
Deux erreurs fondamentales, à mon sens, ont été commises dans la gestion de cette crise : • La baisse du rendement de l’appellation. C’est une réaction très française ; quand certains sont malades, on donne le remède à tout le monde quitte à rendre malade les biens portants. On se rend compte que le remède n’a pas vraiment servi si ce n’est à pénaliser ceux qui faisaient le plein de rendement et qui vendaient bien. • L’absence de volonté des professionnels de réorienter la production sur une catégorie inférieure. Baisser le prix d’une appellation jusqu’à un niveau proche de celui des vins de table ou de pays a pour conséquence de plomber durablement les vins de l’appellation. Au résultat, au lieu de descendre une partie de la production dans la catégorie inférieure pour renforcer l’offre de celle-ci et l’aider à conquérir de nouveaux marchés extérieurs, on se contente d’aller piquer le marché de la catégorie inférieure qui elle n’a plus la possibilité de se retourner puisque sous elle, il n’y a plus rien. Cette catégorie devient moribonde et disparaît. C’est ainsi que la pyramide s’effondre d’un étage comme un immeuble. On a, depuis trente ans, quasiment fait disparaître l’étage des vins de table, le suivant qui est en train d’y passer est celui des vins de pays. Attention, si rien n’est fait, le prochain c’est les AOC génériques, et après….
Si l’on veut que nos appellations restent crédibles, L’AOC NE DOIT PAS COUVRIR l’ensemble de la Pyramide. IL FAUT, EN FAIT, ADAPTER LA DENOMINATION DE VENTE À LA STRATE DE PRIX et s’y tenir. C’est simple à dire mais difficile à faire surtout dans un système ancestral qui a du mal à se remettre en cause. Pourtant les faits sont là, tenaces.

Le mot d’ordre officiel actuel : « toutes les aoc doivent passer en aop, la rédaction du lien au terroir n’est qu’une formalité » est la négation de toute la réforme. C’est d’autant plus extraordinaire que nombre de ceux qui ne croyaient pas à la stratégie de René Renou en 2005 sont en train aujourd’hui de reconnaître qu’il avait raison. Alors, nous sommes face à deux difficultés :
- La première, la véritable, c’est un manque de courage politique des responsables, mais encore plus, un retard de leur position sur l’évolution réelle de la situation et des vignerons. La profession a certes vécu du tout AOC pendant…40 ans ? et il est vrai qu’il y a 30 ans, ou même 10 ans, une proposition de resegmentation était quasi inaudible. Aujourd’hui la viticulture est en crise, et les vignerons, pourvu qu’on leur propose une sortie de crise respectant leur dignité et leur permettant de vivre de leur travail, sont tout à fait en position d’accepter une solution de resegmentation réelle AOP/IGP. Ce n’est plus un débat qui opposerait une partie des vignerons à une autre : quasiment toutes les entreprises viticoles ont besoin économiquement d’une mixité efficace sur les marchés. Nous sommes face à une crispation complètement anachronique, décalée par rapport à la profession réelle, des divers niveaux de responsabilités.
- La deuxième, qui peut être utilisée pour justifier la première, est fondamentale, mais soluble très rapidement. La viticulture ayant brandi le « terroir » comme un totem aussi hermétique qu’intouchable pour de pures raisons commerciales pendant des années, aujourd’hui personne ne sait trop comment définir le lien au terroir, car les travaux sérieux sur cette question ont été très marginaux, minoritaires, la recherche officielle ne s’y était pas intéressée.

Dans des travaux (pj) en 2006 et 2007, Sève avait écrit :
« L’idée, c’est de ne pas attendre d’avoir des réponses scientifiquement prouvées sur toutes ces questions pour établir un cahier des charges de l’AOC d’expression tout en continuant à soumettre ces cahiers des charges à la réflexion, à la critique, à la recherche. Il faudrait partir d’une éthique et d’une philosophie, (et aussi d’exigences citoyennes, environnementales, qui deviennent incontournables dès maintenant, y compris indépendamment des pures questions viticole), qui nous mettent dès le départ sur des choix, certains prouvés, d’autres moins, d’autres non. Continuer à soumettre ces choix à l’expérimentation, à la recherche, au doute. Laisser les questions les moins évidentes ouvertes dans les critères applicables dès maintenant. »
« Il faut rapidement établir un cadre général, basé sur une éthique, les acquis et des hypothèses, pour avoir un outil de terrain pour la définition des critères des vins d’expression de terroir. Et soumettre continuellement cette base à la recherche, l’expérimentation. »
« …comment définir rigoureusement, scientifiquement, les itinéraires techniques d’un vin de terroir ?Personne ne semble avoir de réponse complète, y compris sur le plan scientifique. Mais sommes nous pour autant démunis, ne savons nous rien, n’avons nous rien à proposer ?
..nous ne devons pas attendre 20 ans de recherches pour commencer à fixer des règles, des critères. Car si nous voulons rendre crédible notre revendication d’expression de terroir au marché international, qui a beaucoup de mal à saisir ce concept, c’est dès maintenant qu’il faut avoir des réponses, fussent-elles (et elles le seront nécessairement) évolutives. »
« On peut déjà discuter d’une hypothèse, la prendre comme orientation de travail : plus on veut exprimer un grand terroir dans un vin, plus le travail à la vigne est déterminant, moins l’intervention à la cave doit être lourde. Mais sans jamais perdre de vue que de toute façon, la question n’est pas : nous n’intervenons pas –il ne s’agit pas de sombrer dans un « naturalisme »- , mais de choisir nos interventions (ou nos non-interventions). »

A l’issue de ce travail de réflexion de vignerons de toutes la France, nous avons dégagé un principe souple mais exigeant : fixer une dizaine de critères de lien au terroir, fixer un minimum de ces critères à remplir (par exemple : 6/10) avec des objectifs d’évolution, et quelques critères obligatoires, mais peu, de façon à tenir compte des situations régionales, particulières, individuelles, tout en créant une dynamique collective de progrès.
En résumé, l’argument d’impossibilité de rédaction d’un réel lien au terroir ne tient pas. S’accrocher au « tout AOC » ne se justifie même plus d’un point de vue « syndical », et la crise va discréditer de plus en plus cette position vis-à-vis des vignerons. Par ailleurs, le marché, les consommateurs, remettent complètement en cause cette segmentation malhonnête.
Où l’INAO, les organisations professionnelles, prennent les deux années que nous avons devant nous pour lancer, organiser, soutenir, la fin du « tout aoc » et la mise en place d’une nouvelle segmentation permettant aux vignerons d’en vivre dans la mixité de la production, dans le maintien du modèle INAO/AOC vie collective, en donnant l’exemple en Europe dans la réhabilitation d’un modèle « terroir » que le monde entier copie sans se limiter au vin,
Ou bien par aveuglement, faiblesse,…, nos dirigeants prennent la responsabilité de reconduire sous de nouveaux oripeaux un modèle en faillite, dont ils devront rendre compte aux vignerons, en particulier aux nouvelles générations. Mais il ne faut pas s’y tromper : ceux-ci n’attendront pas longtemps, le besoin de vivre de son métier ne supporte pas de délais, ils disloqueront le système.

VOTE DU COMITE NATIONAL DE L’INAO LE 1er JUIN 2006, sous l’impulsion et en présence de René Renou :
« Dans le cadre de la ré-écriture des décrets des Appellations d'Origine Contrôlées, le Comité National des Vins et Eaux-de-Vie de l'INAO s'est prononcé sur une segmentation de l'offre des AOC. Ceci afin de répondre au mieux aux attentes du marché et des consommateurs et ouvrir de nouvelles perspectives à l'ensemble des producteurs
Cet objectif de proposer une offre claire et simplifiée de l'ensemble des vins français, répond aux orientations fixées par le Ministre de l'Agriculture et de la Pêche, Dominique BUSSEREAU.
Le cadre juridique souhaité par le Comité National permettra de développer la commercialisation des Appellations d'Origine Contrôlées en segmentant leur offre en deux catégories:
.- la première répondant à des critères stricts de production relatifs à un lien fort au terroir, une notoriété établie alliés à des facteurs humains et naturels. Il s'agit des vins jouissant actuellement d'une forte valeur ajoutée.
- et une seconde, plus souple, qui se mettra en place en concertation avec l'ensemble de la filière, permettant notamment d'utiliser de nouvelles technologies, afin de répondre aux besoins de la production d'accroître sa compétitivité sur le marché international. »

JOSEPH CAPUS 1947 :
« Il n’y a pas de produit de qualité sans une appellation qui le distingue du produit ordinaire. Mais il n’y a pas d’appellation viable sans protection. »

Ecrit par M Parcé , president de SEVE ( Je suis vice president de cette assos , je crois !
JM

Domaine marcel DEISS
09 Jan 2010 18:47 #242

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Florian Beck-Hartweg
  • Portrait de Florian Beck-Hartweg
  • Hors Ligne
  • Utilisateur
  • Enregistré
  • Messages : 606
  • Remerciements reçus 17

Réponse de Florian Beck-Hartweg sur le sujet Re: l'Alsace a la croisée des chemins

Bonjour,

Merci Mr Deiss de lancer ce débat ici. Je regrette cependant, et surtout dans votre dernier message, le caractère éconimico-politico-commercial de ce débat: où est la recherche de qualité de l'expression du terroir dans les vins? Le gros point positif des débats sur cette réforme, notamment grâce à vous, a été le lancement de débats qualitatifs au sein du vignoble. Si il y a toujours des immobilistes, votre engagement a tout de même permis beaucoup d'évolutions positives. Pourquoi alors maintenant venir faire bloquer ces initiatives et ces progrès en axant le débat sur des stratégies marketing qui ne sont que futilité face au débat de fond? La meilleure solution pour donner plus de lisibilité aux terroirs alsaciens n'est pas une meilleure expression de ceux-ci dans les vins? La meilleure solution pour redonner son intérêt à cette appellation n'est pas ce qu'il y a dans la bouteille que ce que l'on écrit dessus? Il faut les deux me direz-vous avec raison... mais à l'heure actuelle les débats tournent surtout sur la forme plutôt que le fond. J'éspère Mr Deiss, qu'au lieu de continuer à aller trop loin dans les contraintes imposées aux Vignerons, vous allez continuer à leur transmettre votre passion pour les terroirs, comme vous savez si bien le faire. Et leur laisser ensuite la liberté d'exprimer leur passion pour leurs terroirs dans leur bouteille sans leur dicter la forme sous laquelle ils doivent le faire. Ils comprendront, suivront et appliqueront bien mieux ce message qu'une recette qui leur serait dictée. Et je sais que votre passion énorme pour les terroirs pourrait être communicative si vous prenez la décision d'aller dans ce sens.

Florian Beck-Hartweg
10 Jan 2010 14:09 #243

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 2771
  • Remerciements reçus 11

Réponse de Patrick Bottcher sur le sujet Re: l'Alsace a la croisée des chemins

Chapeau, Florian, pour autant de franchise... la réponse ne pourra que suivre, je présume. Mince, que ce forum est intéressant !

Patrick Böttcher
VinsLibres.net
10 Jan 2010 15:02 #244

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 5
  • Remerciements reçus 0

Réponse de hugogo sur le sujet Re: l'Alsace a la croisée des chemins

Désolé Florian mais je crois que tu es hors-sujet.
En Alsace Il y a trop d'usurpation d'identité, tout le monde prétend faire de l'excellence sous prétexte que c'est dans l'aire d'appellation.
Mais nous savons, pour avoir dégusté des choses vraiment pas...terribles et vu des pratiques viticoles inadaptées à la notion de "terroir", que ce qui est écrit sur la bouteille n'est pas toujours ce qu'il y a dedans !
Donc, il faut changer la forme. Une hiérarchisation plus claire, laissant le choix du vrai vin de terroir ou du vin "courant" (terme pas forcément péjoratif), est indispensable pour la survie des AOC (renommé AOP pour l'occasion).
Et pour cela il faut de la règlementation.
La définition du lien au terroir en est la clef !
16 Jan 2010 10:25 #245

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • jean michel deiss
  • Portrait de jean michel deiss Auteur du sujet
  • Hors Ligne
  • Utilisateur
  • Enregistré
  • Messages : 30
  • Remerciements reçus 0

Réponse de jean michel deiss sur le sujet Re: l'Alsace a la croisée des chemins

CHERS TOUS
Apres une bonne semaine de déplacement et de voyage rendus difficile par la neige et le dérèglement de l’Europe ferroviaire , je suis de retour sur notre forum ,fatigué mais heureux , un peu surpris de la faible participation et surtout par la charge de Florian Beck Hartweg que je connais et que je respecte pourtant . Surpris parce qu’il m’avait semblé que les dix principes d’une viticulture de terroir et donc a fortiori de GC étaient un pas de géant dans la bonne direction , et n’avaient rien a voir avec une quelconque stratégie marketing au caractère économico-politico-commercial . Il me semble qu’il ne faille pas se tromper de combat maintenant que la situation est devenue assez claire ( elle est devenue encore plus lisible depuis le 01/01/10 et je vais m’en expliquer plus loin !) :
Ce n’est pas par une ode toujours sympathique a la liberté (toujours individuelle par essence) que le plus grand nombre va être protégé et concernant les GC que nos terroirs vont être servis , valorisés et respectés a la hauteur exacte de leur potentiel. Je vais donner un exemple précis pour être concret :
L’AOP est un concept européen de production agricole élitiste ,dont la législation pour le vin connue depuis le 1/9/09, nous dit que la chaptalisation par exemple ne peut y être pratiqué que en cas de conditions climatiques tout a fait exceptionnelles . Les GC ont naturellement toute leur place, comme les VT SGN, les Villages et Premiers crus , tous les projets exigeants de manière générale dans ces futurs AOP .J’ai donc cherché a bâtir pour les GC un système de production ou la chaptalisation devient l’exception et non la règle et ou on sache a l’avance dans quel cas les conditions climatiques deviennent réellement exceptionnelles ( grêle , sécheresse , année a floraison très tardive , etc. ) Eh bien a ma grande stupeur c’est au nom de la liberté de chacun qu’un nombre non négligeable de gens connus s’y sont opposés au printemps dernier en disant : « nous a titre personnel on ne chaptalise pas mais il est tout a fait scandaleux que jean Michel cherche a l’imposer aux autres » ! ou encore « nous ont fait des vins secs donc c’est légitime qu’on puisse …les chaptaliser » ou encore « chaptaliser c’est un droit acquis donc il n’est pas question pour nous de le perdre » …… hypocrisie absolue !
Alors que pendant ce temps exactement ,va se planter au printemps presque partout en France ( Bassin sud-ouest , Bassin Sud-est , Rhône –Provence )et grâce a des subventions généreusement versées par le nouvel office France AgriMer ( 8500euros HA , 11500 euros HA si irrigation !) l’ensemble complet de tous les cépages « alsaciens » dans la future catégorie Sans IG ( aux conditions de production de production totalement libéralisés et pour tout dire chiliennes )
Je ne peux pas croire comme Florian que demain la seule bonne foi des producteurs alsaciens et la force de nos marques suffisent a sauver l’édifice fragile de nos pratiques. Quand débarqueront dans nos supermarchés des vins pas forcement mauvais, (parce que fait industriellement au gout du public comme les Danones ) portant le nom de nos cépage et coutant 1,5 euros a blle … ça ne suffira pas forcement de dire que notre lien au terroir alsacien … c’est d’écrire le nom du cépage sur l’étiquette !Et cela aura forcement des conséquences sur toute la filière et même les plus connus et qualitatifs d’entre nous .
NON Il nous faudra sans doute une réforme cistercienne pour échapper a ce tsunami ! et au moins un débat serein avec des questions précises :
- Est-ce que tous nos vins d’Alsace sont vraiment des vins d’exigence, des vins d’AOP ?
- Est-ce que toutes les vignes alsaciennes sont capables de l’excellence ?
- Est-ce que tous les producteurs et metteurs en marché de vins d’Alsace ont vraiment l’envie et les moyens de cet objectif élitiste .
- Est-ce que tous nos vins de GC sont vraiment des vins d’excellence , des vins d’AOP ?
- Est-ce que tous nos consommateurs sont prêts a financer un tel projet ?
- Est-ce qu’on peut ,concernant les GC, continuer avec des demi mesures alors que les consommateurs nous disent que le niveau moyen n’est pas génial et que en 2009 nous produisons 48000 hl de Gc et que nous n’en avons vendu que 28000 hl durant les douze derniers mois ?
Je ne crois pas que Florian que je respecte, ait exprimé par une proposition altruiste qu’il portait chaque jour ce fardeau écrasant sur son dos ; moi en tout cas il m’empêche bien souvent de dormir en pensant a son futur a Florian (qui a le même âge que mon fils !)
J’espère que vous accepterez tous de reprendre le débat et d’apporter a ces jeunes des réponses équilibrées , éthiques et responsables du point de vue de consommateurs modernes , exigeants et demandeurs de transparence , de réelle qualité et surtout de durabilité .
JM DEISS

Domaine marcel DEISS
16 Jan 2010 19:10 #246

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 19634
  • Remerciements reçus 4773

Réponse de Jérôme Pérez sur le sujet Re: l'Alsace a la croisée des chemins

Jean Michel, en vous lisant, je comprends vos craintes : l'argumentaire est clair. Riesling dans quelques jours risque de ne plus être synonyme de vin d'Alsace pour la plupart des consommateurs.
Je garde quand même le souvenir de l'arrachage de pied de gewurzt à Limoux plantés par Jean Louis Denois, un homme pourtant épris de qualité ... Où est la vérité ?
Quand je vois ce coteau chaque matin en allant au travail, je me plais à rêver d'y récolter un jour un vin qui me plaise, et si j'ai le choix du cépage, même aux portes d'Albi .... hum !

Cette digression mise à part, je crois quand même que Florian rend hommage à votre démarche : "Le gros point positif des débats sur cette réforme, notamment grâce à vous, a été le lancement de débats qualitatifs au sein du vignoble. Si il y a toujours des immobilistes, votre engagement a tout de même permis beaucoup d'évolutions positives."

Allez admettons que l'on plante du riesling ailleurs qu'en Alsace et mettons que le vin qui en soit issu soit bon, voire, très bon, voire grand ... Ce simple fait ne donnerait-il pas raison à la liberté de planter ce que l'on veut où l'on veut ?

Si l'Alsace est le meilleur endroit pour que ces cépages s'y expriment, cela se fera et se reconnaîtra par le travail et surtout le résultat dans les bouteilles. Je crois que ce que demande Florian, c'est juste la liberté de faire et de prouver.

Si aujourd'hui le consommateur (c'est après tout lui qui fait vivre la filière) ne sait plus lire une bouteille de vin d'Alsace, il passera son chemin et risque fort d'acheter du riesling des côtes d'Auvergne !

Jérôme Pérez
16 Jan 2010 20:31 #247

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 19634
  • Remerciements reçus 4773

Réponse de Jérôme Pérez sur le sujet Re: l'Alsace a la croisée des chemins

encore un mot, pour continuer, on vous attendait !

Jérôme Pérez
16 Jan 2010 20:33 #248

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 1176
  • Remerciements reçus 7

Réponse de big sur le sujet Re: l'Alsace a la croisée des chemins

Le problème c'est qu'il y a plusieurs types de consommateurs. Le consommateur dont vous parlez (ceux qui disent que le niveau moyen n'est pas génial) est déjà un consommateur averti; à travers ce qu'il a dégusté, il a une échelle de valeur; en aucun cas, il ne représente la masse de clients.
Cette formidable force qui a fait l'Alsace (le cépage sur l'étiquette) va devenir une faiblesse car le client "lambda" consigère le riesling, le gewurz, le sylvaner comme des appellations en propre et non pas comme des cépages, car jusqu'à présent ces cépages ne se trouvaient qu'en Alsace (ou presque). Alors oui, il sera sans doute difficile pour certains de survivre à cela.
Certains préparent déjà l'avenir en créant des marques qui pourraient devenir fortes tel primus : www.arthurmetz.fr/

" Il faut avoir une parfaite conscience de ses propres limites, surtout si on veut les élargir."
17 Jan 2010 08:51 #249

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 206
  • Remerciements reçus 0

Réponse de Darigaaz sur le sujet Re: l'Alsace a la croisée des chemins

Jean-Michel, je comprends bien votre crainte de voir apparaitre des Riesling languedocien. Et je ne peux que appuyer la poussée qualitative des GC. En revanche je ne vois pas du tout le lien. On touche là deux mondes de consommateurs diamétralement opposé. Le mec de base qui achète une bouteille 1.50€ n'en a rien à secouer des GC, lui ce qu'il cherche c'est de la piquette pas cher. A l'opposé, ceux qui s'intéresse aux GC seront suffisament éduqué pour comprendre que les GC valent le prix élevé.
17 Jan 2010 09:47 #250

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 7
  • Remerciements reçus 0

Réponse de alej sur le sujet Re: l'Alsace a la croisée des chemins

Sous réserve d'avoir bien compris et histoire d'appeler un chat un chat, je ne suis pas vraiment sûr que la crainte de JMD soit que l'on fasse demain, par exemple, un grand riesling dans le Languedoc mais bien plutôt que demain, un ou des trucs du style "J.P. Chenet riesling", toujours par exemple, s'avèrent être du niveau - voire "meilleurs" :D - de certains riesling's interlopes, affublés du qualificatif "grand cru", que l'on peut trouver aujourd'hui. Et même sans pouvoir prévoir l'avenir, j'vois pas bien comment on pourrait trouver ses craintes infondées.. :S

Alexandre
17 Jan 2010 13:08 #251

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 19634
  • Remerciements reçus 4773

Réponse de Jérôme Pérez sur le sujet Re: l'Alsace a la croisée des chemins

Alej, ce qui n'est pas clair, dans ce débat, c'est ce que tu en penses : pourrais-tu clarifier ton point de vue s'il te plait ?

Jérôme Pérez
17 Jan 2010 13:20 #252

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 7
  • Remerciements reçus 0

Réponse de alej sur le sujet Re: l'Alsace a la croisée des chemins

C'que j'en pense, c'que j'en pense... Je n'ai pas vraiment de doutes sur le fait que l'Alsace puisque basculer tout debout et les mains dans les poches dans l'AOP. Mais je n'ai pas non plus de doutes sur le fait que la perte concomitante de son peu ou prou monopole, de fait, sur certains cépages, prépare sa viticulture à des nuits blanches... des migraines... des "nervous breakdown", comme on dit de nos jours :D, surtout s'il elle se contente - collectivement - de vagues, fumeuses (et surtout pas formalisées) déclarations sur les cépages, la typicité, la bonne volonté, toussa... Après, les conseilleurs ne sont pas les payeurs et c'est du gagne pain des viticulteurs dont il est ici question, pas des interrogations existentielles de l'amateur et du passionné, pour qui le vin n'est rien d'autre, in fine, qu'un hobby. Alors, si demain et par exemple, la disparition de la mention du cépage sur l'étiquette des GC peut contribuer à les distinguer et à les faire vendre + et mieux (enfin, en améliorant aussi globalement le contenant, hein ;)), ben même si ça me gêne - intuitivement - a priori, j'ai assez peu de doutes sur le fait que je m'adapterai...

Alexandre
17 Jan 2010 14:50 #253

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 19634
  • Remerciements reçus 4773

Réponse de Jérôme Pérez sur le sujet Re: l'Alsace a la croisée des chemins

c'est déjà plus clair, mais je ne cerne pas bien ce que tu préconises ...

Jérôme Pérez
17 Jan 2010 15:36 #254

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 5
  • Remerciements reçus 0

Réponse de hugogo sur le sujet Re: l'Alsace a la croisée des chemins

Florian,

Tu étais hors-sujet car tu reprochais à Jean-Michel d'imposer des contraintes supplémentaires aux vignerons avec un approche économico-politico-commerciale.
Alors qu'il dit que ce qui ne va plus en Alsace c'est qu'une seule appellation couvre des logiques de production si différentes.
Et il propose une hiérarchisation qui donne la possibilité à chacun de choisir ce qu'il veut faire et de s'y tenir.
Car pour l'instant un certain nombre de producteurs prétend faire du "vin d'Alsace" alors qu'il ne fait que des vins courants en profitant d'une notoriété aujourd'hui à bout de souffle.
Je redonne donc mon avis, il faut changer la forme.
Et pour cela il faut une hiérarchisation claire qui laisse le choix à chaque producteur de faire du vin de terroir ou du vin "courant".
René Renou proposait, il y a quelques années, une chose simple que je trouvais pourtant efficace : la création d'une "appellation excellence" dans laquelle se retrouveraient les producteurs souhaitant aller plus long dans la recherche qualitative de la dite appellation.
En cela il faut évidemment règlementer mais nous connaissons tous les bases pour faire un vin de terroir : rendement permettant aux raisins d'être vraiment mûrs quel que soit le millésime (dont "bas" de principe), vraie démarche bio dans les vignes et vinification naturelle en cave.
Pas plus de détails pour une vraie liberté de production et parce que tous les goûts sont dans la nature.
Le reste n'est que "Kàlta Kafé" !!
20 Jan 2010 21:42 #255

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 1645
  • Remerciements reçus 4

Réponse de Arrakis sur le sujet Re: l'Alsace a la croisée des chemins

big écrivait:
> Le problème c'est qu'il y a plusieurs types de
> consommateurs. Le consommateur dont vous parlez
> (ceux qui disent que le niveau moyen n'est pas
> génial) est déjà un consommateur averti; à travers
> ce qu'il a dégusté, il a une échelle de valeur; en
> aucun cas, il ne représente la masse de clients.
> Cette formidable force qui a fait l'Alsace (le
> cépage sur l'étiquette) va devenir une faiblesse
> car le client "lambda" consigère le riesling, le
> gewurz, le sylvaner comme des appellations en
> propre et non pas comme des cépages, car jusqu'à
> présent ces cépages ne se trouvaient qu'en Alsace
> (ou presque). Alors oui, il sera sans doute
> difficile pour certains de survivre à cela.
> Certains préparent déjà l'avenir en créant des
> marques qui pourraient devenir fortes tel primus
:
> www.arthurmetz.fr/
Attention, Primus n'est pas réellement une marque, c'est plus la dénomination d'un gentil, assemblage de plusieurs cépages en Alsace et dont la mode est d'avoir des noms plus ou moins exotiques...

mapassionduvin.over-...
L'amour des vins !
20 Jan 2010 22:02 #256

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 70
  • Remerciements reçus 2

Réponse de Vincent2 sur le sujet Re: l'Alsace a la croisée des chemins

Bonjour à tous,

Débat très intéressant sur lequel je serais bien incompétent pour me prononcer. En tant que novice-essayant-de-se-cultiver, je ne m'étais à vrai dire jamais posé la question de savoir pourquoi les cépages et non les terroirs étaient mis en avant en Alsace. C'était juste "comme ça". A la réflexion l'approche de JM. Deiss me paraît très intéressante, mais nécessite comme cela a été dit un très gros effort d'information pour le consommateur, et donc de communication pour le producteur. D'où ma question : existe-t-il quelque part (web, littérature etc.) une description du vignoble alsacien par terroirs et expliquant la typicité de chacun des grands crus ? Car si demain c'est le terroir et non le cépage qui est mis en avant, je me trouverais bien embêté si je voulais acheter un bon ou un grand vin d'Alsace. Je m'orienterai plutôt sur tel ou tel vigneron reconnu, mais on aura en partie manqué la cible. Je pense que pas mal d'amateurs sont dans la même situation que moi.
21 Jan 2010 06:54 #257

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Florian Beck-Hartweg
  • Portrait de Florian Beck-Hartweg
  • Hors Ligne
  • Utilisateur
  • Enregistré
  • Messages : 606
  • Remerciements reçus 17

Réponse de Florian Beck-Hartweg sur le sujet Re: l'Alsace a la croisée des chemins

Hugogo,

"En cela il faut évidemment règlementer mais nous connaissons tous les bases pour faire un vin de terroir : rendement permettant aux raisins d'être vraiment mûrs quel que soit le millésime (dont "bas" de principe), vraie démarche bio dans les vignes et vinification naturelle en cave.
Pas plus de détails pour une vraie liberté de production et parce que tous les goûts sont dans la nature.
Le reste n'est que "Kàlta Kafé" !!"


Nous sommes donc à peu près d'accord sur ce point. Si c'est ceci que tu appelles redéfinir une hiérarchie, je ne puis que m'accorder (enfin avec un peu plus de précisions, mais dans l'idée disons).

Merci Vincent pour votre avis intéressant. Vous trouverez ici www.vinsalsace.com/l... la présentation de l'appellation grand cru, et pouvez consulter la fiche descriptive de chacun des terroirs que vous sélectionnerez dans le menu déroulant, où est expliqué la géologie et le type de vins.

Florian
21 Jan 2010 20:19 #258

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • jean michel deiss
  • Portrait de jean michel deiss Auteur du sujet
  • Hors Ligne
  • Utilisateur
  • Enregistré
  • Messages : 30
  • Remerciements reçus 0

Réponse de jean michel deiss sur le sujet Re: l'Alsace a la croisée des chemins

Florian
je te repondrais en detail dès que j'en aurais plus de temps . Une info quand meme : lors de la derniere reunion GC j'ai essayé de remettre ce theme de la chapta sur le tapis en disant que de source officielle nous avions gagner 1,8 ° d'alcool en puissance a la vendange en quinze ans et presque trois semaines de precosité en trente ans ... Je n'ai eu qu'un silence poli et desapprobateur comme reponse : n'etant visiblement pas de taille j'espere que quelqu'un a Paris ou a Bruxelles leur dira ....qu'ils ne sont pas prets pour l'AOP ! c'est dingue qu'on ne sache pas faire les choses bien a l'avance et avec le plus grand nombre et qu'il faille toujours attendre que ce soit trop tard pour la plupart .
JM

Domaine marcel DEISS
22 Jan 2010 03:24 #259

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 206
  • Remerciements reçus 0

Réponse de Darigaaz sur le sujet Re: l'Alsace a la croisée des chemins

Florian Beck-Hartweg écrivait:
> Merci Vincent pour votre avis intéressant. Vous
> trouverez ici
> www.vinsalsace.com/l...
> ations/aoc-alsacegrand-cru/aoc-alsace-grand-cru-ar
> t24.html la présentation de l'appellation grand
> cru, et pouvez consulter la fiche descriptive de
> chacun des terroirs que vous sélectionnerez dans
> le menu déroulant, où est expliqué la géologie et
> le type de vins.
>
> Florian

Au sujet de ce site, je sais pas si des personnes lisant ça sont capables de remonter l'info aux personnes gérant ce site, mais je trouve grandement dommage qu'on ne puisse télécharger que le PDF qu'une seule page à la fois. Qu'il aurait été sympathique que l'on ait tout dans un seul pdf pour lire tranquillement les descriptions des 51 GC au lieu de ce coltiner laborieusement les pages une par une...
22 Jan 2010 15:22 #260

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 1645
  • Remerciements reçus 4

Réponse de Arrakis sur le sujet Re: l'Alsace a la croisée des chemins

jean michel deiss écrivait:
> Florian
> je te repondrais en detail dès que j'en aurais
> plus de temps . Une info quand meme : lors de la
> derniere reunion GC j'ai essayé de remettre ce
> theme de la chapta sur le tapis en disant que de
> source officielle nous avions gagner 1,8 °
> d'alcool en puissance a la vendange en quinze ans
> et presque trois semaines de precosité en trente
> ans ... Je n'ai eu qu'un silence poli et
> desapprobateur comme reponse : n'etant visiblement
> pas de taille j'espere que quelqu'un a Paris ou a
> Bruxelles leur dira ....qu'ils ne sont pas prets
> pour l'AOP ! c'est dingue qu'on ne sache pas
> faire les choses bien a l'avance et avec le plus
> grand nombre et qu'il faille toujours attendre
> que ce soit trop tard pour la plupart .
> JM
Eh bien, rien de très étonnant: cela s'appelle du conservatisme (pas au sens politique du terme, quoique...) dont les ingrédients sont l'immobilisme, l'attentisme et l'espérance du maintien des avantages acquis :)

mapassionduvin.over-...
L'amour des vins !
22 Jan 2010 17:13 #261

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Florian Beck-Hartweg
  • Portrait de Florian Beck-Hartweg
  • Hors Ligne
  • Utilisateur
  • Enregistré
  • Messages : 606
  • Remerciements reçus 17

Réponse de Florian Beck-Hartweg sur le sujet Re: l'Alsace a la croisée des chemins

Bonjour,
100% d'accord sur ce point Jean-Michel.
Merci pour ce retour Darigaaz, je vais voir si je trouve le moyen de faire remonter la remarque.

Florian
22 Jan 2010 17:40 #262

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 1645
  • Remerciements reçus 4

Réponse de Arrakis sur le sujet Re: l'Alsace a la croisée des chemins

ll faudra définir le lien au terroir.

mapassionduvin.over-...
L'amour des vins !
24 Jan 2010 08:52 #263

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Florian Beck-Hartweg
  • Portrait de Florian Beck-Hartweg
  • Hors Ligne
  • Utilisateur
  • Enregistré
  • Messages : 606
  • Remerciements reçus 17

Réponse de Florian Beck-Hartweg sur le sujet Re: l'Alsace a la croisée des chemins

Peux tu nous préciser ta pensée?
Merci!
24 Jan 2010 11:53 #264

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 55
  • Remerciements reçus 0

Réponse de riesling67 sur le sujet Re: l'Alsace a la croisée des chemins

M Deiss,

Voilà un très intéressant sujet qui mériterait des échanges plus concrets à mon avis.

Cordialement

EricL
16 Fév 2010 06:21 #265

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 1755
  • Remerciements reçus 0

Réponse de mathieu.gp sur le sujet Re: l'Alsace a la croisée des chemins

Juste envie de modestement participer a ce debat.

Tout d'abord je crois que l'enjeu de cette reforme va etre le retour du vin a l'endroit d'ou il n'aurait jamais du partir le rapport a la terre.
Dans ce but la volonte de differencier les vins de "Terroir" des vins de " fruit / cepage " devient tout l'enjeu.
Un terroir c'est quoi ? Et bien apres maintes reflexions je pense que le terroir c'est avant tout un lieu ( un climat, un sol, une exposition,...) et c'est bien la seule chose qui defini ce que j'appellerai la matiere premiere, ce qui va pouvoir etre exploite par le vigneron et qui, si le terroir existe comme nous le pensons en France, va transparaitre dans le produit final..

Partant de ce principe c'est avant tout le lieu qui devra etre mis en avant. Ensuite les cepages...

Les cepages sont pour moi les transmetteurs du terroir. Je dirai sans facher personne que chaque cepage a une facon differente de laisser parler le terroir mais que tout les cepages reagissent aux Terroirs ( je ne vois pas de superiorite dans un ou l'autre cepage, juste une expression differente ). C'est pourquoi je pense qu'il n'y a aucune raison d'obliger ou d'interdire l'utilisation d'un cepage ou d'un autre.
Malgre tout je crois qu'il n'est pas bon pour des raisons de tracabilite de laisser les vignerons utiliser n'importe quoi n'importe ou ( un cabernet sauvignon "pourrait" donner de bons resultats en Alsace que je n'aimerai pas l'idee qu'on assimile un tel vin au terroir Alsacien, ou du moins pas directement ) c'est pourquoi je pense qu'il faut obligatoirement limiter l'utilisation des cepages aux cepages historique de l'alsace uniquement. Cela rapproche le gout du vin de son histoire, lui donne un "caractere" et ainsi evite l'ecueil de la standardisation ( qui est assez contraire a l'idee de terroir ) comme on pourrait le voir dans le futur si rien n'est fait.

Ayant un peu degrossi l'idee generale de la notion de terroir, comment fait-on maintenant pour utiliser cette notion de Terroir sans la galvauder. Comment eviter de retrouver un vin de cepage/fruit avec une mention Grand cru ou autre indiquant normalement un vin de terroir ?

Premierement un vin de terroir ne peut exister sans un lieu adapte. Qu'est ce qu'un lieu adapte ? La est pour moi la question difficile. personnellement j'ai conscience du l'existence de terroir plus ou moins adapte a l'elaboration de grand vin mais je n'en fais pas un doctrine. Il n'empeche je ne crois pas qu'en faire un nouveau debat change la donne fondamentalement car le but n'est pas de hierarchiser uniquement mais aussi de pousser a une augmentation de qualite necessaire a la survie d'une appellation.
Ma solution donc est de conserve l'existant des mentions Grand cru existantes et de leurs conserver leurs images historiques. Malgre tout je pense que certaines parcelle existante ou pas peuvent avoir le potentiel pour se reclamer vin de Terroir. Je pense donc que la mention Grand Cru doit etre associe a un produit de terroir mais aussi laisser la place a une 2eme denomination pour les vignerons souhaitant mettre en valeur des parcelles en dehors du grand cru historiquement classe.

Comment fait on pour eviter la derive d'une etiquette Grand Cru en un vin ne refletant en rien son terroir ?
La est la question la plus sensible pour le monde viticole d'aujourd'hui. Personne n'est d'accord et je ne crois pas qu'il y est de consensus possible. Malgre tout il faudra bien en trouver un minimum sous peine de disparition de l'image de l'appelation.
Mon postulat est de dire qu'un vin qui sera etiquette avec l'idee sous-jacente de vin de terroir devra avoir au maximum un contenu qui se rapproche du terroir, de la terre particulierement puisque c'est la que le terroir s'exprime. Il faut donc obliger les producteurs a produire quelque chose qui va se rapprocher du terroir.

Quels sont donc les facteurs qui vont influencer le produit final et sur lesquels ont peu avoir un controle ( necessaire ) et qui vont, non pas ameliorer le resultat, mais empecher que l'on s'en eloigne ? Je ne suis pas techniquement le plus a meme de repondre mais je donnerai quelques pistes.
- Le rendement ( comment faire un vin de terroir avec un produit dilue )
- La chaptalisation ( en quoi le sucre ajoute est un effet terroir ? )
- Les intrants organiques et mineraux ( elimination de tout les intrants organique, levures, mineraux qui ne proviennent pas du raisin, donc du terroir, exclusivement )
Ce sont personnellement les seules pistes qui me paraissent evisageables. Pas de notion sur la chimie pre ou post vinification car il est difficile d'etre sur de son incidence sur le produit final ( enfin disons que l'on ne peut pas controler facilement et que definir des doses serai trop sujet a controverse, donc pas possible en vu d'un consensus ). Pas de notion non plus sur la conduite de la vigne car personne n'a non plus la verite mieux vaut laisser de la liberte.

De mon point de vue ceux qui ne joueront pas le jeu de la qualite seront de facto elimine par le client final car sans possibilite de correction les meilleurs ressortiront largement.

L'etiquettage de tout ca enfin.... pppffouii

Moi je propose un etiquettage en 3 famille :

1ere Les vins de terroirs dit Grand Cru historique. Avec mention en premier lieu du lieu, du Terroir. Puis la mention de la famille "Grand vin d'alsace" par exemple. Pas de mention de cepage sur l'etiquette frontale. Mais le nom du vigneron/producteur obligatoire. Un resultat qui donnerait a peu pres ca :
Grand Cru Eichberg
Grand vin d'Alsace
Emile Beyer vigneron

Avec si voulu la mention du nom d'une cuvee si le vigneron veux differencier. Sur la contre etiquette il serait possible d'y mettre n'importe quelle information jugee interessante par le vigneron ( sans obligation particuliere ).

2eme Les vins se voulant etre de terroir. Avec la mention qui pourrait etre " Cru D'alsace" par exemple avec en dessous le nom de la cuvee/parcelle que le vigneron souhaite mettre en avant et qui n'appartient pas a l'aire de production des GC. Cela autorise les vignerons a mettre en avant une parcelle tout en obligeant au maximum les vignerons qui souhaite profiter de l'image a faire les efforts pour respecter le terroir au maximum. Tout en conservant l'obligation d'utiliser les cepages historiques. Cela donnerait :
Cru d'Alsace
Clos Antoine
Simon Kastell vigneron

Ainsi la possibilite de faire terroir existerai mais elle imposerai des contraintes

3eme Ben la famille des autres ou l'on aurait juste indique la zone de production avec toute mention voulue autre que celle indique plus haut. Possibilite notamment d'indiquer le cepage sur l'etiquette frontale notamment ou de planter un cepage non historique. On appellerai cette famille "Vin d'Alsace" tout simplement. Cela permetterai la creation de vins de fruit, des vins de cepages sans reel envie de terroir. On accepterai alors beaucoup moins de contrainte sur la fabrication du vin.

Difficile d'en dire plus mais je pense que c'est comme ca qu'il faut agir pour avoir un produit de terroir identifiable sans laisser de la liberte aux expressions diverses. On se rapprocherai du terroir, des millesimes et la qualite serait porte vers le haut sans possibilite de tricher.

Voila ma vision de la chose en esperant avoir JM Deiss retrouver le fil de ce debat.

Le vin c'est bon pour la santé mangeons en !!!!
04 Mar 2010 16:11 #266

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 20699
  • Remerciements reçus 7895

Réponse de Eric B sur le sujet Re: l'Alsace a la croisée des chemins

J'ai participé hier à une dégustation de rieslings allemands, et avant d'attaquer le sujet, nous avons eu un exposé intéressant préparé par JU.

On y apprenait que les 1er et grands crus nouvellement créés avaient des règles plus strictes qu'en France. Il ne suffit pas d'avoir des vignes dans la zone concernée pour l'obtenir. Chaque producteur doit respecter un cahier des charges spécifique :

Maximum de sucres résiduels : 9g/l (si le terroir permet une acidité importante, sinon ça peut être moins)
choix des cépages restreints
Rendement maximum : 50 hl/ha
Degré minimum: équivalant à une vendange tardive
Vendanges manuelles
Les parcelles, le chai et les vins sont soumis à des contrôles et inspectioins
Les bouteilles doivent porter le logo avec l'aigle et la grappe
Commercialisation : le 1er septembre qui suit l'année de la vendange pour les blancs, et un an de plus pour les rouges.

Bref, le statut de cru n'est pas un acquis ; il faut le mériter et être au top tous les ans.

Eric
Mon blog
04 Mar 2010 16:41 #267

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 1755
  • Remerciements reçus 0

Réponse de mathieu.gp sur le sujet Re: l'Alsace a la croisée des chemins

Je vois pas en quoi le taux de SR est caracteristique du terroir ? Mais sinon pourquoi pas imaginer un systeme a la chateau-chalon. Ca m'etonnerai que ca passe.

Le vin c'est bon pour la santé mangeons en !!!!
05 Mar 2010 09:53 #268

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 20406
  • Remerciements reçus 1839

Réponse de enzo daviolo sur le sujet Re: l'Alsace a la croisée des chemins

"Je vois pas en quoi le taux de SR est caracteristique du terroir"

tout simplement parce qu'à même niveau de maturité, certains terroirs plus chauds apportent plus de sucres aux raisins.
05 Mar 2010 10:39 #269

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 19634
  • Remerciements reçus 4773

Réponse de Jérôme Pérez sur le sujet Re: l'Alsace a la croisée des chemins

et oui, le climat est un élément du terroir.( en Alsace comme en Roussillon)
le sommet du Zinnkoepflé, par exemple, possède des caractéristiques méditerranéennes, si mes souvenirs sont exacts.

Jérôme Pérez
05 Mar 2010 10:44 #270

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

Modérateurs: GildasPBAESMartinezCédric42120Vougeotjean-luc javauxstarbuck