Montrose 2004

Flacon non carafé.
La couleur est rubis sur le bord du disque.
Le premier nez est dominé par la cerise cuite et l'agitation apporte de la cerise légèrement confite qui domine également l'attaque en bouche qui se place ensuite sur le grillé.
Un vin déjà bien rond,de puissance moyenne mais qui m'a semblé un peu fermé par rapport au précédent flacon ouvert.
Cordialement

Montrose 1995

Carafé 1h.
Bouchon en parfait état.
Servi à table.

Robe grenat, a peine tuilée.
Nez fin et classique sur les fruits noirs (cassis, cerise), la fumée, le cuir, le cèdre.
En bouche le vin est austère, fermé et dominé par l'acidité et des tanins encore marqués, tout en structure, sans chair perceptible, et peu d'arômes.

Ce vin m'a déçu en bouche, je suis surpris par son austérité après 15 ans de bouteilles.
Je me demande s'il se fondra un jour.
1994 se goute nettement mieux.

mauvaise passe ou bt défectueuse ?

il m'est arrivé de tomber sur des bt dominées par l'acidité, tout en structure et sans chair, en ouvrant une 2ème bt j'ai découvert un autre vin
la 1ère bt était donc défectueuse

Thierry Debaisieux raconte le même genre d'expérience sur ce forum

encore l'un des méfait du bouchon en liège ?

C'est "amusant", car j'ai rencontré la même expérience que vous, chris_an, Thierry, et Claudius.
Cet échange de posts m'a donc interpellé tout de suite.

Voilà un de mes crus préférés!
Et ça n'est pas pour rien que j'ai commencé mon premier CR sur un Montrose.

Et pourtant, lorsque je l'ai bu fin des années 90, je l'avais plus qu'apprécié, ce 95... mais bu à nouveau il y a environ un an, j'ai eu la même vraie mauvaise surprise...

A l'époque, j'ai cherché un peu pour essayer de comprendre si j'étais tombé sur une mauvaise bouteille.
Et j'ai alors découvert, dans ses commentaires, que Quarin lui aussi (sans me comparer à lui, très loin de là), avait eu la même expérience que vous et moi: deux bouteilles le siècle précédent, magnifiques; et deux bouteilles la décennie précédente (et oui, déjà), décevantes.

Aussi, à lire vos remarques, je me dis que, décidément...

A suivre en effet.

Eric.

La période 1992 à 1995 n'est-elle pas aussi une période de contamination générale des chais bordelais?

... jamais entendu / lu pareille histoire

il y a eu qqs lots de Grand Mayne 94 contaminés
Ducru Beaucaillou a eu qqs problèmes en 88, 89 et 90 ... problèmes que je n'ai par chance jamais rencontrés dans mes 89 du domaine

"... jamais entendu / lu pareille histoire". Sans doute parce que les propiétaires et négociants de Bordeaux sont passés maître dans l'art de la communication et la culture du secret. Ce ne sera pas la première fois qu'ils manifestent peu de considération pour le client.

www.bouchons-trescas...

Maintenant Montrose est grand mais aussi sujet à certains accidents qualitatifs, pour ne pas dire irrégulier.

De passage chez Druet en 1995 et 1996, je me rappelle que Monsieur Druet m'avait affirmé alors que je lui disait la culbute qu'avait fait Montrose 1990 entré au panthéon de Parker que l'un de ces deux millésime était raté (il se peut que le chateau ait ainsi raté aussi son millésime 1995.). P.J Druet a été longtemps commercial pour une entreprise bordelaise avant de s'installer à Benais.

Montrose 2004, bu deux fois l'année dernière.
Mêmes impressions sur les deux dégustations.
Bouteilles ouvertes deux heures avant. Servies à 16°C.

La couleur est rouge sombre; profonde et belle.

Le nez est relativement fermé.
Au second nez, à l'agitation (avec insistance) on trouve du cassis, du fruit noir. Fumé, terre.

En bouche, c'est magnifique. Mêmes arômes.
C'est équilibré, c'est très concentré, c'est gras.
Le tout est étonnamment fondu. Le tannin est beau et ne se ressent pas vraiment. L'acidité a déjà quasiment disparu. C'est surprenant.

Pour moi, c'est un grand vin, que l'on peut déjà commencer à boire, et dont il faut absolument encaver quelques flacons.
Gros potentiel.
Un très beau rapport qualité/prix, pour Bordeaux (ce qui se fait de plus en plus rare...).

A boire régulièrement dans les années à venir, et pour très longtemps...

Eric.

Content de te lire.
Je l'avais encavé immédiatement après l'avoir dégusté en 2007, juste après sa commercialisation. A l'époque il était splendide et n'avait comme défaut que la vigueur de ses tanins, normal vu sa jeunesse. Je suis heureux de lire qu'ils se sont fondus.

Je vais quand même l'attendre encore un peu... c'est quand même Montrose !

Amicalement,

Eric.

Le bouchon totalement imbibé sort tout seul, d'un seul tenant. Il n'a aucune odeur déviante.

La robe ne porte aucune trace d'évolution (?!)

Le nez est aussi très jeune, sur le cassis, la ronce, la pivoine et l'encre

Bouche alerte, sur le cassis, la rose, des notes pétrolées (pneu) et minérales (graphite). Longueur correcte.

Pas un grand vin, mais un bon vin pas du tout fatigué, ce qui m'a épaté vu la note de Parker, 85/100 je crois, qui doit être celle qu'il met aujourd'hui à un Malesan. N'a til pas d'ailleurs modifié sa notation avec le temps, car maintenant un 85/100 signifie que le vin est médiocre, non ?

15/20

Comment était la bouche greg stp?

Ben c'est marqué :

Bouche alerte, sur le cassis, la rose, des notes pétrolées (pneu) et minérales (graphite). Longueur correcte.

Je pense qu'en fait Paul voulait savoir (entre la description des arômes et celle de la finale), si par exemple le vin était concentré ou non, puissant ou non, milieu de bouche, tanins, acidité, équilibre, etc.
Sauf erreur de ma part.
Peut-être me gourre-je.

Eric.

C'est tout de même là qu'on voit la prédominance effarante du nez chez beaucoup de dégustateurs, qui nous dressent une liste impressionnante d'arômes, en omettant de nous parler de ce qui importe finalement le plus, structure, équilibre et longueur.

Luc

Bjr,
Qui aurait dégusté ce millésime pour me donner son avis,
Merci.

Luc Javaux écrivait:

---

> C'est tout de même là qu'on voit la prédominance
> effarante du nez chez beaucoup de dégustateurs,
> qui nous dressent une liste impressionnante
> d'arômes, en omettant de nous parler de ce qui
> importe finalement le plus, structure, équilibre
> et longueur.
>
> Luc

Bon je recommence :

En bouche le vin est pénétrant, encore très fringant, plein de jeunesse, de sève. Le toucher de bouche est à la fois délicat, car il n'y a aucune âpreté, mais d'une grande austérité car nous sommes plus sur des notes empyreumatiques et minérales (graphite) que sur les fruits. En attaque, c'est tout de même le cassis qui prédomine. Je parle là du cassis sauvage des montages du Livradois qui se caractérise par peu de sucrosité et une fine amertume. Les ronces sont là. Qu'entends-je par là ? Pénétrez dans les sous bois des Ardennes, à la fin de l'été, bravez ces massifs de ronces, de muriers ... Je revois encore mon grand-père qui me fait découvrir ces joies indescriptibles et les odeurs remontent, ces odeurs de sève particulières qui ressurgissent dans le goût du vin, sur des notes certes végétales, mais pas désagréables du tout et ne marquant pas une absence de maturité. Pour compléter le tableau il y a des notes florales offrant un joli tableau de roses et de pivoines que ne renierait pas mon épouse qui en raffole. La rose, bien que je n'en ai jamais mangé, est plutôt sur le registre de la rose séchée que celui de la rose fraiche.
Le milieu de bouche ne faiblit pas, mais ce sont les notes empyreumatiques qui prennent le dessus. Là encore c'est imagé, mais c'est le goudron ou le caoutchouc que je ressens, genre pneu Michelin, à moins que ce soit Goodyear ? Une forte impression de mine à crayon HB se fait également ressentir, portant le vin sur une finale très graphite, austère, d'une longueur que je qualifierais de moyenne à moyenne-bien de 4,26548 caudalies pour être précis. Les tannins sont fermes. Ce vin en a encore sous la botte.

C'est bon là ?

Tu n'as pas compris ce que je voulais dire, mais ce n'est pas très grave...

Luc

Si tu dis que certains attachent autant d'importance au nez qu'à la bouche,notamment à sa structure, son toucher.

Lors de mon message initial, j'avais l'impression d'être synthétique sur tout.

Greg,

Dans ton message initial, les seules notions qui se réfèrent à la bouche, c'est bouche alerte et longueur correcte. Tout le reste, c'est la description du nez (car la rétro-olfaction, ça reste le nez).
Or, pour moi, mais pas seulement pour moi, il est important et même primordial pour bien comprendre un vin à travers un CR d'avoir une idée plus précise de ses qualités en bouche. Le vin est-il équilibré, plutôt sur la puissance ou la finesse, rond ou plutôt anguleux, les tannins sont-ils fondus, soyeux, accrocheurs, secs, le toucher de bouche est-il agréable, la longueur est-elle correcte,... ?
C'est ce qui fait, pour ma part, 80 % de la qualité d'un vin. Les arômes perçus, c'est secondaire, et surtout tellement dépendant du dégustateur que l'intérêt de leur énumération précise est plus que limité.
J'espère avoir été plus clair.

Luc

Merci greg, je possède cette bouteille... Ainsi qu' à éric et luc.
Greg, ma question ne se voulait aucunement blessante, mais c' est vrai que petit à petit (je me soigne! mes cr ont était
de longues listes d' arômes qui ne parle pas bcp à ceux qui le lise, ndlr) surtout dans les vieux vins,
je recherche un descriptif de la bouche qui me parlera beaucoup plus sur la qualité du vin.
Ce qui ne m' empeche pas d' être content de voir que le vin est encore fruité et même floral!

Ca n' est pas évident lorsque le comparatif sur lequel on peut s' appuyer est restreint( perso j' ai du boire une trentaine de vins
de vingt ans et plus...utilisé des adjectifs précis (concentré, soyeux...) sans avoir d' étalon sur lequel se baser n' est pas facile,
parler des arômes beaucoup plus.

Montrose 2001

1er nez sur les notes de café, ensuite sur le fruit mais ne s'ouvre pas vraiment et n'offre pas de complexité à ce stade, après 24 h passés en carafe pas la moindre note oxydée
bouche partant en puissance sur une matière charnue et profonde, les tanins font rapidement irruption et dominent le tout. Peu ou pas de changement après 24h.

conclusion un vin au grand potentiel qu'il est urgent d'attendre. Un 2001 atypique

claudius écrit: conclusion un vin au grand potentiel qu'il est urgent d'attendre. Un 2001 atypique

Merci pour l'info, j'envisageais d'en ouvrir une bouteille dans les prochains mois.

Serge

Lu sur le site du Château :

Montrose 2004

Robe : dense, pourpre
Nez très complexe de fruits noirs , tabac et violette
Bouche riche et très fraîche : fruits noirs, chocolat, zan
Vin très agréable, équilibré, fruité, frais et suave
Belle longueur, avec tanins nets apportant de la sucrosité
Belle complexité aromatique

Est-ce que quelqu'un comprend la phrase soulignée ?

Pour les tanins nets, je suis vraiment d'accord, on peut même dire qu'ils sont tranchants en ce moment...
Mais qu'ils apportent de la sucrosité, faut qu'on m'essssplique.

Peut-être en opposition à la sensation d'âpreté que peuvent donner des tanins grossiers...
Un côté plus "doux", le "dolce" italien qui est en fait le sucré en français...

Sinon, j'vois pas...

Allez. des esssplications!
Vince2

2004 ouvert hier, après une phase de fermeture l' année dérnière, il s' avére etre une vraie tuerie.
Commentaire tout à l' heure.

GRAND MEDOC RACE!

Content de te l'entendre dire, Paul

Eric.

Ben alors, Paul, ce CR concernant une "vraie tuerie"?!

Tu t'es endormi devant la bouteille?

Eric.

Ca vient ca vient!

Je ne retrouve pas mes notes, donc de tête, cr de montrose 2004:

Une robe très sombre, jusqu' au bord.
Le nez est de grande classe, crémeux. Du cassis et de l' encens, cèdre et doux chêne, classique mais superbe, profond.
En bouche, le vin n' est pas encore en place, les tanins durs en finale, grande pureté et longueur, très frais.

A attendre, encore un peu boisé et dur, mais gros potentiel, de la trempe à pontet dans ce millésime à mon avis. Pas surconcentré
il est "léger" 'dans le bon sens), adapté à la table!

Saint-Estephe ch. Montrose 1979

La robe est belle, vermillon aux franges orangées. Encore beaucoup de fruit au nez avec une dominante poivron mûr. En dégustation, belle attaque souple, du volume ; la bouche reste sur les fruits et finit un peu courte du fait de tanins très fins mais sérieusement astringents pour ne pas dire asséchants. Toutefois, quelques minutes après, c'est le souvenir du fruit qui revient et persiste longtemps. A table, ce défaut est insensible, un vin encore jeune qui s'accommode bien d'un gigot d'agneau rôti.

Merci M'sieur Bob qui lui a mis un sale 78/100