Jeff Leve annonce sur le site de Parker le décès de Thierry Manoncourt à l'âge de 93 ans.

Je cite (pour ceux qui n'ont pas accès au sujet)

"Thierry Manoncourt passed away Friday, August 27 at his beloved Chateau Figeac located in St. Emilion Bordeaux. One of the last of the old guard, he was only a few days shy of his 93rd birthday.

Born in the Paris, he began managing Chateau Figeac in 1946. The property had been in his family since 1892. Manoncourt was one of the founders of the Bordeaux Grand Crus Union. He was president of the Jurade of St. Emilion from 1964 to 1987. Chateau Figeac is currently managed by his daughter Laure along with her husband Eric d’Aramont. Funeral services are set for Monday, August 30, in Saint Émilion."

R.I.P.

Hervé

Je l' ai pu rencontrer juillet 2009, un homme vraiment très sympathique.
Un héro de l' appellation.

Jeune amateur au début des années quatre-vingt, j'ai eu la chance de côtoyer Michel Delon, Bruno Prats, Claude Ricard et Thierry Manoncourt.

Je me souviens en particulier d'un dîner à Figeac où nous avions eu Krug Grande Cuvée à l'apéritif. Puis une comparaison à l'aveugle des cépages séparés et l'assemblage en bouteille de Figeac 1982. Enfin Figeac 1964.

Thierry Manoncourt était un grand Monsieur.

Je suis attristé par cette nouvelle - Monsieur de Manoncourt était un homme charmant, d'une grande culture et d'une grande modestie - Il me revient soudainement en mémoire une soirée il y a quelques années ou assis à ses cotés, j'ai passé un grand moment à la fois au travers du personnage et aux travers des commentaires sur les vieux millésimes servis ou chacun avait son histoire et ses anecdotes....

Bordeaux perd un des plus grand Monsieur du Vin et de son histoire...

Eric

Eric,

Il avait tellement de clase que nombreux, comme toi, lui attribuaient une particule.

Amicalement,
Thierry

Oups !!!

Tu as raison Thierry, emporté par mon élan, j'ai rajouté cette particule à son nom par erreur !!

Eric

Nécrologie
Thierry Manoncourt, figure historique du vignoble, est décédé hier chez lui au château Figeac.

www.sudouest.fr/2010...

je crois qu'il aurait aimé que tous , ce soir , on ouvre une bouteille de Figeac à sa mémoire....
bravo l'artiste

arnaudm écrivait:

---

> Luc Javaux écrivait:
>

---

>

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> > Je ne vois pas le problème... Outre les
> questions
> > de style abordées par Arnaud de manière à mon
> sens
> > un peu caricaturales, il me semble plutôt sain
> > qu'un critique pro soit capable de réviser,
> sept
> > ans plus tard, un jugement émis après la mise
> en
> > bouteille.
> >
> >
> Non Luc , ce n'est pas caricatural , et c'est
> justement là où se situe le problème .
> Le style des ST Emilion a considérablement évolué
> depuis 10 ans .
> Maintenant la question qu'il faut se poser c'est :
> un ST Emilion doit il être noir d'encre pour être
> considéré comme grand ........Pétrus n'est pas un
> vin concentré , Latour n'est pas un vin concentré
> ; ST Emilion est il condamné à faire du concentré
> .......
> Certes les ST Emilion les mieux notés sont
> concentrés mais présentent aussi de la tension et
> de l'équilibre , mais la dérive est flagrante ,
> largement pire que dans le Médoc.
> Parce que c'est exactement la base du problème .
> Les deux vins les mieux notés de l'appellation en
> faisant abstraction d'Ausone se sont les deux vins
> les plus 'modernes" de toute la commune.....
> A titre perso ça m'énerve ......

Je reviens deux minutes sur cette conversation , puisque le RVF de ce mois ci nous propose un entretien avec Pascal Delbeck ; ce dernier y donne un avis sur le système Bordelais que je trouve très intéressant :
"C'est à ST Emilion que l'avis de Bobby Parker a le plus pollué les vins "......
"seuls quelques résistants on su préserver leurs valeurs , s'adapter sans trahir , rester dans la lignée de la digestibilité et de la race . Notamment dans le Médoc où il y avait des gens de sens et de poids qui ont su garder leur personnalité "

Je vous promets que nous ne nous sommes pas concertés ! ><

Et alors ?
Cela ne me semble pas très argumenté...
Pourquoi se focaliser sur Parker ?
Son avis est-il si différent de celui du reste de la critique pro ?
Quand je regarde les vins mis en avant par Bettane ou ceux qui trustent les premières places des classements du GJE, je n'en ai pas l'impression...

Luc

"Pourquoi se focaliser sur Parker" : on ne peut pas nier l'effet Parker sur l'évolution des vins de Bordeaux .

Pour le GJE je ne doute pas de l'intégrité des dégustateurs , mais s'attaquer à 50 échantillons pour au final faire sortir les plus concentrés et/ou les plus modernes ou est la surprise , ou est la performance ; c'est humain !
bettane n'est pas un prescripteur international . Et je le vois mal se dresser à lui tout seul contre un courant mondial ......et qui pourrait le faire aujourd'hui sans se discréditer complètement ; dans un monde ou la hiérarchisation des vins commence déjà par la concentration.

De plus personne ne peut dire qu'il ne faut pas un minimum d'évolution et de modernisme dans le style des vins du Libournais; il y a eu tellement de Daube pendant de nombreuses années .....

Je trouve que les ST Emilion perdent de leur identité , c'est tout . Et que Beaucoup de vins du Médoc (Ducru , Las Cases, Latour) ont su conserver cette identité .
Me concernant je n'ai aucune prétention en matière de dégustation , mais retrouver un Ducru , un Las Cases , un Lafite ou un Cos à l'aveugle n'est pas une performance exceptionnelle .
Retrouver un cru de St Emilion à l'aveugle aujourd'hui , en dehors à la limite d'Ausone ou Cheval , franchement , je ne pense pas en être capable .....

bettane n'est pas un prescripteur international . Et je le vois mal se dresser à lui tout seul contre un courant mondial ......et qui pourrait le faire aujourd'hui sans se discréditer complètement ; dans un monde ou la hiérarchisation des vins commence déjà par la concentration.

C'est dingue ce que tu écris, tu ne trouves pas ?
Si je te suis, Parker est responsable à lui tout seul d'un courant mondial, et les autres critiques ne peuvent faire que suivre sous peine de se discréditer...
Ce n'est plus un critique, c'est Dieu le Père en personne !

Luc

Une chose est sûre : les modes du vin, comme toutes les modes, suivent un mouvement de balancier. Même si d'autres facteurs entrent en jeu, il est évident qu'aussi bien Cheval-Blanc que Figeac ont été quelque part, "pénalisés" par une mode à laquelle ils n'ont pas adhéré.

Tout à fait d' accord avec arnaud. Quand on lit régulièrement lpv, on peut croire que les amateurs de vins,
en majorité, apprécient les vins purs et droits, sans concentration ni boisé affirmé. Je ne pense pas
que ce site soit représentatif (compliment!).

Parker n' est peut-être que le symptome de la maladie! Les goûts changent et les gens ont "élu"
le critique qui aime le vin comme eux (parker)?

une bien triste nouvelle...
un grand homme qui s'en va
et mon prochain figeac est pour bientot, avec une petite pensée pour lui -D

Ca n'a rien à voir avec Figeac mea culpa...

En voyant l'interview de Pascal delbeck, je me demandais si Parker était le seul pro à apprécier "moyennement" Belair. J'ai donc été comparer ses notes avec celles de Neil Martin et on peut dire que cela soit l'extase pour lui non plus ... Et c'est clair que Neil Martin est loin d'être un fan de la Mondotte, de Larcis ducasse, Magrez-Fombrauge etc ... comme Parker peut l'être.
Pascal Delbeck a peut-être mal digéré l'évolution d'Ausone vers les cieux (notes et prix) depuis que Vauthier est seul aux commandes ?

Belair
Parker Neil Martin
2007 Belair (86-88) (82-84)
2006 Belair 87 91
2005 Belair 87 87
2004 Belair 78 86
2003 Belair 86 72
2002 Belair 84 85
2001 Belair 86 86

Jean-Philippe

Bonjour

On me propose une caisse de figeac 1981. Je n'ai pas la joie de connaitre ce millesime et donc son potentiel de garde. Est ce que certain d'entre vous l'ont degusté recement?
Merci
Yann

Figeac 2001

Bue à l'aveugle, après carafage par notre hôte.

La robe est sombre, mais avec quelques reflets qui dénotent un début d'évolution.
Le nez est très torréfié (café, grillé) et avec du poivron bien présent.
La bouche est sur la fraicheur, avec un caractère très étiré.

Conclusion : 16,5 / 20, donc pour moi pas au niveau d'un 1er GCC de Saint Emilion (je ne rejoins pas le commentaire de Pupi de mai 2010 sur le niveau du vin mais assez d'accord avec certaines des caractéristiques énoncées). Ce qui a été une découverte absolue, c'est l'excellent accord avec le fromage "Coeur de Bourgogne", du genre Brillat Savarin. Je ne pensais pas qu'un vin rouge pouvait aussi bien se marier avec un fromage crémeux.

Jean-Loup

Figeac 2000
Dégusté en juin dernier au Week-End des Grands Amateurs
Une robe brique très foncée, qui vire même sur le marron. Au nez c'est plutôt léger et sur le gibier puis ça passe sur les épices après aération dans le verre.
En bouche je n'ai pas aimé pour plusieurs raisons : une acidité désagréable, l'alcool trop présent et puis sinon plutôt fermé, ces deux caractéristiques laissant peu de place au reste.

Figeac 2006
Dégusté avant-hier à la Wine Gallery
Un premier nez aux odeurs d'écurie qui s'estompent peu à peu au profit des épices et des fruits même si le nez reste plutôt fermé. Le deuxième nez, quant à lui, se place sur le cuir et le pruneau, tout en gardant le côté épicé du premier nez. J'ai bien aimé.
En bouche le vin est rond, fluide et léger. Il y a peu de tanins et l'acidité n'est pas perceptible même si on devine qu'elle soutient la structure du vin. Ce vin est pour moi sans défaut mais trop léger et manque cruellement de caractère.

Bien sûr il est un peu tôt pour tirer des conclusions mais pour l'instant les "supers seconds" de Saint-Emilion (Angélus, dont j'ai dégusté les 2007, 2006, 2004, et Figeac) ne m'ont pas réellement conquis. Je leur préfère nettement Clos Fourtet, par exemple (dégusté en 2003 et 2006).

attendez vos figeac !
3 infanticides en si peu de temps.... et surtout 3 déceptions

Pas d'accord avec toi Fred, en tout cas pour le 2001.
Je ne vois pas comment un vin rouge principalement sur le poivron (manque de maturité ?) et sur l'acidité, sans tanins pour faire durer, peut s'améliorer.

Je n'ai pas une grande expérience de Figeac, mais j'en ai une bonne de Beauséjour Bécot, notamment sur 1989 qui m'a toujours plu, jeune et moins jeune, et 2004 bue il y a deux ans.
J'ai encore bu Beauséjour Duffau Lagarosse 2002 récemment (voir mon post), dans un millésime pas évident et c'était mieux.

PS : j'apprécie aussi les vins vieux. Voir mon post à venir (ce soir si je ne suis pas trop crevé) sur Pichon Comtesse 1982.

Jean-Loup

Frédéric,
Si j'avais le choix je ne boirais que des Bordeaux d'une vingtaine d'années ! :)o

fais ce que tu veux de tes figeac, mais perso je ne les touche pas avant 20 ans
tu parles d'un manque d'expérience, je pense surtout que c'est exactement le genre de crus avec lequel il ne faut JAMAIS être définitif, surtout si jeune
en plus tu compares 2 choses totalement incomparables, que ce soit niveau encépagement et apogée : beauséjour bécot est construit pour plaire de suite, j'ai jamais accroché, figeac est construit sur la durée
je ne cherche pas vraiment à le défendre, je m'en cogne un peu : faites des commentaires négatifs autant qu'il vous en souhaite, les prix aux enchères baisseront, tant mieux !

Bonsoir

j'ai un Figeac 1978...en cave je l'ai eu pour mes 30 ans (c'est mon millésime)
je voulais attendre la période de chasse pour l'accompagner avec un petit gibier à plume.(perdrix, faisant, voir pigeon, je rennonce à la becasse trop dure à se procurer)

quelq'un aurait il des conseils sur la préparation de la bouteille...j'ai ai qu'un jene voudrais pas la rater.

Merci pour votre aide.
bien entendu CR à venir suite à la dégustation...
LaurentB

fais simple : ouvre là et goute voir comment le vin se comporte
si le vin est fermé, attend un peu en l'épaulant et en laissant le complément dans le verre qui s'aèrera plus vite
perso je ne caraferais pas

Tout à fait d'accord avec Fred : avec Figeac, il faut de la prudence et de la patience. On peut prendre l'exemple du 1988 : mal noté à sa sortie (Parker 83, WS 84), c'est aujourd'hui une magnifique bouteille !
Cordialement,

Paul

"Je ne vois pas comment un vin rouge principalement sur le poivron (manque de maturité ?) et sur l'acidité, sans tanins pour faire durer, peut s'améliorer."

Le poivron est trop souvent décrié par les amateurs, il est pourtant un des arômes variétaux du cabernet (sauvigon comme franc!!). J'aime retrouver ces notes dans un bordeaux de la rive gauche, comme sur un chinon. Chez Figeac, Lafleur, Ausone, etc. le cabernet franc est bien présent et le vin est naturellement marqué par son cépage, déployant des senteurs végétales mêlées au fruit. Si l'on n'apprécie pas le côté "poivron", il vaut mieux se tourner vers d'autres cépages ; le merlot par exemple pour rester à bordeaux.

Cordialement,

Si l'on n'apprécie pas le côté "poivron", il vaut mieux se tourner vers d'autres cépages ; le merlot par exemple pour rester à bordeaux.

Ou se tourner vers des vins plus mûrs...

Luc

Le caractère variétal est très différent de la maturité. C'est comme reprocher au riesling de sentir les hydrocarbures... Après il faut distinguer un cabernet vert d'un cabernet qui dégage des senteurs "nobles" de poivron. Tu devrais regoûter des bordeaux Luc, ça fait longtemps non ?

JU

Oh oui Julien, ça fait longtemps, j'ai vraiment besoin que tu m'apprennes... Tu donnes des cours particuliers ?
Les arômes de poivron sont liés à la présence de pyrazines dont la concentration est inversément proportionnelle au degré de maturité.
Je te suggère de goûter la cuvée de cabernet franc produite par Hervé Bizeul, crois-moi, tu n'y trouveras pas beaucoup de poivron...

Luc