Bu, samedi soir dernier,
Beaucastel Rouge 1987.
Une énorme surprise, je n’avais jamais bu un vieux Beaucastel, je n’ai d’ailleurs pas de réel expérience de ce cru du Rhône sud.
Le millésime 2009, m’a laissé circonspect. Une impression de sûrmaturité, un élevage un peu trop flamboyant à mon goût, et une impression de multiplicité de parfums qui donne au final l’impression d’un vin compoté qui part un peu dans tous les sens.
1987, petit millésime, année sous l’eau, vinification que je pense moderne, je reste sur mes gardes pour ne pas dire m’attendre au pire.
On épaule la bouteille en début de soirée façon Audouze et on goûte à 2.
Oup’s,
la robe est encore bien brune, rouge à reflet tuilée orangée, étonnamment jeune. Le 1er nez est des plus agréables, sans défaut. La bouche est équilibrée, aucun défaut, il y a du vin, pas qu’un peu, aucune trace de déclin. On prend l’apéro et on oublie la bouteille. Champagne et Auxey -Duresse des hospices de Beaune 2009 vont animer le début de soirée.
Une bonne heure et demie plus tard à table, le vin est tout simplement remarquable.
Le nez révèle un beau cuir fumé, aucune trace animale ou viandée que j’exècre sur les vieux vins méridionaux parfois.
Au contraire, un beau fruit, sur la prune mûre.
En bouche, c’est la jeunesse qui me frappe, l’équilibre, la digestibilité et la fraîcheur.
C’est tellement bon qu’à 5/6 avec les dames on siffle deux bouteilles.
Autant vous dire que l’on n’est pas dans l’analytique mais bien dans la pure gourmandise, et l’on s’incline devant ce grand vin.
Allez en bouche, la texture est délicate, le vin décline des saveurs de fruits à noyaux, prunes, cerises, à peine un côté lardé fumé, l’orangette (orange, chocolat doux), la cannelle. Un délice.
Posant mon CR, je ne peux en rester là et quelque chose me travaille à postériori, je cherche un commentaire sur le site et je vais chercher dans ma doc.
Extrait RVF, spécial millésime 1987. Les bras m’en tombent.
"
Châteauneuf du Pape :
SOS, moûts….
Catastrophe, quelques jours avant le ban des vendanges (le 18 septembre), Jérôme QUIOT et les responsables du syndicat des vignerons de Châteauneuf sont sur le qui-vive.
Il y a de quoi. Les orages, la pourriture menaçante, et le manque de maturité sont autant de sujets d’inquiétude pour ces hommes de la terre.
IL FAUT AGIR VITE.
A force de démarcher auprès de l’INAO, de télex aux ministères, de coups de fil,
ils obtiennent assez rapidement l’autorisation d’enrichir les rouges comme les blancs avec du moût concentré acheté dans les coopératives du Languedoc Roussillon.
Une autorisation exceptionnelle selon les représentants du syndicat, mais pas si exceptionnelle pour certains vignerons qui se souviennent-en privé- avoir chaptalisé lors de vendanges désastreuses, comme celles de 1963….
(En 87) Tout le monde, ou presque a donc enrichi, quelques uns affirment cependant, la main sur le cœur, n’avoir pas utilisé ce sirop de sucre de raisin." Fin de citation.
On aurait aimé être une petite souris pour surveiller les tables de tris pour les meilleurs et les moûts pour les moins scrupuleux et respectueux du millésime. Cela mérite une enquête auprès des derniers vivants.
Voici, le commentaire
RVF de l’époque pour
Beaucastel
EXTRAIT :
Rouge : deux pré-assemblages donnent de superbes vins, d’une grande finesse, marqués tantôt par les fruits rouges, tantôt par les épices. Une belle concentration, des notes de torréfaction et d’orange amère, le tout encadré par des tannins expressifs.
Blanc : une cuve de Picardon et Bourboulenc vendangés sur le tard donne un vin fin, avec une jolie fraîcheur et une belle finale. Une autre de Roussane présente un joli nez de noisette et de pêche. Là aussi, une finale parfaite.
François Audouze,
LPV, le 10/12/2011,
EXTRAIT
Le
Château de Beaucastel Chateauneuf-du-Pape blanc 1987 est une belle surprise, car
ce vin n'a aucun signe d'âge et se signale par une élégance extrême.
Il est très au dessus de l'idée que je m'en faisais, qui était une belle idée.
Avec Eric Rousseau et Jean-Luc Pépin, nous nous disons que jamais nous ne dirions Châteauneuf en buvant ce vin à l'aveugle. Sa précision et sa finesse sont exemplaires. C'est surtout son attaque qui est envoûtante, car le final est assez court. L'accord avec un nouveau plat, celui de l'œuf, est pertinent et le plat est réussi.X(
Cheesecake: