J’ai eu l’occasion de déguster quelques vins du domaine ces dernières semaines et vais en faire un compte-rendu commun, retraçant les vins du domaine que j’aime.
Louis Sipp
Crémant d’Alsace (non millésimé) : Crémant à base de Pinots blanc, auxerrois, Chardonnay et un peu de pinot noir. Un Crémant plus vineux que fin, assez ample en bouche et fruité. Plus que pour l’apéritif, je le vois bien avec un plat. Bien.
Riesling 2012 : riesling assez salin, nez discret, bouche ample.
Riesling Nature’S 2010 : Acidité forte bien enveloppée, résultat d’un millésime aux grosses acidités et un long élevage sur lie. Il finit très bien en acidité mûre et fine, j’aime beaucoup.
Riesling Nature’S 2009 : Le riesling "générique" qualitatif du domaine, qui possède les drivers du cépage, rafraîchissant, avec de la rondeur. A la dégustation, j’ai trouvé que la finale serrait un chouïa, mais à table il donnera très bien.
Pinot Gris Nature’S 2010 : Le nez est bien ouvert, j’y retrouve des touches de mirabelle, de miel, avec la "puissance au nez" typique des pinots gris. En bouche, c’est équilibré, avec une acidité légèrement en retrait par rapport à mes goûts, mais avec une perception sucrée très bien intégrée, gastronomique. C’est néanmoins bien juteux, plaisant!
[size=large]Vins de Terroir[/size]
Pinot Blanc Ribeauvillé 2012 : Nous rentrons ici dans les vins de terroir, puisque les vignes se situent tout près des Grands Crus. Le Pinot Blanc est dans son élément ici, le terroir donnant un très bel équilibre juteux au vin. Les arômes sont floraux et le fruité croquant. La structure est telle qu’elle porte le vin sur une longueur appréciable, et finement mûre. J’ai un faible pour ce vin au rapport qualité/prix de fou.
Riesling Hagel 2013 : Grande chance pour moi, des 2013 étaient ouverts pour une dégustation peu avant, et j’ai eu l’occasion d’y mettre mon nez. L’important ici n’est pas l’arômatique, même si des prémices sont présents, mais bien la structure. l’attaque est sur l’acidité, la fraîcheur mûre. Longueur assez impressionnante, toute en droiture et avec une nette perception saline en fin de bouche. Quand le Hagel se montre sous ce visage, on comprend ceux qui parlent de grand cru potentiel…
Riesling Hagel 2011 : L’acidité du vin est bien présente, même si moins claquante que ce qu’elle a déjà pu être sur d’autres millésimes. N’a pas la structure des meilleures années mais est bien drivé par le citron et donne un beau vin pour la table, sur des fruits de mer.
Riesling Steinacker 2013 : Toujours en 2013, sur un terroir qui me parle d’habitude un peu moins. L’attaque est un peu plus classique, sur du citron un peu mûr, avec une pointe de gaz. le vin finit très bien, et on sent qu’il y aura assez d’acidité pour le rendre très équilibré.
Pinot Gris Trottacker 2010 : Le vin a de la rondeur, un côté fruit mûr, avec une grosse longueur. Je le trouve un peu marqué par la richesse même si elle est équilibrée par par la matière du vin.
Gewurztraminer "Réserve Personnelle" 2004 : C’est un vin que je classe dans les vins de Terroir, vu qu’il provient d’une vigne proche de l’Osterberg, et a une belle personalité. La Maison vend encore ce millésime qui est maintenant prêt, et harmonieux. L’acidité a dû être tranchante durant la jeunesse du vin mais maintenant elle donne sa maturité au profit de l’équilibre général.
[size=large]Les Grands Crus[/size]
Riesling Grand Cru Kirchberg de Ribeauvillé 2012 : Le premier nez est assez strict. En bouche, je suis conquis par la matière qui donne la sensation de vin droit, avec du corps. L’acidité est marquée et mûre, ce qui donne l’allonge au vin. Les prémices d’une grande bouteille!
Riesling Grand Cru Kirchberg de Ribeauvillé 2010 : très bon prend le pas sur l’osterberg, passé un cap. Grosse profondeur, avec un beau fruit déjà bien défini. Même si le rendement est le même sur les Hagel et Steinacker, on sent la race en plus par rapport à ces vins. La salinité est encore une fois bien marquée, à la fois si subtile et présente. Magnifique
Riesling Grand Cru Kirchberg de Ribeauvillé 2009 : Riesling qui a un peu plus de croquand que ’10 ou ’08 par exemple, mais qui s’ouvre plus vite que ces vins. C’est très juteux, quand même racé et la largeur en plus donne un style un peu différent au cru.
Riesling Grand Cru Kirchberg de Ribeauvillé 2008 : Un Kirchberg d’école, avec une tension juste exceptionnelle et un vin qui commence à se livrer pleinement. Le nez un peu plus évolué, quelques touches plus pomme. Arome secondaire tertiaire commencent à pointer le bout de leur nez et la finale est saline. J’adore vraiment.
Riesling Grand Cru Osterberg 2012 : Premier nez plus rond que le Kirchberg, la bouche est assez ample avec la tension nécessaire aux beaux vins, et je trouve que le vin finit sur un fruité assez rond. Une fois que l’on laisse le vin mûrir dans le verre, des arômes de poire impressionnants arrivent au nez, très beaux.
Riesling Grand Cru Osterberg 2010 : petite pointe amertume, zeste agrume, certaine force dans le vin, on sent potentiel garde directement. On sent un chouia plus (7-8gr) de richesse que le Kirchberg. Un peu plus en retenue.
Riesling Grand Cru Osterberg 2009 : L’Osterberg en 2009 offre une densité assez imposante, sur le fruité. Il ne se montre pas pataud même si l’acidité n’est pas la ligne directrice du vin, plus riche. Un vin qui pourra avoir une utilisation à table autre que d’habitude.
Riesling Grand Cru Osterberg 2008 : Le vin en 2008 est juteux à souhait, ouvert même si encore bien dans son fruité primaire au contraire du Kirchberg qui a pris une autre signature arômatique. J’aime beaucoup l’effet de ce millésime sur ce type de vin et l’équilibre entre la puissance et l’acide est très bon, et promet une très très belle garde à cette bouteille.
Pinot Gris Grand Cru Kirchberg 2010 : Quand le Pinot Gris rencontre un tel millésime on arrive à un résultat qui réconcilierait n"importe qui avec ce cépage parfois décrié. La finesse est clairement de mise, avec encore le pinot qui est sur son fruit, mais avec la retenue que la Classe des grands vins exige. Il faut encore aller chercher mais la structure présente est faussement "légère" pour un équilibre top.
Pinot Gris Grand Cru Kirchberg 2009 : Un grand vin mais qui est encore un peu sur la douceur due au millésime, qui est un peu difficile pour mes goûts. Néanmoins je dois avouer que c’est superbement réalisé dans le style.
Gewurztraminer Grand Cru Osterberg 2007 : Par rapport au Reserve 2004 gouté avant, l’Osterberg ici montre toute l’adéquation entre le terroir et le cépage, qui quand il est élevé là où il doit, révèle toute l’étendue de sa structure. Même s’il a plus de rondeur, il a étonnement beaucoup plus de finesse, de droiture, ce qui en fait un Gewurz de très grande classe.
Gewurztraminer Grand Cru Osterbeg 2006 Vendange Tardive : Bouche ample, avec une perception liquoreuse d’une grande longueur. On retrouve les marqueurs maison avec toujours cette grande pureté et une aromatique qui n’en fait pas trop inutilement. Encore une belle réussite.