Dans les chardonnay, on retrouve d'ailleurs souvent ce problème, mais je le trouve facilement identifiable parce qu'il donne au vin un côté un peu dilué, primaire.
Il y a plein d'autres manifestations possibles. Et je ne pense pas que tu aies fait le tour de toutes, si tant est que tu t'es rendu compte que c'était un "problème de bouteille".
Le seul qui puisse vraiment s'en rendre compte, c'est le producteur (ou une personne qui travaille chez lui). Il a bu le vin avant la mise en bouteilles, et après. Sait quelles sont les bouteilles qui sont fidèles à l'originale et celles qui ne le sont pas.
Ca fait bientôt un an que je bosse à Tirecul : j'ai ouvert et dégusté des dizaines de bouteilles des différents millésimes. Certaines bouteilles ne ressemblent pas à la bouteille type que j'ai fini par intégrer. Les client ne leur voient pas de défaut particulier, mais moi je sens qu'il y a un "truc". Outre les liquoreux, ça m'est arrivé plusieurs fois sur des bouteilles de blanc sec 2002 : le boisé était beaucoup plus marqué que d'habitude. Un beau boisé, d'ailleurs, mais qui dérange lorsqu'on connaît la version originale. Bruno m'a dit ce que ce boisé prononcé, c'était le bouchon qui le provoquait. Si tu ne le sais pas quand tu bois la bouteille, tu ne pourras que dire "boisé trop prononcé qui a du mal à s'intégrer" alors que c'est un problème de bouteille dû à un bouchon.
Je ne sais pas si j'ai fait le tour de toutes les déviations sur du Chardonnay, je ne prétends pas non plus être exhaustif
Sur ce cépage, je pense juste m'y retrouver quelque peu. Avec des convives qui sont d'accord, c'est encore plus probant.
Mais je peux concevoir un défaut qui s'intègre au vin. Ici, le Meursault en question était sans défaut.
Après, un défaut invisible, ça va être difficile de statuer scientifiquement comme tu dis, sauf le producteur. On peut toujours imaginer un défaut non visible quand on n'est pas satisfait... facile.
Mais dans ce cas, personne n'a le droit de parler sauf le créateur.
Je suis d'accord que c'est bien le problème. Mais c'est aussi pour cela que je défends la position de Raymond. On ne peut juger que la bouteille que l'on a dans les mains sans présumer quoi que ce soit d'autres, ni sur le producteur, ni sur les autres bouteilles produites soi-disant identiques.
Donc, on peut juger UNE seule bouteille bonne, mais pas une médiocre!
La première impression sera quand même souvent corroborée... si j'achète 25 euros un producteur que je goûte mal sauf problème de bouteille visible, mon portefeuille ne m'invitera pas à remettre ça. Réducteur mais pas sans fondement.
Je suis d'accord qu'il faut être téméraire pour retenter le coup après une mauvaise expérience.
Par contre, rien n'empêche de passer voir le producteur lors d'un passage dans la région et de juger sur pièces sa production. Et se faire un avis plus définitif.
Quand un vigneron est sûr que son vin ne doit être bu, pour être apprécié, que dans 10 ou 20 ns, pourquoi n'est-ce pas écrit avec insistance sur la contre-étiquette ?
Une des réponses serait qu'alors cela freinerait la vente sachant que beaucoup cherche un vin à boire vite mais alors ........................
Je profite simplement de cette petite histoire pour dire cela car ça me démange depuis longtemps.
Dernièrement, j'ai ouvert un Olivier Leflaive Meursault, j'ai été relativement déçu mais je laisse une chance à ce vin car il est pur, net et équilibré. Sur les blancs, je pense que l'intensité arômatique peut faire un très grand écart avec le temps.
Après avoir dit cela, je pense qu'il ne faut jamais perdre de vue que quand on ne déguste qu'une bouteille d'un domaine et d'un millésime, s'il est totalement légitime ( encore heureux ) de juger et de dire ce que l'on a ressenti, il faut rester très prudent sur la généralisation à partir d'une bouteille que ce soit un Meursault ou un Cos d'Estournel
Un vigneron qui vend son vin à un 'certain prix' a le devoir de chercher à maîtriser au maximum la qualité mais on sait tous qu'il ne peut pas garantir 100% de ses bouteilles. Et comme Raymond, je pense qu'il faut penser à respecter au maximum le travail des vignerons tout en étant des critiques-amateurs féroces -