Je n'avais guère envie de déguster les vins de la maison Gilliard, qui vit sur sa notoriété depuis des décennies. La célèbre Dôle des Monts, le fendant Les Murettes, le johannisberg Portes de décembre, m'avaient trop souvent déçu pour que je ne ne m'arrête plus aux vins de cette maison. C'est ce que j'ai signifié au brave homme représentant la maison qui a accepté mes critiques avec beaucoup d'ouverture d'esprit. Celui-ci me rétorqua que la philosophie de la maison était en train de changer. Pour m'en convaincre, il me demanda de goûter le fleuron de la gamme : l'assemblage rouge Antares 2001 , élevé en barriques, s'il vous plaît. Et bien, je ne peux que dire ma déception face à ce breuvage: le nez arborre un boisé caoutchouteux très douteux, d'un toasté envahissant et pas ragoûtant (c'est manifestement pas du Séguin- Moreau). La bouche est dense, structurée, mais imprécise. dissociée et émoussée. On sent que la matière première n'était pas au top et qu'on a vainement essayé de rattraper ça à la cave. Je ne sais pas à combien se vend cette bouteille, mais c'est de toutes façons beaucoup trop cher.
Pour la petite histoire, j'ai également goûté l'amitieux liquoreux de la maison : l'ermitage Réserve des choucas 2002 : première bouteille : nez végétal, caoutchouteux, il y a un problème sur cette bouteille. Deuxième bouteille : c'est mieux, le nez est plus propre. En bouche, les sucres sont douteux et il n'y a pas vraiment de confit. on est à des années lumières des grands liquoreux du Valais.
manifestement, la maison Gilliard n'a pas encore trouvé sa voie. On est heureux d'apprendre l'arrive d'un nouvel oenologue, mais l'erreur est peut-être de privilégier le travail à la cave et de négliger le travail à la vigne. Il y a encore du pain sur la planche.
De source bien informée et d'un dégustateur de bonne facture
, le millésime 2004 de la maison Gilliard serait en net progrès avec même de belles réussites.
En attendant de pouvoir confirmer ou infirmer cette info, si quelqu'un a la possibilité de déguster quelque chose de 2004 et d'y laisser un post, ce serait sympa
Bouteille choisie pour son cépage dans un restaurant de Saint-Gingolph.
La robe se présente sous un or dense.
Le nez de grande intensité est axé sur les fruits jaunes et complété par des herbes aromatiques.
La bouche est concentrée, avec un léger gras et la même aromatique qu'au nez. Il y a malheureusement un déficit d'acidité pour l'équilibrer et l'emporter assez loin malgré une tentative de passage en force. Bien +(+) et mieux pour ma chère et tendre.
Le vin est trop puissant pour un filet d'omble chevalier meunière (3 / 5) mais au moins il n'est pas perturbé par le plat.
J'aurais dû choisir un Fendant...
Jean-Loup
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