Etienne,

Pour répondre à votre question, j'ai gouté tous ces vins une première fois entre 99 et 00. Puis de manière ponctuelle entre 01 et 08. J'ai gouté Cos 96 par deux fois, 7 ans se sont écoulés entre les deux dégustations. 7 ans c'est long et pas assez. Suiffisament long pour cosntater une évolution de son palais et de ses goûts pas assez à l'échelle du temps nécessaire au médoc pour s'épanouir.

Certains disent ici qu'un grand Vin l'est tout au long de sa vie. Si j'applique à la lettre ce mot dans le cas de Cos, je vous dirai : Cos n'est pas un grand vin. Mais comme je l'ai écrit plus haut, je suis une personne qui pense qu'un passe par des phases plus ou moins ingrates. je pense que Cos 96 est peut être dans cette phase.

Toutefois, je maintiens qu'à l'aune de la dégustation je n'ai pas identifié les caractèristiques qui signent un Grand Vin. Seul le temps lui rendra justice ou pas.

bonjour,
quelqu'un a t-il bu recemment un 1982 ou un 1981? La qualité n'est certes pas la meme mais vos avis,plus que la presse m'interresse.Merci
MIKA.

Un avis parmi tant d'autres :

Parker Guide des vins de France - dépot légal 2001.

1996 : L'ensemble, très massif en bouche, s'impose comme l'un des jeunes Cos les plus structurés et les plus concentrés que je connaisse. Tous à la fois épais et tannique, il s'est considérablement refermé depuis la mise en bouteille et requiert une garde de 7 à 8 ans; son potentiel est de 30 à 35 ans. C'est un vin fabuleux, mais il mettra la patience des amateurs à rude épreuve.

C'est marrant mais on retrouve là des arguments qui expliquent bien cette discussion et ces divergences.

jmm

Je pense que 1996 est un grand millésime en Médoc mais c'est un millésime qui ne se livre pas complètement aujourd'hui et c'est certainement encore plus vrai pour les meilleurs d'entre eux. Ce n'est pas un scoop, on peut le lire un peu partout.
En fait si j'ai déjà ouvert une bouteille comme Cos 96 c'est tout simplement que j'en avais acheté un caisse de 6 et j'ai donc voulu tester. Si j'en avais eu qu'une je l'aurai ouverte vers ses 18 ans au plus tôt.
Je crois que Cos 96 sera certainement une très belle bouteille d'ici 7 ou 10 ans mais pas aussi grande que j'espèrais ..... Mais bon, je ne demande qu'à me tromper.

M@nuel.

Je ne connais pas le 2000 de cos ou je si je l'ai bu il ne m'a pas laissé un souvenir impérissable.
Par contre je peux témoigner de la grande tenue du 2001 que j'avais noté 18 juste derrière Margaux (19) du même millésime dans deux styles très différents. J'ai le souvenir d'une grande fraicheur chez ce Cos qui s'il la garde cet aspect, portera ce millésime dans quelques années (au moins 10 je pense), dans les très beaux cos produits (comparable au 1990 à mon sens qui reste un des plus beaux que j'ai pu déguster à ce jour).... A suivre.

Cos d'Estournel 1985 - St Estèphe - Avril 2008:

Robe non évoluée plutôt sur le pourpre. Il apparaît avec un nez de vin de merlot. Le bouquet assez plat et simple s'épice avec l'aération. Un peu truffe ? Bouche souple mais sans grosse concentration ni vraiment de charme. Finale nette mais simple et de longueur moyenne. Déception pour ce vin qui ressembalit pour 3 membres de la tablée à un pomerol de bonne facture mais pas de haute lignée ! ***

Je me disais qu'avec presque 13 années en bouteilles nous aurions droit à qqch de grand et bien mal m'en a pris... Ce vin était d'une tristesse incroyable.
Nez quasi inexistant et présence tannique certes pas spécialement aggressive mais masquant tout autre arôme.
Il faut dire à sa décharge que je ne l'avais ouvert que 30 minutes avant "utilisation" et ce sans carafage. Et je suis persuadé que cela lui aurait fait du bien spécialement après avoir lu les CR ici et sur cellartracker.

Néanmoins ces histoires de carafage (3h-6h-12h voire 24h ou 48 h! avant dégustation) à Bordeaux et ailleurs pour révéler le face cachée du vin me fatiguent tout doucement...

Jean-Philippe

Bouteille ouverte 1h30 avant la dégustation - pas de passage en carafe.

La robe est brillante d'un rubis moyen et peu dense. Elle annonce la concentration moyenne de la bouche.

Le nez est très beau et très complexe sur des notes de fumée, de tabac et de truffe. On sent après du poivron bien mur, du poivre, du goudron et des notes balsamiques.

La bouche, de demi corps, offre des tanins fondus et doux, une belle persistance et une belle fraicheur.

Le vin est parfait à boire aujourd'hui. -D

On peut lui trouver le défaut d'être un peu fluide, ou voir le côté positif de la chose, un caractère très gigeste. C'est toujours la même histoire du verre à moitié plein ou à moitié vide... En tout cas, j'ai beaucoup aimé.

Pour corroborer les quelques posts ci-dessus concernant les déceptions sur Cos 96, j'ai eu une expérience similaire avec Léoville Barton 96. Nez fermé, tanins mordants, palette aromatique étroite, finale courte et sèche.

Pardon pour la disgression sur LB96, mais ceci pour expliquer peut-être que ces grands médocs 96 sont cadenassés pour le moment et qu'il faut effectivement vraiment les attendre. Il me reste un LB96 et un GPL96 (les seules bouteilles de 96 que j'aie en cave) et du coup je vais attendre sans doute au moins 7-8 ans avant de les ouvrir.

Suivant l'évolution que le vin a eue en cave, il semble pourtant que certaines bouteilles soient néanmoins prêtes à boire, cf quelques commentaires élogieux de EtienneBF. Ceci m'amène à penser que les différents types de caves influent considérablement, bien sûr sur la garde globale d'un vin, mais aussi et surtout sur l'état d'un vin à un instant donné : étape de fermeture ou d'ouverture.
J'ai déjà goûté des vins d'un même chateau, même millésime, mais amenés par hasard par 2 personnes différentes lors d'une soirée médoc 98.
Les deux vins étaient très différents, non pas dans leur constitution globale (il s'agissait bien du même vin) mais dans leur épanouissement : l'un était nettement plus fermé que l'autre.
Et les 2 vins étaient conservés dans des caves sous terre parisiennes, certes un peu chaudes mais convenables tout de même.

Ah, ces problèmes de cave... ;-)

tchoule

Le vin est ouvert, épaules dégagées, 3 heures avant la dégustation.

La robe est grenat, très sombre.
Le nez est très agréable, sur la feuille de cassis, la cerise, le poivron rouge, la feuille de tabac, et le moka.
En bouche, l'attaque est franche, dès le milieu de bouche on sent une matière considérable, et la finale, de très belle longueur, montre des tannins très nombreux et serrés, mais correctement maîtrisés, même si une très légère sécheresse subsiste.

Un bien joli vin, qui reste à l'heure actuelle un peu dominé par son élevage, qui devrait toutefois se fondre harmonieusement.

Bu ce week-end,

Vin encore marqué par l'élevage malgré un carafage bien préparé.
Vin assez souple, avec des tanins fins, bien foudus, mais problème : le nez le révélait déjà : ce n'est que du jus de bois !!!
Aucun fruit, je donne que ce vin se fasse un jour...

Marty

COS D'ESTOURNEL 1986 : sur une écoute des trios successifs de Bill Evans ayant œuvré de 56 à 80. La bouteille est en aération ménagée depuis 9 heures du matin pour être bue à deux entre 16 et 18 heures.

La robe reste très jeune pour son âge, la patine de la couleur étant peu sensible, l'effet du temps jouant surtout sur l'intensité de la couleur pourpre qui, d'opaque il y a 10 ans, s'allège en début de transparence aujourd'hui.
Le nez est expressif, précis et d'intensité moyenne, le fruit encore présent tendu par l'encens , une toute petite touche verte issue d'un cabernet de grande noblesse mêlé d' un grillé voisinant avec bonheur avec le fumé du lard. La bouche est linéaire, d'un volume dimensionné à l'intensité aromatique, classique, très saint estèphe, racée sur des tannins serrés et désormais civilisés. La trame est en tension, support nerveux des arômes coordonnés au nez. La chair se perçoit par éclipses appelant un accord à table simple mais bien choisi. Le côté un peu sévère de la présentation s'estompe en restant sur le vin qui affirme une personnalité qui va à l'encontre du développement donné ces dernières années à l'esthétique de cette nouvelle rive gauche. Le fond de la bouteille est un enchantement.

Ce Cos a tout pour durer, ma seule interrogation concernant le corps de cette cuvée qui aujourd'hui sort d'une phase d'amaigrissement. L'équilibre sur ce point est aujourd'hui précaire, le vin étant sur le fil. Nous avons adoré l'harmonie, la retenue et cette grande civilité. Les moins de 30 ans auront plus de mal!

La palme pour Bill Evans , Scott LaFaro et Paul Motian l'année de gelée au Vanguard.

à vous tous,

Lionel.

Belle retranscription précise et respirant la justesse. Comme d'habitude !

La palme pour Bill Evans , Scott LaFaro et Paul Motian l'année de gelée au Vanguard.

Un sommet !

Lionel,

Superbe CR, merci !

Un de mes enfants est né en 1986... Je suis donc le millésime depuis les premières dégustations en 1987.

Ce Cos a tout pour durer, ma seule interrogation concernant le corps de cette cuvée qui aujourd'hui sort d'une phase d'amaigrissement. L'équilibre sur ce point est aujourd'hui précaire, le vin étant sur le fil.

C'est exactement ce que je ressens. J'avoue, à mon grand regret, un certain pessimisme.

cos d'estournel 1999
le vin a une couleur assez evolué, avec une légère teinte pourpre rouille, le vin est assez clair (transparent)
le nez set assez flatteur et dégusté a l'aveugle m'a fait penser a un st emilion.
la bouche est assez correcte sans etre un mnstre de concentration mais plutot dans la finesse.
la longueur est moyenne.
un vin mieux gouté qu'il y a 10 mois.14.75/20

Gouté ce jour.
Un beau vin qui devrait tenir pas mal d'années encore.
Une réussite mais mes attentes ont été un peu déçues. Je m'attendais à quelque chose de bien plus grand. Peut-être qu'il en fut ainsi parce que je ne l'ai pas bu durant un repas..

j'ai bu cos 88 il y a peu, je trouve que c'est un vin superbe et qui a une jeunesse inouie. je l'ai toujours bu en mangeant et il est splendide.

Bonsoir,

Bu ce soir, ce vin est magnifique, je ne me retrouve pas du tout dans les commentaires de marty, pour moi le vin est très fin, je n'ai pas l'habitude de boire des cru classés mais ce fut une belle expérience que ce vin, il y avait du fruit, un parfum magnifique et une belle longueur qui vous invitait a remplir votre verre a nouveau. Par contre je pense qu'il gagnerait a etre attendu encore quelques années car il se cache encore quelque chose derrière tout ca.... En tout cas un très beau moment.Je rajouterais pour finir qu'a aucun moment j'aurais mis un billet a l'aveugle sur un st estèphe.

Cdlt Guillaume

[img=http://img508.imageshack.us/img508/9409/cosdestournel1990003pp9.jpg]

Cos d'Estournel 1990
Le vin est carafé juste avant le service. Bouchon impeccable pour son âge.
Bien sûr la robe est largement orangée.
Le nez est un subtil mélange de bois, de sous bois, de champignons et d'épices.
Une bouche tout en rondeur et en suavité, aux tanins fondus et juteux.
Les arômes explosent dans un corps très long et racé.
Un vin mûr mais surtout très gourmand qui a flirté habilement avec une gigue de marcassin.
Splendide, selon moi évidemment !

Olivier

Olivier,

J'ai une question en lisant ton je me dis souvent que je ne carafe pas les vins "anciens" (je préfères ouvrir avant et dégager un peu la bouteille), pour moi 90 c'est déja loin et tu mentionnes l'avoir carafé: fais tu souvent comme cela ou as tu pensé que cos d'estournel était jeune et allait gagner à être carafé ?

Merci de ta réponse. Ces questions de service, de carafage, non carafage, ne sont pas encore totalement établies chez moi..

Arnaud.

Si ce vin a ete carafe juste avant le service, je pense qu'il y a egalement un objectif de decantation.

Merci anthony de ce retour: je pense rarement au carafage dans un but de décantation.. Il faut dire que j'ai tellement peu de vins "anciens" à "suspension" dans ma cave que j'en ai peu le besoin

Arnaud

Arnaud, Anthony,

Excusez-moi les gars pour le retard.
Effectivement Anthony a donné la bonne explication.
J'ai du débouché la bouteille un peu avant le repas.
Je n'ai pas voulu prendre de risque pour le service.

Olivier

Cos d'Estournel 1995

surpris et titillé à la fois par les résultats d'une verticale de Cos où le 95 arrivait en tête, je me suis servi ce vin sans aération préalable sur des pâtes aux bolets

les notes grillées au nez me rappellent les innombrables 92 et 93 bus sur le fruit il y a une dizaine d'années, la trame est très fine en bouche, la corpulence moyenne, bcp d'élégance, belle fin de bouche aux tanins presque fondus débouchant sur une longue finale

très belle bt ne méritant toutefois pas le qualificatif de grande bt

Cos d'Estournel 2002

Quelle surprise que de découvrir un vin aussi ouvert, aux tanins déjà fondus, offrant de superbes arômes de fruits rouges, d'épices, le tout dominé par un boisé très bien fait, noble, classieux. Une finale très longue a fini de me convaincre... Une petite merveille ce Cos 2002, d'autant plus que le prix était encore raisonnable.

A l'aveugle, j'avais tout misé sur un rive droite de 2000-2001, tellement il était doux et accessible. Quelle surprise de découvrir un St-Estèphe 2002 !

Cos D'estournel 2002

Je partage entièrement ton avis sur ce vin Tipof. J'ai bu ce vin lors de mon repas de noël (anticipé) il y a 10 jours et il a vraiment fait fait l'unanimité à table. La seule chose que j'ajouterai à tes commentaires, que je partage entièrement, est que le vin dégage une matière énorme alors qu'il fait preuve à la fois de beaucoup de finesse. On sent que l'on est face à un grand vin.

J'étais également surpris en bien par l'accessibilité de ce vin malgré son jeune age. Je l'avais ouvert la veille du repas pour en profiter du mieux possible, mais il se goutais déjà très bien à l'ouverture.

Cdt

Grégory

Salut, que pensez-vous du potentiel de longue garde de ce Cos 2002?

merci,

JC

Bonsoir Jean Christophe,

Il y a la réponse dans ta question, elle est longue (humour...)

Personnellement je n'ai pas assez d'expérience pour répondre à ta question. Tout ce que je peux te dire c'est que COS 2002 m'a paru tout a fait fringuant ce soir là et que je ne m'inquiète pas par rapport à son potentiel de garde. Il a encore sans nul doute 10 à 15 ans devant lui.

En fait ce soir là ce qui m'importait le plus quand j'ai ouvert cette bouteille, c'était de tester la qualité de ce vin que j'avais trouvé en GD à bon prix. J'ai été rassuré.

Mais au final, pourquoi attendre des lustres quand c'est bon.

Bonne soirée

Parker donne une fourchette de 2008-2022 pour ce vin, donc pas de soucis.

J'ai d'ailleurs été impressionné que ce diable de Parker puisse tomber si juste sur le début de la période d'apogée.

J'ai d'ailleurs été impressionné que ce diable de Parker puisse tomber si juste sur le début de la période d'apogée

une hirondelle ne fait pas le printemps