La Bretagne, ça vous gagne !
Chez le Breizhilien, la coupe est toujours pleine !
En cette période où les évènements sportifs se télescopent à un rythme effréné, tous les entraineurs vous le confirmeront : dans la vie du professionnel du lever de coude de haut niveau, quand les matchs s'enchainent, il est deux éléments importants qui font les grands champions à l'heure de la finale...
L'
hydratation et la
récupération ! (
)
Et comme, avec Al', on a l'habitude de toujours écouter les saines paroles du coach(e), après la découverte du Cairn de Barnenez qui est à la Bretagne ce que le Templo Mayor est à Tenochtitlan suivi d'une somptueuse balade à la Pointe de Primel où l'on s'est promis d'investir rapidement en cas d'EuroMillions victorieux, le programme de décrassage est inscrit en grosses lettres sur le tableau noir du planning : horizontale pour tout l'monde !
Vous croyiez quoi ? C'est pas à un bressan du sud qu'on apprend à ronfler à l'heure de la sieste !
C'est donc frais comme un banc de maquereaux sortis à la mitraillette que nous nous attaquons à la préparation du dîner.
Car c'est pas tout ça mais après le réconfort, l'effort !
Et ce soir, c'est demie finale, notre invité joue à l'extérieur et ce, même s'il est chez lui.
Allez, au boulot, Raph' !
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A midi, c'est permis !
Domaine Coche Dury, Bourgogne Aligoté, 2011
Araignées de mer
Robe presque cristalline, grisonnante.
Très joli nez léger et fin, sur les fleurs blanches, le citron vert et des notes mentholées très agréables.
Attaque sympathique, sur une jolie acidité salivante avec un petit côté fraichement citrique. Le milieu de bouche manque toutefois un peu de volume, sur une petite morsure âcre qui lui fait perdre en équilibre.
Finale simple, à la limite de la sévérité.
Correct.
***
A minuit, aussi !
Champagne Roederer, Brut Premier
Robe très claire au train de bulles fin.
Nez délicat et droit, sur le citron et le lait d'amande avec des notes plus minérales.
Très jolie bouche traçante, à l'acidité haute et tranchante qu'une jolie bulle guillerette vient titiller.
L'aromatique assez simple, citronnée reste d'une grande pureté.
Finale salivante et franche.
Très joli vin, tout en tension et qui m'a beaucoup plu.
Champagne Heidsieck, Diamant Bleu, 1985
Robe très nettement dorée au train de bulles quasi imperceptible.
Nez évolué, sur le caramel au lait, les fruits secs (noisette, noix), le zeste d'orange.
Bouche large, sur une matière lourde, presque massive, trop lente et manquant de fraicheur et de nerf à mon goût.
La bulle ne persiste que quelques secondes dans le verre et ne se sent presque pas en bouche.
Finale qui manque de fraicheur et marquée par des amers insistants.
Un vin un peu sénile ou simplement peu à mon goût.
Lieu jaune de pêche à la Toto, sauce safran
Domaine Leflaive, Bâtard-Montrachet, 2003
Robe jaune paille très peu teintée.
Nez magnifique de grand bourgogne, sur un parfait équilibre entre le floral et les agrumes avec un élevage fumé beurré parfaitement intégré. La grande classe !
La bouche est en revanche marquée des excès du millésime, sur une attaque ample, à la matière massive et un peu alanguie.
Le vin peine à se relancer, tapissant le palais en largeur mais manquant d'acidité pour lui donner trame et rebond.
La présence de forts amers cassent un peu le finale.
Aucune idée de comment peut évoluer ce vin à la garde ? A boire rapidement ou à attendre longuement ?
Domaine Marius Perron, Château Chalon, 1985
Robe vieil or.
Ouvert la veille en pensant le servir sur le vieux comté, le nez fabuleux de grand bourgogne, sur un grillé fin (sésame) irrésistible et un volume large et tendu à la fois m'avait immédiatement donné l'idée de le réserver pour les homards du lendemain.
Mal m'en a pris. Car l'aération a vu le retour de notes plus typiquement jurassiennes et même si l'ensemble reste très fin, sur les épices, le curry, d'étonnantes notes de jus de pomme plein de fruit et une très légère pointe noisetée, l'ensemble a un peu perdu de sa superbe.
La bouche, d'une grande précision et délicatesse semble s'être tendue, sur une acidité haute qui lance impeccablement le vin et lui apporte structure et fraicheur.
La douceur de la chair du homard s'accorde toutefois assez mal de cette tension comme de son aromatique épicée, l'ensemble se jouant en confrontation là où je l'imaginais fusionnel.
La finale est longue et d'un tonus étonnant et qui me laisse à penser que ce vin est loin d'avoir son dernier mot.
Très bon (mais meilleur sur le comté que sur le crustacé).
Domaine Armand Rousseau, Gevrey-Chambertin 1er Cru, Clos St Jacques, 2006
Robe très claire, sur un rubis translucide.
Nez grandiose d'élégance et d'évidence, d'un niveau qu'on souhaiterait mettre dans les bouquins à la définition "ça pinote", irrésistiblement croquant, sur la fraise des bois, la framboise et un végétal fin absolument irrésistible ! Wouawaouuuuuuum !
La bouche est toute en délicatesse, sur une matière très fine et pourtant sans faiblesse de constitution, qui déroule sa légèreté apparente tel un fil d'araignée, avec finesse mais sans jamais faiblir.
Le fruit est brillant de tendreté et les tanins sont de la soie !
Un peu comme sur le
Chambolle de Roumier bu il y a quelques jours
, seule une petite pointe d'amertume sur la finale peut renvoyer aux limites (évidentes en voyant l'étiquette
) du millésime .
Un vin absolument délicieux !
Domaine Armand Rousseau, Chambertin-Clos de Bèze, 1999
Robe nettement plus dense, avec une très légère évolution sur le disque.
Ce vin sera l'antithèse du Clos St Jacques et force est de constater qu'il faudra lui accorder un peu d'attention et de temps pour lui laisser exprimer ses qualités.
A l'ouverture, je n'ai pu m'empêcher de craindre qu'il souffre de l'évidence irrésistiblement gourmande du premier cru. Et pourtant...
Le vin s'exprime de prime abord mat et concentré, assez peu causant malgré une évidente densité, sur de minces notes de fruits noirs et d'épices. La longue aération tout au long d'un repas où nous saurons prendre notre temps et d'une soirée causerie au coin de l'amitié révèlera un ensemble plus avenant, sur de jolies notes de cerises noires tout en restant masculin et droit, tout en densité..
La bouche en revanche est d'une grande classe évidente, sur un jus concentré remarquablement équilibré, d'une puissance parfaitement contenue par une acidité brillamment intégrée. L'ensemble est à la fois droit et pourtant doux et suave, sur des goûts de liqueur de cerise et d'épices et, encore une fois, une qualité de tanins assez époustouflantes. Plus la soirée passe et l'aération aidant, plus la classe du vin s'impose, déroulant son volume puissant et parfaitement contenu dans une finale d'une persistance remarquable.
Un vin de temps à l'avenir grand ouvert. Un grand vin !
Weingut Jos. Christoffel Jr, Riesling, Ürziger Würzgarten, Auslese **, 1989
Bouchon tout moche, imbibé à 90% et très chevillé.
Robe sur un léger doré.
Nez typiquement mosellan, sur la menthe fraiche, un très fin pétrole, de délicates notes de mangue et un petit enrobage de crème au beurre. L'ensemble est précis et assez léger.
La bouche déçoit un peu, sur un équilibre très facile mais sans grande présence tactile ni impact, d'un volume de demi corps qui s'exprime agréablement, sur sa légèreté de structure et sa jolie acidité mais qui manque toutefois un peu de fond pour se relancer.
La finale est légère mais sans grande persistance.
Une bouteille très facile à tomber mais qui aurait peut-être dû être bue il y a quelques années.
Aïe aïe aïe, poïe poïe poïe !
Alors que tout le monde part se coucher, Raph' et moi profitons de la douceur de ces moments rares qu'on souhaiterait ne jamais voir finir pour jacasser comme les vieux copains que nous sommes en train de devenir, comme si nous nous étions toujours connus.
La nuit s'étire doucement jusqu'à des heures tardives que la morale vacancière approuve.
J'en vois un qui commence à se prendre dans les gencives le bien connu des Alamis " Effet P ". !
Pour résumer rapidement cette loi fondamentale redoutée des oenophysiciens et vous éviter trois heures de tire bouchons à l'œnothèque de la faculté, ça donne à peu près ça :
Quand la BurgondAltillerie est de sortie, ta cave ensuite te parait riquiqui !
Quand sur la table est grand pinot, l’œnophile pleure ses bordeaux !
Et ce que j'peux vous dire en filochant délicatement au pageot pour pas réveiller ma douce, c'est que c'est pas le repas du lendemain qui redressera la courbe ! (
)
A suivre...
Oliv
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Crédit photos :
www.bordeaux.com[/size]