La Bretagne, ça vous gagne !
Chez le Breizhilien, la coupe est toujours pleine !
En plein période de coupe du monde, Batz résonne aux oreilles des anciens comme de jolis souvenirs breizhiliens...
Raph' est parti aux aurores se faire secouer la couenne et remuer la boyauterie en tentant de nous assurer l'ordinaire des jours à venir !
Parait que le clapot aura un peu raison de sa résistance atavique au relargage non maitrisé et autres délicatesses bien connus des fins de soirées étudiantes.
Le Toto a l'optimisme chevillé au corps, fut-il nécessaire d'en rebattre un peu quand ça commence à taper à la porte des dents du fond.
Vous en connaissez, vous, des marins d'eau de mer qui partent en chasse au bar et en remontée de casiers avec 4 heures de sommeil au compteur et un repas aussi délicieux que copieux dans la panse ?!
C'est pourtant pas faute de le lui répéter qu'absence de crachoir, risque de dégueuloir !
Même si nous le récupérerons bleu comme un homard, ça ne l'empêchera pas de nous remonter avec dignité un splendide lieu jaune de 2 kgs qui fera notre bonheur sur les prochains repas.
C'est que le breton a de la ressource !
Moins courageux, nous profitons sagement de notre côté du temps fabuleux fait de ciel d'azur et de petit vent frais pour partir en balade sur l'Ile de Batz.
En route vers l'Ile de Batz !
Après un petit sprint sur l'interminable jetée du port de Roscoff pour attraper la navette et une traversée paisible de quelques minutes, nous débarquons sur le port lilliputien pour nous immerger quasi immédiatement dans l'ambiance sauvage et préservée d'une petite île authentique.
La période estivale n'ayant pas encore commencé, quel plaisir que de randonner à un rythme indolent au milieu de ces paysages préservés où les criques succèdent aux petits bancs de sables pour former des micros plages paradisiaques et où la faune sauvage s'ébat en totale liberté.
Est-ce la finitude propre aux intimités îliennes ou le fait d'être entouré d'êtres chers dans ce petit paradis mais le temps semble s'étirer lentement, avec langueur et sérénité. Les heures passent avec l'insouciance des beaux moments.
La course du soleil dans le ciel et la marée montante nous indiquent pourtant qu'il est déjà temps de rentrer...
Car c'est pas tout ça mais ce soir, nous avons un repas à préparer et des invités à espérer satisfaire.
Après deux heures de préparation qui valent à la pièce d'être embaumée d'un délicieux fumet émanant d'une sauce à l'Al, on sonne à la porte...
Ça tombe bien, j'ai l'estomac dans les talons !
C'est que ça creuse, l'air du large...
Un interlude bu pour le goûter
Château d'Yquem 1996
Robe nettement dorée.
Nez très classe, précis et dense, sur les épices et des notes de confiture d'orange et d'abricot du plus bel effet.
Bouche évidente, parfaitement construite, d'un impeccable équilibre entre une liqueur bien présente et une très belle acidité.
L'ampleur et la présence sur le palais sont d'une consistance et d'une fraicheur absolument remarquables.
La finale est aussi longue que délicieuse.
Un très beau vin !
***
Bellota ()
Champagne Palmer, Brut, 1998
[size=x-small]Magnum[/size]
Robe claire au train de bulles bien présent
Nez ouvert et gourmand, sur la peau d'agrumes, l'amande, le pain d'épices.
Bouche très agréable, d'une maturité parfaite qui lui donne une gourmandise et une facilité certaines, sur un équilibre charnu sans aucun excès de dosage.
La bulle est franche et guillerette et la finale savoureuse et facile rend ce vin impeccablement apéritif.
Très bon !
Domaine Coche Dury, Meursault 1er Cru, Les Caillerets, 2002
Robe claire, sur un jaune paille marqué de reflets verts.
Très beau nez précis et fin, sur des notes florales et anisées enrobées d'une touche fumée. Beaucoup de classe !
Bouche dense, sur une attaque douce à la suavité certaine qu'une belle acidité vient vite trancher.
L'ensemble produit est ample et confortable, d'une grande maitrise tactile, sur un point d'équilibre assez large mais sans excès de rondeurs.
La matière tapisse le palais dans un ensemble glycériné et savoureux, sur de beaux goûts floraux et minéraux.
La finale est longue et d'une grande persistance.
Très bon vin, parfait sur le homard !
Domaine Coche Dury, Corton-Charlemagne, 2002
Robe sur un léger doré.
Nez somptueux, un cran au dessus du Caillerets, d'une droiture et élégance remarquables, sur des notes de poire, d'anis et un enrobage minéral du plus bel effet. Irrésistible !
La bouche est impressionnante de tension maitrisée, toute en profondeur verticale et en densité, avec un impact et une présence sur le palais remarquables.
Son acidité laser est parfaitement intégrée à une matière à la puissance évidente et qui s'exprime pourtant de manière totalement cristalline, sans aucune aspérité ni déséquilibre.
L'aromatique est précise, délicate et agréable, parfait compromis de notes florales et minérales.
Seule la finale encore serrée, presque tannique et étirée par de fins amers me laisse à penser que ce vin doit être encore attendu quelques années pour être parfaitement à point.
Un superbe vin qui m'a furieusement rappelé l'équilibre du grandissime 92 !
Un futur très grand !
Quenelles de poissons des Lofoten, sauce américaine ()
La Pialade, 2005
Robe grenat clair, un peu tuilée.
Nez gourmand, ouvert, très typique de la maison, sur des notes de coulis de fraise, de poivre, de cardamome. Un vrai bonheur !
La bouche enchaine sur cette aromatique agréable avec comme trait commun la gourmandise.
Le volume plein est charnu et doux et le vin déroule une impeccable texture facile, sur des tanins imperceptibles et une acidité parfaite sans une once de début d'excès solaire.
La finale délicate et franche est un vrai bonheur.
Un vin facile et délicieux !
Pieds et Paquets (re )
Château Pradeaux, Bandol, 2004
Robe sombre, sans trace d'évolution.
Nez très épicé, sur la girofle, la résine, des notes de fruits noirs, de cerise et une pointe de goudron. Ensemble classe et un peu fermé encore.
Bouche dotée d'une haute acidité qui rafraichit très bien un corps suave et puissant. L'aromatique reste jeune et un peu en dedans, comprimée, sur les fruits noirs épicés.
La finale est juteuse et salivante, sur des tanins encore fermes qui demandent à se fondre.
Bon à très bon en l'état. Devrait faire une superbe bouteille dans quelques années.
Comté 36 mois, Gouda de chèvre, Stilton, Valençay, Brillat Savarin
Domaine des Comtes Lafon, Volnay 1er cru, Clos des Chênes, 2003
Robe sur un pourpre profond.
Superbe nez puissant et tenu à la fois, sur la liqueur de cerise, la compote de fraises des bois, un élevage épicé remarquablement intégré. Miam !
La bouche est d'une infinie douceur, déroulant une trame suave et juteuse, à la chair ronde et opulente mais sans excès ni confit.
Les goûts sont croquants, nets, assez irrésistibles de gourmandise.
La finale est franche et facile, sur son côté charnu aux tanins imperceptibles et toujours ce beau fruit très mûr.
Délicieux !
Couine de l'âme, le retour ! ()
Domaine Huet, Vouvray moelleux, Le Mont, Première trie, 2003
[size=x-small]37,5 cl[/size]
Robe dorée.
Nez léger, sur la compote de pomme et des notes florales, sur le jasmin et la fleur d'oranger.
Bouche légère, manquant un peu de fond, sur un équilibre fin doté d'une belle acidité mais sans grande puissance ni capacité de relance.
La liqueur fine se délite un peu rapidement, notamment sur la finale qui affiche un déficit de présence patent.
Un vin un peu simplet, pas assez tendu pour un demi sec ni assez sucré pour un liquoreux.
Domaine Pierre Gaillard, Condrieu, Fleurs d'Automne, 2009
Robe vieil or, presque bronze.
Nez puissant, opulent, presque entêtant, sur le miel, de très fortes senteurs de fleurs (jasmin, violette), d'orange confite. Pas besoin d'aller le chercher, celui là !
Bouche massive, lourde, ultra miellée et liquoreuse, manquant d'acidité à mon palais pour se relancer.
Finale un peu pâteuse et roborative.
Un vin pour bec à sucres, à siroter à toute petite gorgée.
Mazette, quel repas !
Le chef a encore frappé très très fort en nous offrant un repas magnifique, une vraie piste aux étoiles d'une perfection remarquable dans la réalisation des plats comme dans le positionnement des accords mets et vins !
Un grand moment. Un de plus...
Merci à tous pour cette soirée superbe de gourmandise et de générosité.
Au dodo, sereins et heureux !
Oliv