Superbe soirée ce weekend sur la belle cuisine d'un jeune cuisto, le Pedago, en compagnie entre autre de Jean Luc.
Aucune note n'a été prise, car le but était de profiter de cet instant de convivialité débordante et ce sera donc les traces de nos souvenirs que vous lirez.
Champagne Larmandier Bernier Terre de Vertus:
Très fin et droit avec quelques notes de pommes (peu être dûes à une petite réduction ou oxydation), la bulle est légèrement plus grosse que la finesse du vin. Enfin, le vin a une belle longueur, beaucoup de plaisir dans ce Champagne avec d'excellentes gougères.
Krug Clos du Mesnil 1982:
La couleur est belle, dorée et tout de suite, le nez sur des notes oxydatives légères nous lance des effluves de truffe. Il y a encore de la bulle qui vivifie le tout, elle n'est pas très fine non plus, mais le vin est fin et long, pas forcement puissant comme on l'attendait. Un morceau de pain avec beurre salé et lamelle de truffe était en accord parfait. Un joli moment de partage qui nous a fait voyager dans un Clos magique.
Riesling Frédéric Emile Trimbach 1998:
Un vin bien ouvert, riche avec une trame aromatique bien marquée, magnifique déjà aujourd'hui, les quelques résiduels et sa gamme aromatique n'ont pas pu vibrer en accord avec une belle gambas au gingembre et fenouil.
Roussette de Marestel de Duspasquier 1988:
Le vin est d'un vieil or appétissant, le nez magnifique sur des notes confites et tertiaires. Sec en bouche, il continue de délivrer ses arômes de fruits jaunes confits. Lui, le magnifique, accompagne en le prenant par la main un joli foie gras cuit au torchon, à la texture fine et délicatement poivrée.
Côtes du Roussillon "Terroir Mailloles" Sarda Malet 2001:
Un vin un peu à côté de sa place car entouré de bien trop belles bouteilles. Mais mon souvenir va vers un vin fin, pas du tout marqué par l'alcool, plutôt bien équilibré avec quelques notes fumées et assez harmonieuse.
Riesling Frédéric Emile VT Trimbach 1983:
Le nez est magique, terpénique, miel et épices. L'équilibre en bouche est parfait, au diapason du nez, tout n'est que perfection. La colonne vertébrale de ce vin donne une impression d'harmonie et de pénétration rectiligne. Plus d'impression de sucres résiduels sur ce VT.
Vin servi sur des St Jacques, crème de châtaignes au lard fumé et émulsion de ceps excellentes.
Volnay 1er Cru Champans Leroy SA 1999:
Nez qui pinote, archétype. La bouche est douce, soyeuse, avec une finale sur la cerise. Il a du mal à s'exprimer tout de suite, il a besoin d'aération. Le lendemain, il s'est plus ouvert, le fruit est plus profond, l'ensemble est fondu avec quand même une légère puissance contenue qui le fera grandir dans le temps.
Chateauneuf du Pape Château Rayas 2002:
J'ouvre la bouteille, je lui ôte le haut de la capsule, et découvre de suite sur le dessus du bouchon, "2003".
Aille, que va-t-on boire?
La robe est assez profonde, le nez est puissant sur des notes giboyeuses, à la limite de la réduction. La bouche séduit de suite, volume, finesse du grain extraordinaire et sensation gourmande comme une sucrosité. On est loin des 2002 décrit sur LPV. Pas la sensation d'un vin déjà évolué à la robe tuilée. J'avais lu sur un 2003 que la robe était claire, rien ici de ce type. Alors qu'a-t-on bu? je crois qu'un coup de téléphone au domaine sera nécessaire. En accord avec un excellent filet de bœuf, jus de veau et gâteau de champignon, le plat et le vin jouent sur la même corde de la force des saveurs.
Château Chalon Macle 1979:
Celui la, je l'attendais avec impatience. Le nez de jaune nous plonge dans la poudre d'épices, curry, paprika, etc.... La bouche est douce, très fine, en délicatesse. Je pensais que la puissance du jaune aurait pu nous écœurer un peu après le plat précédent, mais ce fût l'inverse, impression de pause, de légèreté, désaltérante, nous faisant de nouveau saliver. L'accord avec un vieux comté était évidement extraordinaire.
Vouvray Réserve 1989 Foreau:
Un nez douteux, carton humide pour certains, pointe liégeuse pour moi ne nous permettra pas trop de profiter de lui. Pourtant, le lendemain, plus de trace de tout cela. Le vin s'est réveillé du bon pied, jolie concentration botrytisé, belle acidité. Mais le mille feuilles à la passion n'est plus là pour en discuter longuement, des Alsaciens doivent partir, nous nous levons..... J'espère Christophe, que tu as pu revenir dessus pour pouvoir nous en parler un peu?
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Pour l'anecdote, le lendemain matin, visite chez Duspasquier et dégustation à l'aveugle de 2 anciens millésimes, personne ne les trouvera, les nez sont froids, Jean Luc notre spécialiste du Marestel se noie, nous n'avons aucune excuse non plus, un 88 est servi, personne ne le retrouve, pourtant bu la veille au soir
Un grand merci au Pédago pour s'être mis en 4 à la cuisine et à Coralie pour l'organisation générale autour de ce repas. Un clin d'oeil à nos amis caviste alsaciens qui s'en sont retournés dans leur froid pays