Mardi soir, Pascal, un ami (et camarade de dégustation) a invité notre petit groupe d'amateurs à
fêter dignement ses 50 ans. C'est chez notre ami commun
Jean-Jacques Barbot (chef et
propriétaire du restaurant l'
Alambic à
Vichy=> quelques infos
ICI
et
ICI
/ cf page22) que cette soirée s'est déroulée.
Pour l'occasion, Jean-Jacques a eu l'extrême gentillesse de privatiser son restaurant (sur un jour
habituel de fermeture) et nous a fait le plaisir de dîner avec nous. Six amis autour d'une table,
des grands vins et un repas superbe, tels sont les "ingrédients" pour un magnifique moment partagé.
Bien évidemment, personne n'a eu envie de prendre des notes cette fois-ci et c'est pourquoi
je vais seulement évoquer les plats et les vins qui les ont accompagnés d'une manière plutôt succincte.
Apéritif :
Toasts de Gravlax mariné à la finlandaise, farci rémoulade de céleri.
Toasts de carpaccio de St Jacques aux truffes fraîches et Parmesan.
Vin servi :
Vouvray moelleux "le Haut Lieu" 1959 (Domaine Huet) : une couleur or,
des arômes de cire et de miel et un très bel équilibre entre une acidité encore présente et un
taux de sucre peu perceptible.
=> un très beau vin, élégant, en finesse.
Amuse bouche :
Oeuf à la coque à la purée de truffe.
Vin servi : Montrachet 1994 (Domaine des Comtes Lafon) : la robe dorée annonce déjà
un grand vin blanc. Le tout premier nez est un peu lactique, mais très rapidement le vin prend ses
marques et offre un éventail de senteurs (caramel,miel, fruits exotiques) sans que l'une d'entre elles
prenne le dessus. En bouche, le vin est gras et d'une longueur et d'une persistance étonnantes.
=> un immense vin blanc qui réussit l'alliance entre la puissance et l'élégance.
Petite soupe VGE à la poularde, écrevisses, foie gras, petits légumes et truffes fraîches
Petite tartelette de sandre gratiné à la moutarde de Charroux sur un lit de choucroute au cumin et à l'estragon,
crème légère au cumin.
Vin servi : Corton-Charlemagne 1992 (Domaine Bonneau du Martray) : bien qu'âgé de 2 ans de
plus que le Montrachet, ce Corton-Charlemagne affiche une belle couleur jaune mais plus claire.
Au nez, ce vin "parle" immédiatement avec des notes de noisettes, d'abricots, de pain d'épices.
Il évolue sans cesse dans le verre pour offrir différentes combinaisons de ces arômes. En bouche,
il semble plus "minéral" que le Montrachet tout en faisant preuve d'une tenue et d'une longueur magnifiques.
=> grand vin parfaitement en accord avec les plats servis (NB : comme tous les autres vins de la soirée)
Croustillant de cuisse de chapon farci, cuit en basse température, sur panaché de champignons aux truffes.
Vin servi : Château Lafleur 1990 : avec ce vin, c'est un des mythes de Bordeaux qui prend vie dans le verre.
La couleur est impressionnante de densité : un rouge profond, peu évolué. Une fois encore (peut-être est-ce
là la signature des grands vins ?), la palette aromatique va se révéler par phases successives : fruits noirs,
épices. En bouche, il révèle une texture extrêmement riche qui se caractérise par une très longue persistance
des saveurs.
=> un vin monumental, apte à vieillir encore pendant de longues années.
Dégusté seul : Château Margaux 1959 : nous avons choisi de boire cette bouteille pour elle même afin d'en apprécier
plus clairement ses qualités. Première bonne surprise, la couleur est encore assez intense : seuls les bords du verre
montrent une nuance plus tuilée. Le nez va être la deuxième bonne surprise : pendant quelques minutes, il n'exprime
que des notes ténues de vin âgé. Puis, des arômes d'épices douces et de café reprennent "le dessus" et (contrairement
à nos craintes) ne quitteront plus le verre pendant un bon moment. La bouche (à la manière d'un grand Bourgogne) est
une combinaison d'élégance et de suavité.
=> que dire face à un tel vin : nous sommes heureux d'avoir bu "une émotion".
Assortiment de bleu des Causses et fourme d'Ambert aux poires.
Vin servi : Porto Taylor's Fladgate Vintage Port 1977 : la couleur ne laisse pas deviner son âge tant elle est dense et opaque.
Au nez, la puissance est la première chose qui surprend (ainsi que l'alcool : 20 degrés). La saveur en bouche confirme l'impression olfactive : ce vin est massif avec des notes de fruits très mûrs.
=> avec un tel Porto, les fromages à pâte persillée ont trouvé "à qui parler" !
Tarte fine aux pommes "Tentation" et son sorbet pomme verte.
Vin servi : Château Yquem 1986 : dois-je commenter ce vin ? L'or dans le verre est déjà une invitation à ce doux voyage
en arômes (abricots, miel) et saveurs (fruits exotiques) que seul un Sauternes de la stature d'Yquem peut offrir.
=> un très grand Sauternes...un Yquem...une évidence...
Pascal, merci pour ta générosité et surtout :
[size=large]BON ANNIVERSAIRE ![/size]