Verticale et horizontale
La taille est terminée : j’ai préféré attacher les baguettes car j’ai le sentiment que tout est proche de démarrer : quelque sarments donnaient de l’eau à la taille. Je n’ai jamais vu cela en février. Mais les saules pleureurs étaient en feuilles au bord de la Mura et sur le domaine, les sureaux également.
L’attente risque d’être longue jusqu’au derniers risques de gel.
J’ai pu faire les comptes sur l’impact de la flavescence : le tribut est encore lourd mais moins que celui de l’année dernière. Il est une fois de plus beaucoup plus important sur le riesling que sur le pinot gris alors que c’est l’inverse pour l’esca. Pour cette dernière, je me suis essayé à quelques greffes sur le porte-greffe, souvent sain. C’est une technique que j’ai vu faire et qui semble donner de bons résultats.
Je verrai au printemps si les greffons ont débourré pour étendre la technique, le cas échéant, sur les autres pieds touchés.
Comme l’an passé, les commandes des nouveaux plans ont été passées et comme l’an passé, il y aura d’autres plants de furmint.
Chris Boiling, journaliste du vin est passé en voisin et cela a été l’occasion de faire une verticale de tous les millésimes de riesling produits au Clos Veličane. 2018 restera toujours un vin à part, mais j’aime son évolution ; toujours beaucoup de tension mais aussi du gras et des notes terpéniques marquées. Je suis convaincu qu’il doit encore évoluer.
Les 2020 (classique et +) sont pour le moment les plus expressifs et se dégustent vraiment bien : le riesling + possède un supplément de confort et de complexité, mais la vigueur du renski riesling est vraiment intéressante.
2019 est apparu un peu timide face aux autres millésimes, mais il est marquant par sa grande jeunesse, presque en état de fermeture. Je faisais remarquer à Chris que les vins à partir de 2020 ont été mis en bouteilles avec beaucoup moins de trituration et une filtration bien plus douce : ceci explique sans doute bien des choses. 2021 est sans doute un cran au dessus de tous, mais 2022 s’en rapproche avec une supplément de gourmandise et je me surprends à le préférer. 2023 en cuve est très prometteur et vraiment surprenant de densité : jamais un millésime n’avait goûté aussi bien en cuve à ce stade. Ce fut un exercice très intéressant.
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première verticale des rieslings du Clos Veličane
Avant de partir, je suis allé saluer les amis de Kog, en pleine préparation d’une dégustation autour du Modra Frankinja. Miro Munda et Les Cabot (Liam et Sinead – Roka Winery) n’ont de cesse de promouvoir les cépages slovènes : ils avaient déjà fait un bel événement autour du furmint, ce fut le cas ce week-end autour du MF avec des vins de toute l’Europe Centrale. J’ai eu l’occasion de les aider à faire les groupes : là aussi un exercice très intéressant. C’est vraiment un cépage passionnant !
à Kog, l'ambiance est studieuse autour de cette horizontale de Modra Frankinja
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Je les ai quittés à regret, devant préparer le départ pour la France, mais avec des regrets aussi de ne pas connaître la même solidarité et la même entente à Jeruzalem, pourtant à quelques kilomètres de distance : à Kog ça joue collectif, à Jeruzalem, on se la pète et on joue individuel : navrant. Mes amis sont à Kog : j’y vais partager, apprendre et rire aussi ! Regret également d’avoir raté Guillaume (Domaine Suklje) qui a fait le voyage depuis la Bela Krajina : c’est sûr que dès que ça cause Modra Frankinja, il n’est jamais bien loin.
Un dernier petit travail dans la cave et c’en est fini de cet épisode : les consignes sont passées, le printemps peut bien arriver, le millésime 2024 est lancé !
après la pluie 1er mars 2024 16h30