Les amis, c'est la vie !
Session d'automne
L'après midi a été courte !
Le temps pour les uns de nettoyer les champignons ramassés ce matin et pour Monique et Alain de se plonger dans la préparation du repas du soir, personne n'a vu les heures filer.
Je ne sais pas comment font nos amis pour enchaîner la mise en route de quatre repas d'un tel niveau sans jamais imposer à leurs convives les conséquences du stress ou de la fatigue, celles que tous les chefs cuisto connaissent pourtant un jour.
Il faut savoir que rien n'est laissé au hasard et que chaque plat servi lors du week-end a été testé et retesté, les quantités mesurées, les assaisonnements validés, les cuissons chronométrées !
C'est la touche spéciale du patron, ça : le talent ne sert à rien qu'à pavaner s'il n'est pas travaillé dans l'optique d'une certaine idée de la perfection du plaisir gourmand !
Savoir mettre en valeur la beauté des moments de convivialité entre amis autour d'une belle table apprêtée de mets délicieux et à même de mettre les vins en valeur, c'est le plus bel hommage que l'on puisse rendre à ces bouteilles qui patientent en cave depuis parfois des décennies dans l'attente d'une si belle échéance.
Loin de tout esprit de collection, d'étalage de son armement comme de mise en avant d'un ego en quête d'applaudissements, s'il est un lieu modèle pour ma passion du vin, celle du bonheur de se faire plaisir ensemble, c'est bien ici que je le trouve.
Monique et Robert viennent d'arriver, de délicieux fumets embaument l'atmosphère, le feu crépite doucement dans l'âtre...
Je crois qu'il est temps de passer à table.
C'est parti !
Domaine Jean François Ganevat, Côtes du Jura, Orégane, 2008
Oliv
Robe jaune paille.
Nez très ouvert, sur la pomme reinette très mûre, l'amande, l'aération ramenant des notes de fruits jaunes très mûrs, presque exotiques.
L'attaque est marquée d'une forte acidité qui lance immédiatement le vin en bouche et tranche dans une matière plutôt large et douce.
L'équilibre produit est un peu curieux, sur un côte presque excessif de tension comme de quasi douceur.
L'aromatique puissante voit apparaitre des notes de fleurs blanches et toujours ce côté compote de pommes un peu monolithique.
La finale est salivante mais présente assez peu de persistance.
Bon vin, peut être un peu foufou.
Enzo
Nez très mûr sur la poire, les agrumes, l'abricot, un côté compote de pomme et un léger grillé. Limite too much.
La bouche à l'attaque sur la pomme est gourmande, bien tenue, acidulée et très mûre. On a de la matière, l'équilibre est au rendez-vous sur le fruit mais ça tombe un peu en finale avec une persistance moyenne. Ça reste bien bon.
Bien ++/Très Bien.
Domaine Marc Colin, Saint Aubin 1er Cru, En Rémilly, 2008
Oliv
Robe jaune grisé.
Nez assez serré, sur le citron vert, des notes minérales et presque marines, sur la coquille d'huitre qui m'attirent irrésistiblement sur Chablis.
Confirmation du secteur géographique en bouche où l'attaque est froide, sur des goûts de mousseron et sur une acidité immédiatement salivante et assez tranchante.
Le volume semble un peu en retrait notamment à cause d'une aromatique assez fermée qui peine à se développer et à donner ainsi plus d'expressivité au vin.
La finale est un peu rigide, toute en tension citronnée mais manquant de relief en l'état.
Un vin
qui s'est totalement refermé
et
qu'encore une fois
, nous avons tous mis à Chablis !
Enzo
Nez ouvert sur de jolies notes d'anis, de menthol et une pointe d'élevage vanillé, assez chablisien.
La bouche est droite et grasse à l'attaque puis très tendue dans un bon volume. Ça se gâte ensuite à partir du milieu de bouche où le vin ne fait que se resserrer jusqu'à la finale déséquilibrée par une trop haute acidité qui gâche le plaisir. Ça sent le vin très fermé, du moins je l'espère. A revoir.
Bien +(+).
Quenelles de saumon sauvage, choucroute, sauce crémée aux câpres, citron confit et raisins blancs
Plat d'un grand équilibre, parfait compagnon des vins blancs, à la fois marin par le goût puissant des quenelles et pointu par le citron et le croquant acidulé de la choucroute juste réchauffée.
Délicieux !
Domaine Étienne Sauzet, Bâtard-Montrachet Grand Cru, 1999
Oliv
Robe sur un léger doré
Premier nez agréable, compromis de légères notes fumées et de jolies senteurs de fruits jaunes. L'aération (et son partenaire de table) lui sera défavorable, les parfums semblant s'éteindre en moins de quelques minutes dans le verre pour ne plus exprimer que des senteurs métalliques.
L'attaque est belle, sur un volume ample et nerveux d'une grande vivacité et fraicheur. L'équilibre est réussi, sans aucune lourdeur ni gras excessif, avec un tonus sympathique.
Les goûts restent toutefois assez simples, sans réelle capacité de développement.
La finale est agréable, d'une jolie longueur mais il me sera impossible de revenir à ce vin après avoir goûté son monumental successeur.
Enzo
Nez de réduction grillée, métallique, mentholée assez monolithique qui évolue sur des notes d'élevage comme le café.
La bouche est riche, large et assez puissante. Pourtant elle n'est pas lourde car l'acidité est sous-jacente et permet au vin d'emplir la bouche de façon agréable jusque dans la finale persistante avec quelques amers d'élevage prononcés. Belle bouche quand même. Pas le style que je préfère mais c'est très bon.
Très Bien.
Domaine Leflaive, Bâtard-Montrachet Grand Cru, 2001
Oliv
Robe jaune paille assez léger.
Nez somptueux de précision et de classe évoluant merveilleusement dans le verre pour gagner de plus en plus en complexité.
L'ensemble s'ouvre sur une forme de richesse contenue où la mangue verte répond à l'anis, le fruit de la passion à la fleur d'oranger, l'anis aux notes plus herbacées, sur le foin, la verveine. C'est fabuleux d'ampleur et pourtant de délicatesse.
Ah nom di djiou, ce que c'est grand un Bourgogne de ce niveau ! Car la bouche est immédiate et fabuleusement harmonieuse. Sous une apparente délicatesse de structure et de trame qui la rend irrésistiblement fraiche et désaltérante, l'impact, la profondeur et la persistance aromatique sont absolument exceptionnels !
Elle déroule sa grandeur avec l'incroyable évidence des plus grands vins, celle qui concilie l'envie de boire et celle d'en parler, la puissance et la finesse, l'ampleur et la légèreté.
La finale extraordinaire de présence, d'équilibre et de persistance est absolument monumentale, sur des goûts délicats et précis d'orange et de fleurs blanches véritablement géniaux.
Un vin grandiose, de ceux qui font la réputation d'un domaine, à l'avenir grand ouvert au vu de son développement merveilleux tout le long de la soirée.
Au niveau du somptueux Chevalier du même millésime bu avec mon Président Galinsky
.
Exceptionnel !
Enzo
Bon là qu'est-ce qu'il se passe, où est-on après ce classique bourguignon, le nez est d'une grande élégance, plein de fruit, sur la grenade, le zeste d'orange, l'ananas, la paille, avec une touche réglissée. C'est complexe, charmeur, très pur et précis. Un grand nez.
La bouche est à la hauteur, d'une grande délicatesse, là où le Sauzet jouait sur la puissance brute, celle-ci n'est qu'harmonie des saveurs et équilibre.
C'est plein de fruit, rond, ample, tactilement d'une grande douceur et en même temps très énergique car on salive du début à la fin qui se prolonge sur les notes d'agrume (orange) persistantes et une impression de jeunesse remarquable. Quel délice! Un grand vin.
Excellent.
Croustades d'escargot de Bourgogne et morillettes
La photo n'est pas contractuelle...
Le plat était moins lourd, les escargots ayant été simplement réchauffé et accompagné de délicieux petits croutons très légèrement aillés.
Très fin et léger !
Domaine René Rostaing, Côte Rôtie, Cuvée Terroirs, 2008
Oliv
Robe délicate, sur un grenat plutôt clair.
Très beau nez complexe et droit, sur la violette, les fruits noirs frais et des notes végétales (poivre vert) assez puissantes mais sans excès.
Bouche juteuse et élancée, sur une attaque tonique apportée par une belle acidité. Le volume est délicat, nerveux et très rythmé, ce qui lui confère une grande présence et buvabilité.
Les saveurs sont construites autour de la fraicheur, jouant plutôt sur la délicatesse d'un végétal bien intégré et toujours cette jolie acidité qui crée une grande envie de boire.
La finale est franche, très agréable par sa légèreté, sa précision de goûts et son tonus.
Très bon !
Enzo
Nez frais et pur, élégant et juteux sur la cerise, une touche lactée, un trait vert avenant.
La bouche est poivrée à l'attaque mais douce, séveuse, énergique, gourmande aux tannins de grande qualité car imperceptibles dans un grand équilibre d'ensemble. C'est frais, droit et pur, de densité moyenne mais quel plaisir gustatif jusqu'en finale persistante sur le poivre doux et les fruits rouges. Je le goute mieux que jamais ce vin.
Très Bien +.
Domaine Benoit Dorsaz, Syrah de Fully, Quintessence, 2008
Oliv
Robe plus profonde que le Rostaing, sur un grenat bleuté sans trace d'évolution.
Superbe nez à la générosité maitrisée, sur l'orange sanguine, la violette, la myrtille, la réglisse. L'ensemble est totalement ouvert et dans son apparente opulence, totalement maitrisé !
Bouche sexy, assez puissante, d'un volume plein de chair et de nerf encore très jeune, remarquable de densité.
Les saveurs sont très précises, parfaitement en phase avec les senteurs perçues au nez.
Les tanins sont encore assez présents mais participent à étirer une belle finale généreuse et précise.
Très beau vin avec un grand potentiel encore !
Miam !
Enzo
Nez fumé, ultra sexy, de fruits noirs, violette, très complexe et avenant à l'image d'une superbe côte rôtie. Superbe nez d'une remarquable sensualité.
La bouche est plus ferme à l'attaque mais sacrément gourmande aussi par son équilibre mûr et frais à la fois. Le volume est imposant mais on salive beaucoup et plus le vin évolue et plus la gourmandise s'accentue en fin de bouche. Un vin délicieux et long sur les épices et fruits noirs, on n'est pas loin du grand vin. Pas une touche de bois perceptible malgré 50% de fût neufs, chapeau.
Très Bien +/Excellent.
Magnifique paire de syrah, géniales à comparer car dans deux styles différents mais assez complémentaires.
Magret de canard, sauce marchand de vin, pieds de mouton & girolles
Pas de virgule, de zigouigoui de shampoing et autres machins superflus.
C'est aussi bon que ça en a l'air ! ()
Domaine Henri Jayer, Nuits-Meurgers, 1985
Oliv
Robe évoluée, sur un rubis finement tuilé.
Nez assez tertiaire, sur des notes épicées et de léger sous-bois qui prennent un peu le pas sur des senteurs de framboise et de bouton de rose séché. L'ensemble reste élégant quoique assez fragile.
La bouche est plus intéressante par son volume tendre à la matière veloutée et sa très bonne tenue, sur des tanins de soie et une acidité parfaitement intégrée.
Les goûts oscillant entre les petits fruits rouges, le tabac et des notes de champignon de Paris me laissent à penser que ce vin a toutefois peut être dépassé son plateau de maturité.
La finale est délicate, assez longue, sur un déroulé soyeux très agréable.
Très bon.
Enzo
Nez évolué, évanescent et délicat de rose ancienne, de framboise, d'épices douces. C'est complexe et évolue sur les feuilles mortes, le champignon, sans qu'une effluve domine l'autre. Très joli nez.
La bouche semble plus tertiaire à l'attaque mais sa suavité, sa fraicheur et un extrait sec conséquent le rendent encore plein de vie même si le fondu est total. Tout n'est que suavité et douceur et la finale assez persistante sur les épices est vraiment très agréable et contribue au grand plaisir pris sur ce vin, auquel s'ajoute la prise de conscience à la découverte de l'étiquette d'avoir touché un morceau d'histoire de la région.
Très bien +/Excellent.
Domaine Armand Rousseau, Chambertin Clos de Bèze, 1990
Oliv
Robe plus profonde que le Jayer, sur un grenat franc éclairci sur le disque.
Nez remarquable de douceur, très fin, pinotant et sans aucun défaut de sénilité quelconque, sur un compromis entre un beau fruit pur (framboise, pot pourri, rose) et des notes plus évoluées, sur le café froid, le tabac et de superbes senteurs mentholées.
La bouche est absolument phénoménale de classe et de maitrise, réussissant l'exploit merveilleux de proposer une gourmandise géniale d'évidence et une ampleur au volume plein extraordinairement bien tenu. Le vin déroule une matière tendre, au jus doux et à l'acidité parfaitement fondue dans une magnifique texture soyeuse aux tanins fantastiques.
Les goûts sont croquants, d'une totale fraicheur et le vin s'ouvre sur une finale merveilleuse de douceur et de persistance.
Un vin caressant, totalement à point. Une forme de perfection du pinot.
Absolument grandiose !
Enzo
Le nez est d'une complexité et d'une pureté inouïe, il conjugue des arômes de framboise, de tabac, de rose ancienne avec un côté très frais de menthol avec une belle impression de vitalité. Grand nez qui bouge beaucoup dans le verre.
La bouche à l'attaque acidulée prend une énorme ampleur jusqu'à la finale. Encore très jeune et plein de fruit, le vin possède des tannins de velours malgré une forte densité qui impacte énergiquement le palais et emplit la bouche sur des notes de tabac. Un vin plein, dont toutes les qualités sont difficiles à retranscrire mais qui marque les sens autant que l'esprit jusqu'à la finale d'immense persistance sur des notes florales et d'encens. Un plaisir absolu pour ce vin.
Exceptionnel.
Langres, Petit St Point, Bleu de Termignon, Ossau Irraty
Testun au Barolo, Occelli chataigne, Comté, Tomme de Valloire, Testun au Barolo
Nico poursuit son œuvre de salut public...
Quel pied ! (tu)
Château d'Arlay, Côtes du Jura, Vin Jaune, 1985
Oliv
Robe vieil or très trouble.
Nez brutal, sur le cuir, la noisette grillée, le vieux céleri.
Bouche assez simple, sur une belle acidité mais dont l'aromatique rustique, très sur le cuir et la résine, manque de générosité et de précision.
Finale un peu rustique, sur une certaine amertume.
Pas fan.
Enzo
Nez d'épices, de noix, de morille, de pomme acidulée.
La bouche est très douce, sans l'alcool qui me dérange parfois sur les jaunes. C'est suave, gras et plutôt persistant en finale. J'aurais aimé un peu plus de complexité mais sur les fromages c'est très bon.
Très Bien.
Les buches dans la cheminée ont fini de se consumer lentement alors que le temps passait si vite au milieu des rires et de la chaleur douce et tendre de l'amitié.
Quelle soirée merveilleuse Monique et Alain nous ont encore permis de vivre !
Une de plus... De celles que l'on oublie jamais...
Qu'il est difficile de trouver les mots justes pour exprimer aux êtres chers ce qu'on ressent pour eux.
N'oubliez jamais de dire à ceux que vous aimez combien ils vous sont précieux.
Et ce, pour toujours.
Zou, au dodo. Car demain, le soleil se lève encore !
A suivre...
Oliv
Crédit photos :
www.tastespotting.co...