Les amis, c'est toujours la vie !
Les 50 ans d'Enzo
L'année 2016 a passé bien plus vite qu'à l'accoutumée et alors que l'automne pose ses frimas et ses couleurs chatoyantes sur la nature environnante, chacun d'entre nous constate combien les instants de bonheur sont rares et par définition fragiles.
Nous nous retrouvons pour la première fois depuis le décès de notre cher Alain.
Cette année, les olives ne seront pas ramassées, les truffes resteront en terre, les bouteilles si longtemps attendues poursuivront leur sommeil en cave.
Chacun, dans l'intimité de son ressenti, et tous, dans celle partagée de notre amitié commune, nous constaterons tout le long du week-end combien, à la croisée de moments de rire et d'anecdotes intimes incompréhensibles pour qui n'en fut pas, ces si nombreux instants que nous lui devons nous ont été précieux et ont pu construire un peu de ce que nous sommes devenus, chacun et tous ensemble.
Je me suis interrogé sur le devenir de cette rubrique et savoir s'il n'était pas judicieux d'en réouvrir une autre.
Mais après réflexion, j'aurais eu l'impression de le perdre une seconde fois.
Si rien ne sera plus comme avant, il fait partie de nous, de moi, de cette amitié commune qui continue à vivre, avec lui même si sans lui.
Tout ce qui remontera à la surface de la vie quand cette rubrique vivra.
Les souvenirs sont en nous, que la vie continue...
Attention, aujourd'hui, le jour est important !
Mon Pénible, mon Fléau, l'Homme qui a justifié à lui seul que je puisse faire valoir des droits anticipés à retraite de QuasiModo LPVien pour pénibilité aggravée, se bascule le demi-siècle !
Et force est de constater que le bestiau se porte comme un charme pour un quinqua consommé !
Là où tant d'autres baissent bedaine autant que convictions, l'Enzo conserve sa ligne légendaire de cure-dent des fonds de cour, construite à coups de passing et de revers croisés, comme sa grande gueule ouverte, toujours prêt à remuer les indignations de confort et à défendre à coups d'arguments aussi fortement décibelés que fermement argumentés ce qu'il pense être juste.
Tout le monde aura noté le col Mao !
Vous l'attendiez quand même pas en cravate et col blanc ou en chemise à jabot, hein ?
Donc ce soir, c'est piste aux étoiles !
Consignes avaient été données de ne rien apporter, même le Châ qui parvient pourtant toujours à glisser un apport dans le feutré en a été pour son compte, en Suisse.
Et rien qu'au cahier de consignes de la chef Fiona que j'entrevois au loin posé sur le plan de travail et à la pile d'assiettes de toutes tailles que j'aperçois en cuisine, m'est avis qu'on pourrait bien prendre cher ce soir, dans les verres comme sur la table !
Tout le monde est sur son 31, l'oeil pétillant et le sourire prêt à jaillir !
Notre Bob Dit L'Ane à nous, prix Nobel en terrassement et bassiste à ses heures perdues nous a concocté une géniale chanson-hommage à reprendre tous en choeur.
J'ai craint l'orage cévenole dans les heures qui ont suivi mais au beau soleil qui s'annonçait le lendemain matin, faut croire que les Petits Chanteurs à la Gueule de Bois n'ont pas trop écorché les esgourdes du Très Haut !
Bon, cher demi-centenaire, c'est pas tout ça mais vu le fumet dantesque qui navigue dans la pièce, il serait peut-être temps de passer aux choses sérieuses, tu crois pas ?
Allez, les Alamis, en piste pour une nouvelle soirée d'anthologie ! -D
Champagne Krug , 1988
Oliv
Robe sur un doré franc, au train de bulles bien présent.
Nez somptueux de classe, de précision, d'ampleur et de jeunesse, sur un lacté crémeux qui s'évacue à l'aération et s'ouvre sur la noisette et le pain grillé dans un ensemble qui semble s'étirer longuement.
Bouche à l'attaque puissante, d'une vinosité et densité qui ne versent jamais dans la lourdeur ni l'excès, déroulant une maturité et une droiture classe impressionnantes de présence sur le palais, titillées par une bulle crémeuse encore bien présente.
Les goûts sont délicieusement précis, sur la coquille d'huitre, les fruits secs légèrement torréfiés, sur une pointe oxydative génialement bien intégrée.
Finale brillante de densité, de jeunesse et de persistance.
Magnifique vin !
Enzo
Nez oxydatif de noix, de noisette, de pain grillé, d’épices exotiques, pas mal de finesse. Joli nez.
La bouche est superbe, à la fois confortable par une finesse de bulle remarquable mais également énergique, vineuse et large.
Le gras soutient une matière encore jeune, pleine de tension où la finesse est omniprésente.
Finale délicate avec des amers bien perceptibles sur le quinquina qui restent très longtemps en bouche.
Un grand champagne qui ne semble pas vieillir.
Excellent.
Domaine Michel Brégeon, Muscadet Sèvre et Maine, Gorges, 2009
[size=x-small]Magnum[/size]
Oliv
Robe sur un fin doré.
Nez généreux, complexe, sur des notes exotiques (fruit de la passion) matinées d'une légère réduction, entre le praliné et le minéral.
Bouche moins à mon goût, marquée d'une acidité ferme qui bride une matière agréable mais qui peine quand même un peu à l'équilibrer totalement.
L'aromatique exotique et minérale apporte un supplément de gourmandise pour enrober l'ensemble.
Mais la finale reste un peu agressive et amère, manquant d'enrobage à mon goût.
Bon vin.
Enzo
Passé un peu de réduction, le vin s’ouvre timidement sur des notes iodées, anisée et d’agrumes.
La bouche légèrement perlante possède un joli gras et une certaine rondeur compensée par une acidité perceptible.
Le vin propose une bonne tension mais manque un peu d’expression aromatique pour générer plus de gourmandise même si son équilibre est sans défaut jusque dans la finale assez longue sur les agrumes.
Regouté le lendemain, l’aromatique était moins timide et le vin plus délié, j’aurais du le carafer la veille, l’épaulage 7 heures n’a pas suffi.
Bien ++ le soir, Très Bien le lendemain.
Panna cotta de chou fleur, saumon fumé
Domaine Kreydenweiss, Alsace grand cru Kastelberg, riesling, 2008
Oliv
Robe jaune paille.
Nez très précis, sans aucun débordement, quand le minéral de notes de bord de mer (coquille d'huitre, embruns) répond à un fruit très délicat, entre la peau d'agrumes et l'exotisme. Rien de primaire ne transparait dans cet ensemble qui transcende son cépage.
Bouche absolument magnifique, d'un équilibre parfait entre une acidité vertébrale géniale et une matière qui semble délicate au service mais qui ne cessera de gagner en volume et en richesse au réchauffement dans le verre.
Le vin est d'une absolue pureté aromatique et ne cesse d'évoluer, nous baladant dans ce que chaque grande région à blancs de France peut avoir de plus qualitatif, de Chablis à Sancerre en passant par l'Alsace.
Sa structure cristalline et sa densité, sa pureté de fruit et sa richesse parfaitement mobilisée par une acidité mûre créent un vin tonique, à l'impact et à la capacité de relance en bouche vraiment remarquable.
Finale brillante de fraicheur et de générosité, propulsant longuement son volume et sa complexité avec une énergie remarquables.
Un grand vin blanc, qui a fait mouliner du chapeau tous les convives quant à son origine mais a fait l'unanimité par sa qualité.
Et ceux qui connaissent les Alamis savent combien sur cette couleur, c'est rare ! (
)
Enzo
Nez complexe et très peu variétal avec des notes fumées, mentholées, légèrement empyreumatiques, mais aussi exotiques à l’aération avec une sensation de pureté impressionnante. Très beau nez épuré.
La bouche met une véritable claque au palais. Rarement j’ai perçu une telle tension sur un blanc qui s’appuie sur une densité de matière remarquable.
On salive beaucoup avec beaucoup de plaisir et de gourmandise. Le volume est imposant, le vin est précis, très pur et d’une telle énergie qu’il ne lasse jamais.
Très longue finale sur les agrumes et un accord magique avec un carpaccio de saint-jacques au citron vert. Superbe.
Excellent.
Carpaccio de Saint Jacques
Un accord parfait sur le Kastelberg ! Grand moment !
Château Grillet, 2002
Oliv
Robe jaune vert un peu fluo.
Très beau nez riche et ample, d'une classe aussi certaine qu'elle est chablisienne (
rebelotte !
), sur cet ensemble où la coquille d'huitre répond au miel, à l'anis vert, des notes crémeuses très agréables.
La bouche en revanche est trop massive à mon goût, sur une richesse de constitution et un gras qui tapisse le palais, en tout cas le mien, au point de l'engluer un peu.
Car l'acidité est trop basse pour relancer l'ensemble, laissant la place à une amertume excessive qui crispe les papilles et plombe le vin.
Dommage car les goûts sont agréables, en phase avec les notes typiquement chablisiennes du nez.
Mais l'amertume et l'épaisseur de la matière rendent la finale trop statique à mon goût.
Moins emballant que la dernière fois où je l'avais trouvé très chardonnay. Là, au moins au niveau structure de bouche, c'est trop viognier pour moi.
Bien.
Enzo
Nez exotique, de fruits jaunes, d’agrumes. C’est avenant.
La bouche souffre d’un véritable effet de séquence pour ce grillet car s’il est bien équilibré, il ne possède pas l’énergie du précédent.
Le vin est très gras, riche, large, ne manque pas de fraicheur pour autant, mais peine à se relancer jusque dans la finale et parait presque un peu pataud. Il fait plus variétal qu’à son habitude en bouche et manque de nuances.
Finale de bonne persistance pour un vin que je trouve très bon mais qui peine à exister à la suite du riesling. Toutefois en dessous des 02 déjà bus.
Bien ++/Très Bien.
Domaine Bonneau du Martray, Corton-Charlemagne, 1991
Oliv
Robe jaune dorée.
Nez éteint, un peu anisé mais également assez nettement poussiéreux et dont pas grand chose ne transparait.
Bouche chiante, pas morte mais terne, avec un côté eau acide dont rien ne transparait, surtout pas le plaisir.
L'ensemble est d'un mutisme quasi total, que ce soit aromatiquement ou au niveau mobilité en bouche, sans paraitre mort ou d'évidence liégeux pour autant.
Finale éteinte, aride et sans plaisir possible, même le lendemain.
Un vin insituable et qu'on pourrait accuser de nombreux maux... si nous ne l'avions déjà croisé deux fois, et toujours d'un niveau tout autre.
Donc aucun doute, sur cette bouteille, un bouchon sacrément fourbe a frappé !
Mais sans connaissance préalable du même vin, impossible de le comprendre.
Et que de certitudes erronées ou de doutes sceptiques à l'arrivée.
ED.
Enzo
Nez poussiéreux et chloré avec un boisé qui ressort nettement. Un nez qui ne ressemble pas du tout à ce que je connais déjà de ce vin.
La bouche possède du gras, elle est assez droite mais propose une austérité certaine avec des amers prononcés bien que l’équilibre du vin soit sans défaut.
Finale assez longue sur des notes beurrées marquées.
Un vin qui manque de pureté et qui ne goute pas très bien sans qu’un défaut précis puisse être identifié. Déception.
Bien.
Foie gras poêlé, figues rôties
Domaine Paul Janin & Fils, Moulin-à-Vent, Clos du Tremblay, 2010
Oliv
Robe sur un bordeaux sombre, jeune et bleutée.
Nez mat, puissant, sur la cerise noire, une pointe d'élevage qui s'exprime sur le praliné et une note épicée.
Bouche ferme, pas du tout en place pour moi, où une acidité saillante est dissociée d'un jus pourtant bien mûr, au goût de coulis de fruits noirs.
Je trouve l'ensemble brutal, un peu tabassant pour mes fragilités, louvoyant entre fermeté tannique, tension mal intégrée et une matière ferme.
Finale amère et raide malgré un côté bien mûr en parallèle.
Alors que tout le monde sirote avec délectation ce vin en évoquant à l'unanimité une syrah, je défends seul et contre tous face à l'Enzo en mode sphinx que ce vin est un gamay issu d'un millésime bien mûr. Un Morgon 2009 ?
On pourra pas dire que je fais pas d'effort pour les aimer, les beaujolais.
Mais force est de constater que la seule issue pour moi semble être dans la garde.
A revoir, dans longtemps.
Enzo
Nez jeune très séveux, mentholé, d’herbes aromatiques, sanguin, poivré dans un ensemble très mûr, frais et précis. Joli nez.
La bouche est assez riche, très fraiche, droite avec une belle densité de matière. L’équilibre est remarquable, beaucoup de fruit tapissent la bouche avec des tannins perceptibles de qualité, il manque juste d’un peu de complexité sur cette bouteille encore très jeune avec une belle persistance poivrée pour en faire un must. Très bon.
Très Bien (+).
Domaine Robert Michel, Cornas, La Geynale, 2002
Oliv
Robe assez sombre, sur un bordeaux évolué et d'une nette turbidité.
Nez assez brouillon, avec des notes vernis qui font perdre en netteté et en précision à un ensemble très joli de senteurs de fruits rouges, de pot pourri, d'encens et d'olive noire.
Ce côté baroque et manquant un peu de définition à mon goût se confirme en bouche où le vin oscille entre une acidité forte, avec peut-être une pointe d'acescence qui chahute un jus pourtant très joli, suave et doux.
Les goûts sont en revanche très agréables, d'une évolution certaine, le fruit étant en train de laisser place à des notes plus résolument tertiaires, sur les épices.
Finale assez longue mais toujours un peu brutalisée par ce côté pointu piquant qui lui fait perdre en élégance.
Bien mais une bouteille pas au niveau du plaisir régulièrement pris sur cette cuvée.
Enzo
Nez très ouvert, complexe et exubérant sur les épices douces, l’encens, l’eucalyptus mais aussi une note d’acétate d’éthyle bien présente qui s’effacera sans disparaitre à l’aération dans le verre. Un nez toutefois sucré, oriental que j’aime.
La bouche est immédiatement suave à l’attaque, élégante, gourmande et d’une fraicheur sans défaut. Le vin est comme toujours demi-corps mais son charme glissant et son aromatique lui apporte une gourmandise absolue que seules les notes d’acétate impures viennent gâcher quelque peu.
1ère bouteille où j’ai ces notes sur ce millésime qui ont gêné certains amis, dommage.
Très Bien.
Friand de turbot truffé, sauce marchand de vin
Domaine de la Grange des Pères, Vin de Pays de l'Hérault, 2005
Oliv
Robe grenat rouille et assez trouble.
Nez inquiétant, sur le carton mouillé qui voile un ensemble pourtant complexe, sur l'orange sanguine, le tabac, les épices, le marron glacé.
Confirmation au premier coup de langue cette fois et sans aucun doute que le vin est entaché d'un bouchon.
Et c'est bien triste car même ce goût chloré ne parvient pas totalement à éteindre les qualités de jus et d’arômes de ce vin qui s’annonçait brillant.
Mais comme une roue voilée ne tournerait pas rond, force est de constater que le bouchon est là et vous balance un bras d'honneur depuis le fond du verre et jusque dans le palais. Chié !
ED
Enzo
Ce vin est malheureusement touché par un léger bouchon qui le rend sans comparaison avec ce que je connais de lui.
ED.
L'Ermitage du Pic-St-Loup, Pic Saint Loup, Guilhem Gaucelm, 2012
Oliv
Bouteille ouverte à la minute pour compenser la défection de la Grange des Pères 2005.
Robe jeune, sur un pourpre bleuté très profond.
Beau nez riche, sur le sucre cuit, l'écume de fruits noirs dans le confiturier, des notes florales et réglissées très agréables. Ça cause beaucoup et de partout !
Bouche juteuse, d'une belle concentration sans excès malgré un côté solaire bien affirmé qui reste dans un registre frais et jamais confit grâce à une très belle acidité.
L'ensemble est encore très jeune, un peu foufou avec des goûts de fruits noirs épicées et une structure encore riche qui part un peu dans tous les sens.
Mais aucun doute que ça cause et offre du plaisir, son côté primaire parfaitement assumé ne versant jamais dans le grossier ou le déséquilibre.
Finale puissante mais d'une gourmandise notable.
A attendre à mon goût mais rien n'interdit de craquer pour autant.
Très bon vin du Sud.
Enzo
Nez explosif et pur de fruits noirs, myrtille, mûre, de baie des bois avec un côté cendré et un trait vert. Superbe.
La bouche encore très jeune possède un léger gaz mais aussi une grande pureté de fruit, des tannins magnifiques, une bonne densité et un volume de beau niveau.
C’est déjà délicieux, digeste et son avenir est radieux. Un bien joli back up ouvert à l’arrache.
Très Bien +.
Coq au vin, cèpes poêlés, palet de polenta
Domaine de la Romanée Conti, Romanée-Saint-Vivant, 2002
Oliv
Robe assez claire et évoluée, sur des atours tuilés et une petite turbidité.
Nez immédiatement... monstrueux et qui me fait lever le regard vers Nico pour constater sans besoin de se causer qu'on pense pareil : ça renifle le grand pinot élevé génialement comme peu savent le faire ! Sachant qu'avec ces lascars, il vaut mieux rester sur ses premières impressions que d'essayer de se demander ce qu'ils ont en cave, je pense DRC et uniquement DRC et je vois aux babillements qu'on s'envoie à distance que le Chachuiche aussi !
Incroyable comme sur ce vin, je dirais presque sur ces vins, il n'est besoin de rien aller chercher pour que le verre vous irradie d'une myriade de complexité.
Et la résumer alors tient du défi car se mêlent des senteurs où le choix de la vendange entière répond à l'élevage qui lui porte le cépage et son fruit sans jamais l'épuiser.
S'exprime dans mon verre des senteurs aussi délicates que précises et puissantes de petits fruits rouges (framboise), de menthe poivrée et de foin, presque de garrigue puis une note épicée qui bascule tout à coup sur le poivre blanc et la peau de poulet passée à la flamme.
L'ensemble exprime sa complexité, encore et encore et sans qu'on ait à secouer le verre.
L'attaque en bouche est énergique, avec une acidité haute qui prend un peu le pas sur une matière que les attentes du nez avaient laissé imaginer d'une suavité terrible.
L'ensemble est donc un peu plus froid qu'attendu, sur un jus velouté d'une texture encore affermi par des tanins classieux mais bien présents et une acidité tonique.
A l'aveugle, je m'interroge sur le millésime car j'ai peine à juger si le vin est issu d'une année un peu froide ou si c'est qu'il n'est pas encore totalement prêt, poli et cohérent.
Si le toucher de bouche est encore perfectible, notamment au niveau de l'intégration des tanins et de l'acidité, les goûts sont d'une brillante évidence et complexité, fidèle aux senteurs du nez, avec un végétal génial qui répond aux fruits rouges épicés. Je lui trouve presque un goût original de piment d'espelette, le feu bien entendu en moins.
La finale est d'une grande persistance, confirmant toutefois par la présence de quelques aspérités qu'elle peut encore gagner en fondu.
Grand vin pour le nez, à l'avenir grand ouvert pour la bouche !
Lolo, j'espère que t'as de la ressource pour les 60 ou les 70 car l'affaire est à suivre ! ()
Enzo
Arômes intenses de pinot évident qui sautent au nez immédiatement sur la rose, les agrumes, l’encens, les épices douces. C’est à la fois complexe, délicat, pur et très profond. Superbe.
La bouche n’est pas en reste, elle conjugue fraicheur, densité, très grande délicatesse, tannins imperceptibles et donc suavité hors norme.
C’est juteux et gourmand, d’un volume qui emplit la bouche entre douceur et fraicheur prégnante, le tout gorgé de fruit.
Longue finale sur les épices douces. Que manque-t-il à ce vin ? rien. Immense et à la hauteur de la réputation.
Excellent (+).
Chèvre aux olives, navette de Nîmes, bleu de Séverac, Brillat Savarin, Petit Gaugy, Reblochon
Appenzeller, Vieux Morbier, Abondance, Comté hors d'âge
Domaine Pierre Richard, Côtes du Jura, Vin Jaune, 1988
Oliv
Robe bronze grisée et marquée d'une nette turbidité.
Nez puissant mais moche, sur le cuir mouillé, la noix verte, le caramel au beurre salé et un côté vieille boite à épices.
Bouche peu amène, stridente d'acidité avec un corps un peu dilué qui se laisse dévorer par ce côté cisaillant.
Le plateau de fromages, en particulier le monumental comté hors d'âge, tempère un peu l'affaire mais force est de constater que cette bouteille ne restera pas dans nos mémoires.
Finale creuse et aride et qui n'appelle pas à l'envie de se resservir.
Biscuit crème brûlé et caramel beurre salé, macaron à la réglisse
Domaine Rotier, Gaillac doux, Renaissance, 2005
Oliv
Robe ambrée d'une viscosité importante.
Nez brutal de volatile et qui divise la table. Certains supportent, Pélusse et moi nettement moins.
J'ai les poils du nez qui partent en voyage vers l'intérieur et l'impression de me prendre une pichenette dans le tarin à chaque aspiration.
Derrière ce côté piquant vinaigré s'expriment pourtant de jolies senteurs d'abricots safranés et de gelée de coing.
Ouf, la bouche est beaucoup moins excessive, offrant une liqueur épaisse à la sucrosité miellée puissante mais sans lourdeur.
Une acidité forte, là encore un peu volatile, s'intègre ici très bien avec cette forme de puissance.
L'équilibre provoqué est la limite de tolérance de mon bec à sel mais il tient bien la route et le plaisir est là, par son acidité extrême qui évite tout engluement mais aussi par la persistance de la finale, sur des goûts de confiture d'abricot et de pain d'épices et qui s'accordent très bien avec le délicieux biscuit au caramel beurre salé.
Très bien.
Enzo
Nez complexe de caramel, de figue, de safran, d’abricot confit. J’adore.
La bouche sirupeuse possède une fraicheur remarquable malgré un sucre imposant. Jamais le palais ne fatigue et on se surprend à siroter ce vin sans difficulté grâce à un équilibre idéal et une gourmandise superlative.
Très longue finale sur le thé à la bergamote. Grand plaisir.
Très Bien +.
Les autres vins du week end
Domaine Albert Boxler, Alsace Grand Cru Sommerberg "D", Riesling, 2008
Oliv
Bouchon parfait.
Robe d'un doré net.
Nez assez serré à l'ouverture, sur des notes minérales fines et qui aura besoin de présence dans le verre pour libérer un ensemble délicat, sur les fruits exotiques et des notes florales et mentholées. L'ensemble reste néanmoins assez fermé.
Magnifique attaque toute en précision, où une acidité droite et tranchante mais sans aucun point de morsure ou de déséquilibre propulse une superbe matière précise et à la maturité parfaitement maitrisée.
Le vin déroule un volume quasi parfait d'équilibre, à la fois salivant, frais et puissant et il ne lui manque qu'un peu de développement aromatique pour dépasser une expression un peu trop monolithique, sur le minéral et lui donner alors une ampleur géniale.
Très bon voire plus.
Et ne pas hésiter à aérer longuement, je pense que ça ne peut que lui faire du bien.
Enzo
Nez légèrement pétrolé, mentholé, de fruits jaunes avec une belle impression de maturité et de fraicheur conjuguée qui s’ouvre nettement sur les agrumes à l’aération.
La bouche est riche mais aussi assez tendue et droite dans un beau volume global. Le vin goute très sec et donne une légère impression d’austérité à ce stade mais aussi de puissance contenue. Les amers en finale et les agrumes (pamplemousse) présents accroissent cette sensation que le repas gomme complètement.
Un vrai beau vin de repas que l’aération bonifie également, encore très jeune. Très bon.
Très Bien (+).
Domaine Ostertag, Alsace Grand Cru Muenchberg, Riesling, 2005
Oliv
Robe sur un doré léger.
Nez un peu évolué, où des notes miellées et légèrement d'encaustique prennent le pas sur un ensemble plus fruité, sur la confiture d'orange amère, un léger safrané.
La bouche confirme ces sensations, la matière d'une certaine ampleur tapissant bien le palais mais manque de profondeur et de trame pour mobiliser l'ensemble.
Le vin se pose en bouche mais reste trop statique, comme semblant manquer de capacité de relance.
Les goûts sont en pleine phase avec les senteurs du nez, sur le miel et les épices, avec un petit côté hivernal qui rappelle la tisane.
Finale agréable mais sans réelle persistance, comme un peu fuyante.
Bien mais clairement à boire.
Enzo
Nez de miel, d’encaustique, de pomme très mûre, de pain d’épices avec un léger pétrolé. C’est très mûr et évolué.
La bouche est riche avec un peu de sucre résiduel. C’est gourmand, sans lourdeur mais ça manque aussi d’un peu d’énergie pour se relancer sur le palais.
La rondeur et douceur prédominent sans fatigue, mais sur la finale un léger alcool est perceptible et cette dernière manque aussi d’allant. A noter des arômes évoluant vers l’oxydation le lendemain.
Un bon vin qui semble toutefois urgent de boire sur cette bouteille.
Bien ++.
Domaine Laurent Tribut, Chablis 1er cru Côte de Léchet, 2012
Oliv
Robe jaune paille.
Joli nez pur et fin, sur le nougat, le praliné, des notes de fleurs blanches et de fougères et quelque chose de minéral qui évoque la mer. Ca sent furieusement le Chablis !
Très jolie bouche d'un grand classicisme, sur une droiture portée par une belle acidité et une matière d'une ampleur très agréable.
L'ensemble est d'une grande tenue et équilibre, conciliant buvabilité et puissance contenue.
Ne lui manque encore qu'un peu de complexité aromatique, le vin ne s'exprimant encore que sur des goûts minéraux qui lui donnent un petit côté austère.
Jolie finale désaltérante et longue à la fois même si encore un peu monolithique.
Très joli vin.
Enzo
Nez de fougère, d’agrumes avec un côté iodé vaseux de réduction qui s’estompe à l’aération. Ensemble mûr même s’il y a un trait végétal perceptible.
La bouche est droite, nette sur les agrumes, tendue et salivante. Le volume est bon mais le vin manque un peu de délié à ce stade, un peu renfrogné ce qui le rend moins gourmand qu’il ne devrait.
Finale de longueur correcte. Un peu ouvert à l’arrache, il aurait mérité plus d’aération.
Bien ++.
Domaine Louis Sipp, Alsace Grand Cru Osterberg, Riesling, 2008
Bouchon comme neuf.
Robe jaune paille très peu teintée.
Nez serré et assez peu expressif, sur le citron vert, de minces notes terpéniques, entre l'anis et la menthe fraiche.
Bouche assez décevante, sur un côté citrique trop prononcé, quand le vin désaltère par son acidité tranchante mais ne propose pas un volume suffisant pour réellement dépasser son côté vin de soif.
Finale simplette, sur des goûts de citron vert mais manquant de puissance et de reliefs.
A revoir.
Domaine du Prieuré Saint Christophe, Mondeuse, Tradition, 2005
Oliv
Robe grenat clair, quasi translucide sur l'extérieur du disque.
Nez magnifique de précision et de délicatesse, compromis de notes de fleurs séchées (bouton de rose, pot pourri), de gelée de fruits rouges, d'encens et d'épices douces.
L'ensemble est superbement expressif, à la fois net, précis et d'une grande complexité.
Bouche moins à mon goût, alors que le nez laisse attendre un jus velouté, le vin démarre sur une acidité légère mais est comme plombé par un creux important en milieu de bouche, sur une matière qui manque de fond et une amertume assez forte qui lui fait considérablement perdre en gourmandise.
Sa délicatesse aromatique et sa fraicheur font qu'on le boit avec un certain plaisir quand même mais le décalage entre le nez magnifique et cette bouche plus faible crée un point de déception.
Finale aux jolis goûts de soupe de fruits épicés mais toujours marquée d'une amertume certaine.
Plus un vin de nez que de bouche à mon goût.
Bien.
Domaine Jean Tardy & Fils, Chambolle-Musigny Les Athets, 2009
Oliv
Bouchon déjà imbibé au quart.
Jolie robe profonde, sur un grenat bleuté très jeune.
Premier nez assez serré mais qui va petit à petit libérer de superbes notes de pinot, sur les fruits des bois (myrtille) bien mûrs enrobés d'une petite touche fumée très agréable. L'ensemble gagnera en ampleur et en précision tout le long du repas.
Bouche délicieusement confortable, sur un jus délicat et pulpeux, à la texture pleine et soyeuse qui déroule une gourmandise certaine, portée par une acidité mûre idéalement intégrée.
Les goûts sont frais et francs, croquants à souhait et si le vin ne possède pas un volume énorme, sa précision de fruit et sa délicatesse de toucher de bouche, sur des tanins imperceptibles lancent une finale parfaite de fraicheur et de gourmandise.
Le genre de vin délicieux qu'on boit plus qu'on ne le déguste.
Très bien !
Enzo
Nez élégant, floral, de fruits rouges, d’épices douces avec un trait vert. Un bien joli nez avenant.
La bouche est fraiche dès l’attaque, de beau volume, plutôt demi-corps avec un gras adéquat pour velouter l’ensemble.
L’élégance est très agréable, de même qu’un équilibre irréprochable jusqu’en finale fraiche, délicieuse et salivante.
Impossible d’y reconnaitre un 09. Un vin dont on ne peut se lasser.
Très Bien +.
Joh. Jos Prüm, Graacher Himmelreich, Kabinett, 2009
AP 07-10
Oliv
Robe cristalline à peine teintée d'un léger gris vert.
Nez affreusement soufré, l'impression de mettre le pif dans une boite d'allumette ou d'écaler un œuf dur. En aérant à force coups de poignet, débarquent quelques senteurs classiques de citron vert et de naphte mais rien de bien passionnant.
La bouche est illisible, sur un petit perlant et une sucrosité légère, déroulant un côté citronnade matinée de pierre humide qui confine au rébarbatif.
Finale simplette et sans aucun plaisir, totalement bloquée par le soufre auquel je suis pourtant habituellement peu sensible.
Aucun plaisir en l'état.
Et s'il faut attendre, ça se compte en décennies ?
Enzo
Ouvert un peu à l’arrache et malgré un carafage, le nez est surtout marqué par des notes soufrées d’allumette, puis de citron vert, d’agrumes, de pamplemousse avec une note métallique. Regouté le lendemain, la réduction soufrée a disparu et de belles notes exotiques ont fait leur apparition.
La bouche possède un léger gaz avec un côté cristallin, un sucre assez léger dans un ensemble bien équilibré si ce n’est une matière un peu légère et une aromatique plutôt bloquée. Le lendemain, le vin a pris du coffre, il emplit mieux la bouche sans être le kabinett le plus plein que j’ai bu.
Longueur correcte et agréable sur le citron vert. C’est bon sans plus.
Bien ++.
Ah nom di djiou, je craignais qu'on prenne cher. Et bien, ce fut pire !!
La chef Fiona dans ses grandes œuvres, elle risquerait de complexer le paquet de guignols qui remuent de la toque à la télé, moi j'vous l'dis !
Et si deux petits bouchons vicelards n'avaient pas tordu le kiki au grand chelem des cuvées spéciales du d'Aviolo, m'est avis qu'on aurait peut-être risqué l'apoplexie.
Un énorme merci à tous les deux pour votre générosité !
En tout cas, il y en a un dont je suis sûr que, depuis là où il est, à la table de Bacchus ou remontant de la cave de Dionysos, il serait fier de nous.
Bisous les copains,
Vieillissez-bien et fort, ne changez pas et vivement la prochaine ! -D
Oliv