Intéressant d'observer que certaines vignes de certains vignerons n'observent pas de montée spectaculaire de densité de sucrosité.
Le réfracto atteint invariablement à 12-13 jusque tard dans la saison et jusqu'au flétrissement (où là il y a montée de la concentration des sucres dans la baie).
La question est peut-être de savoir
- quelle est la part des sucres photosynthétisés par la vigne qui est orientée vers l'exsudation racinaire,
- quelle part est prélevée par les microorganismes symbiotiques comme les mycorhizes ? Et ce au détriment de l'accumulation dans le fruit.
Une observation assez constante est de voir que les raisins des vignes pourtant peu chargées, autour de 30 - 40 hectos, mais dont la viticulture est conduite exclusivement sans engins lourds, sans tracteurs, sans machines... affichent une évolution de l'accumulation des sucres très différente des raisins de vignes où le sol est régulièrement soumis au tassement des tracteurs/engins lourds....
Au final, dans les vins, la nécessité de devoir récolter à 12 - 13 degrés alors même que les différentes phénologies de maturation ne sont pas atteintes, pou r éviter d'avoir à gérer des excès d'alcool/sucres, n'est-elle pas liée à la mauvaise santé des sols viticoles ?
Question bête : "certaines vignes de certains vignerons n'observent pas de montée spectaculaire de densité de sucrosité" cette phrase d'accroche me paraît particulièrement floue. Certaines vignes ? Certains vignerons ?
Si certaines vignes (donc, pas toutes ?) d'un même vigneron/domaine offrent moins d'accumulation de sucres, donc sont moins sensibles au blocage de maturité, cela contredit ou du moins affaiblit a priori vos propos sur l’influence du tassement des sols et de leur mauvaise santé, puisqu'un vigneron ou une équipe sur un domaine donné ne va pas appliquer une méthode différente, sauf cas particuliers (lesquels ?).
Mais je comprends que vous visez la pratique de certains domaines qui utilisent des tracteurs lourds.
De ce que j'ai pu lire, il me semble d'ailleurs récemment sous la plume de Patrick Essa notamment, l'accumulation de sucres et sa maîtrise pour conduire à la production de raisins sains, mûrs et équilibrés sont aussi associées à une taille adaptée en amont, à un enherbement judicieux, un effeuillage adapté à l'exposition et aux conditions climatiques, etc. Bref, à de multiples paramètres et pratiques concrètes, au delà même de l'effet "terroir" (nature du sol, pluviométrie moyenne, exposition, inclinaison du sol, etc.) cher à nos cœurs,mais également au type de greffage, de porte-greffe, de cépage...
Quelle est la part du tassement du sol dans le blocage de maturité phénolique et le déséquilibre sucres/matière/acide dans le raisin me semble être une question intéressante, mais j'avoue que je ne comprends pas votre cheminement, David.
Ceci dit, très humblement, car je ne suis ni œnologue ni vigneron, simple buveur un peu esthète et toujours déraisonnable quand il s'agit de vin.
A vous lire.