N'avez-vous pas comme moi l'impresion que vos goûts es vin évoluent, fluctuent, que ce n'est pas forcément ceux que vous couriez hier qui vous font rêver aujourd'hui?
Comment analyser ces changements? Une meilleure appréciation qui fait apparaître comme maquillage ce qui passait pour qualité?
Une connaissance plus accrue de l'éventail et de la richesse de la planète vin qui fait entrevoir de nouveaux horizons?

En ce qui me concerne, je recherche de plus en plus la pureté, l'évidence et le plaisir, ce qui ne va pas à  l'encontre de la complexité ni de la finesse et de l'équilibre, loin de là .
Le récent sujet sur les notes iodées sur les vins de Loire qui seraient en fait dues au terroir (cf Desleveaux), et bien cela je le récuse: ce n'était pas agréable: point! S'il faut une démarche intellectuelle pour dire que ce vin est beau parcequ'il exprime un beau terroir, je dis stop.
Et puis il y a tellement de vins de cette région que j'ai goûtés et qui procuraient un immense plaisir...
Je vais de moins en moins jusque là ; j'ai l'impression que mes goûts se simplifient finalement, mais que cette simplification est une recherche...

Et vous, vos goûts ont-ils changé?

Oui.

Notamment avec l'aide de LPV qui m'a permis de découvrir de nouvelles appellations, et au détour d'un restaurant lors de mes nombreux voyages m'ont amenés à  tester des bouteilles de divers horizons.

J'aime découvrir donc ton point N° 3 a une grande influence sur mon évolution mais aussi l'apprentissage et surtout la prise de notes pour effectuer des CR m'ont obligés à  analyser plus ma perception, plaisir et appréciation d'une bouteille.

N'étant pas assez connaisseur, je ne suis pas terroir ou sensible à  cette idée donc serai plus comme toi mettant en avant le plaisir donné par telle ou telle bouteille. Si le terroir apporte un plus super mais ce n'est pas le plus important. Je serai plus sensible à  la patte du vigneron des vignes à  la mise type J.F Coche Dury qui sortent des vins superbes d'appellation générique.

Je ne sais pas si je pourrais dire que la finesse est plus importante que la pureté ou autre critères, c'est le plaisir ressenti lors de la dégustation et qui inclut l'accord avec un met. L'équilibre entre nez et bouche est très important dans mon appréciation de plus en plus.

En fait, c'est comme la vie, j'évolue en permanence ! C'est certainement un des intérêts de cette passion. Plus on croit avancer et plus on se rend compte que l'on ne sait rien, que l'on recule, et donc on a envie d'en savoir plus. Une perpétuelle découverte.

Cordialement,
Didier

The grass is always greener on the other side .... ou la recherche perpétuelle de ce que l'on a pas !

On est quand même difficile à  satisfaire, ne croyez-vous pas ?

On a la puissance, on recherche la finesse.
On a le terroir, on recherche le coup de patte du vigneron.
On a des vins d'expression, on recherche moins cher.
On a des vins bons marchés, on recherche l'originalité.
On a des vins droits, on recherche le fruit mûr.
On a des vins .... mûrs, on recherche l'équilibre ...

Dieu ce que l'on doit être difficile à  satisfaire !

Mais oui, mes goûts évoluent mais tendent à  rechercher ce que je n'ai pas sous la main. Les vins chiliens sont mûrs, gouleyants, fruités et puissants .... j'adore, mais je me rends compte qu'un vin élégant, moins alcoolique, plus charmeur me tente de plus en plus souvent .....

Un changement notable avec l'expérience: ne plus confondre "élégance" et dilution .....

To be or not to be .... happy, this is the question !

Salutations,
Anthony

Je ne sais s'il s'agit vraiment de l'évolution de nos goûts.
Sans doute "l'expérience" des amateurs que nous sommes s'élargit-elle, pour peu que nous soyons disposés à  nous ouvrir à  tous les vins de la planète.

Mais, notre "évolution" tient peut-être davantage dans le fait que nous admettons, petit à  petit, pour nous-même, qu'il existe des vins pour tous les instants, ceux que l'on découvre, ceux que l'on déguste, ceux que l'on boit...
Ceux qui vous rappellent un paysage, un moment, un personnage...

Ceci dit, est-ce seulement une démarche intellectuelle d'apprécier les nuances d'un vin à  l'ouverture de la bouteille, puis plus tard, après aération?...

Un vin n'est pas qu'un produit à  analyser, mais, le(s) vin(s) que l'amateur apprécie ne lui permettent-ils pas de découvrir une autre facette de lui-même dans le miroir de son Riedel ou de ses bouteilles alignées dans la cave?...

Houlà !... C'était la séquence psy!... C'est la Lune, vous croyez?... ;-)

PhR

Ma cave est elle mon reflet?
Mais ce qu'elle sera, sans doute...

cette question me taraude depuis des années.

Je pense que plus nous dégustons de vins plus nos goûts s'affinent, cela est une évidence, mais à  coté de cette évolution "normale", il y a tous les autres paramètres que nous ne maîtrisons pas et que même le démon de Laplace ne pourrait maîtriser.

Sur le plan objectif, nous savons déjà  que le vin est une matière vivante, sensible aux saisons, à  la température, aux déplacements, au vieillissement, à  l'aération, etc.

Su rle plan subjectif, la perception que nous avons du vin varie en fonction de divers paramètres : ce que nous mangeons ou avons mangé, les vins que nous avons bus récemment, nos goûts (qui évoluent en style et en qualité; j'ai pour ma part des phases Bordeaux, des phases Valais, des phases Languedoc, des phases syrah, des phases cabernet, des phases vins puissants et concentrés, des phases vins élégants et fins, des phases liquoreux, etc).

Tout cela est très complexe et indiscernable avec précision mais je suis s^ûr d'une chose, c'est que mes goûts évoluent sans cesse, je le constate en voyant viellir dans ma cave des vins que je n'arrivais pas à  garder il y a quelques années.

pour conclure,

voici la règle que je m'impose : bois les vins que tu aimes quand ils te plaisent et ne crois surtout pas qu'ils seront meilleurs ou qu'ils te plairont plus demain.

cordialement

Yves Z

je suis en plein accord avec ta sensation.
je pense sincerement que cela tient du fait qu'aprés un gout stéréotipé
de chaque région (voir du bordelelais) une nouvelle génération et certains viticulteurs mettent en avant le terroir avec une méthodologie irreprochable
NOS PAPILLES EVEILLENT NOTRE CERVEAU et nous font comprendre que
notre beau pays regorge de fabuleux terroirs, Cotat en sancerre, Mas de
martin en languedoc, Bienvenu etColineau en Irancy Etc ....

Les goûts en matière de vin évoluent à  mon sens en fonction de deux facteurs, un qui est propre à  notre personnalité et l'autre qui nous est extérieur.

Ce qui nous appartient :

c'est notre curiosité la recherche de saveurs nouvelles, l'enrichissement permanent de notre banque de données personnelle, l'approfondissement de nos connaissances, la recherche permanente du plaisir de la dégustation, la convivialité crée par le vin.

C'est aussi notre âge et les évolutions qu'il implique, on déguste moins de vin mais on insiste sur l'aspect qualitatif.

Ce qui nous est extérieur :

Les techniques de vinification qui évoluent, les vins sont différents et nos goûts changent avec eux.

L'économie, certains vins deviennent inaccessibles, ce qui nous pousse à  rechercher d'autres appellations pour un plaisir et un prix équivalents mais dans des palettes d'arômes différentes. A l'inverse nos revenus s'accroissent (souvent) avec l'âge et cette hausse nous donne accès à  de nouveaux vins.

La mode, la tendance, même si nous nous en défendons nous sommes influencés, ne serait ce que pour vérifier les infos.

Au final l'essentiel reste de ce faire plaisir en buvant et en partageant avec des amis des vins biens faits qui s'accordent à  notre goût du moment et aux plats choisis.