Une chose est certaine, je n'achèterai pas les prochains millésimes. J'attends une meilleur lisibilité. Triste évolution, les cuvées étaient tellement belles.

Pourquoi condamner a priori le successeur avant d'avoir goûté ses vins ?

Luc

Déjà la volonté de Wang de faire des secs en priorité. Alors que Pinguet écoutait plutôt la nature et adaptait ses cuvées suivant ce qu'elle lui donnait. Pas la même philosophie.
Ensuite j'espère qu'ils garderont les mêmes vinif, essentielles pour ne pas trahir le terroir.
On verra.

Olivier

Comme l'a sous-entendu Olivier à l'instant, vouloir faire des secs quand le millésime ne s'y prête guère, me semble un non sens; bien qu'il soit semble-t-il économiquement viable, ce non sens. Pour ma part, je ne bois pas de modèle économique mais du vin et j'ai aimé Huet pour sa ligne directrice, son travail à la vigne et sa résultante vineuse. Je ne condamne pas encore Luc, je suis bien d'accord avec vous. Je vais, à compter de ce jour prendre un peu de recul et observer les prochains millésimes.

Messieurs, lpviens, buveurs de Huet,

Noël Pinguet cède sa place, c'est un fait!
Toutefois, l'équipe reste inchangée, la volonté de réaliser des vins qualitatifs tout autant,
secs, demi-secs et moelleux en écoutant la nature et en respectant les terroirs.
Ne jugez pas trop hâtivement et à tort une équipe à laquelle vous faîtes confiance depuis plus de vingt ans.

Méfiez-vous de ce qui peut-être écrit, à droite ou à gauche, et passez à la cave, pourquoi pas aux portes ouvertes, vous rendre compte par vous-même...

Lopode

PS:
Lettre à Jim Budd, Wine blogueur de Noël Pinguet lui même, disponible sur Jim's Loire:

'Cher Jim

Heureusement mon départ du domaine est effectivement beaucoup plus calme que le laisse entendre la RVF? à 67 ans et après 40 ans de vinification je laisse la place à la nouvelle génération et j'ai totalement confiance dans l'équipe qui travaille avec moi depuis longtemps pour continuer avec le même esprit la production et la commercialisation des vins du domaine qui je suis sûr te donneront toujours autant de plaisir.

Je continue toujours à vendre avec la famille Hwang les vieux millésimes de la famille Huet, nous aurons donc encore le plaisir de partager de bons moment autour d'un verre de "Huet"

Voila la vraie information.

Amitiés

Noël'

Pas de panique, l'equipe technique et le savoir reste en place! avec un excellent chef de culture (qui officie aussi en cave) à l'experience de plus de 30 ans
Par contre en effet, peut etre devront ils se plier aux desiderata du proprietaire...

Certes Lopode, tu as raison. Bonne continuation à vous.

Olivier.

Par contre en effet, peut etre devront ils se plier aux desiderata du proprietaire...

Heureux de lire la lettre de M. Pinguet. Soulagé pour autant? Pas si sûr. Ne serait-ce pas une lettre politique venant acter une séparation à l'amiable, pour ne pas inquiéter le réseaux de distributeur et les clients, que je suis? Vouloir augmenter significativement la production de sec pour un marché porteur en ce sens, n'est en rien pour me rassurer sur la direction qu'envisage de prendre les propriétaires....Peut être me trompe-je !

Encore un exemple de grand journalisme de la part de la RVF...

Luc

Voyons Luc, ils veulent se montrer in-dé-pendants !
Pas de mauvais esprit, please

De toute façon, nous verrons bien à l'usage ce que la famille Hwang fera de ce domaine (ce qu'ils ont fait en Hongrie est pas mal je trouve). Je leur garde confiance, après tout, ils n'ont pas tout révolutionné lors de leur acquisition de ce prestigieux domaine, il lui ont même permis, avec Noël Pinguet, de gravir des marches de progrès depuis une dizaine d'années.
Bonne retraite amplement méritée, Monsieur Pinguet. Nos (trop) rares rencontres furent de beaux moments pour le très modeste amateur que je suis, en particulier au regard de tous les grands que vous côtoyez régulièrement et je vous en remercie !
Que la vie vous soit aussi douce que vos vins le sont pour nous !

Pour ma part je n'ai aucun à priori sur ce que deviendra le domaine Huet.

On verra bien...j'ai assez peu d'inquiétudes sur le niveau qualitatif mais je serais par contre moins étonné par une hausse conséquente des tarifs.

Bonsoir,

L'article de la RVF sur le départ de Mr Pinguet et les réactions qu'il suscite sur le forum m'attriste un peu ce soir.
Connaissant le domaine, son histoire, l'équipe, et le travail qui y est réalisé, je pense que la qualité des vins ne connaitra pas de baisse.
La qualité des vins du domaine HUET et le fruit de la vigne et du travail des hommes pas d'un seul homme.

Cela vous attriste, mon cher mat, mais permettez-moi de mettre en exergue l'information qui elle n'aura pas échappé aux amateurs du chenin. Vouloir gonfler la production de sec pour répondre à une demande me semble être une démarche peu flatteuse pour le domaine. Encore heureux que le millésime 2009 n'a pas vécu ce changement de cap.... J'espère que cette info est erronée.

Il ne me parait pas scandaleux qu'un domaine privilégie la production de vins qui se vendent mieux par rapport à ceux qui sont plus difficiles à écouler. Un domaine qui produit des vins qui ne se vendent pas n'a pas beaucoup d'avenir, c'est une évidence. Et je ne trouve pas que ce soit peu flatteur pour le domaine...

Luc

Petite remarque au passage : produire du vin sec chaque année sur Vouvray et de façon majoritaire, demande au préalable une réflexion profonde sur le travail à la vigne, sur les rendements, la préparation du sol et des raisins et leur récolte. Mais également au chais. Car s'ils veulent produire plus de secs, ce sera au détriment de la gamme demi-sec j'imagine ; on pouvait difficilement produire une majorité de secs en 1990, 1997, 2003 ou 2009, mais ces millésimes sont des exceptions. J'ai plutôt tendance à croire que les demi-secs peinent à trouver un large public - et pourtant avec la cuisine épicée et sucrée/salée dont les poissons ou volailles, cela se marie souvent à merveille après quelques années de bouteilles - alors que les secs seraient demandés par une clientèle internationale.
Je repense au travail de Stéphane Cossais, qui n'aimait que les vins secs, c'était son graal. Au prix d'un travail d'une rare exigence à la vigne, lors des vendanges, par la sélection de fûts de diverses origines et de tailles différentes (neufs, de un à 5 "vins" ), une durée plus longue d'élevage, etc. Quels vins merveilleux ! Donc, l'envie de produire plus de sec à Vouvray me semble possible - on était à Montlouis mais ce n'est pas loin - sans que ce soit au détriment de la qualité.

Si cette démarche de production de secs en majorité se confirmait, le risque serait de vinifier des vins plus immédiatement flatteurs, dans un style "international" calibré, au boisé peut-être plus marqué, avec une malo partielle pour arrondir tout cela, en axant moins sur les différences liées aux sols. Cela m'étonnerait que cette famille ait aussi peu compris l'esprit des vins de Vouvray et de cette illustre maison, en cédant à de telles sirènes.

Au final, j'aurais un regret si cette maison refuse désormais de reproduire des vins du calibre des beaux demi-secs de 2001 ou 2008, pour moi, de vrais millésimes à demi-secs, non de secs.

C'était une petite réflexion matinale & dominicale. Je sors.

Le message de Noël Pinguet est assez rassurant, par rapport à l'article lapidaire de la RVF.

Le message de Phil ci-dessus me semble très juste. Personnellement, j'aime beaucoup l'équilibre des chenins demi-sec à Montlouis et à Vouvray (quelles merveilles sur 2008 et 2010, pour ne citer que les millésimes récents!), ce serait dommage de s'en éloigner. D'autant que ces vins sont au final assez faciles à accorder à table.

J'avoue être très attaché à ce domaine, qui est un de ceux qui a fait naître ma passion pour le vin, et cette philosophie de garder les terroirs isolés quoi qu'il arrive, la variable d'ajustement au millésime étant l'équilibre recherché dans la vin, me semblait donner d'excellents résultats.

Pour la suite, wait and see... En attendant, merci à M. Pinguet pour les superbes vins produits sur toutes ces années!

Mathieu

Luc, il y a ceux qui s'adaptent aux modes, aux goûts et ceux qui écoutent leur raisin et actent en fonction d'un millésime, d'un lieu pour aboutir aux meilleurs compromis. Si le domaine joue sa survie sur quelques flacons de secs en plus, alors soit. Mais j'en doute. En revanche, j'abonde dans votre sens de la mesure, le scandale est un peu inapproprié.

Bon dimanche.

C'est bien, c'est très poétique et romantique de penser que c'est la nature qui décide de tout, mais décider de produire un sec, un demi-sec ou un liquoreux, c'est aussi, comme le rappelle Phil le sage, une démarche qui commence à la vigne et une décision humaine avant tout.

Luc

On en revient peut-être à la même problématique ( insoluble ? ) aujourd'hui : les vin contenant du sucre se vendent mal.
De plus, avec la crise, le prix moyens des bouteilles vendables qui n'ont pas le prestige d'autres est amené à baisser. Un sec coûte moins cher à produire et est moins cher pour le client.
On peut noter que les sauternes se vendent pas très bien en ce moment comparer aux rouges.

Ca pourrait amener une rubrique : quelles seraient les bonnes idées à mettre en place auprès du grand public pour que les grands vins non secs se vendent enfin mieux ?

Les certitudes de certains me font rire...

C'est un peu plus complexe que ça.
Certaines années sont compliqués pour faire des secs, d'autres méritent que l'on fasse des vins sucrés car c'est avec ces vins que le millésime s'exprimera le mieux. Sur ce cépage très particulier c'est plutôt l'homme qui suit et qui met en évidence ce que donne la nature. Le meilleur exemple étant Eric Nicolas, en terme de sucre résiduel, chaque cuvée de chaque millésime est différente, il épouse son terroir.
Pour info, sur la durée des vendanges, on peut très bien récolter des raisins qui vont faire des moelleux avant de ramasser des raisins qui vont faire des secs, C'est la maturité qui commande.

Olivier.

C'est qui certains ? Quelles certitudes ?

Luc

Plus haut: " Décider de produire un sec..., c'est une démarche qui commence à la vigne et une décision humaine avant tout "

NON.

Olivier.

Bon, on va corriger : décider de produire davantage de vins secs, c'est une démarche qui commence à la vigne et une décision humaine avant tout.

C'est mieux ?

Luc

Comme je l'ais dis plus haut, pas forcément la bonne décision, si on veut aller chercher ce que le millésime donnera de meilleur.

Economiquement par contre, c'est malheureusement profitable, comme l'a dit Phil, les gens ne boivent plus de sucrés, demi-sec mis à part.

Olivier.

Ben voilà, on est d'accord...

Luc

Rien vu de simpliste ni de drôle dans ta première phrase Luc. ça me parait effectivement juste d'ailleurs chenin76 dit ensuite "Pour info, sur la durée des vendanges, on peut très bien récolter des raisins qui vont faire des moelleux avant de ramasser des raisins qui vont faire des secs, C'est la maturité qui commande."
Pour moi cela signifie que c'est avant tout le vigneron en fonction de ses impératifs qui commande, car un jusqu'auboutiste du sucre pourrait justement décider, avec des pertes assumées, de ne produire que des moelleux. Evidemment qu'il va récolter si c'est mûr (une lapalissade vigneronne?)

Pas vraiment.

Je n'admire pas un vin parce qu'il est économiquement profitable.

Bonne soirée.

Olivier.

Cette discussion me paraît assez hallucinante. Qui sait ce que deviendra Huet, si ils feront plus de sec,moins de demi sec ou de moelleux...ce qui compte c'est la qualité du vin qui sera proposé, et chacun pourra juger dans son verre si cela lui convient ou pas...le reste n'est que plan sur la comète.

Je n'admire pas un vin parce qu'il est économiquement profitable.

Aie, encore une victime d'une audouzite aigüe? où as-tu pu lire cela diantre?

Et si le vin est economiquement viable et que le vigneron vit bien, a-t-on le droit de se régaler avec un vin?:

Envie d ouvrir la 1ère du carton fraîchement reçu, sorte d hommage à ce grand monsieur qui semblait tellement intègre, dans ses choix de conduite de ce domaine.

La robe est claire, cristalline
Le nez est fin, élégant, fruits blanc murs, pointe de verveine, une impression de fraîcheur s y dégage
En bouche, on retrouve des arômes de fruit à juste maturité, pamplemousse et citron notamment, et cette acidité qui se diffuse, très présente, toute en longueur, tellement persistante!
C est une superbe bouteille, désaltérante, toute en élégance, et l acidité conduit cette présence interminable en bouche.

Beaucoup de plaisir, la bouteille ne fait pas long feu. Merci M. Pinguet!

Cdlt,
Benjamin