Présentation rapide : Roederer estate est la filiale américaine de Champagne Louis Roederer à Reims. Située dans l’Anderson Valley, une vallée viticole (très rurale…) située à 2H30 au nord de San Fransisco, ce domaine produit environ 1,3 millions de cols en méthode champenoise + des vins tranquilles Pinot noir et Chardonnay, de manière plus confidentielle (surtout pour le Chardonnay). Le vignoble ? 240 ha de Chardonnay + Pinot noir. Densité de plantation < 3000 pieds/ha, certaines vignes en lyre. La totalité est bien sûr irriguée. Pour ce qui est du pressurage, de la vinif etc, le savoir faire est champenois (fractionnement des jus, élevage des vins de reserve en foudre…) A noter qu’ils possedent aussi la marque et le vignoble « Scharffenberger » situé un peu plus au sud dans la même vallée.

Degustation à la tasting room, donc les bouteilles avaient été ouvertes quelques heures avant puis rebouchées avant que je ne les goûte.

Brut NV en bouteille
Robe jaune pâle.
Le nez présente d’abord des notes d’oxydation (bouteilles ouvertes avant…). A l’aération, cela disparaît, le nez est d’une très belle intensité : verveine, agrumes (citron) également de la brioche. Nez plutôt hors du commun (pour un amateur de Champagne comme moi) mais de grande qualité ! J’adhère !
En bouche attaque assez vive. L’acidité tient bien le vin quand ce dernier est en bouche, l’équilibre est là avec de beaux arômes de fruits blancs et de citron. Mais une fois recraché, les arômes prennent le dessus et dominent une fin de bouche finalement assez lourde, accentuée par un dosage peut être un peu trop conséquent. Dommage. En conclusion un nez de très belle facture, intensément aromatique mais noble et assez fin, mais une bouche qui pêche par sa lourdeur et son manque de finesse. L’acidité est tout de même présente à l’attaque (Malo bloquée dans ce domaine) mais ne soutient pas le vin dans son évolution. Tout de même une belle surprise et un très beau ch…sparkling ! Bien

Brut NV en magnum
Robe jaune pâle. Nez toujours intense mais plus fin et moins évolué que le précèdent. D’avantage de notes empyreumatiques (pain grillé), brioche. Nez très agréable ! On retrouve la verveine.
Toujours une attaque vive, portée par une acidité où on décèle le côté malique. Bouche assez semblable avec tout de même une finale un peu moins lourde que le précèdent.
Il m’a semblé un cran au dessus (léger quand même) du précédent. Assemblage différent pour le tirage ou effet du magnum ? Bien +

Brut NV rosé
Robe rose saumonée extrêmement pâle (type Cristal rosé…)
Malgré cela, on sent le côté rosé au nez avec des notes de petits fruits rouge. Le nez est d’une extrême finesse et digne d’un grand Champagne (ce sont mes commentaires live !) et on retrouve la brioche. A l’aération, on gagne encore en complexité : fruits blancs, poire, ananas, superbe !
Encore une belle attaque, vive. La bouche est ici rectiligne, portée par une belle acidité, qui prolonge l’équilibre de la bouche plus longtemps que sur les vins précédents. Arômes de bouche : fruits rouges, fraise des bois. La finale est encore un peu lourde (ici d’avantage lié aux arômes qu’au sucre du dosage). Dommage. Mais l’ensemble reste très bien avec une longueur plus importante que sur les vins précédents.

L’Ermitage 99
Robe jaune pâle.
Au 1er nez on est direct sur un grand Champagne ayant passé du temps sur lattes ! Grande intensité, côté toasté auquel s’ajoute un côté Pinot noir. A l’aération, le toasté s’amplifie mais on conserve une grande fraîcheur et une grande finesse Un côté floral et agrumes complètent le tout. C’est complet, c’est grand !
La bouche est harmonieuse, en finesse, avec une très belle longueur. Belle persistance aromatique du toasté/grillé. C’est bluffant. La lourdeur aromatique de la fin de bouche se fait ici presque oublier. Très bien +

L’Ermitage 97 en magnum
Robe jaune dorée légèrement paille
Au nez, notes d’évolution plaisantes, qui s’intègrent à merveille avec le côté toasté/grillé. A l’aération : noisettes + toasté avec un fond sur les fleurs blanches et le pamplemousse. C’est grand.
Encore une jolie bouche, avec une attaque assez vive mais une finale plus lourde que le 99. Arômes de bouche : toasté grillé + pamplemousse. L’acidité, où j’ai décelé encore un léger côté malique, tient quand même bien le vin. Belle longueur. Très bien mais moins de finesse que le 99.

Extra dry
Robe jaune pâle.
1er nez surprenant. Exotique. A l’aération, le fruit se libère : pêche, abricot, mangue, ananas…whaou ! mais on reste dans la finesse.
Attaque douce, la bouche est d’un superbe équilibre : l’acidité est là, le sucre également, mais tout est très bien fondu ! Fin de bouche douce et agréable. C’est comme si le sucre enlevait le contraste acide-malique / arômes lourds, il rend l’ensemble très plaisant ! Longueur moyenne, finale sur la verveine. Très bel ensemble !

Je n’ai pas goûté L’Ermitage rosé ni les blancs et rouges tranquilles cette fois. J’ai du employé 20 fois les mots « fin » et « lourd » mais c’est vrai que la puissance aromatique se fait ici au détriment de la fraîcheur et de la finesse, surtout en fin de bouche ; et il m’a semblé que plus on montait dans la gamme, plus ce problème s’effaçait. Ils ne proposent pas de vieux millésimes mais cela ne m’étonne pas car je ne pense pas que ces vins se gardent longtemps. J'ai trouvé le 97 à point. L’extra dry lui était vraiment excellent pour un extra dry ! Gamme à regoûter sitôt débouchage pour juger la bulle…