Fondée en 1978 par Georges Liand, son épouse Solange épaulés par leurs fils Guy et Raphaà«l, la cave de l'Angelus est une entreprise familiale de Saint-Germain, chef-lieu de la commune de Savièse. le domaine couvre une superficie d'environ huit hectares, répartis le long de la vallée du Rhône et situés sur les communes de Sierre, Sion, Savièse, Conthey et Ardon.
Nous avons abondamment parlé sur LPV du Lacrima, le très beau liquoreux de cette maison de Savièse, immense dans le millésime 96.
Le premier nez évoque immédiatement la surmaturité, je pense à une marsanne un peu surmaturée. L'élevage est encore perceptible. Sous cette richesse, de fines nuances citronnées trahissent le cépage. L'ensemble me surprend un peu, mais c'est intense, complexe et, en définitive, assez fascinant avec ces notes de miel et de truffe blanche.
En bouche, le vin est fondu, rond et velouté, avec un peu de sucre et une sensation huileuse, L'ensemble est riche et aromatique, sur la truffe blanche. On retrouve un joli sillon acide, mais la matière reste quand même un peu linéaire et on regrette une structure minérale qui aurait pu apporter une dimension supplémentaire à ce vin. La finale est intéressante, longe et complexe, avec une grande persistance aromatique et la vivacité qui faisait défaut à la bouche.
Quand j'ai ouvert cette bouteille laide à mourir avec sa reproduction en verre émaillé de l'Angelus de Millet, je me suis dit que ce vin, vu son âge, allait selon toute vraisemblance partir à l'évier. Finalement, c'était une expérience intéressante et cette bouteille a de la personnalité et, en définitive, se tire très bien de ses dix années de cave.
on a déjà tellement parlé de cette lacrima 96 que je ne vais pas vous rebattre les oreilles avec un xième post sur ce vin.
Alors, juste un mot : c'est toujours aussi souvoureux, une véritable explosion de coings, d'une complexité stupéfiante. C'est étonnant de voir comment la richesse de la matière parvient à digérer les 16° d'alcool. On joue avec l'oxydation et l'acidité volatile...et on a gagné !
Effectivement, ce vin avait été vendangé à la mi-décembre. Comme il avait neigé et que les routes menant à la vigne étaient coupées, la vendange avait dû être évacuée par hélicoptère.
je me suis toujours demandé si la couleur de ce 96, d'un orange-ambré lumineux extradordinaire, n'était pas due au fait que les raisins avaient été rôtis par la réflexion du soleil du Valais sur la neige...(eee) Ce n'est plus un flétri sur souche, mais un rôti sur neige !
Regoûté hier soir, je l'ai pris à l'aveugle pour l'Ambre de Christophe Abbet, auquel ce vin ressemble indéniable avec son caractère un peu oxydatif et son flirt avec l'acidité volatile.
Robe ambrée, nez sur l'abricot sec, la pâte de coings, les fruits secs, la mine de crayon. La bouche est tout de confit et de sucre, onctueuse et concentrée. Bue à côté d'un Oremus 93 et d'un Iniskillin 98 tous deux caractérisés par une acidité fringante, le lacrima a péché un peu par manque de fraîcheur et paraissait un peu alourdi par ses 16°. La finale est assez longue, mais manque un peu de précision.
un vin hors-norme, un peu borderline, à siroter comme un cognac.
Lacrima 1996 (l'Angelus - Liaud)
Je me réjouissais de mettre ce vin, quelque peu atypique, au milieu du Tokaji et de l'Inniskillin.
La robe est clairement la plus foncée des trois, presque ambrée. Nez confit, vanille, cannelle, caramel - légèrement oxydatif - un régal dans son genre. La bouche, bien que suave et ample, est trop lourde à mon goût et manque d'élégance par rapport à ses pairs de la série. Paski, grand spécialiste des vins valaisans (avec Yves, bien entendu..!) nous explique que la vendange 96 s'est faite après une chute de neige et un redoux ensoleillé qui a concentré les baies un peu plus que de raison. Une curiosité à boire, avec plaisir, pour lui-même, mais dont je doute quelque peu des capacités de vieillissement.