Bonjour à tous,
On se demande où Jean-Claude a pu attraper cette "barre", car on a juste trempé nos lèvres dans quelques flacons. Il paraît que c'était un tour de chauffe pour tester nos divers talents, car nous ne sommes pas "descendus" sous le milliésime 1970 (aaa).
Rapidement nous sommes entrés dans le vif du sujet. Deux vins à bulles (très légères), l'un d'un jaune soutenu, l'autre plus clair. Ce second vin gardera tant au nez qu'en bouche une odeur de champignon fortement prononcée. Par contre le second se révèle puissant, corsé, vin qui aurait pu accompagner des préparations très parfumées et tout un repas. Ce vin était un champagne Cristal Roederer 1976. Le second, décevant à cause de son champignonnage, était un Bollinger 1985. Mais la race et le vieillissement des deux fait entrer l'amteur de vins dans un autre monde où les cépages prennent le pas sur les bulles.
Premier plat et deux blancs. Pour le premier, vous vous adressez à Jean-Claude, car je n'ai pas pris de notes. D'aucuns ont vite annoncé la couleur : graves, grand du type Chevalier. Mais en fait c'est un "petit" blanc de bordeaux qui joue dans le registre grand. Une découverte de notre hôte, Laurent Vialette. Le second apparaît plus clair, avec un nez citronné, de gingembre que l'on retrouve en bouche. Moi, personnellement je ne le situe nulle part (eee). Cela s'avère être un Chasse Montrachet de Ramonet 2001. Ramonet je connais pas mal, depuis 1978, et là je me demande s'il n'y a pas un problème de bouteille, car le vin ne présente pas le gras, la profondeur des grands et beaux chardonnays que cette maison est capable de faire.
Second service de blancs, avec le top de la soirée. Un vin jaune clair, aérien, sec et tranchant, au nez caractéristique des rieslings bien nés. Longueur extraordinaire en bouche, une fraîcheur et une vivacité, ainsi qu'un équilibre stupéfiants. Clos Ste-Hune 1992 de Trimbach. J'avais eu la chance de goûter un 87 en mai ou juin, et ce vin m'avait d'éjà fait une impression similaire. Du grand art. En face un vin allemand de 1983, très équilibré et à l'histoire bizarre (récupéré par François Mauss dans les "poubelles" d'une pizzeria qui s'en débarrassait). Vin au demurant très agréable, avec là aussi un bel équilibre entre l'acidité, la rondeur.
Premier service des rouges avec deux "chocs" gustatifs. Le premier est comme une "femme", celle dont vous rêvez. Elle va vous envoûter, vous enjôler d'abord par son parfum rare, puissant, capiteux. Puis elle vous prend par la main avec une suavité exceptionnelle. C'est envoûtant, tendre et impérieux à la fois. C'est d'une harmonie remarquable. On ne se lasse pas d'un tel vin. à€ la question du millésime posée par François Mauss, nous disons entre 85 et 90.
Le second, c'est l'ami, sans fard, puissant, pas enjôleur, mais qui se fait vite une place car il sait vous parler "carrément", avec une vrai force retenue. Une architecture très "virile", un vin d'athlète. Tabac, un soupçon de sous-bois, des tanins enrobés.
Nous nous sommes rapidement mis d'accord sur un pomerol pour le premier. Petit Village 1970. Pour le second, la rive droite et Pauillac ont aussi été vite amenés sur le tapis… de verres. Latour 1970. On peut le laisser vieillir 30 ans (aaa).
Second service de rouges avec une très belle syrah, d'une grande fraîcheur, non trafiquée, sans esbrouffe. Un vin de climat frais, la Suisse, a dit Jean-Claude. Cayas, mais le millésime m'échappe. En face, on n'a pas trouvé, sauf Daniel, qui a dès le début parlé de pinot noir. Personnellement, je mettais ça vers Châteauneuf (soyons humbles (aaa). Un Gevrey en Champs ? ou au Vellé de Denis Mortet en 2001. Là aussi, très étonné, car je connais bien les vins (je viens de boire un 94 de belle facture). Comme quoi, à l'aveugle.
Nous avons terminé sur un magnum de Gewurztraminer VT 1990 de chez Trimbach, là encore d'un équilibre parfait, pas pommadé, floral et fruité, superbe d'équilibre.
C'est long, mais encore un mot. Les plats préparés étaient faits pour mettre en valeur les vins. Pas de sauces, dès goûts simples, des préparations au millimètres. La conversation qui a porté, évidemment sur notre passion (aaa), a gentiment navigué entre les primeurs, les prix tout court, les goûts. Elle a été extrêmement agréable, ouverte et très sympathique.
Je laisse aux autres le soin de compléter.
Encore mille mercis. Et à la prochaine, on commence en 1945 et on "descend"(aaa)(aaa)(aaa)
RV