Cette question, sous forme de boutade, m'est venue à la lecture des considérations de Bertrand Le Guern sur la question. Il ne m'en voudra sans doute pas si je le cite pour relancer la discussion qui, il me semble, est mieux à sa place ici.

"...une bouteille, qu'ils dégustent, comme il se doit, seul, pas au cours d'un repas (c'est là qu'on peut juger de la décadence de notre civilisation, qui continue à gâcher le vin par la nourriture...)."

Ou encore :

"Le vin n'est jamais mis en valeur par un plat, au mieux il peut l'accompagner."

Voilà qui devrait lancer une discussion longue et enflammée, comme je les aime...

Luc

comment peu t'on dire de telles inepties, le vin est le parfait compagnon de la gastronomie, il sublime le plat, il est sublimé par celui ci.
Pour moi il est indissociable de la grande cuisine (celle préparée avec amour, d'exellents produits et un peu de technique).
Si en plus le cadre est agréable, la vaisselle de circonstance, la compagnie bien choisie, n'importe quel vin quel qu'il soit parraitra encore meilleur.
il ne faut pas confondre nouriture et cuisine.

le vin est le parfait compagnon de la gastronomie, il sublime le plat ,

C'est possible.

il est sublimé par celui ci.

Là, je ne suis pas d'accord, il faut faire l'expérience: le vin goûté seul(un bon moment, c'est avant le repas, en guise d'apéritif) puis en accompagnement d'un plat, et c'est là, qu'en général, on s'aperçoit que le vin est gaché ... et ça n'a rien à voir avec la qualité de la cuisine ou de l'environnement!

Bertrand,

Faut pas exagérer...

Pour commencer, je te conseille d'abandonner la patée pour chat, peut-etre alors que tes vins s'accorderont mieux à tes nouveaux plats.

Amitiés,
M@nuel.

Bonsoir,

Pour moi, l'un ne va pas sans l'autre !

Je déguste toujours les vins avant le repas pour me faire une idée, mais une fois à table, on peut tomber sur des accords extraordinaires.

Par contre, je choisis toujours ce que je vais boire pour cuisiner ensuite le plat qui le mettra en valeur.

Donc pour moi, la rubrique à toute son utilité.

Cordialement.

stef24

Quand ça "marche" vraiment le vin et le plat en ressortent grandis
c'est rare

mais seuls les moments rares valent la peine d'être recherchés

la faclité.... c'est facile !!

Une de mes dernières expériences au restaurant L'Essentiel avec un Clablis "Forest "97 de Dauvissat .....Parfaite osmose entre l'entrée préparée par le chef et ce vin .....sublime accord ce soir là .

Quand ça "marche" vraiment le vin et le plat en ressortent grandis
c'est rare

Non sommes bien d'accord! ... c'est si rare que j'ai renoncé à gâcher du vin pour un accord trop aléatoire.

Luc,

effectivement c'est une affirmation un peu boutade car tu avais bien compris qu'il faut absolument distinguer dégustation intrinsèque et gastronomie dans laquelle levin est effectivement partie prenante mais pas essentielle.

Bertrand vit sa passion du vin à travers la dégustation, mais il a été aussi très gastronome, crois moi. Je dirais même que sa vie est tout entière tournée vers sa passion. C'est rare ça aussi.

Jérôme,

J'avais effectivement bien compris, mais tu connais l'importance d'un titre accrocheur...
Pour ma part, même si je ne l'aurais sans doute pas dit de manière aussi abrupte, je suis en grande partie d'accord avec Bertrand. En particulier pour les rouges jeunes, les vins sont rarement meilleurs qu'en dégustation pure. Les blancs me semblent en général mieux tenir le choc, et s'ils ne sont que rarement sublimés par une association réussie, j'ai tout aussi rarement constaté un effondrement important à table.
Finalement, le plus gros avantage de manger en buvant, c'est qu'on peut boire plus !

Luc

Bonjour,

En fait, il semblerait que ce soit une question de sensibilité de palais. Lorsque je goûte certains vins jeunes en apéritif, il m'arrive souvent de penser qu'ils sont trop tanniques, trop alcoolisé, pour les rouges et trop vifs pour les blancs.

Lorsque les mêmes vins sont servis à table (avec le met qui convient, bien sûr), j'arrive plus facilement à les redécouvrir. Est-ce une façon de "maquiller" les défauts de ces vins ?

Et puis, le vin n'est-il pas un aliment avant tout ? Ne rend-t-il pas les repas plus conviviaux ?

Cordialement.

Stef24

Finalement, le plus gros avantage de manger en buvant, c'est qu'on peut boire plus !

Une autre solution (la mienne) pour goûter (relativement) tranquillement: cracher!

Bertrand Le Guern a écrit:

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> > Une autre solution (la mienne) pour goûter
> (relativement) tranquillement: cracher!

J'espère que tu te laisses aller de temps en temps à avaler une petite gorgée quand tu te trouves face à une sublime bouteille ...

Une autre phrase : je renonce à gâcher du vin pour un accord aléatoire : Moi je ne me pose pas de problèmes devant une belle bouteille . J'ai dégusté un Chave blanc 2000 vendredi soir ( à la carte du restaurant Beaurivage au Bourget du Lac ) et même si l'accord n'était pas parfait avec la féra du lac , je n'ai pas regretté mon achat .

Tête de Bertrand lorsque ses amis vont lui servir de l'eau à table...........pour lui faire plaisir!

Je plaisante:D:D

Elle est chic celle là

dfried

Une soirée dégustation " Eaux Minérales " .....et là pas besoin de recracher , ni se cacher du gendarme !

PS : au passage , c'est un excellent exercice qui se révèle très instructif, mais à petites doses ! Mais essentiel pour expérimenter les souches Homéopathiques ...

La région SUD EST un peu taquine .

Raymond , notre Raymond de Dionis te salue amicalement .

J'espère que tu te laisses aller de temps en temps à avaler une petite gorgée quand tu te trouves face à une sublime bouteille ...

Pas du tout: je ne vois pas ce que le fait que la bouteille soit sublime ou de la daube change au problème, il suffit de prendre conscience que la gorge, l'oesophage etc, ce n'est qu'un tuyau comme celui de l'évier et ne contient aucun capteur sensoriel! Tout est dans la tête, pas dans les papilles...

Une soirée dégustation " Eaux Minérales " .....et là pas besoin de recracher , ni se cacher du gendarme !

PS : au passage , c'est un excellent exercice qui se révèle très instructif

ça m'est arrivé, pour un copain géologue qui testait l'eau des sources qu'il avait découvertes, c'est très très difficile! bien plus que le vin, même en crachant!

Je ne suis pas partisan des grandes soirées dégustations ...je bois si le vin présente de l'intérêt , sinon je CRÄCHE ...je suis paysan de nature , j'ai du mal à gaspiller !

Il me paraît difficile de séparer le vin des mets. Bertrand a dû faire des expériences bien douloureuses pour en arriver à des conclusions pareilles. J'ai eu l'expérience de vin qui était très bons à la dégustation qui devenaient sublimes en s'accordant avec un met. Ils prenaient un relief qu'ils ne pouvaient avoir seuls. J'en ai eu encore l'occasion avec un vin blanc pas mal du tout qui s'est mis à "vibrer" en contact avec un ossau iraty...

Mon expérience au Cordeillan-Bages cet été va aussi totalement dans ce sens. Si vous avez un très bon sommelier qui sait faire les bons mariages, vous arrivez à ses bonheurs supérieurs à la simple dégustation de vins.

(voir aussi l'expérience de François Audouze en compagnie de Senderens - les pétales de rose...)

Eric

Je bois avec plaisir les liquoreux seuls. Je bois de plus en plus un vin blanc sec en appéritif , c à d avec pas ou peu de nourriture . Mais il m'est quasiment impossible de boire un vin rouge sans nourriture (hors une ou 2 gorgées pour gouter ).
Je ne saurais pas expliquer pourquoi

Et oui la gueguerre bien masculine des vins à table ou pas ?

Bien sur la technique de dégustation est très importante. La dégustation d'un vin seul sans rien (lui et le critique disons) est pour ma part la première rencontre.

Mais une fois que j'ai gouté, noté, choisi un vin et qu'il rentre dans ma cave rien ne m'est plus agréable que de trouver le met qui va avec...

Il m'arrive même du coup de ne pouvoir boire un vin qu'avec le même met...
Je vous donne deux exemples parmi tant d'autres dans mon grimoire de cuisine...
Vouvray Moelleux 2003 F.Pinon --- Fourme d'Ambert ( je l'ai déjà dit ça non ?)
et pour rester dans les fromages :
Roquefort avec avec....... un vieux porto blanc 1976 fait par un inconnu, je n'ai pas d'étiquette dessus juste l'année. Ce vin a une histoire que je vous écrirai un jours très certainement si vous êtes sages !

Estelle

On ne bouge plus, promis:)

Ah merci, un sujet où on peut s'enerver, s'enflammer sans passer pour un gaucho fini, un taliban, un ayatollah, un suppo (ça s'écrit comme cela Luc?) des complots et puis finalement sans impact sur les générations futures (quoique), bref ou on peut se lâcher un peu non? enfin le sujet est plutôt calme quand même...
Mon temps autorisé sur l'ordinateur (un mac;) ayant déjà été usé par 2 autres petits messages je serai court (qui a dit dommage? mail privé possible)

je reprends Estelle pour commencer, j'aime déguster un vin pour la première fois seul à seul. je ne le note pas mais il m'arrive de prendre des notes. Ensuite, il vit sa vie dans mon esprit ce qui prolonge le plaisir et ce prolongement se fait notamment par les pensées autour des acoords mets vins.
Un jour, pour certains cela se concrétise avec plus ou moins de bonheur et alors c'est, ... ben du bonheur bien sûr.
Et pour une fois je ne serai pas d'accord avec Vincent, ces occasions ne sont pas rares. Maintenant, on ne parle peut-être pas de la même chose. En fait, j'attends l'effet rebond qui correspond pour moi à une modification positive ou mieux une synergie de l'aliment avec le vin. Je répète ce n'est pas rare (où alors au contraire, il faut développer cette rubrique;-). UN exemple récent, le Riesling ZH "herrenweg?" du dernier DBA s'est vraiment modifié positivement avec la terrine de saumon aux épinards, c'est pour moi un moment de plaisir qui rajoute beaucoup à la dégustation pure du vin. Le riesling a perdu son très léger moelleux, pour gagner en arômes herbacés intéressants, j'ai adoré! En fait j'ai l'impression de boire un autre bon ou grand vin, pour le même prix ... ;-)

Contrairement à d'autres, j'ai plus d'inspirations pour les vins blancs que je bois beaucoup à table (à l'apéro c'est une bière triple!) que pour les rouges où je reste assez classique. Et j'ai plus facile à boire goulument en dehors des mets les rouges que les blancs. mais je suis heureux que ce ne soit pas le cas de tout le monde.

Voilà, encore beaucoup à dire sur le sujet , maisc'est largement suffisant pour aujourd'hui

bonne soirée

laurent M

je reprends une citation de mon beauf préféré:

"à petit plats, grands vins, à grands plats ... très grands vins"

bonne soirée

Laurent M

Euh j'arrive un peu sur le tard, mais bon...
Je crois, je dis bien je crois
que si je n'aimais pas aussi bien manger
je n'aimerai pas autant le vin...
Docadn