Le Gunthard Club - Session 3
Je communique souvent avec des LPViens dont j'apprécie l'esprit, l'humour, les qualités d'échange et de partage sur le forum. Des membres qui me semblent incarner la Gunthard Attitude et que seule la distance sépare de notre petit groupe.
J'avais promis à l'ami Gérardmansoif comme à d'autres de les tenir informés de la prochaine session du Club et de leur conserver une place d'honneur en cas de disponibilité de leur part. Ce fut le cas ce samedi et je suis très heureux d'avoir revu Sébastien après notre rencontre sur Callas et le remercie sincèrement d'avoir fait tant de kilomètres pour venir nous rejoindre.
Nous inaugurions l'essai d'une session le midi, j'ignore si nous pourrons réitérer ce programme mais j'avoue pour ma part avoir beaucoup apprécié le temps supplémentaire que cet horaire diurne nous offre. A méditer pour l'avenir.
La journée commençait pour le mieux pour moi ! Je faisais mon marché en urgence avant de rejoindre mes ouailles et je vois qu'une tombola est organisée par les commerçants.
20€ de bons d'achats me passent sous le nez au seul motif que j'ignore le nom de ville de Mylène Farmer ! Damned !!
A peine le temps de pester que le Jean Pierre Foucault des Halles de Province claironne à la face des mamies à charrette qui l'entourent, "quelle est la particularité de l'appellation Chateauneuf du Pape ?"
13 cépages plus tard et sous les applaudissements du public, j'empoche 10€ (vous noterez au passage que l'identité d'une chanteuse vaut le double d'une question culuro vineuse!) !
Une journée qui démarre ainsi ne pouvait que bien se dérouler ! ()
Encore une belle session où derrière les bons mots habituels et des tentatives embryonnaires de débats sur les primeurs, E-Connected Jean Pierre nous gratifia, entre deux coups de fils de sa crémière et de la porte de son garage, de quizz qui révélèrent à la face du monde l'inculture patente des membres du Gunthard Club !
Et faites pas les malins, bien planqués derrière vos écrans, vous les connaissez, vous, les 13 cépages?
Et l'historique de la sauce Béarnaise, hein, ça vous parle, ça, l'historique de la sauce Béarnaise ?
Hein, non, ben, nous, maintenant, si !
Bon, trêve de bavardage, place aux vins !
BLANCS
Bordeaux - "Plaisir de Cablanc" - Château Cablanc
Un joli nez qui sauvignonne, sur la feuille de cassis, la poire.
La bouche en revanche m’a semblé manquer de gourmandise, sur un équilibre un peu simplet et une finale qui confine à l’acreté.
Jurancon sec - "Cuvée Guilhouret" - Clos Thou 2001
Le nez est marqué par une pointe de réduction qui s’exprime sur un grillé net.
La bouche est un peu brouillonne, marquée par une acidité très forte mais d’une belle matière qui rééquilibre l’ensemble.
Au réchauffement, je perçois les notes de maquillage que Gilles a détecté de suite ! Pas mal mais curieux.
Un passage en carafe aurait-il bénéficié à ce vin ?
Chignin Bergeron - "Grand Orgue" - Domaine Louis Magnin 2005
Le nez est élégant, sur les fruits blancs, la poire avec une pointe anisée.
La bouche frisotte légèrement et se révèle très gourmande et équilibrée. La matière est grasse et fraiche, les arômes d’une grande pureté (poire, notes miellées).
Un très joli vin qui aura fait perdre les derniers cheveux qui leur restent à certains de mes Gunthard !
Riesling Grand Cru "Eichberg" - Domaine Paul Ginglinger 2001
Le nez est discret mais fin, sur de belles notes de fruits exotiques ( mangue, grenade) avec une pointe pétrolée que je trouve très raffinée.
La bouche est parfaitement droite, aérienne, élancée sur une matière mure et fine.
J’aime décidément beaucoup le style des vins du domaine. Miam !
Saumur - Clos Rougeard 1997
Le vin le plus énigmatique du jour selon moi, celui que j’aurais souhaité goûter sur table, préparé, attendu pour tenter d’en comprendre l’évolution.
Le nez est extraordinairement bourguignon, sur un grillé mâtiné d’une pointe légère d’oxydation qui produit un ensemble d’une suprême élégance.
J’ai en revanche pensé la bouche défectueuse au début du service, marquée par un perlant important, une acidité excessive et un gros creux en bouche.
Mais le vin au réchauffement va considérablement se reprendre pour retrouver une trame et se rééquilibrer. Seule persiste l’acidité un peu mordante.
Ce vin aurait il gagné encore à l’aération ?
Sylvaner - Union Viticole d'Alsace "Confrérie de Saint Etienne" 1969
Le nez est marqué par de belles notes d’agrumes (orange sanguine) et de fruits exotiques.
La bouche attaque sur le fumé, des notes de tabac et de thé noir mais je lui trouve une amertume excessive qui déséquilibre la finale.
Un vin moins abouti que
le Mosbach 64
qui valut en son temps à l’un des membres fondateurs du Club une expatriation chez les helvètes !
ROUGES
Auxey Duresses - Domaine JF Coche Dury 2003
La robe grenat est superbe, brillante et profonde.
Le nez attaque sur les fruits rouges (framboise, cerise) mais est en l’état encore marqué par l’élevage, sur des notes fumées et de caramel.
La bouche est d’une grande fraicheur, équilibrée et gourmande. C’est très bon !
Chambertin Grand Cru - Domaine Louis Rémy 2001
Bon, si Claude est affecté par une série de vins bouchonnés, moi, y’a un petit malin qui s’amuse à me mettre des bouchons estampillés TC ou CA sans qu’ils soient TCA!
Ah non, pas encore le syndrome du Château Grillet !! Je vais finir par devenir chèvre moi !
Quand j’ai débouché la bouteille, le liège reniflait dangereux, le genre moisi serpillère qui n’augure rien de bon ! Et dès le premier coup de nez dans le verre, merdum maximum, c’est affreusement bouchonné !
Pourtant, des courageux qui le goutent me redonne de l’espoir, la bouche ne semble pas polluée ! Effectivement, pas de goût de bouchon mais le vin est tout de même bien maigrelet pour un grand cru, marqué par des notes métalliques et un équilibre en bouche peu avenant. Déception !
Saint Emilion 1er Grand Cru Classé - Château l'Angélus 2002
On change de registre avec une robe bleue encre !
Le nez un peu fermé exprime quelques notes de fruits noirs mais rien d’évident.
La bouche en revanche est magnifique, d’une texture crémeuse que viennent tendre des tanins encore saillants mais gras.
L’ensemble est concentré et d’un beau potentiel.
J’ai beaucoup aimé !
Côtes du Roussillon Villages - "Cuvée Hugo" - Calvet Thunevin 2002
Le nez est lourd, massif, sur les pruneaux et les fruits noirs. La bouche est déséquilibrée par une charge alcoolique brulante qui plombe le palais.
Côte Rôtie - Domaine Jamet 2003
Le nez est magnifique, lardé et sur la violette au repos pour partir sur le coulis de fruits rouges à l’aération. Quelle gourmandise !
Et la bouche tient les promesses du nez, offrant un vin délicieux, pur, glissant.
A point ? Miam miam !
Coteaux des Baux de Provence - Clos Milan 2001 (Magnum)
La grande déception du jour pour ce vin dont j’attendais tant et que Marc a amené à ma demande insistante !
Le nez est marqué par des notes de volatile. Ça sent les fruits cuits, un peu blets et quelque chose comme des notes résineuses.
Confirmation du défaut en bouche qui présente un ensemble brouillon, à l’acidité dissociée d’une matière qui parait prématurément fatiguée !
Zut, zut et rezut !
Cotes du Vivarais - "Cuvée Emma Gallety" - Domaine Gallety 2005 (Magnum)
Le nez est totalement fermé et ne livre rien qu’une petite pointe de réduction (chou).
La bouche est revanche est plus avenante, sur des notes d’olives noires et très équilibrée par une belle acidité qui vient contrebalancer une matière mûre et fraiche.
Les tannins encore fermes signent un vin que je voudrais bien revoir dans quelques années.
Une belle découverte !
Côtes de Bourg - Château Roc de Cambes 1991
Pas de souvenirs du nez…
La bouche est d’une belle ampleur, marquée par des sensations mentholées.
En revanche, j’ai trouvé qu’il laissait une impression de sècheresse en finale.
Madiran - "Cuvée Prestige" - Château Montus 1990
Le nez est marqué par de curieux arômes de cèleri.
La bouche un peu métallique ne m’a pas convaincu, en partie par son manque de relief et d’ampleur.
Pauillac - Château Fonbadet 1966
La robe est orangée, très claire, signant le vin d’un âge certain.
La bouche ne présente plus aucune aspérité et m’a semblé un peu éteinte.
Je manque de repère pour porter un jugement sur ces vins anciens donc ne pas prendre cette note pour argent comptant.
DOUCEURS
Coteaux du Layon - "Grains Nobles" - Domaine Patrick Baudoin 2001
Coteaux du Layon - "Cuvée Maria Juby" - Domaine Patrick Baudoin 2001
Un petit apport surprise de 2 flasques de 50 cl de notre ami Gilles va donner lieu à un mini scandale !
Les bouteilles étant passées de mains en mains pour faciliter leur service, nous constatons rapidement que les robes diffèrent considérablement entre les verres de bâbord et ceux de tribord de table ! Ca hurle, ça tempête, ça vitupère dans les ranges !
Celle qui s’avèrera être la Cuvée Grains Nobles présente une robe relativement claire là où la Maria Juby est beaucoup plus évoluée.
La cuvée Grains Nobles suspectée de défauts souffrira donc de cette erreur que nous ne découvrirons qu’une fois les vins démasqués.
Maria Juby présente un nez plutôt discret, sur une pointe de cire et de fruits secs. La bouche est liquoreuse et imposante mais sait rester fraiche.
J’ai aimé mais moins que la SGN de Delesveaux ou la Quintessence de Juchepie découvertes grâce à Laurent (Chinbourg).
Sauternes 1er Grand Cru Classé - Château Climens 1983
La robe est relativement claire, sur un doré peu évolué. Le nez est discret, fin, sur les zestes d’agrumes avec un côté loukoum.
La bouche va se révéler somptueuse, démarrant sur un équilibre léger, sans grosse liqueur avec une acidité qui va s’exprimer dès le milieu de bouche et porter le vin. Mais c’est le travail de magnifique amers qui m’ont littéralement emballé, créant un rebond et un étirement des saveurs en bouche (oranges amères, roses) absolument magnifique.
Superbe, tout simplement !
Rasteau VDT "Les Ponchonnières - Vendanges de Novembre" - Domaine de Trapadis 2005
La robe est noire comme de l’encre et visiblement épaisse !
Le nez est un véritable coulis de cassis et la bouche d’une diabolique gourmandise. L’ensemble est très juteux, gourmand, se siffle à un rythme effrayant.
J’ai pour ma part apprécié la pointe de verdeur, ce côté râpeux en finale qui rafraichissait le vin !
Amis Gunthards, n'oubliez pas qu'on remet ça mardi soir !
Une production Gunthard Club
[img=http://img188.imageshack.us/img188/3840/logcopie.jpg]