Un peu de tristesse mais de joie également à voir un ami s’éloigner pour raisons professionnelles et de coeur. C’est le cas de Benoîst, notre alsacien du QSCB qui suite à l’obtention de son doctorat en pharmacie s’en est allé rejoindre en ce début de printemps, de nouvelles autorités et sa bien-aimée à Paris.
Comme nous contrits, notre jeune docteur a voulu ignorer sa peine durant quelques heures en organisant une dégustation de certains de ses crus au restaurant Bigoudi à Bordeaux. Parmi ceux-ci :
Chassagne-Montachet 2003 d’Olivier Leflaive : Un vin de race mais aussi de grande puissance qui évoque spontanément une roussane de Chateauneuf. Très sudiste de caractère avec une pointe de chaleur en finale mais un joli vin.
Pouilly-Fuissé 99 du domaine Valette. Clos de monsieur Noly : Une curiosité s’exprimant sur le bois fin, la noix et la pomme cuite. Acidité et parfums de mangue, exotiques. Me fait songer à un Jerez de grande tenue. Un vin rare, délicieux, au coût cependant sensible ( 60 € ).
Château Pontet-Canet 1994 : Déception en ce qui me concerne par son côté serré, tannique, de type solaire, à l’extraction excessive. Tabac. Fait songer à un madiran d’une ère ancienne.
Château Canon La Gaffelière 1994 : Un régal malgré un nez plutôt limité. Le vin offre un fondu et une profondeur de très bon aloi. Tabac à nouveau. Belle suite … et charme disons-le.
Vega Sicillia Unico 1991. Ribeira Del Duero : Un vin ténébreux qui divise l’assemblée mais qui pour moi est un délice. Un nez certes en réserve et qu’il faut aller chercher mais une caresse au palais. Le cru est majestueux, en équilibre et élégance au fruité vibrant. Un très grand bravo.
Château Haut-Condissas 99. Médoc : Ce vin est à mon avis trop souvent passé sous silence ou minoré dans son approche. A chaque rencontre j’ai du plaisir avec les vins de cette propriété et ce dernier ne faillit pas à la règle. Mes notes : crêmeux, riche, intensité, équilibre, complexité, douceur et longueur.
Château L’Arrosée 2004. Saint Emilion : Bouteille lourde pour vin moderne. Et c’est le cas. Extrait, puissant, boisé, flatteur. Evidemment plaisant, mais… En tous cas, souffre de suivre Haut Condissas, ce dernier beaucoup plus harmonieux.
Domaine de Marcoux 2001. Châteauneuf : Que ces vins de grenache sont beaux !!!. Celui-ci est croquant, gai, folklorique, hautement plaisant mais puissant aussi. A redécouvrir d’urgence. Adorable.
Cornas Les Reynats 2001 de Thierry Alemant. Cuvée sans souffre : Concentré sur le plaisir au détriment de la prise d’observations. Chapeau.
Yalumba 2002. Australie : Un Aussy à la robe noire, vive. Nez mentholé. Saveurs épicées. Excellent vin en pleine forme.
Gewurztraminer Clos Windsbulh 1994 de Zind Humbrecht: Classique de gewurz, avec ses atours de rose, de lychee, de gingembre. Sucre résiduel sans exubérance et belle élégance fringante. Le vin chute hélas plutôt vite.
La suite du soir s’est déroulée sur le tapis vert d’un billard irlandais ou chacun a dégusté là, de belles rousses et blondes. En joie.
Et puis nous avons ramené Benoist avec tristesse. Bonne chance notre ami et à bientôt.
Loup.