Mercredi soir, sous prétexte de récupérer les bouteilles de Daumas Gassac 2007 que nous avions commandé, nous avons improvisé une petite dégustation.
Nous avions donc prévu, Hervé et moi, deux bouteilles chacun, que nous avions pris soin de cacher puisqu'elles étaient destinées à une dégustation en aveugle.
A notre arrivée chez lui, Fabrice nous propose un verre de Domaine de Saint-Siffrein blanc 2007 (1ére bouteille non dégustée en aveugle). Ce vin se montre trés friand, avec un nez sur la poire Williams et la réglisse. En bouche, on retrouve les mêmes aromes, avec une bel équilibre et une jolie finale sur la réglisse. Jusqu'ici, tout va bien...C'est ensuite que ça se gâte!
Nous avons ensuite préparé l'ordre de dégustation des bouteilles en aveugle, sans trop en dévoiler le contenu.
Hervé nous sert alors un blanc, avec un nez sur le citron confit et le fumé, et une bouche assez plate et avec un sérieux manque d'acidité...Nous optons Fabrice et moi pour un blanc du Languedoc. c'est bien le cas, il s'agit d'un Trigone blanc 2007 du domaine du Soula...qui fut peu apprécié en l'état.
Je me décide alors à servir un blanc que j'avais vraiment apprécié. Ce vin se montre trés trouble et avec du gaz...pour un vin naturel, ce n'est pas bon signe. Au nez, il n'y a que des aromes fermentaires...Le vin a refermenté en bouteille...dommage, il aurait plu et même dérouté je pense, avec son assemblage chardonnay/mauzac non ouillé, à la jurassienne...Il s'agissait de Pechigo La Mothe blanc. Paix à son âme...
Nous ne nous laissons pas abattre et décidons de passer aux rouges.
Fabrice carafe alors un Morgon 2005 de Dominique Piron. Le fond de la bouteille nous fait peur, un liquide blanchatre s'en écoule...Nous pensons à un probléme de bouteille. Fabrice en ouvre alors une seconde.....même résultat...décidemment!
Arrive alors un ami de Fabrice, Fred, convié à notre dégustation. Il nous annonce qu'avant d'arriver, il a goûté un vin qu'il souhaitait amener, celui-ci étant bouchonné, il en a amené un autre en carafe (sans avoir goûté celui-ci): Vanniéres 2001. Ce vin est assez maigre, pas du tout typé bandol. Nous ne savons le situer. Pour cause, cette bouteille achetée en GD n'est pas la même que la "normale"...
Je sers ensuite un vin qui m'avait trés plu au domaine: la robe est assez soutenue, sans quoi, on aurait pu penser à un Bourgogne. Le nez est un mélange de framboises et de fraises. La bouche est jolie, trés fruitée et équilibrée. Ce vin ne s'explique pas, il se boit! Il s'agit du Sans Soufre Ajoutée du domaine Milan. Ce vin a beaucoup plu, la bouteille a été vidée à l'arrivée de Greg, qui a pris la dégustation en route.
Fabrice a alors alors (à découvert) un Cairanne 2007 de Marcel Richaud. Bouteille que j'ai déjà commenté le week end dernier et que j'ai autant apprécié qu'en début de semaine!
Puis, comptant surfer sur la série de "bonnes" bouteilles (en plus d'être bonnes, elles étaient buvables!! ), Hervé a servi un Beychevelle 1998. Le tout premier nez nous laisse perplexe, le second et quelques secondes d'aération en plus ne trompe pas, cette bouteille est bouchonnée!
Pour conjurer le sort, Fabrice sort le grand jeu. Il décide de carafer le vin de dessert: un Quarts de Chaume 1996 du domaine de Suronde, il accompagnera aussi la seconde mi-temps du triste match de notre équipe de foot national...Heureusement qu'il était là pur remonter le niveau!
Et pour la premiére mi-temps, un Clos Vougeot GC, Chateau de la Tour VV 2002, rien que ça. Au nez, ce vin est presque rustique. J'ai bien dit presque! Il lui reste une petite touche de terre, et un rien d'élevage sous la forme de moka et d'aromes torréfiés. En bouche, la matiére est présente, c'est trés élégant et équilibré, la finale s'étire en vagues successives qui durent un bon moment. Je suis reparti avec cette bouteille. Le lendemain, ce vin était encore meilleur, l'élevage a totalement disparu, laissant place à un fruit pur. Superbe.
La seconde mi-temps commencant, Fabrice sort son nectar. Ce vin que j'ai déjà goûté au salon de Coquelles en début d'année est aussi bon que la premiére fois. Le domaine de Suronde, avec ses rendements minuscules, fait vraiment un travail exemplaire. On a l'impression de boire du pain d'épices liquide!! Réellement superbe, ce vin dispute le rôle de tête de série numéro 1 de la soirée avec le Clos Vougeot.
Cette dégustation qui avait mal commencé s'est finalement trés bien achevée. La proportion de bouteilles "à problémes" est quand même anormalement élevée!! Je pense vraiment que c'est notre derniére dégustation un 1er avril.
Ce récit n'est pas un poisson d'avril...
Un grand merci, une fois de plus, à Fabrice, pour sa générosité inégalée.
A trés bientôt les copains!