Une fausse soirée Muscadet, à laquelle il n'y avait que l'intéressé pour y croire : normal, tout le monde était au courant qu'un ami cher allait avoir 50 ans dans quelques jours. Nous n'allions pas laisser passer cette occasion rare sans rien lui faire !!
Fort de cet évènement, notre petit club de dégustation a donc mis les petits plats dans les grands afin de faire passer à Luc (mais à nous aussi) une belle soirée.
Pour commencer, un Champagne bien connu pour nous,
Assailly-Leclaire & fils, Blanc de Blancs Grand Cru pour trinquer, puis pour accompagner des
verrines de tartare de saumon,
mousse de foie gras pain d'épice et des
huitres claires bien tentantes. Le Champagne est vif, fruité et sonne bien avec le gras du saumon et la salinité des huitres. Toujours aussi bonnes ces bulles !
De belles
St Jacques sont servies ! C'est un
Louis Carillon qui leur donnera le LA et plus précisement un
Puligny-Montrachet 2003 1er Crus les Combettes : le nez est superbe et intelligemment boisé (lisez noblement et finement). La bouche est très pure, mure, assez ronde et le petit manque d'acidité a été compensé par un service un peu plus frais qu'à l'accoutumée (environ 10°c). Le vin a été carafé 2 heures. L'accord avec les St Jacques fonctionne bien et le vin est vraiment superbe dans un style cristallin.
L'idée de faire un repas simple et convivial avait pour but de mettre facilement les vins en valeur. Le plat suivant est un
boeuf bourguignon. Il est honoré par 2 vins servis successivement.
Le premier est un
Monthélie rouge 2006 de
Jean-François Coche-Dury, autrement dit pour les intimes "JFCD". On sent le bel élevage, les épices douces et une profondeur inouïe du fruit (violette, cassis). La bouche est très équilibrée, suave avec des saveurs qui se prolongent bien. Superbe vin. Si jeune, si prometteur, si bon. JFCD sait aussi faire des rouges, on en doutait pas.
L'autre vin est tout juste majeur mais est époustouflant de jeunesse ! Son nez est plutôt minéral (graphite, notes terreuses) et respire les fruits noirs. La bouche est puissante, avec des tanins fermes mais reste harmonieuse et avenante. Il s'agit d'un
Châteauneuf du Pape 1990 du domaine la Roquette
Pour accompagner les
fromages, un château
Lynch-Bages 1999 : c'est en ce moment l'archétype du Bordeaux dans sa plénitude et qui arrive à maturité. C'est l'âge où il fait plaisir à présenter à table. Des arômes tertiaires (sous bois, humus) complétés par des notes de boite à cigare, de cèdre et de fruits noirs. La bouche est de demi corps, les tanins souples mais le tout est follement classieux.
Avec des
mangues et kumquat poëllés et un sorbet mandarine, on a cherché l'accord classique et peu luxueux, on l'avoue. On ne souhaite qu'une chose à chaque amateur de vin : boire
Yquem au moins une fois dans sa vie afin d'éprouver cette sensation si particulière, si exceptionnelle. Le vin est radieux, généreux. Le
1996 nous offre une belle palette d'agrumes (orange confite et mandarine) et d'intenses senteurs de noix de coco. La bouche raisonne parfaitement avec les fruits poëllés et le sorbet. Elle livre une liqueur ample, crémeuse soutenue par une fantastique acidité. Et que dire de la longueur ?
On a passé une excellente soirée, pleine d'émotions : 2 amis vont bientôt partir de la région pour raisons professionnelles, c'est la vie. Mais le vin est aussi prétexte à nous rassembler prochainement pour notre plus grand bonheur.