Une première rencontre narrée dans « Pérégrinations tourangelles » et une invitation en fin de soirée est immédiatement lancée par Laurent. Nous voici donc quelques semaines plus tard à Avoine, chez Cécile et Laurent, pour passer une soirée qui se montrera à l'image de nos amphitryons : chaleureuse, conviviale, amicale et généreuse.
Le 27 septembre 2008 à Avoine : Montlouis « Les Choisilles » 2001 — Domaine François Chidaine. 15,5/20
Ouverture olfactive discrète sur des notes de fumé, grillé en raison d'une température sans doute un peu fraîche. Avec le réchauffement du vin, des exhalaisons pures et précises de minéral, silex, pierre froide percent et jaillissent du verre, tout comme de beaux parfums nets de poire et de pêche. Bouche droite, fine, et relativement longue, avec un milieu gras, mais qui ne conserve pas cet ampleur et qui adopte un profil plus mince et minéral sur la dernière partie de la bouche. Au-delà de d'une rémanence minérale affirmée, le vin ne se caractérise pas par une permanence fruitée. Au total, tout en minéralité et moins électrisant que le 2002.
Le 27 septembre 2008 à Avoine : Sancerre « Génération XIX »2006 — Domaine Alphonse Mellot. 13,5/20
Parfum dominant et sans concession de poire Williams, qui manque peut-être un peu de naturel, auquel s'ajoute des notes timides et fugaces d'épices. Les senteurs de poire vont s'effacer considérablement pour coexister avec des notes désagréables d'élevage, de fût neuf, de bois brut qui me donnent le sentiment de sentir des odeurs de cirage. Bouche grasse et marquée par l'élevage qui gagne en densité et volume avec le réchauffement. Toutefois, une fois la barrière du gras passée, le coeur de la bouche semble recélée peu de chose, de matière, de secret. Elle semble en son centre, effacée, transparente, creuse ; elle manque de consistance et offre une impression de vide. Rétrécissement en fin de bouche, finale manquant de netteté. Assez simple au final, manquant de corps et de naturelle.
Le 27 septembre 2008 à Avoine : Pouilly-Fumé « Silex » 2006 — Domaine Didier Dagueneau. 13,5/20
L'expression variétale du sauvignon est présent dès les premiers instants avec des notes exotiques et de feuilles de cassis (qui deviendront presque écoeurantes) auxquelles viennent s'adosser des parfums de fleurs blanches, puis avec l'évolution d'épices, de poulet rôti et de girolles fraîches ainsi qu'un effacement du côté végétal. En bouche ça « sauvignonne » à fond. La bouche est grasse, assez longue et équilibrée, mais relativement mollassonne, dodue et apathique, comme un peu endormie, ensommeillée et qui ne possède ni l'évidence ni le tempérament des plus grands sauvignons. Une très grande déception est ressentie une fois la bouteille découverte. Très, très loin du magique 2002.
Le 27 septembre 2008 à Avoine : Vouvray « Le Clos » 2004 — Domaine de La Haute Borne. 15/20
Nez maquillé dès les premiers instants et donc forcément désagréable et repoussant. Puis des notes de poire, d'amande, grillé léger viennent cohabiter avec ces parfums de bois insistants et sans élégance. La structure est bien canalisée par l'enveloppe boisée qui ne marque pas aromatiquement la bouche, équilibre magistral, rien ne dépasse. Cohérence aromatique au niveau de la bouche et du nez. La minéralité transparaît bien en bouche. Finale nette et propre. Un bois superfétatoire pour ce beau vin qui aurait pu avoir une existence plus glorieuse sans cette présence inutile. Beau vin tout de même.
Le 27 septembre 2008 à Avoine : Anjou « La Lune » 1997 — Domaine de La Sansonnière. 16/20
Olfaction personnelle, baroque, mûre, évoluée et complexe sur le café, la réglisse, l'amande, les raisins de Corinthe, les épices. L'attaque en bouche est fraîche, très légèrement lestée en son milieu, mais elle parvient à conserver une fraîcheur globale satisfaisante. Acidité élégante qui équilibre une matière présente, ample, fraîche. La finale est bien nette. Vin au style suranné, mais charmeur. J'ai bien aimé.
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Le 27 septembre 2008 à Avoine : Champagne « Les Rachais » 2002 — Domaine Raymond Boulard et Fils. 13,5/20
Dégorgement juin 2008.
Nez mûr de blanc de blancs qui distille des notes de crème fraîche, fruits exotiques, noisette, brioche, rhum. Les bulles sont trop présentes à la limite de l'envahissement, pêchant par leur indiscrétion et un peu grossières conduisant à atténuer la vinosité du champagne et à perturber sans doute sa cohérence globale. Bouche défaillante au niveau de la longueur. Un champagne trop jeune ? Dans une mauvaise phase ?
Le 27 septembre 2008 à Avoine : Nuits-Saint-Georges « Les Damodes » 2001 — Philippe et Vincent Lécheneaut. 16,5/20
Nez exaltant et rassurant d'un pinot noir de belle facture, classique dans son expression avec ses arômes de fruits rouges (cerise), de fleurs, de minéral, de légers épices et d'élevage encore présent mais qui intègre avec justesse l'ensemble de la palette aromatique. Celle-ci sera marquée sur la fin de la bouteille par des parfums de cerise, rose discrète, café et épices légers. Matière fine, délicate, longue, qui se déploie en bouche sans agressivité dans un registre élégant. L'acidité un peu appuyée cisèle la bouche et se fait ainsi l'écho d'une structure qui souffre d'un manque de fond. Bouche assez dynamique et vive. Un NSG féminin qui ne m'a pas laissé insensible.
Le 27 septembre 2008 à Avoine : Crozes-Hermitage 2004 — Domaine Alain Graillot. 15/20
Expression olfactive mûre, plutôt prolixe, fraîche, centrée sur des exhalaisons agréables, avenantes de fraise, groseille, épices, poivre, minéral, terre, auxquelles s'agrège une touche végétale. La bouche distille des arômes de fruits rouges et noirs, d'épices. Elle développe une structure ferme, pleine, fraîche aux grains pulpeux, qui se termine accrocheuse et un peu alcooleuse. Belle bouteille.
Le 27 septembre 2008 à Avoine : Château Sociando Mallet 2001 11,5/20
Nez classique sur un boisé torréfié, des notes empyreumatiques de café, mais aussi sur des parfums bien peu glorieux, catastrophiques, de cosse de petits pois, de poivron vert qui révèlent une maturité imparfaite des raisins. La bouche possède une structure d'un autre acabit bien qu'elle dégage elle aussi ces notes végétales. Belle bouche élancée, constante, relativement dense, moelleuse, mais qui possède malgré tout une finale fuyante, fluide. Au final, plutôt moyen dans l'ensemble.
Le 27 septembre 2008 à Avoine : Château Haut-Marbuzet 2001. 12/20
Le nez marqué par des notes empyreumatiques, d'élevage sur le café, le fumé et l'animal noble. La bouche présente une structure pleine et vive, mais aussi un bois bien trop appuyé, des tanins l'imprimant et ne la servant pas car l'asséchant. Bref ! Une bouche sans doute trop boisée qui exprime des notes de fruits à l'alcool qui en plus d'être imprimée par l'élevage l'est aussi pas l'alcool. Impression de déstructuration de la bouche avec l'oxygénation. Moyen ici aussi avec cet élevage prédominant, mais sans cette impression de maturité insuffisante.
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Le 27 septembre 2008 à Avoine : Banyuls « Le muté sur grains de la Rectorie » 2006 — Domaine de la Rectorie. 15/20
Nez disert et complexe sur des parfums délicats de fruits rouges, de prunes, de poudre de cacao, de fraises confites, de poudre de fleurs. La bouche, qui est marquée par les fruits secs et les fruits évoqués par l'olfaction, se déploie de manière fine et relativement subtile. Elle possède une longueur correcte et se clôture sur une finale un peu alcooleuse. Belle bouteille là aussi.
Le 27 septembre 2008 à Avoine : Vouvray moelleux « cuvée des grains dorés » 2002 — Domaine du Clos de Nouys. 14,5/20
Nez de beau moelleux ligérien avec une ouverture sur des parfums prégnants, clairs de cire d'abeille traçante, puis à la palette s'ajoutent des senteurs intenses d'abricot confit et de fruits exotiques (papaye ?) qui la domineront avec le réchauffement. La bouche est d'une ampleur relative, bien condensée et contrôlée par une acidité de premier ordre qui conduit à créer un bon équilibre. Seul bémol finalement, une bouche un peu courte et une finale pas assez nette, pesante, étouffante même, qui pâtit d'un manque de fraîcheur. Pas mal !
Le 27 septembre 2008 à Avoine : Coteaux du Layon « Les Noëls de Montbenault » 2001 — Domaine Richard Leroy. 16,5/20
Nez mûr au possible, à la fois pimpant et puissant, qui distribue un large éventail aromatique autour de notes rôties, de cire, fruits exotiques, ananas, papaye, amande, abricot. La bouche est fraîche, mûre, pleine, ferme, grasse, assez musclée distribuant des goûts de poire soulignés par une impression de fruits jaunes, et qui s'étire sur une finale minérale affirmée. Mais surtout elle présente une structure droite, d'une verticalité sans faille en raison d'une acidité envahissante qui ne faiblit à aucun moment, qui se montre percutante, à la limite même de la violence. Au final, il s'agit ici d'un vin droit, en tension, élégant, mais un tantinet intransigeant en raison de cette acidité légèrement belliqueuse. Très belle bouteille promis sans doute à un futur des plus glorieux.
Le 27 septembre 2008 à Avoine : Sauternes Cru Barréjats1996. Non noté.
Bouteille ouverte 1,5 mois auparavant et conservée au réfrigérateur.
Nez lourd plutôt écoeurant sur des notes de vanille exubérante, de cire là aussi écoeurante, de vernis, qui donne une impression étouffante à l'ensemble. Peu de choses à dire et à écrire dans l'état. Une bouteille à goûter à nouveau, dans des conditions plus favorables pour le vin.
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J'attendais de publier mes notes (tardives) pour une nouvelle fois vous remercier pour cette soirée passée en votre compagnie, pour votre sympathie et sens du partage.
A bientôt..... Au Salon Anges Vins peut-être ?????
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