... Bonjour! "
Ou comment occuper intelligemment son samedi soir !!

Le temps grisonnant, le téléphone qui n'arrête pas de sonner au boulot, le pouvoir d'achat en berne et la prochaine dégustation entre amis qui se profile loin mais alors loiiiiiin que ça en devient angoissant ...

Drrring !! SOS Détresse Amitié Bonjour, Bacchus à votre service ! ()

Un petit mail aux copains, quelques coups de fil aux copines et le sourire revient ! Qu'est-ce que tu fais ce soir moi rien et toi pas mieux on se fait un petit truc OK donc rv 19h30 c'est parfait pour moi j'amène quoi ce que tu veux ok ça me va à t'à l'heure !
Et nous voilà réunis avec une pensée émue et oh combien taquine pour les absents fiévreux, les expatriées en famille bretonne et autres vacanciers chinonais...

Bon, faut être honnête, n'ayant pas eu le temps d'organiser la soirée avec le millimétrisme habituel, vous excuserez la désorganisation ubuesque et l'amateurisme total qui ont présidé au maigre choix des bouteilles présentées. Certaines personnes attablées dans le restaurant samedi soir ne s'en remettront pas au vu de leurs mines ébahies.

Bon, il est temps de se réchauffer le cœur, de s'agapper le moral, de s'enthousiasmer le palais et de relier nos amitiés. Sortez les tire bouchons, c'est parti !



On attaque avec une demi bouteille mystère.
Exceptée l'inscription Bordeaux Kreyssmann lisible sur la collerette en étain ainsi qu'une bouteille au culot particulièrement profond, impossible d'en savoir plus sur la provenance ou l'age de ce vin. La robe est évoluée, sur le vieil or tirant sur l'ambre. Le nez est peu expressif, quelques notes beurrées et cireuses apparaissent. La bouche offre un équilibre agréable entre une matière ronde à la sucrosité légère et une jolie acidité. Ça me semble manquer un peu de liqueur pour être un Sauternes ou un Barsac, peut être un Sainte Foy ?

Domaine de la Louvetrie 2001
La robe est jaune paille. Le nez est anisé, un peu lait d'amande mais surtout boisé. Confirmation en bouche où derrière le léger perlant, je ne ressens que le bois. Manque d'acidité et d'équilibre, le vin parait pataud. Bof bof.

Domaine Méo Camuzet, Hautes Côtes de Nuits, Clos St Philibert 2005
Le nez est puissant, complexe et part dans tous les sens. Au repos, on est sur le grillé et des notes minérales (coquilles d'huîtres), à l'aération apparaissent les agrumes et les fruits blancs. La bouche est mûre, assez fermée mais d'un bel équilibre sous tendue par une acidité nette. Bien +

Négoce Leroy, Chassagne Montrachet, 1985
La robe est d'une indécente jeunesse, cristalline sans aucune trace d'évolution. Le nez est minéral, sur le silex et évoluera légèrement au fil de la soirée vers des notes lactées moins élégantes. En bouche, ce vin est une lame de rasoir, une crête de cimes, l'incarnation de ce que le qualificatif "tension" peut évoquer. Une acidité merveilleuse crée une forme d'équilibre de texture plus que d'arômes qui le porte loin en avant. Impressionnant de pureté pour un vin de cet âge.

Domaine Michel Niellon, Chassagne Montrachet Clos de la Maltroie 1997
On change totalement de registre. La robe est sur un jaune doré et le nez est puissant, encore marqué par un boisé insistant. La bouche démarre fort, sur une belle matière grasse et ample mais le boisé me semble prendre le pas sur les notes florales dès le milieu de bouche.
Le fond de bouteille conclue le lendemain n'avait plus que le bois à offrir.

Domaine Albert Grivault, Meursault Clos des Perrières 1995
Ouch, la robe est très évoluée, orangée, quasiment aussi ambrée que le Bordeaux mystère. Le nez totalement sur le caramel et la perception chaleureuse en bouche confirme le vieillissement prématuré. Grrr !

Fin de la série des Blancs, les gens dans le restaurant commencent à nous regarder comme des extra terrestres.

Domaine Geoffrenet Morval, Chateaumeillant, Version Originale 2006
Ça sent le Gamay à plein pif, les fruits rouges acidulés, le cassis. La bouche est jolie comme tout, mûre et ample, un joli jus fruité, très framboise. Sympa pour assurer une transition.

Hospices de Beaune, Beaune Cuvée des Dames Hospitalières 1998
Après le nez de gamay, aucun doute, là, ça pinote ! Ah, que c'est beau un nez de pinot noir! Des notes croquantes de fruits et de fleurs envahissent le verre. L'attaque confirme le nez, le fruit est beau et pur mais les tanins qui apparaissent en milieu de bouche semblent un peu durs et finissent secs.

Domaine JP & M. Guyon, Savigny Les Beaune, Les Peuillets 2002
Ouch, le nez est douteux, on évoque le bouchon mais c'est peu évident. Confirmation en bouche où un perlant désagréable envahit la bouche. Imbuvable.
Je viens de relire mes notes de cette cuvée sur le millésime 2001 et la proximité d'impression m'inquiète...

Bon, c'est la série, Roc de Cambes, Côtes de Bourg 1988 bouchonné. Et lui, sans aucun doute, c'est bien un bouchon !

Domaine Torraccia, Oriu, Corse Porto Vecchio 2003
Un extraordinaire nez de fruits rouges, entre la gelée de framboise et la fraise des bois, d'une pureté magistrale. Difficile de décoller le nez du verre!
L'attaque est superbe, dans la lignée du nez et donc sur la framboise. En l'état, je suis sous le charme mais... mais... à compter du milieu de bouche une amertume énorme apparaît et m'emporte littéralement le palais. Étant donné qu'en bon glouton qui se respecte, ma petite entrecôte avait déjà finie sa carrière en assurant sa transition de l'assiette à mon estomac, je n'avais plus rien à table pour équilibrer ce vin.
A revoir rapidement sur un plat de chasse ou sur un millésime plus classique. Belle découverte néanmoins!

Domaine Bernard Burgaud, Côte Rôtie 1991
Aïe, derrière la merveille de pureté de nez du Torraccia, là, on passe directement à l'écurie ! Grosse réduction au nez, confirmée en bouche par des arômes animaux qui masquent une belle matière aux tanins fondus.

Fin de la série des rouges, la moitié du restaurant a regagné ses pénates non sans jeter un œil envieux et parfois scandalisé (ou simplement jaloux) sur les "quelques" bouteilles qui commencent à s'accumuler sur la table à côté de moi.
Mais c'est lorsque nous attaquons la série des vins liquoreux que les 2 gars en face de moi ne peuvent s'empêcher d'éclater de rire, me semblant sérieusement s'inquiéter pour notre état mental ! ()

Domaine Marc Kreydenweiss, Riesling, Wiebelsberg VT 1997
Magnifique nez d'une élégance folle. De fines notes d'hydrocarbures discutent avec des belles senteurs d'agrumes et de fleurs blanches. En bouche, ces notes forment un équilibre magistral, des notes fumées apparaissent. L'équilibre produit par une sucrosité modérée est sur la finesse et la longueur. Superbe vin !

Domaine Cady, Coteaux du Layon St Aubin, Les Varennes 1997
Très beau nez, puissant, sur les fruits exotiques, le fruit de la passion en particulier. En bouche, c'est une bombe de muscle! Après la dentelle alsacienne, la matière imposante et la sucrosité forte de ce vin me semble à la limite de l'excès. A revoir pour lui même.

Domaine Pierre Bise, Quart de Chaume 1997
La robe ambrée est très évoluée. Le nez est somptueux sur le zeste d'orange. Extraordinaire claque en bouche ! Ce vin est une caresse, une merveille d'équilibre entre une liqueur forte et une belle acidité. Difficile de le résumer aromatiquement (orange, miel, fleur, pomme au four) mais une chose évidente, c'est délicieux, puissant et frais à la fois et d'une longueur interminable. Le plus beau vin de la soirée (qui n'en manquait pourtant pas) selon moi!

Domaine François Villard, Condrieu, Quintessence 199? (à confirmer par les copains)
Un vin très curieux dont nous n'aurons de cesse de constater la constante évolution dans le verre. En effet, le vin subit un effet de pendule entre d'une part, des notes de confiture d'abricot (limite blets pour moi ou alors serait- ce des notes de violette?) à l'aération et, au repos, mais ... mais... oui, aucun doute, c'est bien de l'artichaut ! Intéressant mais je suis KO, sous le charme depuis le Quart de Chaume !

Aux désœuvrés du samedi, aux lassés des âneries télévisuelles, aux célibataires en mal de réconfort vineux, aux anciens qui ont de la bouteille, aux caves qui se rebiffent et dont les portes s'entrouvrent, à tous ceux qui sont prêts à partager la passion désintéressée d'amis formidables, une seule solution : SOS Détresse Amitiés, Bacchus Sarl !
Pour les coordonnées du service recrutement Anti Morosité, cliquez ICI

[size=x-small]Ah oui, petit détail omis en introduction.
Nous étions 5...
Que voulez-vous? Quand on aime, on ne compte pas ![/size]

La morosité mise en échec assurément

J'essaye de diviser 16 par 5 de tête et ça fait dans les 3,2. Ma foi vous avez du sortir sacrément joyeux, heureusement que certaines étaient bouchonnées :

[size=medium]Joyeux, toujours nous restons,
Pour ce faire, recracher, toujours nous faisons ![/size]

BLG, poète Jedi LPVien en voyage

Ben mes cochons !
Oliv, voilà une forme d'hédonisme bien sympathique... et très attirante !
[size=x-small]Dommage que je sois père de famille[/size] :

Phil

Olivier,

Le Torraccia 2003, était-ce la cuvée Tradition ou la cuvée Oriu?

Amitiés,
Thierry

4 sucres à 5 ... X(

Vous avez la santé !

Merci pour le CR.

Christophe

Oups, bien vu Thierry, c'était Oriu ! Je corrige.

Ce vin m'a vraiment impressionné par la pureté de son fruit sans aucune pointe d'animalité, ce qui est rare sur le Niellucio (Assemblage 80% et 20 % de Sciacarellu) mais également par ces dévastateurs amers en finale !

Olivier,

J'ai bu en Corse du Sud, plusieurs fois, Torraccia Tradition et Oriu dans le millésime 2001.
Ta description me faisait penser à Oriu, même si je ne connais pas le 2003...
Je n'ai aucun mérite: tu décris très bien

Amitiés,
Thierry

La Quintessence de Villard était un 1996 Oliv.

Merci Camille !
Heureusement que certain(e)s arrivent à conserver l'esprit clair. :)o:D

Bonjour,

Pour faire suite à cette réunion d'anciens combattants organisée sur le pouce, et ainsi faire suite au d'Oliv.

Il y a des jours ou l’envie de se retrouver avec quelques ami(e)s autour de « quelques » flacons, se fait cruellement sentir au point de ne pouvoir attendre la prochaine « grande soirée »… Cette soirée organisée en urgence fut l’occasion d’échapper à notre pauvre patrimoine télévisuel.

1 / ½ bouteille mystère, mais vraiment pour tout le monde car plus d’étiquette, aucune indication sur le bouchon et seul info fournie par la capsule : Kressmann – Bordeaux. Au vue du cul de la bouteille assez profond, on peut envisager un vin assez ancien – la bouche elle ayant étrangement mangé presque tout son sucre, sans pour autant avoir une liqueur exubérante – je m’orienterai plus sur une appellation périphérique comme 1ères cotes de Bordeaux… Intéressant.

2 / Domaine de la Louvetrie « Haute Tradition » 2001
Robe jaune paille - Nez est sur des notes de poires mûres et légèrement anisé avec un fond assez boisé – Bouche perlante avec un boisé un peu envahissant et masquant totalement les caractéristiques du Melon de Bourgogne et là je trouve cela un peu dommage. Mais cela confirme mes impressions ressenties également sur les mises récentes, le bois n’apportent rien, bien au contraire.

3 / Domaine Méo Camuzet « Clos Saint Philibert » Hautes Côtes de Nuits 2005
Superbe robe jaune pâle et brillante - Nez d’une grande intensité avec bcp de complexité (fruits, fleurs, épices) des notes minérales. Seul la finale un peu étriqué trahit son origine. De garde assurément. TRES BIEN

4 / Domaine Leroy - Chassagne Montrachet, 1985 (blanc)
Robe jaune citron avec des reflets verts - Nez d’évolution lente avec une attaque sur la minéralité, tout en longueur – Bouche tranchante et précise de netteté et de pureté, TRES longue finale qui s’étire. Insolent de jeunesse. EXCELLENT

5 / Domaine Michel Niellon - Chassagne Montrachet 1er Cru « Clos de la Maltroie » 1997
Robe jaune vieil or – Nez sur des notes confiturés et marqué par un coté boisé dérangeant. – Bouche puissante et un peu anarchique avec le boisé ressortant et masquant malheureusement la typicité du terroir. Déçu.

6 / Domaine Albert Grivault, Meursault 1er Cru « Clos des Perrières » - Monopole 1995
Robe évolué à mort, orange – Nez également évolué et même oxydé – la Bouche confirme le diagnostic – OXIDATION NETTE.

7 / Domaine Geoffrenet Morval, Chateaumeillant – « Version Originale » 2006
Ce vin sera une découverte pour moi, Robe : Rouge rubis soutenue - Nez typique du cépage Gamay avec une fort belle concentration aromatique – Bouche volumineuse et assez longue, sympathique et costaud. J’aimerai le revoir d’ici 2/3 ans. Bien +

8 / Hospices de Beaune, Beaune 1er Cru « Cuvée des Dames Hospitalières » - Maison Picard 1998
Nez : Pinot noir sans aucune hésitation, cerises noires, soupe de fraises, fleurs jaunes – Bouche belle attaque pour ensuite arriver sur un ensemble tannique qui dessert le fruité du vin, la finale se ressert pour finir sur des tanins un peu secs – caractéristiques du millésime sur la Bourgogne ?!? Car j’ai déjà ressenti cela sur quelques bouteilles.

9 / Domaine JP & M. Guyon - Savigny Les Beaune 1er Cru « Les Preuillets » 2002
Pb de bouteille au nez et confirme par une bouche développant des notes acidulées et perlantes

10 / Roc de Cambes - Côtes de Bourg 1988
Grrrr, flute, zut… Bouchonné

11 / Domaine Torraccia « Cuvée Oriu » - Corse 2003
Robe rouge carmin soutenue – Nez sur des notes de fruits rouge confiturés, bcp d’intensité – Bouche ample, très belle structure sur des notes fruités et légèrement sauvages, une amertume présente en milieu/fin de bouche, mais qui ne me dérange pas autant qu’Oliv. Beau flacon qui ramené à la maison et dégusté le lendemain midi, avait perdu de son fruité pour retrouver le coté un peu garrigues (typique de ma mémoire sur cette cuvée en millésimes antérieurs) en ayant largement atténué son amertume à l’aération, par contre la robe était nettement moins brillante. TRES BIEN

12 / Domaine Bernard Burgaud - Côte Rôtie 1991
Robe rouge soutenue, peu de traces d’évolution – Nez « Ca sent le Burgaud » avec une grosse réduction nous faisant passer de la ville à la campagne, directement au milieu des chevaux – Bouche d’une belle longueur pour une syrah qui tend à ce civiliser au vieillissement. Le Lendemain l’aération lui a fait le plus grand bien, les notes de la veille ayant pratiquement disparues pour faire place à un nez plus classique ou des notes épicées, fleuris (violette) et fruités font leur apparition – la Bouche ressortant également sur des mêmes notes. Bien (pour le soir) – TRES BIEN (pour le lendemain)

13 / Domaine Marc Kreydenweiss – Riesling GC – « Wiebelsberg » VT 1997 Robe jaune doré – Nez sur des notes somptueuses de minéralité (hydrocarbures) fleuris et fruités. – Bouche fine et délicate d’une persistance aromatique extraordinaire avec une droiture exemplaire et une finale ou le sucre s’équilibre parfaitement avec l’acidité naturelle du cépage…Slurp !!!. TRES BIEN +

14 / Domaine Cady - Coteaux du Layon St Aubin – « Les Varennes » 1997
Robe jaune paille brillante - Nez sur des notes ananas, pommes et des notes de fruits exotiques frais – Bouche puissante avec un coté « too much » qui illustre bien les difficultés crées par ce millésime hors norme dans la Loire. Bcp de liqueur et pas assez de fraîcheur pour cette bouteille.

15 / Domaine Pierre Bise « Quart de Chaume » 1997
Robe orangée – Nez d’une puissance et d’un raffinement superbe, pureté dans des arômes d’oranges sanguines et confites, sur des notes de Plombières – Bouche suave, caressante, d’une longueur faramineuse, sans se montrer pâteuse et lourde à aucun moment. Comment pourrais t’on dire… « une main de velours dans un gant d’acier »… Cela va être difficile de conserver mes autres bouteilles… EXCELLENT

16 / Domaine François Villard – Condrieu « Quintessence » 1996
Nez : Tout d’abord abricots confits à l’eau de vie à l’ouverture pour ensuite partir sur des notes artichauts - Bouche manquant d’ampleur. Ou plutôt partant dans tous les sens, sans aucune construction précise. La liqueur semble s’être dissociée des arômes, en tout cas il a clairement pâti d’être servi après la « bombe Quart de Chaume"… A Re-gouter tout seul pour une opinion définitive (ou presque) ???

La soirée s'est donc achevé pour le mieux, avec une seule envie, celle de recommencer rapidement, car le vin ne vaut que s'il est partagé en bonne compagnie.

merci à tous les participants pour ce rendez-vous impromptu mais ô combien sympathique !!!!!

ERIC

Je sens une grande détresse m'envahir...

Florian

Merci à mes quatre compagnons de soirée. Vivement la prochaine !!

Mon compte-rendu sur notre blog :

touteslesbonneschose...

François G

Oliv, quel mot tu auras, lorsque tu dégusteras un SGN 97 de Philippe Delesvaux...

Bravo, pour cette belle soirée que vous avez dû passer.

Je ne sais pas, "Merci Laurent " peut être !

Oliv, nos amis picards ont déjà dégusté SGN 1997, 1999 et Le 20, 1998 de Philippe Delesvaux.

Pour la prochaine dégustation du cercle picard, nous serons clairement en pleine dégustation des Chenin 2006, pourquoi ne pas finir cette dégustation sur une série de liquoreux d'âge mûr, avec deux ou trois tradi et deux ou trois liquoreux naturels?
J'ai deux ou trois trucs intéressants, si d'autres veulent compléter...

Salut Laurent,

Bien volontiers, je suis partant pour completer de quelques flacons ( à voir), si mon chauffeur habituel (ou un autre) a la possibilité de m'acheminer jusqu'à vous (et bien entendu si vous m'acceptez parmi vous !)

ERIC

Eric,
Au plaisir de te revoir.
Entre toi, Charles, ? et moi, nous arriverons bien à avoir un très panel.

J'aurai bien un ou deux vieux machins qui devraient vous intéresser

Amitiés à tous,
Niko

Comme je ne fais rien comme tout le monde...

Voilà mon CR :

En guise d’apéritif, rapidement accompagnée par un foie gras cuit au sel, une bouteille mystère : une forme de demi-bouteille bordelaise, au cul très profond, une capsule en étain sur laquelle figure la seule indication de provenance : Kressman Bordeaux.
C’est un vin blanc, à la robe ambrée, évoluée, avec un nez assez fin d’abricot sec. La bouche est droite, sur l’acidité et la rondeur. Peu de liqueur, on sent un sucre totalement digéré. Il ranciote doucement en fin de bouche. Bien.

Pour accompagner les vins blancs, j’opte pour un saumon mariné à l’huile d’olive et à l’aneth.

Nous poursuivons avec un Muscadet « Haute Tradition » 2001 du Domaine de la Louvetrie. La robe est or. Le nez est fruits jaunes, boisé et légèrement mentholé. Il est encore perlant en bouche, avec plus de rondeur que de vivacité et une légère amertume. Finale sur des arômes boisés. C’est vraiment atypique pour un muscadet. Bien fait mais Moyen.

Hautes-Cotes-de-Nuits blanc « Clos Saint-Philibert » 2005, Domaine Méo-Camuzet : La robe est or. Le nez est fermé mais il développe des notes toastées à l’aération. La bouche est ample, puissante mais pas d’une grande longueur. Belle complexité tout de même pour un vin qui n’a pas encore digéré tout son bois. A revoir dans quelques années. Très Bien.

Chassagne-Montrachet 1er Cru 1985, Domaine Leroy : Une robe or clair. Le nez est très expressif, complexe, évolué. En bouche, c’est une lame de couteau : le vin est vif, droit, tranchant, racé. Difficile de croire qu’il a déjà 22 ans… et encore quelques années devant lui. Excellent.

Chassagne-Montrachet 1er Cru « La Maltroie » 1997, Domaine Niellon : La robe est ambrée. Le nez est ample, complexe, avec des notes beurrées. La bouche est très ample, voire un peu lourde (le saumon est totalement écrasé). La finale boisée ne me plait guère. Bof.

Meursault 1er Cru « Clos des Perrières » 1995, Domaine Grivault : Une robe ambrée. Un nez de liquoreux ( ?), oxydé… La bouche est… bizarre, avec une finale rancio. Oxydée donc…

Nous attaquons les rouges en compagnie d’un pavé de bœuf, sauce au poivre :

Châteaumeillant « Version Originale » 2006, Domaine Geoffrenet-Morval (100% gamay) : La robe est jeune, à reflets violacés. Un premier nez de fruits rouges, plus complexe à l’aération. Une belle matière en bouche, aromatique, et une belle longueur. Un beau gamay donc. Bien.

Beaune 1er Cru « Dames Hospitalières » 1998, Hospices de Beaune, élevé par la Maison Picard : Une robe rubis très légèrement évoluée. Un beau nez de pinot : fruits rouges et noirs, légèrement fumé. Une bouche élégante, aromatique, avec des tannins malheureusement un peu durs en finale. Pas grave, je l’apprécie bien. Bien.

Savigny-les-Beaune 1er Cru « Les Peuillets » 2002, Domaine Guyon : La robe est rubis. Le nez… me fait irrésistiblement penser à un problème de bouchon, non confirmé en bouche. Néanmoins, même réduit, le vin présente une bouche déséquilibrée dont on a bien du mal à trouver du plaisir. Bof.

Côtes de Bourg 1988, Roc de Cambes : Aie… Cette fois le bouchon est là et bien là. Dommage…

Vin de Corse Porto-Vecchio « Oriu » 2003, Domaine Torracia : La robe est rubis. Un nez de cire, légèrement animal et fraise des bois. La bouche est riche, puissante et plaisante malgré une finale amère. Comme dit Eric : « ça sent les chants polyphoniques ». Très bien.

Côte Rôtie 1991, Domaine Burgaud : Un nez très animal (écurie, voire étable). La bouche est aromatique syrah, acide, voire sèche. Une finale un peu courte. « Ca sent le champ de courses ». Bien.

Après ces mises en bouches, viennent les choses sérieuses. Une tarte tatin n’est pas de trop pour faire glisser ce qui suit :

Riesling VT « Wiebelsberg » 1997, Marc Kreydenweiss : Un riesling d’école... Le nez est pétrolé, la bouche est élégante, droite, avec une dominante acide, le sucre étant en retrait. Très belle longueur toujours sur les hydrocarbures. Très Bien.

Coteaux du Layon Saint Aubin « Les Varennes » 1997, Domaine Cady : La robe est or. Un nez de chenin, raisin sec, abricot. La bouche est riche, équilibrée mais encore massive. Le gros bébé costaud ne s’est pas encore assagi. A revoir dans de nombreuses années. Bien /Très Bien.

Quart de Chaume 1997, Pierre Bise : Une robe tuilée, cognac. Un nez très fin d’écorce d’orange et d’orange sanguine. Une bouche très riche, élégante, plus proche d’une sélection de grains nobles que d’un simple liquoreux. Une très grande longueur sur les raisins très confits, la plombières. Il prend des notes de cire avec la tatin. Excellent.

Condrieu « Quintessence » 1996, François Villard : La robe est tuilée. Le nez nous laisse perplexe au départ (herbes séchées) puis tout s’illumine : artichaut. Mieux : foin d’artichaut. Le pauvre a bien du mal à passer après le Quart de Chaume. La bouche paraît fluette, dominée par l’alcool. La finale est fumée, soufrée. Bien.

Encore un très bon moment de convivialité. Comme dit Eric : « Le vin ne vaut que s’il est partagé en bonne compagnie ». Merci donc à mes quatre compagnons de plaisir et à la prochaine !