Quatre convives à la maison ce week-end pour une « petite » escale bretonne : CharlesV , Jean-Philippe Durand , Thien , Xtof, mon épouse et moi-même.Le repas de Midi :
Chateau Grillet, 1983
Terrine de foie gras, confit d’échalotes et figues aux épices
Un vin austère vraiment étonnant ; très minéral, doté d'une belle tension, aucune note de madérisation, bel équilibre, des notes de vieux vins blancs, abricot suggéré. 16/20
Meursault "Les vireuils du milieu" Coche-Dury, 1999
Coquilles St Jacques en robe d’endive, jus de veau et orange
Plutôt réduit au départ, avec des notes de grillé un peu envahissantes. Au bout d’une demi-heure le grillé s’estompe et laisse place à un vin relativement gras, puissant, serré, encore un peu en retrait au niveau de la complexité. A attendre. 17/20
Monthelie rouge 1996 JF.Coche-Dury,
quelques fromages
Amateur de vins extraits, passez votre chenin. Un nez magnifique, un fruit préservé, une matière de dentelle. Le pinot pour amateurs de vrais pinots. 16/20
LE SOIR
Après une petite aération au grand air du large sur les remparts de Saint-Malo nous attaquons enfin les choses sérieuses au dîner :
Champagne Krug 1990,
sablés au parmesan
Très précis, crémeux, d’une jeunesse incroyable, avec un mélange de finesse, de volume, une colonne vertébrale citronnée qui accompagne le dégustateur du début à la fin. La classe des grands Krug . 18/20
Chevalier Montrachet "La Cabotte", Bouchard, 2000
Meursault "Les Narvaux", d'Auvenay, 2000
Araignée décortiquée
Dégustés en parallèle,
Meursault « Narvaux » 2000 domaine d’Auvenay
Nez extraverti sur le beurre, la noisette ; puissance au sommet pour un village, finesse, complexité, énergie hallucinante, sublimation du terroir. Hors concours. 18,5/20
Chevalier-Montrachet »La cabotte » 2000 domaine Bouchard père et fils
Nez peu expressif, impression de mollesse en bouche, notes un peu lactées….. Rien à voir avec la typicité d’un Chevalier. La bouteille ne présentait pourtant a priori aucun défaut. Autant le dire de suite, soit le Narvaux 2000 est encore meilleur que ce que nous pensions, soit le Chevalier n’était pas à son vrai niveau... sans doute un peu des deux mon général ! 15/20
Bienvenues Batard Montrachet, Carillon, 2004
Meursault "Genevrières", Coche-Dury, 2004
Montrachet, PY Colin-Morey, 2004
Coquilles St Jacques en coquille, pomme, cidre, noix, et fines lamelles au citron vert
Homard breton rôti au beurre d’algues de chez Bordier
Les trois vins sont dégustés en parallèle .
L’objectif étant de situer le niveau qualitatif du Genevrières de JFCD dans ce premier millésime .
Montrachet 2004 Pierre-Yves Colin-Morey
Nez extraverti, notes mentholées , énorme tension, volume imposant mais équilibré. Race, énergie, fraîcheur. 18,5/20
Bienvenue-Bâtard Montrachet 2004 domaine Carillon
Finesse superlative, équilibre proche de la perfection, rien ne dépasse et pourtant tout est là. Une tension et une minéralité réellement impressionnantes. Un vin de dentelle qui pourtant tient sans aucun problème la comparaison avec les deux autres sur le registre de la puissance. 18,5/20
Meursault 1er cru « Genevrières » 2004 JF.Coche-Dury
Enormément de tension et d’énergie, puissance hors normes pour un Meursault, grande finesse et en l’état assez proche en style du BBM (un rien plus brut et plus corsé). Rare de trouver un 1er cru de JFCD qui se déguste aussi bien aussi vite. 18/20
3 vins vraiment très proches en style, très ouverts, sans aucune sensation d’alcool , ni de boisé.
Chateau Lafleur, Pomerol, 1998
Chateau Lafite Rothschild, Pauillac, 1988
Filet de bœuf fumé aux sarments de vigne et bouillon de pigeon à l’huile de truffe blancheL'un derrière l'autre...
Pomerol Château Lafleur 1998
C’est LE genre de vin qui force le respect; un nez d’une subtilité et d’une race rare, avec des notes de fruits noirs, de violette et une minéralité qui jaillit littéralement du verre, aucune extraction (et pourtant une robe plutôt foncée), une finesse de tanins exceptionnelle, un toucher de bouche fin et précis, et au final sans qu’on s’en rende compte une puissance et une présence en bouche incroyable. Sensation de grand terroir. Un vin d’amateur incroyablement émouvant. 19/20
Pauillac Château Lafite-Rothschild 1988
Tout le monde se demandait ce que j’allais bien pouvoir ouvrir derrière un Lafleur 1998, et à voir la mine réjouie de la tablée après avoir mis le nez dans le verre, je pense avoir fait le bon choix. Le nez explose sur le graphite, le poivron, le chocolat. La bouche est franche, puissante, concentrée, grasse, épicée, précise. La longueur et la complexité sont tout simplement….. celle d’un 1er ! Grand vin, grande race, et peut-être la meilleure bouteille de Lafite 1988 que j’aie jamais dégustée (sur 7 ou 8 bouteilles). 19,5/20
Plateau de fromages de chez Bordier
TBA N°8, Welschriesling, Alois Kracher, 1999
Yquem, 1997
Bananes et poires caramélisées au miel, sablé, granité orange sanguine et tokay SGN.
Dégustés en parallèle :
Château d’Yquem 1997 19/20
welschriesling Trockenbeeren Auslese n°8 Kracher 1999 17/20
Autant dire tout de suite que l’Auslese ne fait pas dans la demie mesure ; une très grosse matière , énormément de complexité sur la poire , la vanille , le miel , l’orange amère , le caramel….un côté presque fumé et un équilibre préservé . Un grand vin, indéniablement MAIS …..c’était sans compter sur Yquem , qui par sa fraîcheur , sa pureté , sa finesse exceptionnelle et surtout sa puissance droite , directe , ont rendu le TBA presque lourd , avec un manque de précision .
Je savais à peu près ce que je faisais en confrontant ces deux vins , mais je ne pensais pas que le côté racé et aérien d’Yquem ressortirait à ce point ( 97 n’est certes pas non plus le plus petit millésime de Lur-saluces , mais 99 est un grand millésime de Krasher aussi , et la cuvée n°8 est un bon compromis sucre /acidité : sucres résiduels 238,8 g/l , Acidité: 8,4 g/l, Alcool: 10,0 %.).
Accord somptueux avec le plat.
LA SUITE BIENTÔT...........