Nous avons 3297 invités et 56 inscrits en ligne

Dégustation de Rieslings allemands.

  • olidesalm
  • Portrait de olidesalm Auteur du sujet
  • Hors Ligne
  • Utilisateur
  • Enregistré
  • Messages : 204
  • Remerciements reçus 0

Dégustation de Rieslings allemands. a été créé par olidesalm

Nous nous réunissons ce Jeudi 20 Mars dans le cadre de nos programmes de dégustation du Savour Salm pour une soirée consacrée à la dégustation de Rieslings allemands.
Les bouteilles sont ouvertes 1 h avant le début de la dégustation puis carafées au moment du service.
La température de service est de 11 degrés.

Riesling Qba 2004 Weingut Dohnnoff :
Nous choisissons un vin de début de gamme pour nous faire la bouche.
La robe jaune dorée annonce un vin riche, ce que confirme les arômes de sur-maturité du nez..
La bouche harmonieuse , mais peu complexe , reprend les caractères olfactifs. La fin de bouche reste fraîche, malgré la richesse en sucres résiduels , portée par une acidité agréable et un faible degré alcoolique (8.5°).
Vin de plaisir.

Riesling Dalsheimer Hubacker Grosses Gewächs 2005 Klaus Keller :
Il s'agit d'un terroir argilo- calcaire recouvert d'une couche de loess, d'exposition Est/Sud-Est.
La robe est jaune pâle.
Le nez est riche, pur, puissant, avec des notes réglissées et d'agrumes évoquant le pamplemousse .
La bouche est large à l'attaque, accompagnée par quelques sucres résiduels, puis prolongée par une belle acidité mure avec une amertume qui ramène sur le pamplemousse.
Les 2 parties de bouche ne sont pas encore liées donnant une impression de léger flou en milieu de bouche.

Riesling Dalsheimer Hubacker Grosses Gewächs 2004 Klaus Keller :
Evidente similitude de construction avec le vin précédent.
Cependant ce vin donne une impression de finesse supplémentaire , probablement due au millésime et au vieillissement d'une année supplémentaire.
Ici aussi, belle acidité mure qui affine la fin de bouche. Les amers sont moins perceptibles.

Riesling Westhofener Kirchspiel Grosses Gewächs 2005 Klaus Keller :
Terroir argilo-calcaire d'exposition Est/Sud-Est.
Le nez est discret, plus fin, plus profond.
Si la bouche est ample à l'attaque, la perception minérale est plus marquée que sur les vins précédents avec une qualité d'acidité supérieure, plus épicée mais aussi plus saline et plus longue.
Il semble que le terroir marque plus le vin que le Hübacker.

Riesling Westhofener Morstein Grosses Gewächs 2006 de Wittmann:
La robe est d'un jaune plus soutenu.
Nez sur la réserve, profond, floral et quelques notes amyliques.
Belle amplitude de bouche,minérale, construite sur une acidité mure, subtile, intégrée, qui donne un vin plus en verticalité que ceux de Keller.
Pour autant le vin n'est pas figé et garde un caractère naturel.

Riesling Westhofener Morstein Grosses Gewächs 2004 de Wittmann :
Il est passionnant de constater l'évolution du vin avec 2 années de bouteille supplémentaire.
La robe est jaune doré.
Le nez est complexe mais difficile à cerner au niveau des arômes.
La bouche est riche, mais semble avoir gagnée en harmonie au niveau de son déroulement , grâce à une magnifique acidité qui rappelle celle d'un Schoenenbourg, longue , saline qui est la colonne vertébrale de ce grand vin.

Riesling Pittermännchen Grosses Gewächs 2006 Schlossgut Diel :

Une robe plus pâle annonce un changement de profil par rapport aux vins précédents.
Le nez est réservé avec une prédominance de notes florales et amyliques.
La bouche offre un contraste intéressant entre la densité de la matière perceptible à l'attaque et le caractère pur, aérien, complexe et surtout élégant qui se dégage de l'ensemble.
La fin de bouche est longue et ramène sur les parfums floraux.
Il est clair que le terroir marque fortement le vin mais il est difficile de quantifier l'influence du travail de vinification du vigneron sur l'expression du vin.

Riesling Hermannsöhle Grosses Gewächs 2006 de Donnhöff :
Terroir volcanique.
La robe est pâle.
Le nez, pur, profond, sur la retenue laisse percevoir des arômes de fruits jaunes.
La bouche affiche une profondeur et une finesse de toute beauté. Le vin offre une pureté diaphane mais complexe.
Fin de bouche racée et longue. Grand vin.
Mon souhait serait de pouvoir le regôuter dans une quinzaine d'années.

Nous entamons maintenant la 2ème partie de la dégustation avec des vins typés liquoreux .
Autant le dire d'emblée, cette série ne nous permettra pas de retrouver le niveau des vins précédents.

Riesling Oberhäuser Leistenberg Auslese 2003 de Donnhöff :
Robe jaune dorée.
Le nez, présentant malheureusement une légère déviation liégeuse, offre des arômes de sur-maturité , sans grande complexité.
La bouche malgré la richesse du raisin reste fine, portée par une belle acidité et un degré alcoolique bas (8°)
On regrette néanmoins le peu de minéralité et de profondeur de l'ensemble.

Riesling Brauneberger Juffer-Sonnenuhr Auslese 2005 Schloss Lieser :
Robe similaire au précédent.
Le nez réduit dans un premier temps présente à l'aération des notes de beau botrytis dans un registre fin.
Cette finesse plus marquée que dans le vin précédent, amène vers un ensemble subtil qui devrait se complexifier avec le temps.

Riesling Westhofener Morstein Beerenauslese 2003 de Wittmann :
Robe jaune or.
Le nez est bien marqué par le botrytis et semble plus profond.
Belle bouche liquoreuse avec plus de finesse que le vin précédent surtout en fin de bouche.
Il s'agit probablement d'un vin qui sera plus marqué par son terroir dans l'avenir mais qui reste pour le moment sur la retenue.

Nous finissons la dégustation avec :
Chardonnay Kerzinger Roter Berg Eiswein 2003 Auguste Haüber :
Ce vin nous a dérouté.
La robe est couleur prune-fraise. Étonnamment on retrouve des arômes de liqueur de fraise au sirop au nez et en bouche. On ne note pas d'évolution à l'aération et l'ensemble reste assez monolithique.

Conclusion :

Les vins "secs" de la première partie de dégustation sont d'un haut niveau.
Le Riesling travaillé sur des terroirs septentrionaux montre sa capacité à produire des vins blancs d'une pureté et d'une plénitude exceptionnels.
Pour nos palais plus habitués à goûter les rieslings alsaciens, nous avons apprécié la qualité des acidités , mures et intégrées .
Le vin se construit sur l'acidité qui semble peut-être plus homogène dans son expression, quelque soit la nature du terroir, et qui se rapproche de celle que l'on retrouve fréquemment sur des terroirs calcaires alsaciens.

P.S.: vous pouvez retrouver ce compte-rendu avec quelques photos sur www.odeauxvins.com

Olivier Dranesas
29 Mar 2008 12:54 #1

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 599
  • Remerciements reçus 89

Réponse de davidr sur le sujet Re: Dégustation de Rieslings allemands.

Encore une fois bravo pour l'organisation d'une telle dégustation.
Je voudrais apporter ici quelques éléments.

Le QbA de Dönnhoff est l'entrée de gamme dans les vins avec du sucre résiduel. Ils sont toutefois construits avec des degrés alcooliques un peu plus élevés que pour un Kabinett (catégorie QmP) pour avoir un style plus sec. On entend souvent parlé en Allemagne du terme feinherb (demi-sec). Le 2005, que j'ai goûté hier midi, titre 9,5°. Les raisins proviennent de la même parcelle chaque année : Kieselberg (littéralement mont des cailloux), qui touche les villages de Oberhausen et Duchroth.

Le grand millésime à riesling sec en Allemagne est 2004. Pour l'instant, c'est la référence. Vous l'avez bien ressenti. Nous avons d'ailleurs organisé une dégustation de rieslings secs français, allemands et autrichiens de ce millésime il y a deux semaines.

Le Dalsheimer Hubacker est exposé relativement Sud. La couche d'argile (assez lourde) et de loess est épaisse d'un mètre environ. En dessous se trouve du calcaire jaune. La vigne a une trentaine d'années. Les raisins y mûrissent toujours tardivement.
Le Westhofener Kirchspiel est exposé Sud-Est, Est à certains endroits. Le calcaire rouge est très présent, souvent affleurant.
Le Westhofener Morstein est plus Sud, quasiment voisine de la parcelle précédente. La couleur du sol est plus 'fraîche', car le calcaire est gris-bleu. Il y a très peu d'argile et de loess à Westhofen.

Le millésime 2006 a été particulièrement réussi dans la Nahe. Le Dorsheimer Pittermännchen est extrêmement schisteux, avec des cailloux et du quartz (rappelant la proximité immédiate de la région du Rheingau). Le Niederhäuser Hermannshöhle est effectivement plus volcanique, même si les raisins pour le Grosses Gewächs sont récoltés sur la partie plus schisteuse (gris).

Il manque la précision du BJS Auslese LGK. Est ce la 10 ou la 11 (il y a de fortes chances que ce soit la première)?

Mettre un Chardonnay, en plus en Eiswein, après de grands rieslings était osé, et surtout risqué.
30 Mar 2008 10:29 #2

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • olidesalm
  • Portrait de olidesalm Auteur du sujet
  • Hors Ligne
  • Utilisateur
  • Enregistré
  • Messages : 204
  • Remerciements reçus 0

Réponse de olidesalm sur le sujet Re: Dégustation de Rieslings allemands.

merci pour ces précisions.

Pour le Chardonnay Eiswein, il s'agissait d'une bouteille amenée par une participante : difficile de ne pas la servir mais difficile à aimer.

Olivier Dranesas
31 Mar 2008 13:51 #3

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

Modérateurs: GildasPBAESMartinezCédric42120Vougeotjean-luc javauxstarbuck