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CR: Nous sommes repartis... sans Gaillac !

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CR: Nous sommes repartis... sans Gaillac ! a été créé par Gildas

CR: Encore une soirée dont partage et découverte étaient les maîtres mots. Nous sommes chez Benoît, notre docteur en Gaillacologie et docteur es Sud-Ouest ;)
Quelques amis LPViens dont Vougeot et Vetshow sont présents

Il nous a préparé cette dégustation sans thème au départ (si ce n'est éclectique) mais qui finalement, il nous l'a avoué plus tard aurait pu être : "les vins élevés en fûts".

Les blancs
1er vin : robe très légère. Nez citronné avec un peu de floral et légèrement toasté. Bouche assez dense avec pas mal d'acidité et des pointes anisées. Finale amère mais pas dérangeante.
Un vin assez simple mais agréable qui colle au thème puisque ce Limoux 2005 de la cave Coop Anne de Joyeuse "le Chemin de Martin" 2005 doit respecter le décret de l'AOC en fermetant et en étant élevé en fûts de chêne.

Le vin suivant présente une robe un peu plus soutenue, dorée. Le nez propose des notes miélées, de nougat et plus axé sur la barrique (beurré). La bouche est large, sur le noyau d'abricot et se termine par une finale amère qui n'est pas trop faite pour me convaincre. C'est un Corbières blanc 2006 du château d'Ollieux Romanis (cuvée Prestige).

Robe or paille, le nez de ce vin est exubérant de pomme et de coing, très mur. Des notes oxydatives viennent égelement dès que le verre s'agite. Incroyable, en bouche, pas une seule trace de sucre alors que l'on s'y attendait presque. On y retrouve les fruits blancs et l'acidité mordante accompagne toute la gorgée. Elle me fait presque penser aux Jurançon. (tu)
Il s'agit d'un Vouvray sec 2002 "Foreau" du domaine du Clos Naudin. Un très beau vin, gourmand que l'on imagine accompagner à merveille un beau poisson de rivière.

Le 4 ème vin offre un nez presque semblable au Vouvray, mais un ton en dessous avec toujours ces notes oxydatives. Pour la bouche, Pierre détecte un problème de bouteille, qui ne m'interpelle pas. On est encore sur un registre de fruits blancs. La longueur est moyenne et de petite intensité.
C'est encore un Chenin, un Montlouis sur Loire 2002 du domaine de la Taille aux Loups cuvée "Rémus" (Jacky Blot). C'est nettement moins développé que le très beau Vouvray du même millésime.

Les rouges
Notre 5 ème vin livre un nez très expressif : poivre, fruits rouges (++), pivoine. La bouche se montre gourmande grace à un fruit mûr aguichant et livre une certaine minéralité (graphite). Longueur intéressante.
Un vin qui a peu emballé l'assemblée (sauf Benoît et moi). Les tanins sont encore peut-être un peu trop présents, mais je lui laisserai volontiers une belle place dans ma cave si je possédais quelques exemplaires de ce Bourgueil 2003 "Mi-Pente" du domaine de la Butte (toujours Jacky Blot).

6 ème vin. Robe résolument sombre. Nez très agréable et crêmeux, de réglisse avec une pointe d'herbes coupées. La bouche me semble manquer de maturité. On y distigue tout de même un peu de fruits noirs.
Il s'agit d'un VDP du Duché d'Uzès 2002, Domaine Camp Galhan, cuvée Ripa Alta.
Un vin intéressant, mais dont la bouche est nettement en dessous du très joli nez.

Le vin suivant délivre au nez des arômes complexes végétaux, d'hamamelis, de graphite. C'est serré. La bouche est mûre, gourmande grâce à la sensation d'un petit sucre et se déploie durant une longue finale.
Au final, ce Cahors 2001 du château Eugénie (cuvée réservée de l'Aïeul) est très équilibré, encore un brin tanique mais a été unanimement reconnu comme un très beau vin par toute l'assemblée. (tu)

Voici le dernier rouge. Le nez est complexe mais fin, fait de lilas, violettes, d'épices douces et d'encre de chine. Ce qui frappe en bouche, c'est d'abord la fluidité. Elle laisse place ensuite à un vin puissant, tannique et une finale végétale. J'ai eu l'impression de passer à côté de ce vin, alors qu'il a visiblement plu aux autres. C'est un Madiran 1999 du domaine Berthoumieu (cuvée Charles de Batz).

Pour terminer, quelques sucreries.
Très belle robe rosée, dotée de belles jambes. Le nez est orienté sur la poire et l'abricot mais aussi le thé fumé. C'est très agréable mais surtout, ça ne ressemble en rien à ce que j'ai pu boire dans ma vie. La bouche propose ces mêmes sensations à savoir thé fumé, poire avec une amertume prononcée.
Cette drôle de bête, c'est un moût de raisins partiellement fermenté de Roussane et de Viognier "la Roussilière" MMIV fait par Yves Cuilleron.
Il a parfaitement joué son rôle de découverte. Le sucre en bouche contraste totalement avec l'amertume.

Autre douceur. Elle propose une robe or, lumineuse. Nez extra mûr, délivrant de légères notes de roti, d'abricot et de mirabelle. Bouche incroyablement sirupeuse, dense, d'abricots secs, reposant sur un sucre ô combien présent. C'est un Ruster Ausbruch 2002 fait par Feiler-Artinger.
J'aimerai bien connaître le taux de SR de cet Autrichien ! Dire que c'est une des cuvées les moins riches. C'est bon, mais c'est presque un peu too much pour moi. Heureusement que l'acidité est élevée !

Pour finir, le dernier vin offre une jolie couleur acajou. Les nez est oxydatif, et dévoile des odeurs de pomme et de noix. La bouche est chaleureuse, avec une pointe d'amertume. Un rancio intéressant avec des signes d'un début d'évolution. Nous terminons donc avec un Rivesaltes 1998 domaine Sarda Malet "le Serrat".

Merci à tous les participants pour les débats rudes mais toujours courtois sur l'actualité vinicole et bien entendu à notre hôte Benoît :)-D
Quoi qu'il arrive, même si nous n'avons pas bu un seul Gaillac ce soir, tu restes notre maître à tous dans ce domaine ;).
22 Mar 2008 19:16 #1

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  • Thierry Debaisieux
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Réponse de Thierry Debaisieux sur le sujet Re: Nous sommes repartis... sans Gaillac !

Gildas,

Merci pour ce compte-rendu.
Je ne connais que deux vins dans la liste: Clos Naudin sec 2002 et Roussilière 2006.
J'aime beaucoup moi aussi ces deux bouteilles ;)

Cordialement,
Thierry
22 Mar 2008 19:25 #2

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Réponse de Yves Zermatten sur le sujet Re: Nous sommes repartis... sans Gaillac !

merci pour le cr

j'ai dégusté récemment le Ruster Ausbruch 02 de Feiler-Artinger dans la version pinot noir, mais je n'ai pas été convaincu, au point de me demander s'il était opportun de vinifier le pinot noir en liquoreux. Je pense que vous avez dégusté l'autre cuvée, qui contient principalement du chardonnay, je crois.

cela dit, ces vins doivent bien faire 150-180 g de résiduel.

cordialement

Yves Zermatten

Yves Zermatten
22 Mar 2008 19:52 #3

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  • Gildas
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Réponse de Gildas sur le sujet Re: Nous sommes repartis... sans Gaillac !

Yves,
Le Ruster Ausbruch 2002 contient du welschriesling et du pinot gris.

Vetshow qui n'a pu s'empêcher d'apporter une bouteille, pourra t'en dire plus, car c'est un de ses domaines fétiches.
22 Mar 2008 20:22 #4

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Réponse de Vougeot sur le sujet Re: Nous sommes repartis... sans Gaillac !

CR:Quand le Pape du braucol, l'empereur du l'en de l'el, le Prince du mauzac invite, il est dur de dire non.

Benoît, infatigable dénicheur de perles, qui n'a d'autre défaut que de ne pas écrire sur LPV, nous a donc donné rendez-vous jeudi soir pour une petite soirée entre amis. A table, les pilars de LPV Haute-Normandie rejoints par un artisan-caviste - plutôt bavard - installé en Eure et Loir.

Soirée mystère : pas de thème, pas besoin d'apporter une boutanche, tout est pris en charge par le maître des lieux. Le plus dur : tirer sur la chaise, s'asseoir dessus et se replacer pour ne plus bouger pendant... quatre heures.

Ayant récemment dressé le portrait de Pierre, je vais donc m'attaquer à celui de Benoît aujourd'hui.

Benoît, c'est déjà un nom que je ne dévoilerai pas pour ne pas trahir son intimité mais qui, à lui tout seul, est toute une poésie. Il y a des patronymes qui invitent autant au voyage qu'un climat bourguignon. Le sien en fait partie.

Le cul entre deux âges, Benoît est réservé mais loin d'être timide. Discrètement en retrait, mais toujours acteur. Une retenue non feinte qui rend le bonhomme aussi mystérieux qu'attachant. En fait, Benoît, c'est l'authenticité sans la fioriture, à l'instar des vins qu'il nous servira ce soir. Franc, avec son caractère, à multiples facettes brillantes mais pas clinquantes. Bref, pour le peu que j'en connais, un gars bien dont on a envie d'être l'ami.

Nous voici donc, Laurent, Gildas, Pierre et moi partis pour un beau voyage à l'aveugle.

Les blancs :
Le premier vin accompagne une tête de moine.

La couleur s'annonce jeune, brillante, jaune paille très pâle. Le premier nez est avenant, discret, avec un très léger côté fumé. A l'aération, de fines notes florales, portées par un une discrète odeur beurrée apparaissent.
La bouche est riche, onctueuse, grasse. La finale, légèrement amère, s'achève sur l'amande. L'amertume est souvent pour moi un élément rédhibitoire, mais pas cette fois-ci.
Il s'agît du Chemin de Martin, Limoux sec 2005 titrant 13 ° et vinifié par la cave coopérative Anne de Joyeuse. La fermentation et l'élevage se font en barrique, mais le boisé n'est absolument pas caricatural. A 5,30 €, l'acheteur en a pour un peu plus que son argent.

Arrive le Corbière Cuvée Prestige 2006 du château Ollieux Romanis qui accompagne une petite tourte aux fruits de mers à l'armoricaine :
Impression de jeunesse partagée sur cette bouteille présentant une couleur quasiment identique à celle du 1er vin.
Le nez développe quelques arômes de fleurs blanches portés par la vanille. Un très léger boisé enveloppe le tout. Mais plus que ces senteurs, c'est une note épicée, très précise mais indéfinissable (oui ! Ça existe !) qui apporte son intérêt au vin. A la rédaction, je me demande s'il ne s'agirait pas du lys...
La bouche est grasse, mais non dénuée de vivacité. La finale est un peu plus amère que celle du limoux. J'accroche moins.
Un 50 % marsanne, 50 % roussanne, élevé dans un style moderne, plutôt international, titrant 14°. Ce n'est pas mal, mais vu le prix, le rapport qualité/prix/plaisir me paraît défavorable.

Notre hôte nous sert ensuite une tartelette crémeuse à l'andouille et au livarot. Petite gastronomie de bistrot, facile à réaliser et ô combien savoureuse. De ces plats sans fard ni chichi que l'on prend plaisir à déguster en lisant une carte Michelin...

J'en vois déjà qui clignent des yeux, froncent les sourcils et s'interrogent.

Benoît, c'est encore la vieille école. Normal, il est instituteur. A l'heure du GPS, il doit être le dernier à partir en vacances muni de la carte Michelin localisant tous les vignobles de France. Ceci dit, c'est pratique : un doute et... hop ! Direction Rasteau via Savennières avec pose obligatoire à Château-Châlon.
L'immense Marcel Gotlib devrait le rencontrer car il arrive - tenez-vous bien - à replier cette fameuse carte du 1er coup ! Comme le disait le célèbre dessinateur : UN MUTANT !::o En attendant l'avant-dernier blanc est loin de l'être.

Le Vouvray sec du Domaine du Clos Naudin s'annonce par une couleur jaune soutenu.
Le nez, très mûr, offre une belle palette daromatique dominée par le coing, le miel. Très mature, il est trompeur ! D'aucuns auraient probablement identifiés un demi-sec.
La bouche, acide m'a semblée un chouïa oxydée, mais sans défaut et d'une belle persistance. 13° de plaisir.

Le dernier blanc développe un nez peu expressif, a l'ananas dominant, livrant à l'aération quelques notes beurrées.
La bouche est peu expressive, plutôt fluide et acide, sans être très longue. Le Montlouis 2002, cuvée Rémus, du Domaine de la taille au loups ne m'a pas vraiment convaincu. 13,5°.

Les rouges arrivent, précédant l'entrée des rillettes et pâtés maison. Boudiou ! L'gars Benoît est aussi un pro de la conserve !

Un filet grenat brillant se déverse dans mon verre. Le nez exhale la rose fannée, la pivoine, le cuir, réussissant la dure équation d'être à la fois floral et animal.

Bien qu'en rapport avec le nez, épicée, la bouche est plutôt fluide. “Un peu dissocié” estime Laurent. Je le rejoins et n'accroche pas. La suite me dira pourquoi. Il s'agît d'un Bourgueuil Domaine de la butte de Jacky Blot, cuvée “mi-pente” 2003.
Malgré les efforts de Benoît, en dépit du talent et du travail du vigneron, rien à faire : je suis toujours allergique au cabernet. :X Je n'arrive pas à trouver la clef qui me permettra de comprendre ce cépage que je trouve trop vert, rustique, trop souvent pas mûr, pas fin.

Message solennel : aidez-moi à aimer le cabernet franc !

Descendre ensuite par la nationale, puis prendre la départementale. Tourner à droite à Coudarmagnac, passer le Verdouble et remonter vers Remémoissat pour arriver en pays du Duché d'Uzès où nous prenons d'assaut le Domaine du Camp Galhan et sa cuvée Ripa Alta 2002 100% syrah.

Le vin s'annonce par une jolie robe rubis profond, dense. Au nez, l'herbe fraîchement coupée, quelques notes viandées, balsamiques et épicées font leur apparition. C'est très sympa. Les copains, plutôt alignés sur les fruits noirs que je n'ai pas trouvés, s'interrogent sur l'herbe coupée. Non ! Les gars! Je n'ai rien fumé...
Bien que titrant 13,5°, la bouche est fraîche et fruitée. Un joli vin, sympathique qui a lancé la discussion sur les mérites respectifs du basset artésien et du Bleu de Gascogne. Un Bleu, plus très jeune, qui n'a rien a voir avec un bleu de Bresse ou de Geix.

Le Bleu de Gascogne se caractérise par son regard mélancolique, ses oreilles tombantes et des pattes aussi grandes qu'un verre INAO. La plupart d'entre-nous pourrait voir dans cette description un animal bancal, tout juste bon à mettre devant la porte d'entrée pour éviter les entrées d'air. Il n'en est rien. Aussi bizarre que cela puisse paraître, le Bleu de Gascogne est au chevreuil ou au sanglier ce que l'élastoplast est au rugbyman : une plaie.
Pas un sprinter, mais un dur à la tâche, increvable, de ce type canin qui donnerait des complexes au meilleur des marathoniens. Et si Robert à un chien qui pète, Benoît a un chien qui ronfle. Avez-vous déjà entendu le doux son du bleu ronflant au coin du feu ? Non ? Aaahhh il faut voir ça mes amis ! C'est un spectacle dont on ne se lasse pas!

En attendant, nous passons du bleu au pourpre.
Le premier nez combine les fruits rouges aux notes plus animales. Une touche minérale, graphitée relève le tout.
La bouche est structurée, confirmant les fruits rouges, mais livrant une finale sur l'amande amère, le noyau.Malgré ses 13,5°, aucune sensation de chaleur.
La finale, assez longue, signe un bien joli vin. Belle fin de verre toastée.C'est un cahors 2001 du château Eugénie, cuvée réservée de l'aïeul. A 10 €, le rapport qualité/prix/plaisir est indéniable.

Nous restons ensuite dans le sud-ouest avec un vin livrant une robe presque noire à reflets rouge profond.
Le nez est plutôt discret, délicat, fin, plus floral que fruité. Le détecteur à molécules de Gildas se met en marche et livre sa sentence : Lilas et fruits cuits. Rien à dire de plus.
L'attaque est plutôt fluide, la bouche est ronde, mais la finale est vraiment tannique. La longueur est moyenne. Le Madiran 1999 cuvée Charles de Batz du Domaine Berthoumieu est honnête, franc, mais semble un peu en retrait. 13,5°

Fin des rouges et passage à l'or.

Laurent amène une antiquité. Je ne parle pas du vin, mais de la chaussette qui cache la bouteille qu'il nous propose. Une magnifique chaussette en laine noire, modèle réglementaire de l'armée française, qui nous tenait trop chaud en été et qui favorisait les engelures en hiver.

“Jamais lavée depuis 82 !” lance-t-il fièrement ! Une telle performance force le respect des anciens...

Le jus de chaussette de Laurent envahit donc les verres tout doucement. La couleur est jaune-orangée, presque rousse.
Au nez, je ressens la poire, la rose fanée, une légère touche fumée, l'infusion. Mais l'infusion de quoi ? Mystère. Je butte...
Quelle est donc cette fragrance incroyable ? Tout excité, l'organe de Gildas se remet en fonction et rend son jugement : C'est du thé. In-cro-ya-ble ! En plein dans le mille !
La bouche est riche, onctueuse, en totale osmose avec l'olfaction et propose une très belle liqueur. Bizarre. Cela ne ressemble à rien de connu.
C'est la première fois que je goûte la cuvée Roussillière 2004, en fait un moût de raisins partiellement fermenté provenant du Domaine Cuilleron. C'est très sympa.
Nous nous sommes interrogés sur l'amertume de ce vin. Quelques convives l'ont perçue alors que les autres n'ont rien ressenti de probant.

Pierre sert ensuite un très beau vin à la couleur jaune citron limpide. Il s'agit un vin Autrichien, un Prädikatswein du Burgerland, Ruster Ausbruch 2002 du domaine Feiler Artinger (enfin, je crois !;)).
Le nez est d'une richesse folle. Il “sent” le sucre. C'est rôti, c'est confit, sur l'ananas et la pêche.
En bouche, ce qui frappe, c'est le gros, gros, gros sucre. Mais la bouche garde une certaine fraîcheur car l'acidité vient contrebalancer le sucre. Néanmoins, j'ai trouvé qu'il écrasait un peu trop la liqueur. C'est assurément un beau vin, mais j'avoue avoir été dérouté par son opulence. 11,5°

Pour finir Benoît propose un Rivesaltes ambré 1998 “Le Serrat” du Domaine Sardat Malet. Ce vin, qui titre 16° est élaboré à partir de grenache blanc et gris.
Jolie couleur vieil or.
Nez légèrement oxydatif sur l'amande, la noisette.
La bouche est un peu plus parlante : pomme verte, amande, fruits secs, mais un peu monolithique bien que présentant un fin rancio. Finale légèrement amère.

Voici donc mes impressions sur cette sympathique soirée durant laquelle nous nous avons eu des discussions animées, émis avis des tranchés ou consensuels. Prochain rendez-vous mi-avril. En attendant :

RRRRRRrrrrrrrrRRRRRRRrrrrrrr..........

Vougeot
23 Mar 2008 21:01 #5

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Réponse de Gildas sur le sujet Re: Nous sommes repartis... sans Gaillac !

Vougeot,
Je pleure encore... de rire (tu). Tu devrais écrire des livres ;)

J'imagine bien le Bleu de Gascogne de Benoît, sympathique au demeurant, derrière la porte d'entrée.
Ta description de Benoît est parfaitement résumée : un gars bien, qui mérite d'être connu... mais pas trop, afin de préserver sa cave pour les dégustations qu'il organise avec générosité pour ses copains de boissons.

Je partage l'ensemble de tes commentaires : jeudi soir, j'avais l'impression de jouer Tarot : Laurent et Vetshow avaient les mêmes sensations, alors que nous deux avions les mêmes ;), sauf peut-être pour le Bourgueil et son cabernet franc. Benoît était là, un peu comme un arbitre. D'ailleurs, tu as bien entendu que l'ami Vetshow voulait nous faire goûter un Clos Rougeard pour te faire aimer définitivement le CF ?
23 Mar 2008 21:32 #6

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Réponse de Thierry Debaisieux sur le sujet Re: Nous sommes repartis... sans Gaillac !

Après avoir lu le commentaire de Vougeot sur Clos Naudin 2002, qui confirme l'existence de notes oxydatives soulignée par Gildas, je me permets d'évoquer un problème de conservation de la bouteille: les miennes sont fraîches et aptes à affronter une longue garde...

De même, je vous conseille de goûter Roussilière 2006 avant de vous faire un avis sur cette cuvée...

Bien cordialement,
Thierry
23 Mar 2008 21:46 #7

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Réponse de Gildas sur le sujet Re: Nous sommes repartis... sans Gaillac !

Thierry,
Je confirme que ces 2 vins ont été appréciés. Peut-être que nos commentaires ne laissent pas transpirer une certaine satisfaction ;), mais c'était bien le cas

Le Clos Naudin 2002 comportaient de très très légères notes oxydatives, mais pas de quoi repousser ces qualités, au contraire. Pour ma part, j'ai beaucoup aimé.

Quant au Roussillière 2004, il a été reconnu comme surprenant, marqués par l'amertume, mais bon. Le genre de vin que j'encaverai volontier.
23 Mar 2008 22:30 #8

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Réponse de Eric B sur le sujet Re: Nous sommes repartis... sans Gaillac !

Ce qui est bien, c'est que pour avoir beaucoup fréquenté Benoit, je connais une bonne partie des vins que vous avez dégustés. Et le Bleu de Gascogne, évidemment ;)

Eric
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23 Mar 2008 22:32 #9

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Réponse de enzo daviolo sur le sujet Re: Nous sommes repartis... sans Gaillac !

Un commentaire de Vougeot, ça n'a d'égal que les meilleurs scénaristes type audiard! merci pour ce bon moment.
23 Mar 2008 22:38 #10

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Réponse de patrick13012 sur le sujet Re: Nous sommes repartis... sans Gaillac !

Pareil, quelle prose! Clap clap (tu)

«On distingue dans l'eau son propre visage mais dans le vin on aperçoit le cœur d'un autre.»
Patrick
23 Mar 2008 22:44 #11

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Réponse de oliv sur le sujet Re: Nous sommes repartis... sans Gaillac !

ENORME cr une fois de plus, Vincent ! (tu)
A ce niveau de qualité de plume et de portraitiste, je dis respect !!
23 Mar 2008 22:49 #12

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Réponse de vetshow sur le sujet Re: Nous sommes repartis... sans Gaillac !

Bonsoir!
N'ayant ni la verve de Vougeot ni les notes de mes deux camarades, je me contenterai de citer quelques souvenirs approximatifs. (je suis venu sans mon cerveau ce soir-là, et tout le monde s'en est rendu compte dans la voiture en partant chez Benoît).
Le Limoux sec "chemin de Martin" 2005 m'est apparu comme un excellent rapport qualité-prix, un vin bien agréable, bien fait, tenu, comme le fait remarquer Vincent, par une amertume agréable.
Je n'accroche pas vraiment au style du Corbières 2006, j'ai l'imression que je ne suis pas vraiment fan des vins à base de Marsanne et Roussanne, même si je reconnaît volontiers qu'il y en a de très bien faits.
Le Vouvray sec 2002 du Clos Naudin est un vin qui me plait beaucoup, je pense néanmoins que l'acidité (belle mais très présente) encore présente permet de penser qu'il sera sans doute mieux de l'attendre quelques années de plus. Je n'ai pas de souvenir de note oxydative sur ce vin.
Ce que nous avons reproché, Laurent et moi, au vin de Jacky Blot, le Bourgueil domaine de la butte "mi-pente" 2003, c'est la sensation d'avoir affaire à deux "colonnes", une constituée par l'acidité et l'autre par le fruit et les autres constituants de la bouche, d'où une impression de vin "dissocié". Je ne sais pas si c'est très clair, mais c'est à peu près comme ça que je le décrirais.
Le "Ripa alta" 2002 du domaine du camp galhan m'a bien plu, avec son nez qui m'a semblé bien mûr, fruité, arrondi par un élevage boisé sans doute (ce que Benoît me confirme). Effectivement la bouche n'est pas aussi flatteuse, mais elle est tout de même agréable, nettement plus que celle du précédent dans mes souvenirs, en tout cas :).
Le cahors Château Eugénie 2001 "réserve de l'aïeul" est un très beau cahors, mûr, au nez comme en bouche, très équilibré et doté d'une belle finale. Cependant, même s'il se laisse approcher et fort bien apprécier dès maintenant, je suis sûr qu'il sera encore meilleur dans quelques temps.
Je suis passé un peu vite sur le Madiran "cuvée Charles de Batz" du domaine Berthoumieu, mais il m'a semblé aimable, paraissant certes moins concentré que le précédent, et l'aspect tannique de la finale ne m'a nullement fait penser à du végétal, mais simplement à un bon Madiran, peut-être pas d'un grand millésime, et en tout cas desservi par son prédécesseur.
Rien à ajouter sur la Roussilière MMIV du domaine Cuilleron, mes comparses ont très bien décrit les caractéristiques de cette cuvée. Je fait seulement partie de ceux que l'amertume du vin n'a pas spécialement choqués. Une cuvée originale, une découverte en tout cas pour tout le monde (sauf Laurent qui l'a amené), personne n'a trouvé d'où ça venait :(. Il faut dire qu'on ne savait même pas que ça existait, en bons ignorants que nous sommes :D.
Concernant le ruster ausbruch de Feiler Artinger 2002, c'est effectivement un vin qui allie une grosse concentration à une acidité qui évite la saturation, en tout cas pour ce qui me concerne. Ce qui me marque également, c'est le parfum de rhubarbe (entre compote et confiture) de ce vin, venant de ce côté à la fois très sucré et également acide du vin, qui exprime beaucoup d'autres arômes (ananas, fruits confits blancs et jaunes...) mais de façon moins nette qu'il y a 6 mois.
Pour ce domaine dont je commence à connaître quelques vins, je persiste à penser que les cuvées les plus intéressantes sont les ruster ausbruch "normaux", c'est-à-dire d'assemblage, et jeunes, qu'il s'agisse de la cuvée "de base" ou de l' "essenz". Je trouve qu'elles perdent leur complexité et leur originalité aromatique au vieillisement ( je pense que ce 2002 commence à évoluer dans ce sens), et également qu'on ne retrouve pas la même complexité dans les cuvées monocépages.("pinot cuvée", "Welschriesling"... Je n'ai pas eu l'occasion de goûter le rouge liquoreux à base de pinot noir).
Cette petite digression pour cacher ma honte de ne pas avoir de souvenir très net du Rivesaltes ambré 1998 du dommaine Sarda Malet, un vin agréable, qui a bien fini cette série de vins que, pour la plupart, je ne connaissais pas encore.

C'est marrant, mais aucun de mes deux collègues n'a parlé de cette très bonne framboise qui a fini les dégustateurs la soirée en beauté. Un petit trou dans les souvenirs les gars? ;)
Je plaisante, nous avons passé la soirée à recracher (sauf le digestif :D)

Cordialement,

Pierre
23 Mar 2008 23:42 #13

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Réponse de FGsuperfred sur le sujet Re: Nous sommes repartis... sans Gaillac !

salut à tous,
à ce que je vois mon bon vincent est toujours allergique au cabernet franc, comme quoi il y a des aromes qui ne nous plaisent pas... pour ma part j'ai aussi beaucoup de mal à m'y faire, par contre le petit verdot est mon péché mignon (voir moisin)
toujours un belle plume, un bien beau résumé ou on se croirait encore sur place en votre compagnie (pourquoi est-ce que j'habite si loin ???:X)
je ne vois vraiment pas de qui tu parles quand tu dis "artisan-caviste bavard";)
à ce que je vois lolo 1er était en forme(:D
à très bientot
amicalement
FRED
24 Mar 2008 10:39 #14

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Réponse de Vougeot sur le sujet Re: Nous sommes repartis... sans Gaillac !

Merci pour vos félicitations, c'est vraiment sympa. Comme vous avez pu le constater, mon approche du vin est loin d'être scientifique. Elle serait plutôt "socio(il)logique":D

Pour répondre en vrac, mais dans l'ordre, à vos messages :

Gildas, sur l'amertume et le cabernet franc :
Toi et moi y avons été particulièrement sensibles alors que Laurent et Pierre n'ont pas eu les mêmes sensations que nous. Est-ce une question de vin ou de conditions de dégustation ? Sommes-nous plus réceptif à tel ou tel élément au fil de la journée ? Je m'interroge.
Je t'ai souvent dit que je retrouvais très souvent l'ananas dans les blancs or, jeudi soir, je n'ai senti cet arôme que dans un vin. En ce moment, j'y suis beaucoup moins sensible . Par exemple, je ne l'ai quasiment pas rencontré au salon des vins de La Bouille.

Quant au cabernet franc, j'avoue que sa trop fréquente "rusticité" m'a souvent bloquée. Ceci dit, je suis avide de découverte et ne demande qu'à réviser mon jugement. Je rêve d'écrire un post du style "Ce midi j'ai aimé la Bourgogne le cabernet franc" ;) grâce aux bons offices de Pierre !

Thierry, sur le Clos Naudin :
Nous avons bien aimé cette bouteille qui est assurément un beau vin. J'ai effectivement parlé d'un petit côté oxydatif qui n'avait absolument rien de rédhibitoire. Bien au contraire ! S'il s'agît a priori d'un défaut, je trouve néanmoins qu'il apporte un petit supplément d'âme au vin.

Sur Roussilière : La tablée a unanimement aimé cette bouteille. Mais comme Gildas l'a souligné, nous avons été sensibles à l'amertume. Les conditions de dégustation, la nourriture, y sont peut-être pour quelque chose :S

Pierre, sur ruster ausbruch : pas mieux.(tu) Merci pour ces précisions qui éclairent un peu plus le lecteur que ma faible prose.

Sur la framboise de fin de match :
Framboise ? Quelle framboise ? (:P)

Amicalement,

Vougeot
24 Mar 2008 21:29 #15

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Réponse de Eric B sur le sujet Re: Nous sommes repartis... sans Gaillac !

J'ai goûté samedi dernier un cabernet franc que tu adorerais. J'espère te le faire découvrir un jour. Tu ne viens pas en Dordogne, prochainement?

Eric
Mon blog
24 Mar 2008 21:38 #16

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Réponse de Vougeot sur le sujet Re: Nous sommes repartis... sans Gaillac !

Salut Eric.

Je te remercie pour cette aimable proposition qui me fait très plaisir. Je pense aller faire un tour pas très loin de chez vous au mois d'août. J'espère néanmoins que nous aurons le plaisir de nous retrouver avant.

Amicalement,

Vougeot
24 Mar 2008 21:42 #17

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