Didier
Evidemment que je parle de Steiner.
Quand je dis que la BD est une croyance, je veux dire que ce n'est pas un savoir démontrable et vérifiable; croire en l'efficacité de la BD relève du domaine de la foi.
Voici ci-dessou des extraits d'un article de Jacques Salé de Vintage International sur la BD. Franchement, chez moi, ce genre de discours ne passe pas : les "énergies propices", "la terre respire", le calendrier BD, le phénomène de la "dynamisation". Tout cela n'est à mes yeux que du jargon obscurantiste.
Cela dit, je pense que l'on a pas besoin d'être biodynamiste et de croire à ces balivernes d'une métaphysique de quatre sous pour appliquer quelques méthodes empiriques et évidentes qui vont donner de bons résultats: les engrais organiques, c'est probablement bien, la terre qui respire et tout ce qui s'apparente à de la magie, non !
On constate quand même que le fond métaphysique des biodynamistes reste très "steinerien".
"Le principe qui guide la Bio- Dynamie est le principe de vie. Il s'agit de capter toutes les énergies propices et de faire vivre la partie souterraine de la plante (racines) comme sa partie aérienne (feuilles, fleurs et fruits). La Terre prend et la Terre donne en vertu de phénomènes cycliques incessants. La Terre respire : elle inspire et elle expire. Il suffit de comprendre tous ces phénomènes pour "se servir de la Nature pour aider la Nature", comme le dit si joliment Nicolas Joly. Il paraît évident que, lorsqu'on aide la plante à se protéger de ses prédateurs au moyen de traitements chimiques, on l'habitue à une certaine paresse et on affaiblit ses défenses naturelles.
La Bio-Dynamie de 1925 à nos jours
Le fondateur de l'agriculture Bio-Dynamie s'appelle Rudolf Steiner, un Allemand du début du siècle qui a laissé à sa mort, en 1925, suffisamment décrits pour en faire des émules. La réflexion sur toutes ces forces qui donnent des formes à la matière ont fait l'objet de près d'un siècle d'expériences diverses dans une logique scientifique, si bien que l'empirisme acquis des bienfaits de la Bio-Dynamie devient aujourd'hui probant. Il s'agit donc de faire renaître la vie dans des sols aujourd'hui gorgés de nitrates, entrazines et autres pesticides, des sols pollués désormais insensibles à tout traitement, des plantes elles mêmes polluées et vaccinées contre certains pesticides car on a même trouvé le moyen de faire passer le poison dans la sève, donc dans les raisins : il peut finir dans vos veines sans que vous le sachiez. Le cas de traitements systémiques obligatoires contre la flavescence dorée (en mai 1994) est à ce propos un cas d'école : par hélicoptère, les autorités de la Protection des Végétaux ont fait traiter 700 hectares avec un pesticides hautement toxique, sans demander l'avis des vignerons, afin de tuer les sicadelles, des insectes soit disant porteurs de la maladie. Un drame pour les écologistes ; une maladie contre laquelle il n'existe aucune thérapie, signe de la fin d'une époque, la fin de la culture intensive irraisonnée, et sans doute le début d'une autre philosophie de la culture dans le respect des grands équilibres de la vie.
Les problèmes que se sont posés une poignée de viticulteurs il y a une vingtaine d'années sont donc des problèmes de fond. L'un des pionniers en France s'appelle Nicolas Joly, propriétaire de la fameuse Coulée de Serrant. Ils sont aujourd'hui quelques centaines à tenter l'expérience de la Bio-Dynamie et leur nombre ne cesse de croître. La culture selon une logique de Bio- Dynamie se développe donc à tel point que même certains grands propriétaires de Châteaux bordelais commencent à s'y convertir : c'est le cas du Château Pétrus à Pomerol, des Châteaux Pavie Macquin à Saint-Emilion et Smith-Haut Lafitte dans les Graves.
Les nouveaux alchimistes vignerons La culture en "agrobionomie" exclut toute intervention de produits chimiques de synthèse et n'accepte que l'apport d'engrais d'origine organique. Les agriculteurs, éleveurs et vignerons qui souhaitent entrer dans le monde "bio" officiel doivent suivre un cahier des charges précis et contrôlé. Tout en respectant les critères de cette agrobionomie, la Bio-Dynamie va plus loin en agissant sur les processus organiques du végétal par aspersion de préparations à base de plantes, de cristal de roche ou de matières animales, soit sur le sol, soit sur les feuilles. Dès le printemps, ces " préparats " agissent comme des catalyseurs sur les forces du monde formateur de matière : les bourgeons, les fleurs et les fruits. On a ainsi constaté une plus grande vigueur de la photosynthèse, source de vie et l'un des moteurs de la diversité des espèces. En revanche, la biologie reste un simple retour aux règles qui régissent la Nature.
Les Bio-Dynamistes utilisent d'ailleurs un calendrier suivant les forces qui agissent sur la matière (comme le soleil, la lune et les planètes). Faire vivre la terre en respectant ses cycles et son environnement, afin que la plante retrouve toute sa vigueur et toutes ses défenses, afin qu'elle réagisse de façon originale par rapport à son environnement : voici le but avoué de la Bio-Dynamie, qui peut même se pratiquer dans un jardin potager (les livres de Maria Thun ou de Xavier Florin sont d'excellents petits ouvrages pour jardiniers débutants dans la Bio-Dynamie). Le phénomène de la dynamisation consiste à faire une solution aqueuse de préparats : on brasse ces préparations, concentrées dans de I'eau tiède selon un mouvement en spirale que l'on inverse brusquement de sens à plusieurs reprises lorsque le tourbillon est bien formé. En une heure de brassage, l'eau a changé de nature. Il suffit alors de la pulvériser sur les sols ou sur les feuilles.
Tout les prédateurs (comme les araignées rouges) peuvent être écartés selon un même principe d'aspersion de cendres de ces mêmes insectes en solution dynamisée. Et ces "recettes de bonne femme" qui s'apparentent au principe du vaccin ou de l'homéopathie fonctionnent merveilleusement comme répulsifs. Adieu, produits chimiques ! Vers une autre façon de penser la viticulture. Si la grande industrie devait baisser les bras, faute de traitements efficaces pour lutter contre tel ou tel fléau de la vigne, il est probable qu'il faudrait alors rechercher une alternative. La Bio-Dynamie propose un autre mode de pensée qui pourrait, peut-être, apporter des solutions. Mais il ne faut pas souhaiter le pire, même s'il paraît injuste que les dégâts causés ne soient jamais compensés par ceux qui en sont responsables : les éventuels préjudices ont un coût qui risque bien d'être supporté par la collectivité, c'est- à -dire vous et moi. Sans savoir ce que l'avenir nous réserve, une constatation s'impose : la Bio-Dynamie, tout comme l'Agro-Biologie, apporte une autre dimension à la culture en général et à la culture de la vigne en particulier. Les vignerons en quête d'une autre vérité s'efforcent d'être en phase avec la nature et vivent plus heureux que les autres.
(extraits de l'article de Jacques Sallé du magazine Vintage International )