Dégustation de Bourgogne
Mercredi 11 juin 2003
Une production Ganesh Club
Le contexte :
Le Ganesh Club est invité par Carole Valette et Thierry Klopp pour cette dégustation bourguignonne.
Sont présents les 3 Ganesh Pierre Citerne, Laurent Gibet et Pascal Perez, ainsi que Jacques Prandi, Philippe Lagarde et François Godcharles.
Les vins sont servis à l'aveugle, deux par deux pour les millésimes récents.
La présente synthèse est assurée par Pierre Citerne.
Les vins :
1. Domaine des Comtes Lafon - Meursault premier Cru Charmes 1999 :
PC17+
- Nez exubérant, explosif même, dominante d'agrumes, de pêche blanche, noisette grillée assez discrète.
- Matière cohérente, savoureuse, pleine, beaucoup de jeunesse dans les saveurs d'agrumes et de beurre frais ; acidité vivifiante.
2. Domaine des Comtes Lafon - Meursault Désirée 1999 :
PC17
- Nez très fin, racé, manifestement plus ouvert (évolué) que les premiers crus : noisette, pistache, lait de poule, praliné...
- Bouche cohérente, dense, gourmande. Elle peut sembler à ce stade aussi complète que les premiers crus ; a posteriori (une fois les étiquettes dévoilées) on s'accorde plus facilement à dire qu'elle dispose d'un peu moins de fond aromatique et structurel
3. Domaine des Comtes Lafon - Meursault premier Cru Genevrières 1999 :
PC16
- Nez pur et puissant d'agrumes, de beurre et de noisette fraîche, assez comparable au Charmes.
- Matière dense et fine, qui semble à ce stade un peu moins voluptueuse que celle des autre vins, avec une acidité moins enrobée.
4. Domaine des Comtes Lafon - Puligny-Montrachet premier Cru Champ-Gain 1999 :
PC17+
- Nez pénétrant, intense et ciselé, fond aromatique d'agrumes et d'épices, pointe grillée perceptible.
- Corps peut-être plus longiligne que celui des Meursault, expression plus retenue ; très belle acidité située au coeur du vin, allonge et pureté.
5. Domaine des Comtes Lafon - Meursault Désirée 1993 :
PC15,5
- Robe brillante, logiquement plus dorée que celles des vins précédents.
- Nez un peu réduit, animal et fumé, qui s'ouvre sur des notes de maturité : noisette grillée, touron espagnol, fenouil.
- Bouche très beurrée, encore des notes fumées, une belle acidité mais un certain manque de fraîcheur et de définition aromatique; ampleur moyenne.
6. Domaine Armand Rousseau - Ruchottes-Chambertin "Clos des Ruchottes" 2000 :
PC15,5
- Robe assez tendre.
- Nez expressif, cacaoté et kirsché, encens, pointe mentholée, semble marqué par le fût.
- Corps moyen, élégant et assez dense, avec une acidité bien en avant.
7. Domaine Georges Roumier - Ruchottes-Chambertin 2000 :
PC17+
- Même type de robe, brillante et assez légère.
- Nez pur et profond, avec un fruit plus serré et plus net, en même temps que plus expansif et sauvage.
- Bouche plus concentrée, admirable naturel de la structure tannique, indissociable d'une chair ferme et élégante.
8. Domaine Armand Rousseau - Gevrey 1er cru Clos St-Jacques 2000 :
PC17
- Expressif et distingué au nez, d'une grande finesse, magnifique floralité (rose rouge, framboise, betterave).
- Evident et gourmand en bouche, fruit intense et très pur ; on retrouve un peu de la grâce du Chambertin 1990 bu récemment à Bordeaux.
9. Domaine Georges Roumier - Charmes-Chambertin 2000 :
PC18
- Nez très profond, grand fruit de griotte et de violette, mais surtout une animalité fumée et minérale pénétrante, qui n'est pas sans évoquer les nez de certains vins de chez Leroy.
- Bouche très concentrée, serrée, virile ; mais l'imposante et harmonieuse structure se laisse vite oublier dans la profondeur et le naturel du fruit.
10. Louis Jadot - Ruchottes-Chambertin 1989 :
PC16
- Evolution visuelle normale : grenat dense, bordure tuilée.
- Nez évolué mais net, fruit de betterave rôtie, légèrement fumé donc, inflexion mentholée.
- Belle bouche présente et sapide, bien proportionnée, encore vibrante mais sans magie particulière.
Pour conclure :
- La Bourgogne se goutait admirablement bien ce soir là ; remarquons simplement que c'est loin d'être toujours le cas...
- Contrairement à ce que l'on pouvait redouter, les (jeunes) Comtes Lafon n'étaient pas dominés par l'élevage.
- Chez Roumier et Rousseau : des grands pinots diaphanes mais intenses - une fois de plus, l'opacité ne fait pas la qualité .
Laurent