Je suis vraiment à la bourre en ce moment et n'ai pas trop le temps de rédiger des CR mais cette dégustation mérite qu'on s'y attarde un peu.
Le CR précédant relatait parfaitement le contexte, j'ai dégusté les cuvées environ 1h plus tard donc par forcément les mêmes bouteilles ni au même stade d'aération/agitation
Mes notes sont succinctes car je me suis contenté de noter qqs mots après chaque cuvée.
Pour les
2022, j'ai trouvé le
Chorey-les-Beaune Vieilles Vignes un peu léger et fluet, loin du souvenir du 2015.
Le
Beaune premier cru les Cents Vignes était acidulé mais également un peu léger à mon goût pour un 2022
L'
Aloxe-Corton avait plus de structure avec de la concentration. Une cuvée de garde probablement.
Les
2015 m'ont fait une moins bonne impression que le souvenir que j'en avais.
Pernand-Vergelesses premier cru Ile des Vergelesses un fond de bouteille trop évolué, il aurait probablement fallu regoûter après ouverture de la suivante.
Corton grand cru Un nez puissant avec de la réglisse et des cerises noires mais une bouche assez stricte avec une masse tannique importante. A laisser vieillir pour que l'ensemble se fonde et s'harmonise.
Les
2005 à l'aveugle nous ont surpris mais pas dans le bon sens du terme.
On pensait à 2001 ou 2006 puis 2004 quand on nous a aidé en disant que c'était entre les 2.
Personne ne voyait 2005 tant les esprits sont imprégnés par l'idée que 2005 sera grand un jour !
Pernand-Vergelesses premier cru Ile des Vergelesses Un vin entre 2, plus jeune mais pas encore évolué, un peu fermé sans doute
Corton grand cru Assez similaire dans son expression au 2015 comme si les 10 ans de garde n'avait pas changé grand chose
C'est bon mais dans un registre un poil rustique qui se prêterait mieux à table avec une pièce de viande.
A cet instant pour être franc, nous ne sommes pas franchement emballés par le début de la dégustation.
Heureusement arrive
1999.
Aloxe-Corton on retrouve la patte de la colline de Corton avec un vin épicé mais qui a un grain de tannin un brin rustique
Pernand-Vergelesses premier cru les Vergelesses Là on change de registre !
Il y a des fruits rouges, des épices, des traces minérales, c'est délicieusement complexe.
Un vin harmonieux qui semble cueilli à son apogée.
Beaune premier cru les Grèves Un vin également plaisant mais qui souffre de l'ordre de passage parce qu'il est un petit cran en dessous du précédent au niveau de la structure. Mais ça reste agréable et commence à confirmer que les vins du domaine ne craignent pas la garde.
Nous passons ensuite aux
1988 et c'est une excellente découverte que ce
Pernand-Vergelesses premier cru Ile des Vergelesses
Aucun signe de fatigue, un vin bien évolué tout en délicatesse avec une longueur finale encore appréciable sur la griotte pure et fraiche.
Le
Corton grand cru reste constant avec de la puissance, un nez un poil rustique mais des tannins plus fondus en bouche.
Assurément une valeur sûre pour ceux qui cherchent un pinot noir de garde. Je dirais même que la garde est impérative.
On arrive aux
1985,
Beaune premier cru Clos du Roi plus évolué que les précédents, on se dit qu'on attaque peut-être les vins qui sont sur la pente descendante.
Le vin reste agréable mais dans un style de vieux pinot qui devient moins consensuel dans l'hypothèse d'une ouverture lors d'un repas d'anniversaire par exemple.
Pernand-Vergelesses premier cru Ile des Vergelesses sera mon vin préféré de la dégustation.
C'est fin, c'est long, c'est complexe sur des arômes très évolués mais encore expressifs et vigoureux.
Ce vin ne semble absolument pas en fin de vie.
Le niveau des 3 derniers millésimes est bluffant, que personne ne vienne dire que les vins de Bourgogne ne peuvent pas vieillir correctement.
1978 , l'
Aloxe-Corton est bien conservé mais dans un registre de vin ancien à l'image du Beaune 1985
Pernand-Vergelesses premier cru les Vergelesses est lui par contre bien fatigué.
1976 Des tannins secs, on n'en boirait pas un verre
On termine les rouges avec
1964 et c'est bien évidemment une découverte pour moi.
Ce n'est pas tous les jours qu'on peut boire des pinots qui ont 60 ans.
Pernand-Vergelesses premier cru les Vergelesses Un vin acide, mort pour ainsi dire (visiblement pour celui là particulièrement, il aurait fallu passer une heure plus tôt)
Corton grand cru On termine en beauté avec un vin bien entendu très évolué mais qui possède toujours une certaine complexité aromatique.
La bouche est délicate, c'est un vin de méditation qui se déguste pour lui même.
On passe alors aux blancs:
Pour faire court, nous avons unanimement préféré le
Clos du Village sur les 3 vins de
2022
Plus de structure, de volume et de complexité que le Pernand village et le Beaune.
Le millésime mystère m'a permis pour une fois de ne pas être ridicule à l'aveugle.
Un magnifique
Sous Frétille parfaitement équilibré et à point.
On en boirait des magnums !
Le
Corton Charlemagne possède une grosse structure mais reste marqué par des notes pâtissières.
il faut clairement l'attendre mais le potentiel est là.
Cette fois je miserais bien un billet sur
2014 et c'est bien ça.
Les 1995 nous ont semblé légers et dépassés, aucun plaisir possible contrairement au Corton Charlemagne 1985 magnifique dans un registre de chardonnay très évolué.
Ce 1985 truffe comme le Meursault 1er cru Poruzots 1992 de chez Leflaive que Gérard nous avait fait découvrir.
C'est assez rare de trouver des Bourgognes blancs d'une telle complexité liée au vieillissement.
Ca me donnerait presque envie de laisser vieillir un 2012 puisque c'est l'année de naissance de mon fils.
Wouhha , quelle dégustation les amis !
Un grand merci au domaine Rapet pour nous permettre de découvrir leurs vins à travers les âges.
Si la prochaine est à nouveau dans 5 ans, nul doute que je ferai tout mon possible pour y assister.