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Voyage en Bourgogne (juillet 2006)

  • Bertrand Le Guern
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Voyage en Bourgogne (juillet 2006) a été créé par Bertrand Le Guern

Impressions bourguignonnes - entre Nuits et Gevrey - juillet 2006

Appréciations subjectives de Pierre Citerne

Prieuré-Roch

Nuits-Saint-Georges premier cru "Clos des Corvées" 1998
Robe profonde, mate, nuancée. Nez lui aussi nuancé, complexe, épicé, viandé, "ferrugineux" ; le fruit, direct, profond s'exprime avec spontanéité. Matière veloutée et dense, un rien virile, en parfait accord avec l'expression olfactive. Premier contact de la journée avec ce terroir puissant et typé : vin remarquable, expression aboutie.

Nuits-Saint-Georges premier cru "Clos des Corvées" 1999
Robe toujours dense, plus vive cette fois. Vivacité que l'on retrouve au nez, assez fermé, pointu, organique. Matière très tannique, serrée, d'une virilité plus manifeste que celle du 1998. En phase de repli, on devine pourtant un excellent potentiel.

Nuits-Saint-Georges premier cru "Clos des Corvées" 2000
Robe paraissant un peu moins dense et plus évoluée que la précédente. Personnalité de grand charme et de grande finesse, douceur, suavité, velouté, floralité. Encore une expression réjouissante de ce millésime sous-estimé. Grand vin de pur plaisir, hic et nunc.

Nuits-Saint-Georges premier cru "Clos des Corvées" 2001
Profil plus mince, plus étriqué que les vins précédents, ce vin apparaît en retrait, mais toujours doté d'une saveur épicée complexe et d'une structure distinguée. Peut-être en phase de repli, comme le 1999.

Nuits-Saint-Georges premier cru "Clos des Corvées" 2002
Très dense en robe et en fruit, rôti, suave, très riche mais remarquablement frais. Équilibre parfait. L'expression du terroir dans ce millésime semble complète, souveraine. Grand vin.

Nuits-Saint-Georges premier cru "Clos des Corvées" 2003
Personnalité extravertie, dominée par un fruit très mûr, presque compoté. La bouche est ronde, volumineuse, flatteuse. Très bon vin, sans lourdeur, mais sans la distinction aromatique et structurelle des millésimes "normaux".
La juxtaposition 2002/2003 est un peu cruelle pour ce dernier, mais l'enchaînement de ces six millésimes du Clos des Corvées illustre à merveille comment un grand terroir peut conserver sa personnalité propre, sa "signature", tout en transcrivant le caractère unique de chaque millésime - à condition bien sûr que l'homme ait traité son raisin avec attention et respect.

Vosne-Romanée "Clos Goillotte" 2002
Robe tendre et délicate qui ne laisse pas deviner l'ampleur, la puissance de la matière. Les tannins sont d'une finesse persuasive absolument remarquable. La séduction aromatique, vosnienne, inimitable. Longueur, charme, subtilité, race. Grand vin. "Main de velours dans un gantelet de fer" selon Henry-Frédéric Roch…

Clos de Bèze 2002
Robe fournie. Corps tendu, intense, large, long, sans faille ni facilité. Moins charmeur, moins prêt que les autres 2002, il s'impose comme une évidence. Grand vin. Plutôt la classique "main de fer dans un gant de velours" selon notre hôte.

Domaine de la Romanée-Conti

Echezeaux 2005 (sur fût)
Très gourmand, soyeux, spontané, racé : excellent. Un premier contact tout en fruit et en suavité avec les 2005 du Domaine.

Grands-Echezeaux 2005 (sur fût)
Plus de densité et sans doute de longueur que l'Echezeaux, surtout un caractère minéral et terrien plus affirmé, mais on retrouve la même heureuse spontanéité du fruit, la même immense gourmandise. Grand vin.

Romanée Saint-Vivant 2005 (sur fût)
Toujours la générosité de constitution propre au millésime. Énormément de finesse, avec cette floralité entêtante, un peu sauvage, que l'on retrouve d'une année sur l'autre. Grand vin.

Richebourg 2005 (sur fût)
Très riche, beaucoup de gras, tellement de fraîcheur aussi… Plénitude impressionnante. Grand vin, proche de la perfection.

La Tâche 2005 (sur fût)
Prise de bois assez marquée sur ce fût. Longueur immense, structure tannique très présente, caractère terrien affirmé, "nocturne" ? évoquant l'humus, la suie, l'iris le plus sombre, violet tendant au noir… Grand vin, moins évident à comprendre que le Richebourg aujourd'hui, moins radieux.

Romanée-Conti 2005 (sur fût)
Couleur moins intense que les autres crus, comme toujours… Finesse insurpassable au nez, aucune interférence de l'élevage avec la magie aromatique du fruit. Une magie qui se prolonge en bouche, velours, complexité native, grâce suprême. Vin parfait, d'une évidence émouvante.

Echezeaux 2004
Très fin, svelte, fruité fumé de grand charme. Gourmand et racé. Remarquable, surtout si l'on se rappelle qu'il assure dans la dégustation la transition avec les somptueux et si complets 2005.

Echezeaux 1999
Belle robe lumineuse, intense. Nez remarquablement jeune, encore tout à fait sur le fruit, ample, riche, profond. Bouche très veloutée, large et cohérente, reprise en main par des tannins virils aboutissant à une impression finale de grand sérieux. Grand vin, l'Echezeaux le plus complet que j'ai goûté à ce jour.

Echezeaux 1995
Robe diaphane, ourlée de vieux rose. Bouquet plein de vie, en évolution, évoquant un sous-bois humide, une "promenade entre deux orages" selon Bernard Noblet. Beaucoup de finesse en bouche, toucher délicat, saveur franche, assez pointue, légèrement mentholée. Excellent vin, sans tout à fait la même plénitude ni la même harmonie que les trois millésimes plus récents d'Echezeaux dégustés aujourd'hui.

La Tâche 1990
Robe vive et intense, qui a rejeté beaucoup de dépôt. Expression aromatique d'une grande puissance, en même temps que d'une grande finesse. Le fruit paraît très mûr, solaire, mais sans ces nuances compotées, figuées malheureusement courantes dans les 1990 de la Côte de Nuits ; il développe de capiteuses senteurs de fourrure, d'épices (notes poivrées et camphrées), de viandes rôties…
La matière se montre virile, "sanguine" : une chair ample, des tannins carrés, une saveur profonde et capiteuse. Un grand vin, explosif et presque rugueux, manquant à mon goût quand même de fraîcheur et d'harmonie dans sa structure pour être considéré comme très grand.

Bâtard-Montrachet 1988
Robe vieil or, presque ambrée, très grasse. Grand nez riche de miel et de biscuit. Matière intense, longue, fraîche, stricte (presque "tannique", après les promesses de la robe et du nez on l'attendrait peut-être un peu plus glycérinée…) ; offrant un certain contraste avec la saveur opulente de beurre, de miel, de jaune d'œuf, sur un fond de pomme au four tendant doucement vers l'oxydation. Excellent vin, qui semble être à maturité même si son harmonie n'est pas totale.

Domaine Georges Roumier

Chambolle-Musigny 2004
Le fruit est là, expressif, mûr mais déparé par une végétalité étrange (une saveur proche de celle de la Suze). Matière un peu sèche, assez anguleuse en finale.

Morey-Saint-Denis "Clos de la Bussière" 2004
On retrouve au nez des notes végétales, de racines… La bouche manifeste un joli fruit mûr, concentré, avec de l'assise et une bonne mâche un peu abrupte. Bon vin

Chambolle-Musigny premier cru "Les Cras" 2004
Plus de finesse au nez, mais toujours une pointe végétale. Chair tendre mais serrée autour d'une belle structure longiligne, tendue. Bon vin parfaitement typé.

Chambolle-Musigny premier cru "Les Amoureuses" 2004
Grand nez floral, racé et complet, pur. Saveur délicieuse, grand charme d'une texture qui sait être à la fois moelleuse et aérienne. Présence, allonge et surtout distinction nettement supérieures au trois vins précédents. Excellent.

Bonnes-Mares 2004
Nez profond, fruit bien dégagé, précis mais assez sauvage, terrien. Matière dense, ample, bénéficiant d'une assise alcoolique à la limite de la pesanteur (14,2° !) qui contraste avec les saveurs distinguées de noyau, d'humus et de racines ; fin de bouche carrément "sudiste". Très bon vin au potentiel certain, mais qui ne possède pas la grâce des Amoureuses. Cette personnalité plutôt ambiguë, tiraillée entre un fruit mûr et des notes aromatiques végétales se retrouve à des degrés divers dans pratiquement tous les 2004 que nous avons goûtés.

Chambolle-Musigny premier cru "Les Cras" 2003
Robe vive assez soutenue. Joli nez, fruit intense, immédiat et propre, à défaut d'être subtil : fraise écrasée, violette… Bouche suave, douce, concentrée, peu acide, chaleureuse. Bon vin, marqué par le millésime mais sans lourdeur rédhibitoire.

Bonnes-Mares 2001
Robe vivante et pleine. Nez riche, complexe, profond, très beau fruit. Tout aussi riche en bouche, le vin se montre vif, sapide (belle saveur de noyau, franche et intense), structuré par des tannins fins mais virils. Excellent.

Domaine Leroy

Tous les vins sont goûtés sur fût

Pommard "Les Vignots" 2005
Grand fruit gourmand, solide ; chair large, grenue et fraîche. Très bonne entrée en matière.

Nuits-Saint-Georges "Aux Allots" 2005
Nez rôti de pinot très mûr, capiteux, pulpeux en bouche, très équilibré. Excellent.

Nuits-Saint-Georges "Aux Lavières" 2005
Excellent aussi, plus vif, peut-être aussi un peu plus dense ; le fruit est éclatant.

Vosne-Romanée "Les Genaivrières" 2005
Nez de toute beauté, floral, subtilement animal et épicé, vraiment très Vosne. Suave, soyeux, d'un charme immense en bouche. Remarquable.

Chambolle-Musigny "Les Fremières" 2005
Dense, floral, rond mais relevé par une finale bien ferme. Expression aromatique un peu contrariée par la prise de bois. Excellent.

Savigny-lès-Beaune premier cru "Les Narbantons" 2005
Toujours une remarquable expression du fruit, peut-être un peu plus végétal dans ses nuances aromatiques que les crus précédents, issus de la Côte de Nuits. Très belle matière dense et structurée, longiligne. Excellent.

Volnay premier cru "Santenots du Milieu" 2005
Robe nettement plus fournie que les précédentes. Nez riche, terrien, minéral. Matière très dense, juteuse, droite, vigoureuse mais finement dessinée. Potentiel remarquable.

Nuits-Saint-Georges premier cru "Aux Vignerondes" 2005
Beaucoup de charme et de personnalité dans l'expression aromatique, épicée, minérale : "ferrugineuse". Bouche ronde, veloutée, fruit magnifique, finale très fine, élégante. Remarquable.

Nuits-Saint-Georges premier cru "Aux Boudots" 2005
Encore plus rôti et suave que les Vignerondes, même si le vin se montre plus fermé ; goût camphré, minéral, subtil et profond. Remarquable.

Vosne-Romanée premier cru "Les Beaux Monts" 2005
Nez ample et floral. Charnu, frais en bouche, serré, réglissé ; la chair semble un peu contractée par la prise de bois, allonge certaine. Potentiel remarquable.

Chambolle-Musigny premier cru "Les Charmes" 2005
Nez particulièrement gracieux et pénétrant, parfaitement typé. On retrouve cette typicité du Chambolle idéal en bouche : le velouté, la suavité, le caractère aérien et la finale merveilleusement fraîche. Grand vin de dentelle, de finesse et de charme.

Gevrey-Chambertin premier cru "Les Combottes" 2005
Très belle robe intense. Nez fumé, minéral, terrien, avec des notes "exotiques" et profondes évoquant la sauce soja et le poivre blanc, et surtout un magnifique fond de griotte. Matière intense, serrée, mais dotée de tannins remarquablement suaves. Grand vin et contraste véritablement éblouissant avec les Charmes : c'est à chaque fois chez Leroy une véritable leçon de terroirs à laquelle nous sommes conviés.

Corton-Renardes 2005
Un vin héroïque, capiteux, large, très concentré, sans que le fruit ne bascule jamais dans la l'épaisseur ; une profonde saveur terreuse, d'humus et de racine. Grand vin encore très ramassé sur lui-même.

Romanée-Saint-Vivant 2005
Grand fruit pur et vibrant qui décline parfaitement les notes florales propres à la Saint-Vivant : œillet de montagne, iris… Saveur tout aussi envoûtante ; corps remarquable, svelte, plein, nerveux, très long. Grand vin, très grand vin même…

Richebourg 2005
Au nez, dans un registre voisin en intensité et en finesse, il se montre plus riche, plus épicé que la Saint-Vivant, avec même un caractère chocolaté. Matière impressionnante, très large jusqu'en fin de bouche, serrée, nettement terrienne. Grand vin, aujourd'hui moins éblouissant de sensualité pure et de race que la Saint-Vivant, mais d'une immense stature.

Clos de Vougeot 2005
Expression du fruit opulente et précise. Chair veloutée, ample, structurée, qui se resserre considérablement en finale ; saveur nuancée et profonde. Grand vin complet qui dégage une étonnante impression de sérénité.

Musigny 2005
Robe éclatante. Bouquet suprême, déjà formé, manifestation (apparition !) idéale du pinot le plus fin et le plus persuasif. Formes et toucher d'une harmonie complète et d'un charme absolu. Illustration de ce qu'en matière de vin la valeur n'attend pas le nombre des années. Vin parfait, dont le génie parvient à faire saillie au milieu de ces grands crus pourtant plus envoûtants les uns que les autres…

Clos de la Roche 2005
On ne peut qu'être sous le charme dès le premier nez ; personnalité profonde, enveloppante, senteurs florales bouleversantes et pourtant si bien en place. Matière superlative, complète en tout sens et d'un velouté, d'une sensualité immense. Très grand vin, proche de la perfection, et dire qu'il passe après le Musigny…

Latricières-Chambertin 2005
Nez très pur, frais, sur la griotte, d'une éloquence plus retenue que les grands crus précédents. En bouche le vin se montre serré, très vif, d'une grande finesse, longiligne, bâti autour d'une acidité superbe. Grand vin, peut-être très grand vin, sur son quant-à-soi.

Chambertin 2005
Robe particulièrement dense et vive. Nez très profond, fortement réduit aujourd'hui, qui laisse deviner un fruit impérial, relevé de notes audacieuses d'épices, d'humus, de moka… Extrêmement riche en bouche, extrêmement serré aussi, d'une cohérence parfaite, minéral ; sa présence physique, son assise sont étonnantes. Très grand vin, proche de la perfection - et si différent du Musigny ou du Clos de la Roche.

Corton-Charlemagne 2005
Aspect jaune pâle de belle viscosité. Très minéral, réservé et strict au nez. Grande fermeté en bouche, texture et vivacité parfaites, grande pureté, aucune marque de l'élevage, simplement le fruit et le terroir. Grand vin.

Domaine Jacques-Frédéric Mugnier

Chambolle-Musigny 2005 (Plantes + Combe d'Orveau - sur fût)
Joliesse du fruit, suavité, élégance, toucher très caressant. Tout ce qu'on peu attendre d'un très bon Chambolle.

Chambolle-Musigny premier cru "Les Fuées" 2005 (sur fût)
Toujours beaucoup de douceur, de velours, beaucoup de plaisir, une saveur affriolante de framboise… Très bon vin possédant plus de structure que la cuvée précédente, mais aussi une rondeur, une richesse alcoolique qui peut sembler insistante.

Bonnes-Mares 2005 (sur fût)
Expression aromatique minérale, profonde, plus "sérieuse", mais toujours porteuse d'un magnifique fruit framboisé. Matière dense, tendue, terrienne, fraîche mais d'une chair pourtant très généreuse. Remarquable.

Chambolle-Musigny premier cru "Les Amoureuses" 2005 (sur fût)
Nez très raffiné, évoquant les fleurs, la mûre de ronce, la feuille froissée… Également très fin en bouche, aérien ; fruit précis, à la fois velouté et incisif. Remarquable.

Musigny 2005 (sur fût)
Nez d'une classe éblouissante, minéral, subtil, profond, conjuguant admirablement fraîcheur (spontanéité) et intensité. Ce miracle d'équilibre se poursuit en bouche ; le vin se montre aussi suave que strict, étiré mais velouté, pulpeux et évanescent… Grand vin, peut-être très grand.

Nuits-Saint-Georges premier cru "Clos de la Maréchale" 2005 (sur fût)
Robe plus soutenue que celles de vins de Chambolle. Nez puissant, assez sauvage, terrien, minéral "ferreux", litière de vache… Matière intense, juteuse, large ; tannins serrés, plus rugueux que sur Chambolle, ce qui était attendu. Très beau vin vigoureux et tannique.

Chambolle-Musigny 2004
Nez ouvert, joli fruit, qui semble bien mûr mais paradoxalement porteur de notes herbacées. Vif dès l'attaque, goût racinaire, contour et personnalité un peu trop anguleux, amertume de gentiane en finale.

Nuits-Saint-Georges premier cru "Clos de la Maréchale" 2004
Nez fin et intense, avec quelques inflexions végétales (encore la racine de réglisse ?). Charnu en bouche, assez rond, même si la finale reste vive et un peu amère. L'ensemble montre de l'allant et de la distinction : très bon vin.

Chambolle-Musigny premier cru "Les Amoureuses" 2003
Le nez nous embarque immédiatement dans le monde si particulier des 2003… Très mûr, confit, avec des notes de gelée de mûre et, moins classiques encore, de cèpe frais ! Matière douce, confite, de belle structure suave, mais nettement chaleureuse et sans la race aromatique attendue de cette cuvée (saveur insistante de caramel, de fruits cuits).

Musigny 2001
Superbe nez tout en subtilité mais aussi en persuasion, racé, éthéré, profondément fruité. On retrouve cette distinction aromatique en bouche, portée par une trame serrée mais sans aucune dureté, dense mais aérienne, pénétrante. Grand vin complet, vinification admirable de transparence.

Domaine David Duband

Hautes-Côtes de Nuits 2005 (sur fût)
Acidulé, frais, charnu, fruit bien dégagé.

Morey-Saint-Denis 2005 (sur fût)
Assez dense, sérieux, bons tannins fermes mais gras.

Nuits-Saint-Georges 2005 (sur fût)
Jolie cuvée à la fois ronde et virile.

Chambolle-Musigny 2005 (sur fût)
Fin, délicat, matière un peu mince.

Nuits-Saint-Georges premier cru "Les Thoreys" 2005 (sur fût)
On change de catégorie. Matière juteuse et serrée, fruit dense et belle minéralité. Très bon vin.

Chambolle-Musigny premier cru "Les Gruenchers" 2005 (sur fût)
Belle finesse aromatique, suave, finale acidulé. Un certain manque de profondeur, d'élan, par rapport aux cuvées de Nuits. Bon vin.

Nuits-Saint-Georges premier cru "Les Pruliers" 2005 (sur fût)
Réduit, serré, sanguin, droit, intense ; assez austère mais on devine un très bon vin complet et typé.

Nuits-Saint-Georges premier cru "Les Procès" 2005 (sur fût)
Le plus minéral et le plus serré des trois Nuits ; austère, tannique, plein de vigueur et proche du terroir… Encore une très belle cuvée.

Echezeaux 2005 (sur fût)
Suave, floral, aérien au nez, conformément à ce qu'on attend du climat (les Rouges du bas), même si des notes boisées tendant vers le caramel brouillent un peu ce joli fruit. En bouche l'allonge est bonne, le volume correct mais les tannins me paraissent un peu secs. A revoir.

Nuits-Saint-Georges premier cru "La Richemone" 2004
Expression aromatique à la fois solaire (fruit compoté) et herbacée/médicinale (camphre). Des tannins fermes, saillants, dominent une matière un peu mince.

Chambolle-Musigny premier cru "Les Gruenchers" 2004
Nez un peu végétal mais chair charmante, joli fruit guilleret.

Nuits-Saint-Georges premier cru "Les Thoreys" 2004
Arôme très marqué de cassis (à la Pernin-Rossin ?), matière sérieuse, structurée, intense, saveur animale, presque saline. Bon vin à la forte personnalité, dont l'expression aromatique doit s'affiner, d'une virilité conforme à ce que l'on attend (souvent) d'un Nuits.

Vosne-Romanée premier cru "Les Beaumonts" 2004
Assez plein, floral, chair agréablement veloutée mais accroche tannique présente. Bon vin.

Echezeaux 2004
Assez svelte, presque mince, finesse aromatique indéniable et bonne rémanence mais une expression à nouveau un peu trop marquée par le bois. Espérons que le fruit reprenne rapidement le dessus et exprime toute la subtilité qu'il laisse entrevoir.

Domaine Armand Rousseau

Gevrey-Chambertin 2005 (sur fût)
Couleur pâle, presque de la grenadine. Tout en fruit (framboise, griotte, noyau…) : une gourmandise. Très bon vin au charme immédiat, que l'on boirait volontiers dès à présent.

Charmes-Chambertin 2005 (sur fût)
Dans le même esprit que le Gevrey village : suavité, velouté, finesse du fruit. La matière est quand même plus sérieuse, plus tramée et également plus chaleureuse. Très bon vin.

Ruchottes-Chambertin "Clos des Ruchottes" 2005 (sur fût)
Marqué par l'élevage mais on perçoit sans peine la grande classe du fruit, racé, complet, aérien. Excellent vin.

Gevrey-Chambertin premier cru "Clos Saint-Jacques" 2005 (sur fût)
Sur l'élevage également. Tendu, vif, à nouveau un fruit magnifique de naturel et de race. Excellent.

Clos de Bèze 2005 (sur fût)
Très épicé, un grand volume en bouche mais un fruit toujours aussi pur et aérien, une formidable longueur ciselée. Grand vin.

Chambertin 2005 (sur fût)
Plus intense que celle du gevrey village, se parant de reflets violacés, la robe montre pourtant les même diaphanes nuances grenadine… Nez très précis, pénétrant, avec une évidence de fruit remarquable, commune à tous les vins de la cave, même si les quatre derniers apparaissent à ce stade marqués par le bois. Fin, serré en bouche, superbe longueur et rémanence aromatique de race absolue. Grand vin.

Domaine Lignier Père et Fils

Fixin (blanc) 2005 (sur fût)
Propre, gras intéressant, saveur de fruits jaunes (pêche, mirabelle…).

Chambolle-Musigny 2005 (sur fût)
Du fruit, de la fraîcheur, peut être un peu de rigidité dans la structure. Bon vin.

Morey-Saint-Denis 2005 (sur fût)
Plus sérieux, terrien, ample, savoureux, beau grain sous la langue. Très bon vin.

Chambolle-Musigny premier cru "Les Baudes" 2005 (sur fût)
Belle finesse aromatique, texture soyeuse, floralité attirante, mais sensation d'alcool marquée. Bon vin.

Morey-Saint-Denis premier cru "Vieilles Vignes" 2005 (sur fût)
Concentré, vif, frais, minéral. Très bon vin complet, harmonieux, racé et gourmand.

Clos de la Roche 2005 (sur fût)
Le même esprit que le Morey vieilles vignes mais d'une concentration supérieure ; grande finesse aromatique et harmonie générale remarquable. Grand vin.

Chambolle-Musigny 2004
Robe pâle. Fruit délicieux, grande fraîcheur aromatique et structurelle. Très bon vin de plaisir et de finesse.

Morey-Saint-Denis 2004
Plus rond, plus aromatique que le Chambolle, peut-être un peu plus dense, mais aussi moins séducteur et enlevé dans son expression.

Morey-Saint-Denis premier cru "Les Chaffots" 2004
Terrien mais élégant, profond ; fruit très pur souligné de belles notes minérales et épicées. Très bon vin tout à fait dans l'esprit du domaine : plénitude harmonieuse, finesse et équilibre.

Merci aux hommes du vin qui nous ont reçus : Henry-Frédéric Roch, Bernard Noblet, Christophe Roumier, Frédéric Roemer, Jacques-Frédéric Mugnier, David Duband, Charles et Eric Rousseau, Hubert Lignier

Merci à ma compagne et à mes compagnons de dégustation successifs : Marie-Claire Delorme, Didier Sanchez, Philippe Escapat, Patrick Moulène, Miguel Sennoun, François Breteau et Vincent Mercier

Pour ceux qui voudraient des notes (équivalences non contractuelles…) :
Bon vin : en gros de 15 à 15,5/20
Très bon vin : plus ou moins de 16 à 16,5
Excellent vin ou vin remarquable : autour de16,5 à 17,5
Grand vin : 18 et plus…

blg
16 Oct 2006 16:36 #1

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Réponse de Guest sur le sujet Re: Voyage en Bourgogne (juillet 2006)

Un beau texte de Pierre comme d'habitude, des grands vins en 2005 comme à Bordeaux, des prix malheureusement si élevés ...
16 Oct 2006 17:19 #2

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Réponse de Olivier Mottard sur le sujet Re: Voyage en Bourgogne (juillet 2006)

Effectivement, 2005 est grand, voire très grand et la comparaison est cruelle pour son prédécesseur.
Cela est rigoureusement illustré dans ce très beau résumé.

Olivier
16 Oct 2006 17:45 #3

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Réponse de arnaudm sur le sujet Re: Voyage en Bourgogne (juillet 2006)

Chez Roumier vous n'avez pas dégusté le Musigny ?

"Mes goûts sont simples : je me contente de ce qu'il y a de meilleur ". O.Wilde
16 Oct 2006 19:47 #4

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Réponse de miggy1 sur le sujet Re: Voyage en Bourgogne (juillet 2006)

Et non, pas de Musigny chez Roumier... je crois qu'il avait peur d'être limite en réserve pour ouiller, et on était un peu nombreux.
Mais le Musigny de Leroy nous a vite consolé... une merveille!!!
16 Oct 2006 20:07 #5

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Réponse de arnaudm sur le sujet Re: Voyage en Bourgogne (juillet 2006)

Merci ,
J'aimerais bien trouver une dégustation comparative du Bonnes-Mares et du Musigny du domaine . L'idéal serait sur un millésime à maturité , mais bon, on peut toujours rêver !

"Mes goûts sont simples : je me contente de ce qu'il y a de meilleur ". O.Wilde
16 Oct 2006 20:36 #6

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Réponse de Guest sur le sujet Re: Voyage en Bourgogne (juillet 2006)

Musigny – Jacques-Frédéric Mugnier 2001 : août 2005 (cr par Pascal Perez)
VM17,5 – JP17,5 vers 18,5 - PP17 – LG16,5+

- Parfums un peu écrasés de griotte, d’épices douces, de fourrure, de réglisse et de terre.
- Il s’avance tout en dentelle mais bien proportionné et d’une longueur appréciable. Quelques divergences finissent par apparaître, même si, l’essentiel étant acquis, elles ne portent que sur des détails. Certains sont éblouis par son équilibre, sa plénitude, son respect du terroir. Les autres, sans nier ces qualités, regrettent un certain manque d’éclat du fruit, un certain manque de personnalité somme toute. A revoir en confiance tout de même.

Echézeaux - Domaine de La Romanée-Conti 2004 : juin 2005 (sur fût)
JP16 - PP16,5 – LG16,5

La malolactique se termine. Prestation olfactive typée, fine, pure : fruits rouges (groseille, framboise), épices, avec en complément une belle floralité. La finesse est d’emblée au rendez-vous, pour des saveurs superbes, une finale croustillante qui s’appuie sur un long retour fruité et doux (la glycérine apportée par les lies). Il y a de la lumière dans ce vin habité, net, frais et avenant, déjà accessible, faussement tendre.

Echézeaux - Domaine de La Romanée-Conti 1999 : juin 2005
JP17 vers 18 - PP18 - LG16,5+

Robe presque noire. Le nez très mûr (limite surmûr ?) surprend par ses senteurs assurément singulières : pain d'épices, mûre, poivre, cerise confite, liqueur de cassis. La bouche confirme un caractère baroque : liqueur, pruneau (sans connotation péjorative, car on pense à la prune très mûre), menthol, variations balsamiques (laurier, eucalyptus, ciste). Elle est curieusement très extravertie (on tend vers une syrah ?), construite sur une grosse matière peu académique en l'état mais solide, et sa nette fraîcheur sous-jacente lui confère un caractère ubiquiste. Selon Bernard Noblet, il aurait été utile de laisser plus de rafle ! Un vin grand écart, joliment énigmatique.
18 Oct 2006 16:09 #7

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Réponse de Guest sur le sujet Re: Voyage en Bourgogne (juillet 2006)

Aligner les vins suivants :

Bonnes-Mares Roumier 1990 ? vu passer un 1999 immense !

Musigny Roumier 1990 : renversant (19/20, merci à notre hôte pour nous avoir proposé ce vin aussi rare qu'excellent)

Clos Vougeot - Roumier 1990 : juin 2004
PP16 – PC16 – LG15,5/16
Le bouquet de pinot est ici heureusement fort convaincant par son naturel : rose fanée, nuoc-mam, épices (girofle), cerise et réglisse offrent un ensemble choral de bon niveau, intense, complexe et fin.
Bouche qui n’atteint pas les sommets bourguignons (on connaît des célébrations du cépage bien plus émouvantes), mais encore bien alerte, avec son fruit relativement préservé (méfaits potentiels du millésime), son acidité salvatrice, sa netteté. Elle n’est en tout cas aucunement lestée de bois ou d’un excès de maturité du fruit, comme dans le cas du vin précédent. La minéralité évoque un Nuits-St-Georges.

Eviter 1993 (Bonnes-Mares moyen, Corton-Charlemagne ED dans notre cas).
18 Oct 2006 17:33 #8

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Réponse de Guest sur le sujet Re: Voyage en Bourgogne (juillet 2006)

Nuits-Saint-Georges Clos des Corvées (monopole) – Prieuré-Roch 1997 : jullet 2004 (« La Table de Chaintré » à Chaintré)
LG14,5 – PP14,5

Robe mate, un peu trouble. Senteurs complexes d’andouille fumée, de fleurs, de fruits rouges (framboise, groseille, griotte), de réglisse, de cerise à l’alcool. En revanche, bouche peu concentrée et pas si goûteuse, sans relief ni éclat particulier, qui donne l’impression d’être un peu brouillonne, sans fil directeur (tant aromatique que structurel) clair. On est loin du grand pinot noir (sans soufre ici en l’occurrence) attendu.
19 Oct 2006 11:54 #9

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