Bu lors de l'AG d'LPV
Château La Grâce Dieu Les Menuts 1975
Dfried
Une bouteille offerte et amenée sans grand espoir à une dégustation dans le Jura.
Elle aura été conservée plusieurs jours à température ambiante, celle des logements chauffés même au printemps, sans autre précaution que d'être allongée dans l'obscurité. Un voyage dans une valise chahutée, entre escaliers, marches, trains et voiture pendant toute une journée aura été le point d'orgue de cette maltraitance.
Surprise donc lorsque quelques heures plus tard la nuit venue, cette bouteille rafraichie par une position debout dans un garage fermé et très frais présente, mise à part une étiquette un peu tachée et fanée, un bouchon parfait et un niveau largement honorable pour ses plus de 40 ans.
J'ai décidé de ne quasiment rien boire ce soir alors que nous sommes pourtant réunis entre amis avec de nombreuses bouteilles.
Je tâcherais néanmoins de toujours sentir, et d'au moins goûter le plus souvent.
La robe sombre montre des traces de maturité, mais pas de signe de sénilité.
Au nez c'est un peu herbacé, discrètement empyreumatique, mais somme toute du fruit mûr aussi.
Il y a de la matière en bouche, avec un fruit un peu compoté bien présent, sans complexité.
En revanche, la finale est totalement écrasée.
Certes, rien de vraiment excitant, mais c'est tellement inattendu de la part de cette relique maltraitée que l'on se surprend à la trouver finalement pas mal, surtout si le vin devait accompagner un plat.
Le lendemain le vin ne s'est pas fondamentalement amélioré, a perdu encore un peu au nez et n'a certainement pas trouvé la complexité manquante. Mais il parait un peu plus équilibré en bouche.
Comme quoi les noms ''modestes'' et les millésimes fermés à jamais... En tout cas pour ceux qui ont la chance d'être encore là et en bonne santé.
Voir ce grand souvenir de dégustation du ZWTG en janvier 2008 :
Le ZWTG et les 1975 (entre autres merveilles)
De quoi également nourrir la discussion éternelle sur les vin dits tellement prometteurs et pourtant si frustrants :
Phase de fermeture - effet et durée
Claudius
Note fumée, ensuite herbes sèches, bouquet hyper-évolutif, beau fruit mûr confit, finale un peu sèche ... bonne surprise pour pareille vieillerie, mais pas vraiment excitante.
Oliv
Robe évoluée, sur un tuilé avec encore du fond et une certaine turbidité.
Nez au bouquet intéressant, sur un végétal marqué qui s'exprime sur le foin, presque les herbes de Provence, des notes fumées.
La bouche est moins intéressante, sur une attaque honnête mais sans vrai équilibre ni réserve de fond, avec une petite dilution qu'une aromatique tertiaire sympathique ne suffit pas à sauver de l'anodin.
Superflu si n'était le respect pour le plus que quarantenaire.