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Les pérégrinations d'un amateur de vin

  • jeanclaude
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Les pérégrinations d'un amateur de vin a été créé par jeanclaude

En cette fin de semaine du début décembre, j'ai pas école. Je sèche! (aaa) Un mot d'excuse de mes parents dans une poche et un agenda dans l'autre, je décide de «partir sur la route toute la sainte journée» (aaa). Le lundi, je me lance dans l'établissement de mon petit programme, la sélection de quelques propriétés et la prise des RDV. Voilà , c'est fait et mon planning m'indique que 6 Châteaux vont m'accueillir ce jeudi et ce vendredi. Quelques stars classées et d'autres qui ne le sont pas mais qui méritent 100 fois de l'être. Jugez vous-même: Gruaud Larose, Léoville Barton et langoa Barton, Cos d'Estournel, Latour, Sociando Mallet et Haut Marbuzet! J'avais prévu Lafitte et Léoville Las cases mais un contretemps m'oblige à  les reporter. C'est pô grave, avec ceux prévus, j'ai largement de quoi m'occuper!

Je commence dès 9h30 au Château Gruaud Larose. Celui-ci se situe sur la commune de Saint-Julien Beychevelle. Le temps est humide, il ne pleut pas mais c'est limite. Il pleuvra un peu plus tard dans la journée (Ca, c'est pour prouver à  Anthony que 2004 sera définitivement dilué! (aaa)). Un crachin style breton me surprendra au sortir de Sociando Mallet. En tout cas ce matin là , le froid est sec, vivifiant et supportable.

Château Gruaud Larose. Saint Julien. Second Cru Classé.

Le domaine possède 82 hectares sur un terroir de Graves garonnaise du quaternaire déposés là  depuis plus de 600 000 ans (c'est marqué sur la fiche! (aaa)). L'encépagement est assez classique dans les GCC hors ces 1,5% de Malbec qui se démarquent quelque peu ici. Cabernet Sauvignon Francs, Merlot et Petits Verdots.

Petite ballade dans les installations, visite des chais, cuvier, salle d'expédition, salle d'étiquetage et vinothèque où les plus vieux millésimes dorment en silence. Le plus vénérable: Un Gruaud Larose 1815! La personne qui m'accompagne me demande si, à  mon avis, il est encore bon. Je lui propose d'emmener chez moi l'échantillon et je lui ferai part de mes conclusions plus tard. Il rigole mais je ne sais toujours pas pourquoi! Bizarre les Médocains parfois (jjj)(aaa).

Le domaine produit bon an mal an quelques 450 000 bouteilles par millésime. Il possède 29 cuves bétons et 900 fûts, tous neufs, se trouvent dans chaque chai. Petit détail. C'est le seul domaine du coin à  posséder sa propre station d'épuration. Dans les chais donc, 15 fournisseurs sont référencés. Chacun apportant une touche différente dans l'élaboration des fûts. Mon guide me narre alors une p'tiote anecdote. Dans le temps, le choix des fournisseurs était déterminant pour le maître de chai qui demandait à  certains de curer l'intérieur des barriques. La raison? Les fûts permettent de sortir environ 300 bouteilles. Au delà  de ce chiffre, le restant était cadeau pour le maître de chai. D'où l'intérêt pour celui-ci d'évider au maximum les fûts! Cette pratique n'est plus de mise aujourd'hui. Enfin, je crois...Bon, passons à  la dégustation. La salle se situe dans le chai des 2003. Pas de 2002 proposé, seul le 2001.

Château Gruaud Larose 2001: La robe est couleur rubis. Au nez, des arômes d'épices et des notes de cacao. En bouche, on retrouve les épices mais aussi des notes torréfiées et de fruits mûrs. Présence d'une grosse matière, beaucoup de souplesse et une belle richesse. Les tannins sont puissants et un peu rudes, austères encore. Le boisé est encore bien présent mais joue plutôt le registre de la finesse. La finale épicée et fruité est superbe et longue. Très importante persistance du fruité.

Ma deuxième visite est prévue au Château Léoville Barton. Cette fois, nous sommes à  Saint-Julien (à  ne pas confondre avec Saint-Julien Beychevelle!). C'est le fief de la famille d'Anthony Barton et de sa fille, future maîtresse des lieux. Chose rare dans les GCC, c'est que le Château est habité par le propriétaire. D'ailleurs, ce jour là , une fumerolle s'évade joyeusement de la très haute cheminée située dans l'aile gauche. Cela a un côté rassurant de voir encore de la vie dans ces pierres vénérables.

Château Léoville Barton et Langoa Barton. Saint-Julien. 2ième Cru Classé et 3ième Cru Classé.

Voilà  une propriété à  taille humaine, qui laisse libre cours à  des valeurs familiales et intimistes. C'est réjouissant et rassurant. Pour situer un peu la personnalité de Mr Barton et sa philosophie, une chose me revient à  l'esprit. De l'autre côté de la route se trouvent les installations techniques mais il y a aussi des habitations. Celle-ci sont encore occupées par des retraités du domaine qui ont souhaités rester près de leur histoire, de leurs souvenirs et de ce patron tant apprécié. Fermons la parenthèse. Le domaine quand à  lui, où architecture moderne et ancienne se côtoient avec le bois en filigrane, se partage en deux. 15 hectares pour produire Langoa Barton (3ieme Cru Classé) et 50 hectares pour Léoville Barton. Après la visite du superbe jardin et de sa serre (où les orangers entres autres attendent le retour du printemps pour refleurir), des chais (dont le petit dernier construit récemment, qui répond au nom de Thomas, en la mémoire du fils décédé d'Anthony Barton en 1990. Dans les 2 chais, 1800 fûts de chêne au total. 80% de fûts neufs pour élaborer les vins et repos pendant 18 mois. 1 seul fournisseur: Maury.) et du cuvier, nous nous dirigeons vers la salle de dégustation pour attaquer les choses sérieuses.

Château Langoa Barton 2002: Belle robe rouge sombre. Nez charmeur sur les fruits noirs. En bouche, toujours ces arômes de fruits noirs, de cassis mais aussi les fruits rouges avec la fraise et la groseille. Il y a dans ce vin une belle matière, grasse et généreuse. Les Tannins sont enrobés, ronds et il se dégage une superbe impression de finesse, de charme et d'élégance. La finale est impressionnante sur le cassis, les fruits noirs.

Château Léoville Barton 2002: Ce vin est incroyable! Déjà  la robe, dense, profonde, lumineuse et aux reflets sombres. Puis le nez, puissant sur des arômes de fruits noirs et d'épices. La bouche enfin, élégante, volumineuse, ample avec une présence tannique franche et massives mais tout en onctuosité et finesse. La persistance ensuite, magnifique sur les fruits noirs. Ces arômes de cassis sont d'une présence superbe. Les épices, en arrière plan, sont toujours là  mais moins que le fruit. Et ce retour fruité! Quelle merveille! On croque dans le raisin! L'équilibre me semble parfait, cohérent et irréprochable. La matière est noble, le boisé superbement intégré et discret. L'harmonie est le maître mot que je ressent à  cet instant. Et la finale? Hein? A la mesure de ce qui précède. Monumentale! inoubliable! Au fruité interminable. Bref!, j'aime beaucoup ce p'tit rouge (aaa).

Au revoir Léoville et à  bientôt. Tu vas faire parler de toi!

Petite remontée vers le nord. Je dépasse Pauillac puis Saint Estèphe et me voilà  à  Saint Seurin de Cadourne, commune où se trouve le Château Sociando Mallet, prochaine étape de la journée.

Château Sociando Mallet. Haut Médoc. Cru bourgeois.

Là , nous sommes loin de l'architecture tapageuse des grands Châteaux de la rive gauche. Sociando Mallet fait plus dans le rustique que l'opulent. Quelques bâtiments disséminés sur la propriété et surtout une vue magnifique, imprenable sur la Gironde et la rive opposée. Le maître de Chai m'accompagne dans cette visite. L'accueil est très sympa et décontracté. Sociando Mallet, c'est 50 hectares d'un seul tenant plus 20 hectares sur St Seurin de Cadourne. Avec Mr Laujacq, nous traversons les différents ensembles; cuvier, salle d'étiquetage, salle d'osmose inverse et ses deux machines, salle de stockage et les chais. Tout cela est très classique, très propre et soigné. En plus, j'ai droit à  la visite du labo. Petit mais bien fournit. C'est le maître de chai lui même qui réalise les analyses. Nous ne sommes pas à  Haut Brion où une armée de stagiaires s'en charge. Les moyens ne sont pas les mêmes! Lui même déclare qu'il a largement le temps de s'en occuper. Pour le millésime 2003, les analyses sont bonnes. La présence toute proche du grand fleuve permettra de conserver une acidité excellente. Dans l'ensemble, les terroirs situés sur Saint Estèphe et plus au nord dans le Médoc ont mieux encaissés les dommages de l'été que les voisins de Pauillac, Saint Julien et Margaux. A nos verres maintenant.

Château Sociando Mallet 2000: Je l'avais déjà  goûté il y a quelques mois et le fait de le goûter à  nouveau m'enchante. La première fois, c'était parfait! Un beau souvenir. Cette fois, je suis un tout petit peu mitigé dans mes sentiments au début. La robe est superbe, d'un rouge vif et chaleureux. Au nez, le charme disparaît un peu. Le poivron, vert, tenace et endurant. Aà¯e! J'aère au maximum le vin mais la sensation demeure. Le nez est très vert. Re-aà¯e! Les souvenirs des commentaires de dégustation sur ce vin me reviennent à  l'esprit. Je trempe mes lèvres et pousse un OUF! de soulagement. La bouche infirme ce sentiment. Le fruité est resplendissant. Les tannins, enrobés et d'une grande finesse, sont à  l'opposé de la sécheresse et de l'astringence. Des notes de moka complètent les arômes de fruits noirs des premières sensations. Le vin apporte grande fraîcheur, volume superbe, concentration et densité. Un grand vin.

Château Sociando Mallet 2001: La robe reste magnifique, avec ses reflets violine et carmin. Le nez est - expressif, un peu fermé mais petit à  petit, les notes fruités prennent le dessus et la myrtille, la mure et le cassis se dévoilent. La bouche est charnue, élégante, d'une très grande souplesse. Les tannins sont puissants, superbes d'intensité. La matière est immense et le volume a du répondant. Enorme sensation de fraîcheur et une acidité bien marquée, encore trop à  ce jour peut être. La finale, très longue, met en exergue un fruité démonstratif.

A ce stade de la visite, l'heure tourne à  une allure folle et je risque d'être en retard pour mon prochain RDV, chose que je déteste. Pourtant, je ne peux pas quitter le domaine sans goûter la cuvée Jean Gautreau, dont Yves nous a parlé un peu plus tôt. Je fais l'impasse sur SM 2002 et demande à  goûter cette micro-cuvée.

Jean Gautreau, c'est une production confidentielle de 4000 bouteilles réservées à  la fille du propriétaire et uniquement pour elle. Pas de ventes prévues donc à  ce jour. La sélection est sévère. D'abord, une première sélection de 60 barriques de SM, c'est à  dire 3 barriques par parcelle. Puis, deuxième sélection de 15 barriques sur les 60 puis élevage pendant 18 mois quand SM «ne l'est» que pendant 12 mois. C'est une vin hors norme et quasiment inconnu à  ce jour (sauf pour les lecteurs de LPV. Merci Yves!).

Le maître de chai accède à  ma requête, prépare le fût et me propose de découvrir Jean Gautreau 2002 à  même la barrique. Et là , le choc!

Château Sociando Mallet. Jean Gautreau 2002: La robe est splendide, aérienne, d'une superbe densité. Au nez, les épices dominent avec la vanille et la cannelle. Les fruits noirs suivent de peu . En bouche, c'est explosif. Epices, cassis, cuir, grillé, tout en onctuosité et gourmandise. Superbe amplitude et un très bel équilibre avec un coulis de cassis...on en mangerait!. Les tannins du bois enrobent le tout pour un vin d'une élégance folle. La structure est somptueuse, la chair exubérante. Un retour fruité me prend en traître et m'achève pour le compte. Le jus de cassis est dévastateur ces derniers temps! La finale est tout aussi explosive, énorme, grasse, voluptueuse. Moi, j'adore!

Il est presque temps de partir. Mr Laujacq me propose alors de goûter les Cabernet et Merlot 2003 sur fût. Au diable l'avarice et les avaricieux! Le temps m'est compté mais je ne peux décemment pas rater cela.

Sociando Mallet. Fût Cabernet Franc 2003: Superbe de fraîcheur, de densité et d'intensité des arômes de fruits rouges. J'adore cette sensation de croquer la framboise. C'est ample et bien rond. Un régal. Une merveille.

Sociando Mallet. Fût Cabernet Sauvignon 2003: L'élégance personnifiée. Les épices avec le poivre vert et la vanille. Mon ami le cassis qui revient en force. Une immense sensation de fraîcheur, de puissance, de rondeur, de finesse et d'équilibre. Bref! c'est très très bon!

Sociando Mallet Fût Merlot 2003: Là , c'est clair. Au nez, les fruits rouges sont bien là  avec la cerise mais aussi les fruits sauvages avec la mûre et la myrtille. On retrouve en bouche exactement ces même arômes avec en plus quelques notes de cerise au kirsch. C'est une merveille de rondeur et de souplesse. La finale sur ces notes de cerise à  l'eau de vie est somptueuse.

Voilà  qui nous promet un Sociando Mallet 2003 de derrière les fagots. Pour le Maître de Chai, ce millésime s'annonce effectivement comme quelque chose d'inconnu jusqu'alors dans sa qualité pour la propriété. A suivre de très très près! Peut être le dernier millésime de son indépendance?? Lafitte se serait positionné comme futur propriétaire. A suivre donc.

J'enfourche mon destrier et c‘est à  une allure soutenue mais toujours dans la légalité (enfin, à  la limite (aaa)) que je franchis les quelques km qui me séparent de Haut Marbuzet, terme de l'étape suivante. Nous sommes cette fois sur la commune de Saint Estèphe, tout proche de Cos d'Estournel, Cos Labory, Lafon Rochet, Montrose, Calon Ségur...

Château Haut Marbuzet. Saint Estèphe. Cru Bourgeois.

Pour rattraper mon retard très léger, je propose à  mon hôte la dispense de la visite. Il accepte. Ca tombe plutôt bien, je l'ai fait l'an dernier et rien n'a changé. Mon interlocuteur me propose alors d'aller déguster sur fût le 2002. J'approuve la démarche. En route pour le chai. Le 2001 est aussi au programme. A noter que Haut Marbuzet permet l'achat au domaine. Chose plus étonnante, Cos d'Estournel, que je visiterais par la suite, aussi.

Château Haut Marbuzet 2002: La robe est somptueuse, tout de rouge pourpre vêtue. Intense et profonde. Le nez puissant sur les fruits. La bouche démontre dès la première gorgée un gras étonnant. Les arômes de fruits rouges, de cerise, de groseille et de fraise tapissent le palais. Très belle matière avec des tannins amples et soyeux. Il y a de la souplesse et un volume très marqué. Là  encore, le retour sur les fruits rouges est immense ; C'est un vin gourmand, chaleureux avec une finale ample et caressante sur des notes de kirsch, de cerise enrobée d'alcool. J'aime énormément.

Château Haut Marbuzet 2001: La robe reste magnifique, dense et lumineuse. Le nez, puissant, est orienté sur des notes de café, de framboise, de mûre et de myrtille. En bouche, le boisé est dominant dans les premiers instants et procure des sensations toastés et grillés avec le fruité en arrière plan. Mais, la matière est étonnante de vigueur. Les tannins sont très présents, puissants et amples. Lentement, le vin s'ouvre et une onctuosité caressante associée à  une souplesse splendide fait son apparition. On est sous le charme de ce vin d'une grande finesse, d'une belle complexité, d'une élégance surprenante ce malgré des apparences de brute épaulée par des tannins dignes du punch d'un boxeur poids lourd. Superbe finale par sa longueur sur les fruits rouges.

L'avant dernière étape, c'est Cos d'Estournel. Retour donc sur la route de Pauillac pour la visite de cet étrange Château, au style architectural incertain, entre palais Hindous et demeure rococo. Mon interlocutrice m'attend sagement. Elles est charmante (une constante lors de mes visites. Elles se sont certainement données le mot (aaa)), un peu guindée mais charmante. Mince! elle m'apprend que j'ai manqué M. Bettane et T. Desseauve d'un cheveu puisqu'ils étaient au domaine la veille pour goûter à  nouveau le 2001. Qui a dit qu'ils se faisaient envoyer tous les échantillons sans se déplacer? (aaa)

Cos d'Estournel. Saint Estèphe. 2ième Cru Classé.

Alors, pourquoi ce style que l'on retrouve plus volontiers sur les rives du Gange ou du Brahmapoutre que sur celle de la Garonne? Tout vient de Louis-Gaspard d'Estournel, propriétaire de Cos dès 1811. Ayant hérité de quelques vignes près du village originel de Cos, il décide de les vinifier à  part. Puis, au cours des années suivantes, il entreprend d'acquérir peu à  peu la totalité de la colline avoisinante. Très vite, le vin de Cos d'Estournel dépasse les cours des crus les plus prestigieux et s'exporte jusqu'aux Indes. Pour célébrer ses «conquêtes lointaines», il surmonta ses chais de pagodes exotiques. Cela vaudra à  Louis-Gaspard d'Estournel le surnom de Maharadja de Saint Estèphe! C'est une superbe et baroque façade car, le Château de Cos est en fait tout dédié à  la vigne. A l'intérieur, ce sont les chais qui disposent de la place disponible!

Le domaine s'étend sur 64 hectares d'un seul tenant. Proche de Lafitte, c'est la rivière La Jalle du Breuilh qui délimite la frontière entre ces deux géants du médoc. Pour Cos, le millésime 2003 s'annonce vraiment exceptionnel. A la différence de Pauillac, St Julien ou Margaux, le terroir de Saint Estèphe et plus particulièrement celui de Cos d'Estournel (avec sa terre argileuse et ses Graves exceptionnellement profondes où les vignes plantés sur ses sommets sont obligées de plonger à  près de 19 mètres pour récupérer les ressources en eau) n'a nullement souffert d'un déficit en acidité. Les vignes n'ont pas connues le stress hydrique et se sont superbement comportées. Les vendanges ont bien sûr commencées largement plus tôt que d'habitude. Merlot et cabernet seront récoltés en même temps, montrant une maturité très homogène. Les rendements sont identiques à  ceux de 2002 mais là  encore plus faibles que les autres années. 33 hecto/ha. Cette année et exceptionnellement, les petits Verdots, d'une incroyable qualité (ils sont montés jusqu'à  16,5° dans certains endroits), vont entrer à  3% dans la composition du Cos 2003.

Avis à  tous les amateurs! Cos d'Estournel devrait être très grand (l'un des plus grand millésime du domaine selon ses géniteurs) et son prix va monter en flèche! Ma guide est aussi la responsable des opérations de primeurs. Selon elle, le prix devrait se situer entre 45 et 50 euros, soit très proche du prix primeur du 2000! Et les quantités seront inférieures!

Reprenons le cours de la visite. Avec ma guide personnelle (aaa), nous passons dans le cuvier (qui va bientôt voir le remplacement de plusieurs grandes cuves inox par des structures plus petites pour permettre une vinification totale parcelle par parcelle), puis nous nous rendons dans les superbes chais, contigus et tous deux climatisés. Après cette intermède culturel, nous nous dirigeons vers la salle de dégustation. Zut! Pas de 2002! Elle me fait remarquer que j'aurais du le préciser lors de ma prise de RDV et me propose de revenir très rapidement pour goûter ce millésime. Je n'y manquerai pas!

Château Cos d'Estournel. Les pagodes de Cos 97: Le second vin. La robe est rouge moyennement dense. Le nez est très végétal. La bouche confirme cette sensation avec une verdeur peu avenante et des notes torréfiés plus sympathiques. Les tannins font preuves de souplesse et la finesse est plutôt de bonne composition. Mais, il y a un creux assez net qui ne me séduit guère. Ceci dit, le vin fait montre d'une certaine élégance et d'une acidité bien marquée. Cela reste limité et pas vraiment à  mon goût. Bof!

Château Cos d'Estournel 98: On monte de plusieurs crans d'un coup. La robe s'épaissit et prend de la densité. Le nez devient plus intéressant, sur les épices, le poivre et la vanille. En bouche, ces arômes épicés sont confirmés avec en plus des notes de café et de plantes aromatiques. Les tannins sont ronds, d'une très belle finesse. La matière est bien présente et le vin offre un volume et une ampleur de très haut niveau. C'est soyeux, élégant et racé. On est encore loin d'un très grand vin mais les signes de qualité sont bien là . La finale, souple et harmonieuse, d'une belle longueur, porte les traces d'un fruité avenant.

C'est sur cette dernière pensée que je m'éloigne de Cos d'Estournel pour me rendre au terme de ma dernière étape: Le Château Latour. Il s'agit maintenant de séparer le bon grain de l'ivraie (aaa) et donc d'offrir à  Latour un compte rendu digne de ce nom. Sa position de légende du Médoc mérite bien une place à  part. Fermé pendant plus de deux ans, sa réouverture est un petit événement dans le Landerneau bordelais. Pour lire la suite de mes aventures (aaa), rendez-vous prochainement sur votre écran. C'est à  dire un peu plus haut dans la rubrique! (aaa)

Message edité (06-12-2003 01:23)
06 Déc 2003 01:08 #1

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Réponse de Olif sur le sujet Re: Les pérégrinations d'un amateur de vin

Jean-Claude, chuuuut! Faut plus le dire, que Léoville-Barton 2002 est très grand! Les prix vont monter!
Enfin, personnellement, ça m'est égal, j'en ai déjà  acheté!(aaa)

Olif
06 Déc 2003 08:19 #2

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Réponse de Anthony sur le sujet Re: Les pérégrinations d'un amateur de vin

Ce côté très oriental de Cos, je le comprends au niveau architecture. PAr contre ce que je ne saisis pas complètement, c'est ce terroir qui lui amène année après année des notes .... orientales. Cannelle, poivre et autres épices douces. Une vraie marque du domaine .... a bon escient en fin de compte.

Ou peût-être que les Indiens ont bien aimé ce vin notamment car ils y retrouvaîent des notes similaires à  celles de leur cuisine.

Quant à  Socaindo 2000, cela doit faire le 3e CR qui fait part de notes végétales au nez mais qui ne se confirment pas en bouche. Peut-on explique ce déséquilibre ?

Merci pour le CR et pour confirmer que mon achat de Léoville Barton 2002 était un bon placement (bbb)

Anthony
06 Déc 2003 12:16 #3

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