Depuis que je fréquente les forums, en particulier LPV, j'ai découvert une quantité de régions que je ne connaissais pas, ou très mal.

Les fabuleux vins du Priorato, les IGT italiens et autres supertoscans, les vins du Rhône et du Languedoc-Roussillon, les Argentins et les Chiliens, les liquoreux de Gaillac m'étaient pour la plupart inconnus. Depuis, j'ai ouvert mes oeillères et je suis parti à  la découverte du monde du vin à  travers les vins du monde.

Cette soif nourrit désormais ma passion, plus que ma seule connaissance d'un seul vignoble que je porterai au panthéon, au mépris des autres, qu'il soit de Bordeaux, de Suisse ou d'ailleurs.

Comme le rappelle souvent Jérôme, les grands vins se rejoignent tous quelque part et ont tous des caractéristiques communes.

Qu'en pensez-vous ?

Etes-vous des spécialistes ou des généralistes du vin ?

Cherchez-vous plus à  comprendre les particularités d'une région et les diverses expressions de ses terroirs ?

ou êtes-vous au contraire de ceux qui, sans préjugés ancrés régionalement et à  travers la dégustation d'un maximum de vins de tous les horizons, recherchent une sorte d'absolu, une Idée quasi platonicienne du vin parfait ?

Cordialement

Yves Z

Yves,

Je crois que je recherche le vin qui transcende, celui qui se livre, qui impose le respect et sa grandeur. Et cette grandeur passe avant tout par le plaisir qu'il procure.
Bien sûr dans ce plaisir, il y a équilibre, longueur, etc, etc, ....
Mais je crois que ce type de vin, quand on l'a dans le verre, on se pose moins de questions et on le boit!
Je me range donc d'emblée dans ta deuxième catégorie (en doutais-tu?), bien que mon "aficion" bien difficile à  dissimuler me donne des repères sans cesse plus nombreux me poussant un peu dans ta première.
Une grande question que je me pose, et toi aussi d'ailleurs, j'en suis sûr, c'est de savoir si le jugement n'est pas modifié (je n'ai pas dit altéré!) dès lors que l'on a des repères un peu trop précis sur une région, un type de vin, qui empêche de bien juger les autres. J'espère que la réponse est négative.
J'entends déjà  Anthony qui nous crie depuis l'autre hémisphère que c'est une affaire de goûts personnels: mais ces goûts ne sont-ils pas forgés par une quantités de facteurs que l'on peut nommer "environnement"?

En fait, je pense que les deux approches ne sont pas incompatibles.

Seulement, la deuxième est plus riche, elle offre une plus grande variété de références, de critères de jugement et nous permet, à  mon humble avis, de mieux cerner l'essence de ce qu'est un grand vin dans l'absolu.

Pour moi, un grand vin, ce n'est pas une démarche descendante, vers la réalité, une adéquation avec un terroir ou une typicité régionale, mais c'est une ouverture vers la perfection, une démarche ascendante vers un absolu, vers l'Idée du grand vin.

Par ailleurs, il me paraît évident que nos goûts sont avant tout forgés par les bouteilles que nous avons bues au cours de notre vie (surtout celles qui nous ont plu) mais aussi par une certaine imprégnation culturelle locale.

amitiés

Yves

Est-ce vraiment une surprise si j'opte pour le qualificatif de "généraliste"?...

Je rencontre encore souvent des gens qui s'exclament, lorsque je leur parle de mes découvertes :

"Y'a du vin en Suiiissse?!..."

Le Monde du vin reste, à  mes yeux, à  découvrir, même si l'on a parfois le sentiment d'en savoir plus, lorsque se multiplient les chances de découvrir quelques Grands Crus, de toutes origines.

Je me flatte de déguster tantôt un Passito de Pantelleria et tantôt un Montrachet de grande origine, mais j'essaie, je dis bien j'essaie, de les traiter également.

Pas de les classer dans un hypothétique Panthéon.

Bien sur, faire le constat (plutôt que comprendre) les particularités d'une région reste vraiment passionnant. Et, dans quelques jours, je retournerai à  Savennières, puis ensuite à  Cadillac et Loupiac, dans une sorte de quête investigatrice.

Mais, j'aime l'idée que les vins gardent quelque chose "d'humain"!

On cherche parfois à  comprendre pourquoi la production de certains domaines évolue, alors même que la vie des vignerons concernés change aussi. Et pourquoi deux vins, séparés par un étroit chemin, sont-ils si différents?...

Le terroir a parfois bon dos! Alors que l'origine prime!

Bigre! Gardons les yeux ouverts et étonnons-nous!... ;-)

Amitiés,

PhR

PhR,

Je te rejoins entièrement.

Il vrai que tu incarnes à  merveille cet éclectisme oenophilique que j'essaie aussi de pratiquer, à  ma façon.

D'ailleurs, j'ai mis un Vouvray des Aubusières au frais pour demain ;-)

amitiés

Yves

Et bien, je suis définitivement dans la deuxième catégorie. J'aime la découverte, goûter des saveurs, comprendre des approches ou des cultures différentes. Mes nombreux voyages à  l'étranger y sont certainement pour quelque chose.

J'admire les spécialistes d'une région mais ce n'est pas mon truc. Je suis plutôt à  la recherche du vin plaisir, grand vin, de l'émotion que l'on partage, peu importe le terroir si c'est bon. Quel plaisir lorsque l'on trouve une bouteille inconnue qui se révèle superbe !

Je pense aussi que tout en recherchant plus de connaissance, de compréhension, je pense qu'il y a un plaisir de béotien dans la découverte d'une perle et si on passe à  coté d'un grand vin car on ne connaît pas le terroir ou autre c'est peut être que le vin n'était pas si grand finalement.

C'est un peu comme le vin il faut un bonne équilibre entre connaissance et ouverture sur l'inconnue.

Didier

Désolé moi je suis très exclusif : je ne bois que des vins blancs (secs pas secs, pétillants…) et rouges (pas pétillants…) mais très peu de rosés…
Quel sectarisme (je suis navré)

Yves,

Après 20 ans de passion bordelaise exclusive et 5 ans d'élargissement des centres d'intérêt aux Rhône et aux Provences, j'ai découvert, avec les sites une multitude de vins que je tente d'aborder...

Que de chemin à  faire et que d'émerveillements en perspective!

Amitiés,
Thierry

Je fais partie, du moins, je le crois, de la deuxième catégorie. Je suis ouvert aux grands vins de toutes origines et tous horizons.
Par contre, j'avoue que je ne suis pas un découvreur (trop de vins, trop de plantages possibles, pas le budget pour) alors je suis à  l'affût des bons tuyaux. ;-)

Amitiés,
M@nuel.

Passion récente, envie de decouvertes, recherche du meilleur rapport qualité prix, envie de "voyager", une épouse au goûts eclectiques comme moi, tout cela me fait penser que je suis définitivement dans la seconde catégorie.

Comme M@nuel, mon budget ne me permet pas des folies mais, je reste persuadé que dans toutes les régions de France et hors de nos frontières se cachent des trésors. Merci aux divers guides, aux sites de la toile, aux cavistes et à  nos amis...j'en oublie...de nous aider à  les découvrir.

L'un exclue-t'il vraiment l'autre ??

Je n'en suis pas si sûr si ce n'est que la dégustation a ses limites et que l'on ne peut de prétendre expert de tout et de partout.

Mon caractère assez baladeur me range naturellement dans la 2e catégorie, celle des généralistes. J'aime goûter de tout à  partir du moment où c'est bon. Un peu comme Jérà²me et au contraire de Manuel, j'aime prendre des risques. Acheter des bouteilles juste pour essayer, sortir des sentiers battus pour trouver un plaisir nouveau.

Mais il y a un risque à  rester un généraliste. C'est celui de passer sa vie bacchique à  gratter la surface sans regarder ce qu'il y a en-dessous, sans rechercher à  comprendre une région, un terroir, un domaine dans ses plus petits détails. Il y a quand même un certain plaisir, voir une certaine fierté, à  connaître les vins d'un domaine sur le bout de la langue, de son vigneron à  sa conception en passant son terroir.

Alors généraliste et découvreur devant l'éternel, mais sans rester un novice de l'oenologie pour autant, voilà  mon souhait et challenge pour les 20 prochaines années !!!

Salutations,
Anthony

Les deux, mon général !

Il est quand même enthousiasmant de confirmer par la dégustation (même ce que l'on savait déjà  en théorie, c-à -d. que l'on fait du bon vin, et même de l'excellent, sous toutes les latitudes; d'essayer par voie comparative de reconnaître non pas un "terroir", mais une composition géologique, de tenter de définir les facteurs qui différencient quatre bouteilles au(x) même(s) cépage(s)...

Il est tout aussi "décoiffant" de pouvoir reconnaître un vin les yeux fermés, rien qu'à  ses arômes et à  sa structure... mais ça, je le laisse aux pros, je n'en suis pas encore là , et d'ailleurs y serai-je un jour ? ;-))((

De toute façon, où est l'essentiel ? sinon dans le verre ?

Depuis que je fréquente les forums et lpv en particulier, je n'ai jamais autant acheté et goûté de vins différents, d'horizons de plus en plus lointains, revenant après mes petites escapades à  la région qu'encore aujourd'hui j'affectionne avant les autres (Suis-je déjà  trop vieux pour changer?).

Avant Anthony et Claude, quasiment pas de vins chiliens et argentins, sans Thierry Meyer autrefois et un peu Vincent aujourd'hui, il n' y aurait que peu d'Alsace et sûrement aucun GC; grâce à  EricD et à  Jérôme, je me suis quelque peu ouvert aux vins du Languedoc, Thierry Debaisieux pour des achats plus judicieux en Bordelais, et quelques tentatives en Loire, sans compter tous les autres qui défendent avec panache leur région de prédilection et qui font me dire : pourquoi ne pas goûter ? Au point que maintenant, j'achète tout seul, en fouinant aux devantures des magasins/cavistes (le métier est à  la mode et les échopes fleurissent en peu partout), avec pour bagage, ce que j'ai lu et retenu des interventions des passionnés de lpv.

Sans doute, resterai-je toujours un généraliste....Je ne parviens pas à  reconnaître un vin parmi d'autres, tout au plus parfois une région ou un appellation, alors le spécialiste, ce sera pour une autre vie.

Michel.