Très beau repas que celui concocté hier par l'auberge du raisin à  Cully.

Arrive le moment du traditionnel plateau de fromages et l'éternelle question "Qu'allons nous boire avec ces fromages". Le sommelier me lance un peu taquin "Vous aimez les vieux chasselas ?" Réponse un peu embarrassée de votre serviteur "Euhhhhhhhh, bennnnnnn, oui naturellement !!".

Pour ne pas froisser les convives un peu plus "traditionnels", un Bordeaux, Château Cos Labory 1997, est également servi.

Voici mes notes de dégustations de ce vieux Chasselas :

Robe jaune or de très belle intensité, presque soyeuse. Le nez est tout d'abord marqué par des notes de cire, mais à  l'aération, il gagne en pureté et vient sur des nuances de pâte à  coings, guimauve, fruits secs ainsi qu'une touche de fenouil. La bouche est impressionnante de gras, c'est un vin qui vit encore et qui a plutôt tendance à  se trouver dans sa phase de plénitude que dans celle de vieillesse. Des arômes pleins de finesse de chèvrefeuille, d'acacia et de pâte d'amande. Un vrai régal. Inutile de vous dire que la finale est longue, suave et goulayante.

L'ensemble des invités a apprécié ce vin puisque pour une seule bouteille de bordeaux, 3 bouteilles de chasselas ont été bues !

Le nom de ce vin ?

Chasselas La Borne 1987 de la maison Testuz.

Chapeau bas et bravo au sommelier d'avoir osé nous suggérer ce vin pour ce mariage magnifique et vraiment réussi.

Me réjouis d'en déguster une nouvelle bouteille à  Noà«l avec les fromages !

Pascal

J'ai aussi eu l'occasion de boire un très vieux Chasselas cette année. Cétait un Villette, Domaine de la grille 1980, d'Alain Parisod. C'était en tout point comparable à  ce que tu décris, avec peut-être moins de gras (moins bonne année ?). Servi avec un vacherin Mont-d'Or, c'était parfait !

Ca prouve que les chasselas peuvent vieillir. Mais j'ai l'impression que peu d'entre eux peuvent tenir 15-20 ans et se présenter aussi bien...

Salutations,
Tipof

En effet, j'ai retrouvé par hasard il y a quelques mois une bouteille isolée du Domaine du Martheray 1989 qui s'était glissée sous trois autres rangées de vins plus récents.

La couleur était or clair. Pas de défaut au nez - mais aucune magie non plus! En effet, restait juste quelques touches florales et d'écorce de citron, mais très ethérées. En bouche, la structure s'était évaporée et il n'y avait plus aucun fruit, ni aucun gras, ni aucune acidité. Bref.. de la flotte jaune.

Jusqu'en 1995, c'était un beau Chasselas de la Côte que j'adorais servir en apéro sur la terrasse avec une assiette de viande sêchée.

Par contre, un ami m'a affirmé dernièrement avoir bu un Chasselas datant de 1959 - et qui était encore bon, bien que fugace.

Comment certains Chasselas arrivent à  passer indemne l'épreuve du temps? Et sur quels critères? Mystère.. (jjj)

Merci pour cette jolie histoire, Paski

Alain