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Escapade languedocienne (1)

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Escapade languedocienne (1) a été créé par PhR

Au pays des terroirs!...

En fait, une autre escapade, bourguignonne celle-là , effectuée en 2003, inspira celle organisée récemment, pour un petit groupe de Vendéens en goguette.

Le Languedoc, même sans Roussillon, reste néanmoins une sorte de Californie (mais qui donc, au fait, a inventé cette formule ?…). Des espaces assez différents, des cépages assez nombreux, des personnalités parfois assez authentiques et plein de superbes flacons à  découvrir !

A l'heure de partir à  la découverte de ces belles cuvées, que les amateurs évoquent souvent, l'embarras fait corps avec le choix ! Et pourtant, l'option de faire confiance à  quelques valeurs sures (non que d'autres ne le soient pas !) va nous permettre d'aborder ce vignoble sous divers angles et – oh ! surprise pour certains – de mesurer la place désormais essentielle des terroirs languedociens. Pour un peu, nous aurions abordé ces dégustations comme en Côte de Nuits ou de Beaune !

Le plus souvent, nos interlocuteurs et hôtes insisteront sur le sol, le sous-sol, l'influence locale des entrées maritimes, des brises de pentes, des quelques mètres d'altitude supplémentaires, etc… Aucun doute possible ! Les vignerons de la région se sont appropriés toutes ces notions qui nous parlent du terroir. Est-ce vraiment nouveau ? Peut-être pas, mais, peu d'entre eux s'étaient montrés aussi diserts, catégoriques et déterminés jusqu'à  présent dans de telles circonstances.

Les énergies n'ont pas manqué depuis quelques années dans la région et les talents n'ont pas tardé à  se révéler. Faire la liste de ces cuvées « explosives » pourrait réclamer du temps si on la souhaitait exhaustive. Mais, finalement, ces nectars que nous croisons, ou que nous avons croisé, sont-ils vraiment l'avenir du Languedoc ? Après une première révolution, qui en a épaté plus d'un (parmi les amateurs qui ont pu les trouver ou se les offrir, ces cuvées !), une autre arrive peut-être déjà , parce que les hommes (et les femmes) de la région ont soif de progrès, que certains ont la remise en cause chevillée au corps et que tout ne leur semble pas aussi parfait dans ce monde de réussites, de médailles, de louanges édictées çà  et là .

Comment oublier cet aveu (millésimé 2002 !) d'un vigneron qui évoquait la soif ressentie par les participants à  un repas, au cours duquel ils purent apprécier quelques-uns de ces « monstres » ? Au point d'ingurgiter, en fin de soirée, une série impressionnante de carafes d'eau ?

Comment évacuer la confession d'un autre qui avoue changer d'optique (de stratégie ?) depuis qu'on lui reproche les tannins parfois asséchants de ses cuvées destinées à  une longue garde ?

Le défi, à  l'avenir, ne serait-il pas de faire bon dès le début, après quelques mois et après quelques années ? Et évacuer ainsi l'hypothétique idée d'une apogée très aléatoire, que les amateurs se faisaient un devoir (ou un jeu) de deviner.

Approche des choses du vin qui a fait aussi son apparition dans d'autres vignobles, pas seulement nouveaumondesques ! Ecoutez parfois les Bourguignons ou les Ligériens, après les Bordelais. Est-ce néanmoins faire peu de cas de l'âme des vignerons ? Et si c'était pour eux le moyen de ne plus tirer le Diable, justement, par la queue ?… Et nous, de nous éclater, de nous étonner, sans nous prendre le chou ?… De ne plus éprouver, ou si peu, des frustrations amères au regard des sommes « investies » ?… Courage, amis amateurs, l'Eden est pour demain ! Et le Languedoc ne sera pas loin de l'épicentre !

Mas de Daumas Gassac :

Quelque part, ne serait-ce pas un peu la « Vieille Dame » du Languedoc ? Après près de trente années d'une aventure en rien banale, en ce début du troisième millénaire, elle apparaît presque anachronique, cette propriété d'Aniane, qu'Aimé Guibert a portée de toute son énergie, avec ses prises de position pas toujours comprises ou admises et une personnalité qui le force parfois à  s'exposer.

En effet, alors qu'une bonne partie de la région semble retrouver les vertus de l'AOC et de ses assemblages de cépages du Grand Sud (après des années au cours desquelles, il a bien fallu proposer autre chose, alors même que les décrets d'appellation encourageaient la plantation de cépages dits « améliorateurs »), Daumas Gassac propose toujours son « assemblage bordelais » en rouge et une sorte de melting-pot en blanc, dans lequel on retrouve aussi bien du petit menseng que de la petite arvine !…

La propriété ne manque pas de charme, avec les bâtiments plutôt bien intégrés dans le site et la végétation préservée, pour l'essentiel, autour des parcelles. La petite route d'accès serpente… passe devant les locaux de la Grande des Pères (eh oui !) et non loin de l'ancienne propriété de Philippe Salasc, Château Capion (vous connaissez ?…). A quelques pas des bâtiments, en haut d'une parcelle, il est aisé de trouver la coupe de terrain très caractéristique du lieu, présenté sur le site web du domaine.

Ce jour-là , nous sommes en avance. Nous attendons dans la pièce où sont entreposés quelques flacons disponibles. Des pas derrière nous…

- On s'occupe de vous, Messieurs ?…

Aimé Guibert nous salue, s'inquiète de notre provenance et de nos qualités (d'amateurs) et nous pose immédiatement la question :

- Avez-vous vu Mondovino ?…

Nous sommes plutôt amusés d'une telle question et de sa promptitude, lui également lorsque nous lui expliquons que nous venons d'un ville plutôt du genre « sinistrée » en matière de diffusion cinématographique et, qu'à  ce jour, nous ignorons si ce film y sera programmé ! (En fait, ce sera pour le 16 décembre, après l'invitation des vignerons vendéens, ne me demandez pas où je serais ce soir là  !…)

M. Guibert nous laisse aux mains de notre guide pour une visite du genre… médocaine ! Voici le pressoir (un ou deux ?…), les cuves, le chai à  barriques, le caveau dans lequel sont conservé les nectars et… la salle de dégustation. Classique !

- Que désirez-vous goûter ?…
- Quelques millésimes !

En fait, du très classique, là  aussi : d'abord, le Daumas Gassac blanc 2004, tiré sur cuve. Difficile à  déguster. Du gaz ! Une vigueur assez loin des vins finis dont j'ai le souvenir. On se prend à  se demander si le viognier connaît la même réussite, chaque année, que le menseng, ou autres…

Ensuite, deux cuvées de la gamme « Moulin de Gassac » : Elise 2003 (50% merlot- 50% syrah), au fruité séducteur (fruits rouges), mais à  l'acidité assez soutenue et Albiran 2003 (cabernet-sauvignon, syrah et mourvèdre), aux tannins assez marqués. L'assemblage semble montrer une austérité que l'on pourrait qualifier de typique des cépages, dans leur jeunesse. Peut-être un trio « bien né », mais à  qui il manque, finalement, une touche de fantaisie, un nez rouge, un souffle de tramontane !

Nouvelle intrusion du maître des lieux ! Accompagné de Carole Evans, qui s'occupe des contacts avec la clientèle.

- Il serait peut-être bon que vous nous laissiez vos coordonnées, afin de recevoir nos offres.
- Certes ! nous n'y manquerons pas !…

Nous dégustons ensuite Daumas Gassac rouge 2002, plutôt fermé, sur la réserve. Expression tout en retenue et une sorte de fraîcheur un rien acidulée. Pas un monstre de structure et d'extraction. Devrait être plaisant assez vite.

Puis, Daumas Gassac rouge 2003, tiré sur fût : houla !…Là , il y a du monde ! Les tannins n'ont rien d'asséchant et expriment les qualités que l'on peut attendre des cépages. Le fruit rivalise habilement avec le toasté plutôt fin. C'est expressif et d'une jolie persistance. Déjà  agréable, ce qui est toujours une surprise.

Certains, parmi nous, optent pour quelques souvenirs en flacons. D'aucuns semblent un peu déçus par cette visite (ils deviennent difficiles !…). Nous décidons de marcher un peu dans les vignes proches. Nous voilà  au bout d'une parcelle plantée de ceps d'un âge pour le moins respectable, près du chemin. Un monospace bleu marine surgit sur la terre sèche. Il s'arrête en léger contrebas de notre petit groupe. Aimé Guibert en descend, fait quelques pas dans notre direction. Il semble pressé, mais nous explique en quelques mots que ces plants viennent d'une vigne mère, datant du début du siècle dernier et venant d'un grand cru du Médoc qui les arrachait au moment où lui cherchait des vignes et alors que celles-ci semblaient dans leur plus bel âge !

- Nous ne faisons pas tous le même métier !… Allez voir Mondovino !

Un signe de la main… Les pneus crissent déjà  sur les cailloux du chemin… Au revoir !

Quelques kilomètres seulement séparent Aniane et Montpeyroux. A peine le temps d'un petit détour par le Pont du Diable et St Guilhem et nous voilà  au pied de l'Horloge du village. Justement, nous avons prévu de manger dans un bar à  vins-restaurant de la place, nommé Les Vins de l'Horloge. Une adresse à  noter pour les amateurs en balade, au cÅ“ur d'une région qui ne néglige pas l'Å“notourisme, que les uns et les autres commencent à  identifier, voire à  mesurer. Repas sympathique, tout comme l'accueil de Géraldine NOE et Jean-Marc WORMSER, languedologue et vinothérapeute !… Nous avons le sentiment d'être en de bonnes mains et les vins proposés nous permettent d'autres découvertes, comme le grenache gris du Domaine du Gréco (je crois ?!) de Montpeyroux même.

Finalement, dès 14h, nous prenons la rue du Plô en enfilade, passons devant la maison de Sylvain Fadat, croisons un troupeau de vaches (la transhumance ?…) et décidons de monter sur la montagne toute proche, par le Col du Vent, direction le Mont Baudile. Superbe belvédère, lorsqu'on tourne le dos à  l'imposant émetteur de télévision ! Vers 15h30, nous reprenons la direction de notre seconde étape.

A suivre...

PhR

PS: pour quelques images, n'hésitez pas à  visiter le site suivant :
05 Déc 2004 19:23 #1

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Réponse de Olif sur le sujet Re: Escapade languedocienne (1)

" Domaine du Gréco (je crois ?!)"

Je ne suis pas sûr que Juliette y soit pour quelquechose, Philippe!

Il me semble bien qu'il s'agirait plutôt du domaine des Grécaux, dont la cuvée Héméra commence à  se tailler une jolie réputation à  Montpeyroux.

Olif
05 Déc 2004 20:10 #2

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Réponse de Guest sur le sujet Re: Escapade languedocienne (1)

C'était mon domaine "coup de coeur" de la "dégustation du 41" à  Paris. J'irais leur rendre visite cet été... par contre, je ne me souviens pas avoir goûté leur grenache gris... Comment est-il, Philippe?

Eric
05 Déc 2004 20:36 #3

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Réponse de Jérôme Pérez sur le sujet Re: Escapade languedocienne (1)

Je crois que ce domaine est situé à  Saint Jean de Fos. Si tu passes par là , n'oublie pas d'aller à  Saint Guilhem et de pousser sur le chemin jusqu'au "bout du monde". C'est un lieu magique!

Jérôme Pérez
05 Déc 2004 20:44 #4

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Réponse de PhR sur le sujet Re: Escapade languedocienne (1)

Grécaux?... Peut-être bien! (bbb) Je n'ai pas vu l'étiquette, la bouteille était dans le sceau! (aaa)

Nous avons d'ailleurs un petit regret de ne pas avoir poussé jusque St Jean de Fos (exact Jérôme! Mais, tu es dans ton jardin! (bbb)), malgré les conseils insistants des restaurateurs. Au passage, j'ai oublié le rouge apprécié là  aussi! Un Roussillon je crois...

PhR
05 Déc 2004 20:54 #5

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