C'est la rentrée chez nous, rdv pris toujours au resto de mon copain, sur un thème qui faisait pas plaisir à tout le monde
moi j'adore le riesling, je goute presque jamais rien de ce côté du rhin, donc ce thème me mettait en joie
L’équipe n’était pas au complet, mais la bonne humeur, elle, y était, et c’est bien là l’essentiel.
Peu de déviance, et pour ma part 2x immenses vins dont je me souviendrai longtemps. J’avais découvert en allemagne pourquoi j’aime le riesling, l’Alsace me l’a confirmé avec panache
Merci à Julien pour la gestion des apports, et merci à mon pote de nous avoir encore très bien accueilli (les serveurs commencent à s’habituer à la gestion des bouteilles en chambre froide
C'est parti...


1er Vin : Bulle
Rietsch, Crémant d'Alsace Extra Brut
beau nez, frais, expressif, floral. il y a une touche Hyper sensuelle. Très beau
Bouche : c’est très tendu, vif. Le vin est très droit, direct. Peu d’amplitude au palais, ca file là ou ca file.
Peu de nuance, des notes végétales, florales assez discrètes.
Finale courte qui laisse une empreinte assez « acide » sur la langue.
13,5-14
Si on s’en tenait au nez, j’aurai mis 16-16,5 !
 

2e Vin : Bulle
Durrmann, Crémant d'Alsace 2020
Nez : très citrique, vif avec quelques notes de pomme
Bouche : attaque fraiche, puis très vite le vin se transforme et laisse place à des armes de souris (je ne connaissais pas, mais en ayant le mot des copains, on saisit direct
ED
 

3e Vin : Blanc
CR : Domaine Spielmann, Riesling "Grasberg de Bergheim" 2017
Nez : pétrole à souhait, ya du fruit, c’est fin. Très avenant pour moi
Bouche : Belle attaque assez ronde, la trame nous emmène au milieu sur une sensation de matière très légère. Milieu de bouche, le vin reste assez plat, monocorde, peu de volume sur la langue, pas de dynamique de trame.Un vin quand même bien construit mais un peu sans âme.
Finale un peu fluette et qui me laisse ce ressenti global de manque de fond.
14
 

4e vin : Blanc (mon apport)
Domaine Ostertag, Riesling "Heissenberg" 2018
Nez : léger pétrole, des notes un peu évoluées, du volume. Pas tellement de profondeur par contre
Bouche : attaque avec de la largeur, du volume. Le vin est un peu monolithique.
Fin de bouche qui laisse un côté mielleux , ya du gras et ca en est presque charnu.
Peu de tension et c’est là que ca pêche pour moi. On se dit que c’est pe un effet millésime
Un collègue dit possible ED
Déception pour ma part.
13
 

5e vin : Blanc
Trimbach, Riesling Cuvée Frederic Emile 2010
Nez : hyper joyeuse, mirabelle et crème. Rond, gourmand, pâtissier. Très plaisant
Bouche : Ronde et gourmande comme au nez, beaucoup d’allant dans une matière expressive, que je qualifierai de « pop », la fin de bouche appelle direct une autre gorgée
Le vin gagnera en profondeur et en nuance au nez avec l’aération
Très chouette , pas d’une folle complexité mais hyper enthousiasmant
15,5-16
 

6e Vin : blanc
Domaine Weinbach, Riesling Schlossberg 2004
Nez : hyper beau, profondeur et noblesse de dingue, de la nuance, beaucoup de classe, c’est hyper chouette. Ca sent la grosse cartouche
Bouche : grand vin, ca parle tout de suite. C’est dense, plein de nuances, puissant avec beaucoup d’élégance. Le vin gagne en corps au milieu de bouche. Beaucoup d’aromes, je lui trouve des notes de page de fruits, quelques épices douces, pointe léger miel mais sans aucun coté sucre.
C’est superbe et d’une très belle longueur
17,5-18
 

7e vin : Rouge
Valentin Zusslin, Bollenberg Pinot noir "Harmonie" 2012
Nez : plutôt discret au global, un peu de fruits (noirs), un peu de volume mais pas très nuancé en profondeur (on ne sent pas beaucoup de structure)
Bouche : belle attaque sur un vin équilibré, bien fait. La structure justement se laisse entrevoir, il y a du corps sans que ca déborde non plus. Au milieu de bouche, je sens un peu de framboise, ainsi qu’un léger côté poivré. Finale courte à moyenne.
C’est un vin qui passe très bien, il reste très dans ses lignes et manque d'un petit peu de charme pour taper plus fort
14-15
 

8e vin : Rouge
Domaine Loberger, "Nuances" Pinot noir 2018
nez : très nature dans l’expression, un peu acétique
Bouche : ca part tout de suite dans tous les sens. Je vais pas m’étendre, c’est pas ma came ( si cette bouteille n’a pas de défaut et là rien n’est moins sur
8/20
 

9e vin : Blanc
Château Bela Riesling, Egon Muller 2017
Nez : c’est beau, très tendu, pointe minérale. j’aime beaucoup l’expressivité.
Bouche : attaque vive, une trame en demi corps. Au milieu de bouche, je trouve que le vin manque de confort, affichant un certain déséquilibre d’harmonie. Beaucoup d’acidité restant sur la fin de bouche
13-14
 

10e vin : Blanc
Domaine Zind Humbrecht, Clos Saint Urbain Rangen de Thann Pinot Gris 2010
Nez : beau nez évolué, léger pétrole, puis fruits jaunes, mirabelle d’abord puis une expressivité étourdissante
Bouche : attaque fraiche, gourmande, une magnifique tension. La bouche est hyper dynamique. Le vin se déroule en bouche avec un parfait équilibre de corps, d’acidité et de sucre (léger).
C’est superbe
17-17,5
 

11e vin : Blanc
Albert Boxler, Pinot Gris Reserve 2015
Nez : très typé riesling, du pétrole et de la tension
Bouche : ronde, du volume. Ce vin apparait tout de suite moins abouti a tous les niveaux que le précédent. L’effet séquence le dessert énormément
C’est bon mais c’est moins bon !
15-15,5
 

12e vin : Blanc
Domaine Marcel Deiss, Engelgarten "Le jardin des anges" 2016
Coté floral au nez, du beau fruit. J’aime bien
Bouche : c’est tout de suite droit, vertical. Ca file en bouche très vite.
Je lui trouve un manque d’harmonie entre a fin de bouche et la finale, je trouve qu’il y a quelque chose qui manque, qui n’est pas abouti.
13,5-14
 

13e vin : Blanc
Fabienne Mann, Pinot Gris Letzenberg 2007
Nez: expressif, du miel et du volume
Bouche : attaque d’un grand équilibre, la trame s’enveloppe très vite d’une sensation sucrée, très très sucrée. Il y a la tension qui contre-balance, mais ca reste très chargé à ce niveau là.
C’est très bien fait mais c’est pour les becs a sucre
15 / 20
 


Un grand merci à tous pour les apports, et vivement la prochaine

Merci à Marc pour avoir lancé le premier CR, mes quelques notes sur cette soirée très réussie avec une sélection qualitative et cohérente sur le thème Alsace.

Rietsch, Crémant d'Alsace Extra Brut
Joli nez de fruits jaunes, un peu de miel, de cire, la bulle est fine. On retrouve la mirabelle en bouche. L'acidité est présente et bien intégrée. un peu de pomme en finale qui signe sans doute le style de vinification. C'est très sympa.

Durrmann, Crémant d'Alsace 2020
Nez de pomme, un peu de colle. On retrouve la pomme fruit en milieu de bouche, puis blette pour finir sur une bonne grosse souris. ED

Domaine Spielmann, Riesling "Grasberg de Bergheim" 2017
Nez qui pétrole doucement sur les terpènes d'agrumes, bouche un peu linéaire avec une vague sensation de sucrosité. Finale un peu fuyante sur l'amertume. C'est sympathique mais sans plus.

Domaine Ostertag, Riesling "Heissenberg" 2018
Une bouteille probablement un peu fatiguée. Nez de miel, de cire. Bouche sur la mirabelle, puis la cire, le miel encore, léger manque de tension, une bouteille qui donne des signes d'oxydation prématurée.

Trimbach, Riesling Cuvée Frederic Emile 2010
Très joli nez de fruits jaunes, mirabelle, un peu de terpènes d'agrumes. Bouche tendue, il y a de la matière, c'est peut être un peu sérieux et classique néanmoins fort recommandable.

Domaine Weinbach, Riesling Schlossberg 2004
Première grosse cartouche, ce sera d'ailleurs le vin de la soirée pour moi.
Très beau nez de fruits jaunes, d'agrumes, grosse matière et pourtant énormément d'élégance dans ce vin. Un tractopelle en tutu si on peut dire !

On passe aux rouges qui à mon avis ont un peu souffert de l'effet séquence après les deux derniers riesling

Valentin Zusslin, Bollenberg Pinot noir "Harmonie" 2012
Une aromatique classique de pinot noir bourguignon, un peu de crise, un boisé qui commence à se fondre. La bouche est raccord avec un élevage fondu et une matière patinée. C'est bien fait mais sans émotion pour ce qui me concerne.

Domaine Loberger, "Nuances" Pinot noir 2018
Un vin plus nature et clivant. Nez "funky" avec une touche de volatile. Bouche un peu rustique avec des tanins un peu sensibles. C'est sympa mais pas trop souvent.

Ouf on repasse aux blancs ...

Château Bela Riesling, Egon Muller 2017
Joli nez expressif, gourmand. La bouche est large, léger perlant et SR. Léger pétrole à l'aération. C'est bon, peut être un peu court mais pourquoi bouder notre plaisir.

Domaine Zind Humbrecht, Clos Saint Urbain Rangen de Thann Pinot Gris 2010
Deuxième bulldozer de la soirée qui emporte tout sur son passage dans un style tout en richesse. Une aromatique foisonnante sur les fruits exotiques, des sucres résiduels. C'est très bon, sans doute un peu moins classieux que le Weinbach

Albert Boxler, Pinot Gris Reserve 2015
Un vin qui souffre de l'effet séquence avec un nez plus discret surprenant sur la réglisse. La bouche est moins dynamique, on aurait su, on l'aurait mis avant ....

Domaine Marcel Deiss, Engelgarten "Le jardin des anges" 2016
Totalement passé à côté de ce vin dont j'ai retenu l'aromatique discrète et la bouche qui manquait de dynamisme. Dixit un connaisseur du domaine, ça ne ressemblait pas à l'identité habituelle de cette cuvée.

Fabienne Mann, Pinot Gris Letzenberg 2007
Pas de note mais j'ai bien aimé ce sucre. Les SR sont bien intégrés, la bouche est dynamique et l'acidité bien présente. C'est très bon.

Merci pour ce beau CR qui n'incite néanmoins pas a encaver des Alsaces.
En tout cas j'en ai peu en cave (quelques Deiss Mamburg 2010 et Altenberg de Bergheim 2010, Hugel 1990 et ZH 1999 et 2004....la liste est courte) et j'en bois rarement car d'une année sur l'autre il y a des sensations de variations en SR énormes donc je ne sais jamais quand les ouvrir ni sur quel plat. 

Je comprends ce point de vue, en bonne partie, me semble-t-il, lié au fait que le vignoble alsacien est très hétérogène, et que sous une même appellation de l'un des nombreux Grands Crus se trouvent des niveaux de qualité du plus haut au plus banal, et/ou décevant. Par rapport à d'autres appellations, la réglementation est parfois contraignante, mais aussi souvent très permissive, en particulier pour les rendements, et en effet, les taux de sucres résiduels.
À ce propos, je m'étonne de la polémique actuelle sur les Riesling, et me demande pourquoi on n'a pas pu, simplement, définir les conditions d'un vin sec, et écrire sur l'étiquette sec, demi-sec, etc., comme on le fait dans d'autres régions…

Pour en revenir au propos du dernier message, en Alsace plus qu'ailleurs peut-être, il faut bien choisir son vigneron, car il en existe qui ont une production régulière, de grands vins secs, et qui communiquent sur les caractéristiques de ce qu'ils font.

Personnellement, j'apprécie énormément les Riesling du Domaine Muré, qui, qu'ils soient du Clos Saint-Landelin ou du Zinnkoepflé, sont toujours parfaitement secs.

J'ai aussi une grosse faiblesse pour les Riesling du Domaine Weinbach, moins secs certes, mais ne dépassant pas 6 g/l, et dont l'équilibre est impressionnant lorsqu'on les a un peu attendus en cave.

Et encore, tous les Riesling des diverses gammes de la Famille Hugel, jusqu'aux Grossi Laüe (Schoenenbourg), sont d'un équilibre remarquable.

On peut également ajouter les Riesling de Schlumberger (Grand Cru Kessler) ; ceux du domaine Émile Beyer (Grand Cru Pfersigberg, Grand Cru Eichberg).

Mais en effet, quelles que soient les qualités évidentes de Zind-Humbrecht, ou de Marcel Deiss, (je les cite parce que vous les citez), ce n'est pas chez eux que l'on va trouver des grands vins secs produits de manière régulière, même si certains vins du Clos Windsbuhl (Zind-Humbrecht à Hunawihr) sont très secs, autant que remarquables.

Bref, lecteur habituellement silencieux de ce forum, amoureux des vins d'Alsace, j'ai eu envie de réagir…
Merci à vous tous.

lauriel coiton écrit:

À ce propos, je m'étonne de la polémique actuelle sur les Riesling, et me demande pourquoi on n'a pas pu, simplement, définir les conditions d'un vin sec, et écrire sur l'étiquette sec, demi-sec, etc., comme on le fait dans d'autres régions…

Pour en revenir au propos du dernier message, en Alsace plus qu'ailleurs peut-être, il faut bien choisir son vigneron, car il en existe qui ont une production régulière, de grands vins secs, et qui communiquent sur les caractéristiques de ce qu'ils font.

 

Cette polémique sur le riesling est en effet surprenante, où les camps se trouvent retranchés dans des postures trop extrêmes (quoique d'après cet  article , la position de M. Baffrey de l'AVA me semble la plus obtuse). Et surtout qu'avec l'indice et son échelle devenue obligatoire, toutes les conditions sont réunies pour pouvoir informer le consommateur. 

D'un autre côté, l'Alsace continue à souffrir gravement de son image de vins sucrés en boutique (c'est mon expérience de caviste à Paris), cela fait partie de l'air du temps pour le consommateur de vilifier le sucre résiduel par a priori (à l'aveugle, ou quand il est guidé, les vins à SR sortent le plus souvent en haut du panier d'expérience) et lever l'ambiguïté sur le "roi des cépages" devrait faciliter les affaires en effet. C'est aussi prendre acte de la baisse du niveau du consommateur devenu incapable de lire une étiquette et de s'intéresser au verre, qu'il n'est plus qu'une girouette soumise aux vents de la publicité et du conformisme tribal.

Personnellement, j'apprécie énormément les Riesling du Domaine Muré, qui, qu'ils soient du Clos Saint-Landelin ou du Zinnkoepflé, sont toujours parfaitement secs.

Pour en revenir sur le plus noble cépage alsacien, je suis loin d'être toujours convaincu de l'intérêt de le faire en sec, surtout avec le réchauffement climatique qui est très violent dans la région depuis quelques années. Un riesling qui a besoin de monter à 14-15° pour être sec (cas de ZH, Muré, Marc Kreydenweiss ou Zusslin par exemple), a des problèmes de maturité (maturité techno très en avance sur la maturité phénolique) donne des vins avec des fortes amertumes, lourds (l'antithèse même du riesling) et malheureusement déséquilibrés. Si j'aime le domaine Muré sur la plupart de ses cuvées et admire leur relatif RQP, force est de reconnaître que je n'ai pas aimé les dernières productions du Clos Saint-Landelin et du Zinnkoepflé en sec pour les raisons exposées ci-dessus. La VT 2017 du CSL était par contre beaucoup plus sapide et équilibrée.

A contrario, le Pinot Gris a tout intérêt à être sec, déjà qu'hédoniquement c'est un cépage qui a du gras sur les hanches, le sucre rend ce gras tout simplement excessif à mon goût. Par exemple, j'ai un très bon souvenir chez Kreydenweiss où le Pinot Gris est bien corseté par une vinification ayant conservé une forte acidité ( Fiche technique GC PG Moenchberg 2018 , d'ailleurs le domaine est passé au vin de macération à partir de 2019) sur un terroir marno-gréseux qui donne un côté fumé qui contrebalance bien la générosité "alsacienne".

Mais en effet, quelles que soient les qualités évidentes de Zind-Humbrecht, ou de Marcel Deiss, (je les cite parce que vous les citez), ce n'est pas chez eux que l'on va trouver des grands vins secs produits de manière régulière.

Pour Zind-Humbrecht, il y a un clair tournant stylistique pris à partir de 2019-2020 pour passer tous ses vins en-dessous de 10g de SR, y compris le Clos Jebsal PG. L'avenir nous dira comment goûteront ces vins mais j'ai adoré les Brands Vielles Vignes des années 2000 et début 2010 avec leurs 20-30g de SR, très beaux vins associant dynamisme, longueur en bouche, gravitas et gourmandise.

Deiss également passe de plus en plus à la macération sans SR avec notamment la cuvée "la colline rouge" qui remplacera à terme "Rothenberg" par exemple.

En tout cas, je vous suggère (à tout le forum bien sûr) de lire ce très beau plaidoyer  pour le vin d'Alsace de Stephan Reinhardt qui donne une belle perspective.
 

je n'ai pas aimé les dernières productions du Clos Saint-Landelin et du Zinnkoepflé en sec pour les raisons exposées ci-dessus.

Je les ai beaucoup aimées, en particulier les 2016 et 2019, dont je pense qu'il faut les attendre 10 ans avant de les ouvrir. Mais je suis sensible aussi aux autres Riesling plus riches déjà évoqués, superbes à table, et qui seraient impossibles en suivant le projet de réglementation. 

Concernant le Pinot Gris, je trouve l'approche beaucoup plus difficile, parfois extrêmement séduisante, parfois déroutante, d'un jour à l'autre. Je trouve le cépage complexe à accorder. 

D'un autre côté, l'Alsace continue à souffrir gravement de son image de vins sucrés en boutique

C'est vrai, nous le constatons chez nous, il y a toujours, de la part de ceux qui ne les connaissent pas, une réticence devant la proposition de servir des Alsace pour un repas. Parfois nos convives demandent autre chose sans même avoir goûté. Mais lorsqu'ils acceptent, ils adoptent toujours... 

Ilroulegalet écrit:

Pour en revenir sur le plus noble cépage alsacien, je suis loin d'être toujours convaincu de l'intérêt de le faire en sec, surtout avec le réchauffement climatique qui est très violent dans la région depuis quelques années. Un riesling qui a besoin de monter à 14-15° pour être sec (cas de ZH, Muré, Marc Kreydenweiss ou Zusslin par exemple), a des problèmes de maturité (maturité techno très en avance sur la maturité phénolique) donne des vins avec des fortes amertumes, lourds (l'antithèse même du riesling) et malheureusement déséquilibrés. Si j'aime le domaine Muré sur la plupart de ses cuvées et admire leur relatif RQP, force est de reconnaître que je n'ai pas aimé les dernières productions du Clos Saint-Landelin et du Zinnkoepflé en sec pour les raisons exposées ci-dessus. La VT 2017 du CSL était par contre beaucoup plus sapide et équilibrée.


 

Tout à fait d'accord avec Sven sur ce point, pour les domaines qui s'imposent de produire des rieslings parfaitement secs quel que soit le millésime et quel que soit le terroir, le réchauffement climatique est un sacré défi, car passé un certain degré de maturité on arrive à des vins trop lourds, qui s'éloignent pour moi de ce que l'on recherche avec ce cépage (une forme de légèreté et de tranchant, pour le dire vite). En ce qui me concerne je fais partie de ceux qui échangent volontiers quelques degrés d'alcool en moins contre quelques dizaines de grammes de SR en plus (ce qui amène vite à un autre débat, qui est celui du juste niveau de maturité). Questionnement qui rejoint un débat récurrent en Allemagne, en particulier depuis le lancement des Großes Gewächs (qui imposent d'avoir moins de 9 g/l de SR) par le VDP il y a une bonne vingtaine d'années (cf. une illustration de ce débat ici ou ici , par exemple). En revanche je suis tout à fait d'accord avec ceux qui regrettent l'absence d'une information claire et harmonisée sur le taux de sucre dans les vins d'Alsace. Les échelles de sucrosité mises en place par les domaines constituent des initiatives louables, mais on peut en effet regretter qu'il n'ait pas été possible de s'entendre sur une échelle collective qui permette une compréhension immédiate de la nature du vin pour le grand public, à l'image des sec / demi-sec / moelleux à Vouvray ou Montlouis.

Mathieu

Soirée du 28 Septembre 2023Le choix du thème a créé quelques discussions tant sur la crainte du sucre que sur le risque de s’amuser autant en rouge que sur la fameuse soirée Jura…. Bref, certains arrivaient un peu crispés, sans raison au final.
Bulles : 
Rietsch, Crémant d'Alsace Extra Brut
Nez d’intensité moyenne sur les agrumes et la pomme. En bouche le vin n’est pas tout à fait sec, l’alcool est moyen et la bulle d’intensité moyenne et pas trop envahissante. L’acidité est haute et le vin plutôt complexe avec des arômes pâtissiers qui soulignent le fruit. C’est peut être un peu court (Longueur moyen -). Le vin est bon et ça manque un peu de caractère pour aller chercher plus. A boire tranquillement à l’apéro. On commence bien.

Durrmann, Crémant d'Alsace 2020
Nez plus intense sur l’agrume, par contre en bouche ça se gâte. On a affaire à une grosse souris bien poilue... ED
 Blancs première partie :
Domaine Spielmann, Riesling "Grasberg de Bergheim" 2017
Nez sur le pétrole, les agrumes (citron vert assez marqué et pas très typique de ce que je trouve en général en Alsace), pommes. En bouche, le vin est sec (probablement un peu de résiduel pour compenser une légère sensation de sous maturité), de corps un peu fluet (moyen -), d’alcool moyen et un peu court (longueur moyen -). La bouche est au final un peu fluette et manque de corps et de concentration aromatique pour aller au-delà d’un bien +.

Domaine Ostertag, Riesling "Heissenberg" 2018
Cette bouteille est construite sur un alcool haut (plus de 14%), avec une acidité moyen + et un corps assez imposant (Moyen +). Par contre le vin est court avec un côté oxydé. Il y a peut-être un problème de bouteille. Assez bien -. Ce n’est pas fou et probablement signe d’une oxydation prématurée.

Trimbach, Riesling Cuvée Frederic Emile 2010
Après la bouteille précédente, j’avais encore un peu d’oxydatif au nez, en bouche, c’est sec d’acidité haute, d’alcool haut, c’est Moyen + en terme d’aromatique mais le corps n’est pas complètement en place, c’est un peu dense et compacté, ça manque un peu d’éclat aussi en terme d’aromatique. C’est très bon mais pas renversant. Je n’ai jamais été renversé par cette cuvée, ce n’est pas aujourd’hui que ça change.

Domaine Weinbach, Riesling Schlossberg 2004
On a beaucoup plus de fruit au nez comme en bouche, on est sur les mêmes équilibres acidité alcool que le vin précédent mais l’aromatique est plus prononcée, le corps est également plus large (full body), il y a peut-être un peu de résiduel mais c’est très long et très avenant. Excellent et à maturité (mais ça peut encore se garder)!

Rouges :
Valentin Zusslin, Bollenberg Pinot noir "Harmonie" 2012
Le nez fait un peu pinot nature « propre », en bouche c’est sec, d’alcool moyen, d’acidité haute avec un corps moyen + et en bouche on sent une pointe végétale (rafle). C’est long mais avec l’alcool et l’amertume qui ressortent un peu sur la fin. C’est très bien, sans être génial.

Domaine Loberger, "Nuances" Pinot noir 2018
Un vin qui là fait vraiment nature au nez. En bouche c’est sec, il y a de l’amertume et zéro fruit. C’est fluet. Comme il y a de la souris en plus, ce n’est pas la peine d’aller plus loin. ED.

Blancs seconde série :
Château Bela Riesling, Egon Muller 2017
Le nez fait très riesling avec les agrumes et le côté pétrole. EN bouche l’acidité est tranchante (du genre un peu too much). Ce n’est pas complètement sec (il y a du Sucre résiduel) , le corps est moyen – et l’acidité est haute, tout comme l’alcool. J’ai trouvé ce vin complètement baroque et dissocié, on a le sentiment qu’il n’est pas en place. Bien mais pas convaincu par cette bouteille.

Domaine Zind Humbrecht, Clos Saint Urbain Rangen de Thann Pinot Gris 2010
Alcool moyen tout comme l’acidité, avec un corps bien large (full), l’aromatique est complexe sur les fruits à coque avec une pointe fumée également. C’est super complexe et long. C’est vraiement Excellent. Ca reste un style un peu en largeur.
Albert Boxler, Pinot Gris Reserve 2015
Le vin au nez s’exprime sur le réglisse et le bonbon haribo. L’intensité aromatique est moyenne plutôt simple, d’acidité Moyen +, corps moyen et alcool moyen. C’est de longueur moyen mais sans doute fatiguant à boire. Bien +

Domaine Marcel Deiss, Engelgarten "Le jardin des anges" 2016
Le vin se sera présentée avec un peu de résiduel (mais peu), moins ressenti que certains de mes collègues. Alcool moyen et acidité haute. C’était plutôt bon mais sans émotion. Sucres
Fabienne Mann, Pinot Gris Letzenberg 2007
Nez sur la compote de pommes, c’est moelleux, avec une acidité haute et un alcool moyen. C’est très long et excellent car bien dynamique avec du sucre qui n’écrase pas le vin. Excellent Une très belle dégustation, un grand merci à notre GO pour avoir choisi les vins parmi nos propositions et avoir donné un ordre cohérent.