Quelques mots sur les bouteilles bues ce week-end en famille, sans prise de notes, il s'agira donc d'impressions succinctes.
Deux coups de coeur, un en blanc, un en rouge, qui ont à mon sens survolé les débats, même si aucune bouteille, ou presque, n'a réellement démérité.
Premier coup de coeur pour le
Schoenenbourg 2004 de Marcel Deiss, qui possède un nez très minéral sur des notes de pierre à fusil, de craie, sans que le cépage principal ne soit manifeste, et un équilibre en bouche magistral, moelleux, faible en alcool (10° affichés), avec une acidité et une longueur superbes, j'ai adoré. Le second coup de coeur est rouge, avec un
Grange des Pères 2005 de toute beauté, peut-être le plus beau que je connaisse (depuis 1998), un peu réduit au nez sur des notes fumées, mais avec un fruit magnifique, un équilibre aérien et surtout une texture d'un rare soyeux qui le rend immédiatement accessible. A ses côtés, la
Côte-Rôtie 2005 de Jamet souffre un peu, car il lui faut de l'air pour s'exprimer, mais elle révèle ensuite des qualités indéniables qui en font également une très belle bouteille, bien dans le style du domaine, tout en finesse et en longueur. A attendre, bien sûr. Le
Cornas 2005 de Clape est quant à lui totalement renfrogné sur lui-même, refusant à ce stade de délivrer son message et de nous donner du plaisir. C'est d’ailleurs la seule bouteille qui ne sera pas vidée, ce qui me permet de suivre son évolution aujourd'hui, plutôt favorable mais très lente, avec un nez toujours peu expressif et des tannins très présents, qui m'inciteront à oublier les cinq bouteilles restantes une dizaine d'années en cave.
Samedi soir, trois rouges, avec pour débuter un
Château Musar 1999 qui surprend l'un ou l'autre invité par ses arômes animaux qui s'estomperont à l'aération pour laisser place à un bouquet complexe, fruité et épicé, souligné par la pointe de volatile habituelle. Il semble s'être un peu refermé par rapport à ma précédente dégustation, plus jubilatoire, il faut donc à mon sens l'attendre un peu. Comparaison ensuite entre deux vins argentins, le
Piedra Negra 2001 de Jacques et François Lurton, et le
Cheval des Andes 2001. Le premier est le vin le plus décevant du week-end, alourdi par un boisé caricatural dont je doute qu'il se fondra un jour, passons. Le second est bien plus fin, très bien équilibré et long, même s'il semble à ce stade manquer de caractère et ressemble finalement à beaucoup de très bons vins techniquement sans failles, mais dont je serais totalement incapable, à l'aveugle, d'avancer la moindre provenance. Mais ne boudons pas notre plaisir, c'est vraiment très bon.
Un petit mot sur les quatre dernières bouteilles, tout d'abord le
Riesling Rangen de Thann 1999 de Zind-Humbrecht, très bon, avec ses notes fumées caractéristiques, une très belle maturité, mais un relatif manque de tonus qui m'empêche de le placer dans les meilleurs millésimes de cette cuvée. Le
Bonnezeaux 1997 du Château de Fesles est quant à lui superbe, d'une grande richesse, mais qui a su resté équilibré malgré tout, lui assurant un avenir radieux. Petite déception aves le
Château de Beaucastel Vieilles Vignes 1997, un poil trop oxydatif à mon goût, mais qui s'est bien accommodé des raviolis à la truffe. Finalement, un très bon
Château de Fonsalette 2005, encore très primaire sur le fruit, mais qui possède de très belles qualités en bouche, riche, fraîche et soyeuse, ce qui augure un heureux vieillissement.
Luc