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LPV Paris Nord-Est, la dégustation du 1er Décembre

  • Zapata
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Pour notre dernière soirée de l'année, nous nous retrouvons à 7 chez Stéphane, où nous sommes toujours magnifiquement accueillis.
Le thème de la soirée est mixte, Chenin en blanc, Syrah en rouge.
L'attraction secondaire sera une splendide côte de boeuf grillée sur la braise de la cheminée.
Il y a du travail alors il est temps de s'y mettre !

1er vin
La robe fait vieil or, avec un nez iodé, qui m'évoque un reste de soufre, et un fruit sur les coings
La bouche donne l'impression d'être un peu étirée, sur des nuances minérales, mais pour moi elle manque de gras, et souffre d'un caractère monocorde. Ceci dit, cela reste sapide, avec des amers de peau de coings, assez long, au final pas très complexe mais agréable.
Coteau des Treilles 2013 Anjou Pithon-Paillé

2ième vin
Le nez ici fait moins évolué, et présente des nuances épicées assez nettes.
La bouche démarre plus mordante, puis s'adoucit avec du gras, avec un épicé qui met le feu en finale, j'ai noté quasi pimenté.
C'est bien fait, mais peu complexe, cependant sa puissance parle. Je note millésime solaire ? Oui car c'est 2018 !
Savennières les Caillardières 2018, domaine du Closel

3 ième vin
On a ici un joli nez réduit, sur des nuances d'iode, de vase et de coquille. J'aime ce côté marin.
La bouche offre du naturel, de l'allant, une belle acidité, une sensation tannique. C'est un joli vin de plaisir, j'aime beaucoup, c'est long, sur des zests. Un chouette vin nature, long et bien fait. Quoi ça ?
Olivier Lejeune Poïesis 2019, Anjou, 24 mois d'élevage

4 ième vin
Le nez fait un peu dragée, fruits blancs, avec un côté confit...
En bouche on est toujours sur ce confit, ceci dit c'est sapide, avec une jolie acidité, des notes de fruits blancs et jaunes, mais il y a moins de tension que sur le précédent.
La finale est épicée, sur le poivre blanc, et des notes de poires. Ce n'est pas hyper long mais c'est très bon.
Clos Michet 2018 domaine de la Taille aux loups, Montlouis

Au final une jolie série de chenins qui met en valeur l'Anjou d'Olivier Lejeune
Nous passons aux rouges.

5ième vin
La robe fait très Syrah sombre
Le nez est archétypique du Rhône Nord avec des notes de fumé réduit, et une déclinaison empyreumatique.
La bouche est jolie, toute en gourmandise, fluide sans être fluette. Le vin est très bon, frais, juteux, avec de l'élégance, on se ressert vite, miam
Côte rôtie Burgaud 2018, et je signale que ce producteur ne fait qu'une seule Côte rôtie d'assemblage sans avoir cédé à la mode des parcellaires qui déshabillent Paul pour habiller Pierre en plus cher.

6ième vin
La robe tuile, clairement c'est plus évolué
On a une complexité végétale, et des notes sanguines, voire de cuir, c'est plus sec en bouche, avec des tannins plus serrés...
Kilikanoon 2008 cave de tain, qui a bénéficié de 24h d'ouverture

7ième vin
On ressent plus d'élevage au nez
Bouche qui me semble un peu corsetée, avec du goudron, de l'empyreumatique, des tannins serrés, et une note camphrée, cela a clairement de l'âge...
Hermitage noble rive 1999 Cave de tain

8ième vin
On part sur un joli nez bois précieux, d'olives
Bouche fait svelte, avec un toucher taffetas, et de jolies notes camphrées, de cuir, qui signalent de l'évolution
Hélas je trouve que cela manque de chair, c'est aérien voire décharné, on ressent le millésime faible
Côte rôtie brune et blonde Guigal 2014

9ième vin
La robe est très sombre, opaque, comme de l'encre
Le nez est ouvert sur la violette, le bois précieux, la tapenade, le fumé, avec une belle complexité
En bouche c'est une sensation soyeuse qui s'impose en douceur, la matière est concentrée, fuselée, il y a un reste d'élevage, qui la rend tannique et encore sécharde en finale...du potentiel indéniable.
Ermitage Greffieux Chapoutier 2013

On termine avec les Chenins sucrés

Le premier a un nez de champignons...
Je lui trouve une bouche un peu éteinte par le sucre, un peu fade, un peu serrée, comme si le soufre avait été excessif.
Je ressens même un côté cendreux, et sans mauvaise analogie le vin fait un peu mort, et sans relief
Vouvray Foreau demi sec 2018 (à ce stade on ne peut exclure un problème de bouteille). Il sera vite éclipsé par le suivant qui clôture la série.

La robe fait penser à un vieil or liquide, fluorescent
Très beau nez que les coings rôtis, voire la pâte de coings.
On raffole de cette bouche sirupeuse, botrytisée à souhait, bien plus que passerillée, c'est long, gourmand, sapide, avec des nuances de champignons, de fruits de la passion, de mangue
Superbe vin à la finale saline et de marmelade.
Quart de Chaume 2007, Pierre Bise

Encore une belle soirée, merci LPV !
Caramba !
Zapata

 


 

JMN
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15 Déc 2023 06:59 #1
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Je complète le compte-rendu de cette géniale soirée avec mes commentaires personnels et subjectifs au sujet des CR: Greffieux 2013 Ermitage de Chapoutier (mon apport).

Je lui mettrais 17/20 en l'état. Le nez est incroyable, somptueux, puissant, noble et profond, aux effluves de prune, d'encre, de violette, de garrigue avec un peu de vieux parquet, comme dans une maison en Provence... En bouche le voyage vers le Sud ensoleillé se poursuit avec néanmoins une certaine acidité agréable qui équilibre la richesse de la matière corsée et réglissée. J'ai l'impression que ce "petit" millésime a bien réussi à cette cuvée, alors qu'on se situe en bas de la colline.... Les tanins abondants et tapissants ne sont pas encore totalement fondus, il faudra probablement attendre encore 5 ans pour atteindre l'apogée cependant c'est déjà bien buvable ! Belle persistance et accord mémorable avec la côte de bœuf rôtie à la cheminée (merci encore à Sven et Steph !).

A noter qu'un Greffieux 2008 bu deux semaines plus tard s'est avéré un peu moins bon (16,5/20), avec une acidité encore supérieure devenant presque excessive.
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15 Déc 2023 12:00 #2

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Réponse de Ilroulegalet sur le sujet LPV Paris Nord-Est, la dégustation du 1er Décembre

A mon tour de contribuer mon CR d'une fort belle soirée. Une fois n'est pas coutume, j'ai préféré les rouges aux blancs et que de chemin parcouru par rapport à mes débuts bacchiques où je nourrissais une aversion assez violente à l'égard de la syrah. Comme d'habitude, c'est la qualité de compagnie qui fournit la base harmonique à laquelle les vins ont apporté de joli moments. Nous découvrons de nouvelles qualités régulièrement chez les membres et cette fois-ci Stéphane a fait démonstration de ses talents de maître-queux.  LPV Nord-Est vit bien !


Coteau des Treilles 2013 Anjou Pithon-Paillé
Robe évoluée, vieil or qui commence à devenir un peu terne. Bouquet discret que j'ai du mal à décrire. La bouche est plus intéressante quoique un peu monocorde et se termine sur une forte amertume qui ne m'enthousiasme pas beaucoup. Une fois la chaussette tombée, je fais le rapprochement avec des Belargus goûtées à Vinapogée chez Belargus en 2022 qui m'avaient laissé de marbre.

Savennières les Caillardières 2018, domaine du Closel
Robe plus jeune, meilleure réflexion ; nez plus ouvert qui emmènerait effectivement en aveugle complet vers le chenin.
La largeur sous le palais est grande à l'attaque, avec du gras en milieu de bouche puis cela se resserre sur une amertume tranchante mais plus fine. Pas vraiment de complexité aromatique, on est encore beaucoup sur la structure.
C'est bon et avec de la réserve même si ça n'est pas le coup de foudre.

Olivier Lejeune Poïesis 2019, Anjou, 24 mois d'élevage
La robe est claire et turbide. Le nez met l'accent sur des accents plus minéraux (algues, odeur de fin de criée), un peu funky qui font penser à un vin nature.
C'est droit et gouleyant en bouche, nettement moins de structure que le vin précédent mais sans tares "natureuses". Cela se boit sans difficulté.

Clos Michet 2018 domaine de la Taille aux loups, Montlouis
Le bouquet est le plus affriolant jusqu'à présent : on sent le fruit mûr, au grain de peau bien amolli par la maturité avec des notes de poires et de coings prêtes à être dévorées. 
La bouche est généreuse et gourmande, axée sur le fruit plutôt que sur la structure sous-jacente qui tient l'édifice mais sans se manifester. Je ne dirais pas que le vin manque de tension - l'édifice tenant debout sans faillir - mais c'est un vin d'hédoniste pur.
La finale apporte un peu de modulation plus piquante et épicée sans durer particulièrement longtemps.


Globalement une série de vins honnêtes, assez sapides qui ne me font cela dit pas regretter de leur avoir laissé une portion congrue dans ma cave.
Nous passons aux rouges (je reprendrai la structure de Julien avec laquelle je suis pour l'essentiel d'accord, mes commentaires en italique).

Côte rôtie Burgaud 2018
La robe fait très Syrah sombre
Le nez est archétypique du Rhône Nord avec des notes de fumé réduit, et une déclinaison empyreumatique.
La bouche est jolie, toute en gourmandise, fluide sans être fluette. Le vin est très bon, frais, juteux, avec de l'élégance, on se ressert vite, miam. Tout à fait d'accord avec Julien.

Même si nous étions en totale aveugle, nous avons fait démonstrations de nos énormes biais et préjugés puisqu'on a cité que les entrées de gamme IGP des grands noms comme identités à l'aveugle, étonnés que nous étions par la gouleyance du breuvage et avions présumé que le premier vin d'une série ne saurait être autre chose qu'une introduction. En fait, c'était qualitativement bien plus complet qu'une "simple" syrah de fruit. Personnellement sur le podium des vins de la soirée.


Hermitage Kilikanoon 2008 cave de tain, qui a bénéficié de 24h d'ouverture
La robe tuile, clairement c'est plus évolué.
On a une complexité végétale, et des notes sanguines, voire de cuir, c'est plus sec en bouche, avec des tannins plus serrés...
C'était tout de même très bon avec plus de volume que le vin précédent. Bon accord avec le fameux boundin noir cuisiné par l'ami Jean (qui lui est beaucoup plus aimable en cuisine).

Hermitage noble rive 1999 Cave de tain
On ressent plus d'élevage au nez
Bouche qui me semble un peu corsetée, avec du goudron, de l'empyreumatique, des tannins serrés, et une note camphrée, cela a clairement de l'âge...
Je n'ai pas été dérangé par les tannins, les trouvant poudrés et bien intégrés même si c'est vrai que j'apprécie cette légère astringence en bouche. Topissime en revanche sur la côte de boeuf à la croûte de Maillard parfaitement réalisée par Stéphane. A noter que j'ai été incapable de lui donner un âge précis.

Côte rôtie brune et blonde Guigal 2014
On part sur un joli nez bois précieux, d'olives
Bouche fait svelte, avec un toucher taffetas, et de jolies notes camphrées, de cuir, qui signalent de l'évolution
Hélas je trouve que cela manque de chair, c'est aérien voire décharné, on ressent le millésime faible
Effectivement, gros creux en milieu de bouche et un contraste mortel par rapport au vin précédent. Mais ça se laisse boire avec plaisir quand même.

Ermitage Greffieux Chapoutier 2013
La robe est très sombre, opaque, comme de l'encre
Le nez est ouvert sur la violette, le bois précieux, la tapenade, le fumé, avec une belle complexité
En bouche c'est une sensation soyeuse qui s'impose en douceur, la matière est concentrée, fuselée, il y a un reste d'élevage, qui la rend tannique et encore sécharde en finale...du potentiel indéniable.
Pour une fois qu'un Chapoutier fait plaisir, j'ai une opinion un peu différente puisque je trouve le vin prêt à boire mais dont les trompettes de la renommées sont bien trop puissantes. 

On termine avec les Chenins sucrés

Vouvray Foreau demi sec 2018
Le premier a un nez de champignons...
Je lui trouve une bouche un peu éteinte par le sucre, un peu fade, un peu serrée, comme si le soufre avait été excessif.
Je ressens même un côté cendreux, et sans mauvaise analogie le vin fait un peu mort, et sans relief
Il sera vite éclipsé par le suivant qui clôture la série. 
Mon apport et vraiment aucun plaisir, une amertume désagréable emportant tout dès le portique de départ. Vraiment dommage d'autant que le Sec 2018 m'avait bien plu. Mais là, rien d'attrayant alors que mon éducation et mon penchant pour les vins à SR "notables" (entre 10 et 40g/L), entre mes feinherb, kabinett trocken allemands ou les vins de Zind-Humbrecht devraient me donner tous les éléments rhétoriques pour défendre cette catégorie.

Quart de Chaume 2007, Pierre Bise
La robe fait penser à un vieil or liquide, fluorescent
Très beau nez que les coings rôtis, voire la pâte de coings.
On raffole de cette bouche sirupeuse, botrytisée à souhait, bien plus que passerillée, c'est long, gourmand, sapide, avec des nuances de champignons, de fruits de la passion, de mangue
Superbe vin à la finale saline et de marmelade. 
Ergo le vin de la soirée pour moi et finalement d'assez loin. Un liquoreux à maturité (certes en tout début pour cette bouteille) est magique parce tout en conservant une sapidité similaire à un sec, la complexité, la densité et l'impact du vin en sont incomparables.

Merci de m'avoir lu.

Sven. Curieux de tout, prédilection pour les vins blancs légers et européens.
Les utilisateur(s) suivant ont remercié: PtitPhilou, Zapata, Olivier Mottard, tht, matlebat, bertou, Jean-Loup Guerrin, bibi64, Vaudésir, TristanBP, Papé, Frisette, KosTa74, Kiravi, choubi38, Manas, Tessouille, Jean F, Concerran
15 Déc 2023 14:59 #3

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