Quelques vins Suisses

Ca faisait un moment que je voulais goûter quelques vins suisses alors quand on m’a proposé de participer à cette dégustation j’ai dit oui aussitôt.
Elle s’articulait autour des accords, notamment avec des fromages. Désolé les afficionados, pas de photos des fromages : ils étaient déjà coupés c’était beaucoup moins joli…
Jean-Paul Voiland animait cette session. C’est un Lyonnais qui est amoureux de la Suisse depuis bien longtemps et qui y passe la moitié de son temps. Il conseille les vignerons sur les accords à faire lorsqu’ils font déguster leurs vins. Il est passionné et passionnant et nous a préparé une belle sélection de bouteilles qui ont été goûtées étiquettes découvertes pour elles-mêmes dans un premier temps puis en accords.

Antoine Bovard, Lavaux, Dézaley Grand Cru, 2019
Chasselas
Ce premier vin a une couleur pâle, le nez est un peu réduit au début puis s’ouvre sur des fruits blancs et des fleurs.
La bouche est ronde encore sur les fruits blanc et des notes de fruits plus verts tirés par l’acidité et quelques amers.
C’est long mais riche : l’alcool ressort un peu déséquilibrant légèrement le vin.
Ca reste cependant sympathique.
Bien

Domaine de la Colombe, La Côte, Féchy, Colombe Noire, 2012
Pinot Noir
De couleur translucide assez évoluée, ce vin présente un nez bien tertiaire légèrement viandé.
La bouche est fluide entre cerise et noyau, humus et épices.
C’est d’une grande longueur, bien structuré et d’une superbe harmonie.
Du grand Pinot.
Très Bien +

Nous avons ensuite goûté ce vin avec une tome de Brebis de l’élevage de la Pierre du col de Couz. Si l’accord ne magnifiat ni le vin, ni le fromage, étonnamment l’ensemble se mariait bien, les accents de caillé répondant aux notes tertiaires du vin.


Domaine de la Colombe, LaCôté, Féchy, Colombe Rouge, 2010
Gamaret, Merlot, Syrah
Là, la couleur est trè foncée. Le nez n’est pas très marqué.
En bouche, c’est concentré avec une explosion de sureau et de girofle, de la mûre et des amers qui ressortent en finale. Il y a beaucou pde matière.
Moins séduit que par le vin précédent, j’ai l’impression qu’il faut encore attendre un peu celui-ci.
Très Bien

Un Vacherin Fribourgeois ma fois fort goûtu a accompagné ce rouge. L’accord fonctionne bien, les puissances s’équilibrent.

Valentina Andrei, Valais, Chasselas Les Bans, 2020
Elevé en amphores
Encore une couleur pâle avec quelques reflets saumonés. Le nez se rapproche du premier vin.
La bouche attaque en rondeur avec des fruits blanc acidulés. Ca se tend donc vite et laisse plus une impression de minéralité (sol de granits). Quelques agrumes, des accents herbacés légers puis des notes de fumées arrivent en finale qui est un peu courte.
C’est structuré en puissant mais ça reste équilibré.
Bien+

Valentina Andrei, Valais, Humagne Blanc, 2020
Encore une couleur assez pâle.
En mettant le nez dans le verre, on a l’impression de le mettre dans un bouquet de fleurs.
En bouche n retrouve ces fleurs blanches et un zeste de mandarine léger.
La finale tourne au bonbon acidulé.
Redoutable équilibre et beaucoup de fraicheur.
Très Bien+

Accord avec un Mühlistein de Willi Schmid, là j’ai rien noté et pas de souvenirs !

Domaine de la Rodeline, Plamont, Valais, Païen, 2019
Le Païen est un cépage local de la famille du Savagnin
D’une couleur jaune orangée mais tout de même pâle, le vin ne délivre pas grand-chose au nez.
En bouche il y a une grosse puissance, du fruit exotique, du raisin mûr et une pointe d’alcool.
C’est très long mais assez peu complexe, très mûr avec quelques sucres résiduels il me semble, et des amers qui ressortent en finale.
Ca souffre d’un petit manque de cohérence, peut-être à cause de cet alcool.
Bien

Marie-Thérèse Chappaz, Valais, Grain Arvine, 2020
Petite Arvine
Couleur assez intense.
Le nez est très beau exotique et confit mais frais avec un trait d’estragon.
Beaucoup de fruits très mûrs, superbe tension, grande longueur et une bonne petite claque.
Très Bien+

Accord avec un filet de Fera fumé, le poisson arrondit la tension du vin, mais le vin fait ressortir le fumé pour moi qui y suis assez sensible. Ca va quand même plutôt bien.

Marie-Thérèse Chappaz, Valais, Ermitage, 2015
Marsanne
Couleur claire mais lumineuse. Le nez est réduit et même une fois aéré il reste surtout sur le bois.
En bouche c’est concentré et puissant avec des notes caramélisées et un fruit concentré.
C’est too much pour moi, je trouve cela fatiguant. Peut-être quelques années de plus lui donneront plus de faveur à mon goût.
Bien+

Accord avec un Gruyère Caramel de 30 mois de Jacques Duttweiler. Appelé caramel à cause des infimes cristaux qui se forment au vieillissement et rappelent ceux de certains caramels. Le vin et le fromage sont forts en bouche, les saveurs partent dans tous les sens pour se retrouver ensuite. Ma fois fort sympathique.

Steve Beetschen, Domane Phusis, La Côte (?), Humagne Rouge sur Falaise, 2019
La couleur est grenat translucide et le nez est dominé par des petits fruits rouges frais.
En bouche, c’est grosse acidité, grosse matière, pas mal de bois.
C’est jeune et fougueux mais frais et équilibré avec une belle fin de bouche.
A revoir dans au moins 5 ans.
Bien+ en l’état.

Accord avec de la viande de bœuf séchée du valais. Mais cela ne suffit pas à calmer les ardeurs du vin !

Domaine la Rodeline, Valais, Cornalin du Valais, Rouge du Pays, 2009
La couleur est grenat sombe à peine évoluée.
Le nez est sur le graphite, le cuir et des fruits un peu cuits.
La bouche est douce, tout est fondu, c’est un peu dominé par le graphite et le cuir aussi jusqu’à la finale où les fruits rouges concentrés ressortent d’un coup comme une cuillère de gelée.
Encore une grosse puissance gardant de la fraicheur et ça glisse vraiment tout seul. Très sympa.
Très Bien

Marie-Thérèse Chappaz, Valais, Grain Noble, 2006
Marsanne récoltée en hiver, 7,5 % d’alcool.
La couleur ambrée est belle et lumineuse, intense.
Le nez en pâte de coing est allégé par des fleurs blanches.
La bouche est très, très enrobante, et ce jusqu’à la finale où on espère une regain d’acidité pour décrasser un peu. Mais cela ne vient pas.
On reste sur le coing, les fleurs avec pointe d’infusion d’herbes.
C’est ma fois fort bon mais un tout petit peu plus d’acidité (parce qu’il y en quand même hein pour survivre à 170g de sucres) n’aurait pas été de refus.
Très Bien

Ce dernier vin a été accompagné de Stilton et de pâte de coing. Les 3 mélangés ensemble c’était assez génial, mais faut pas le dire au cardiologue !

Voilà s’achève ce voyage le long du Rône Est.
Une fort belle soirée très intéressante et deux vin que je place au-dessus des autres selon mes goûts : le pinot noir de la Colombe et la Petite Arvine de Chappaz.

Et voici une photo des contenants des contenants dans le désordre pour finir.