8ème édition déjà , pour ce salon des vins du monde, mais seulement la deuxième pour moi. J'y étais allé l'année dernière pour y découvrir les vins suisses, cette année priorité au Priorato!
Le dimanche matin, c'est le bon créneau! A l'ouverture, les travées sont très peu peuplées et les vignerons très accessibles.
Les vignerons et les vigneronnes! Premier arrêt au stand des Artisanes de la vigne et du vin, regroupement pour la circonstance de 6 domaines gérés de A à Z par des femmes, la plus célèbre d'entre elles étant évidemment Marie-Thérèse Chappaz.
Accueil chaleureux et souriant de Coraline de Wurstemberger (Les Dames de Hautecour à Mont sur Rolle) qui me propose de me préparer le palais au chasselas avant la dégustation de Priorato prévue à 11h30.
Pour commencer, un chasselas Choully AOC (GE) de Françoise Berguer, millésime 2002, frais et minéral, à la robe très claire, suivi d'un chasselas réserve 2002 des Dames de Hautecour tout juste mis en bouteilles et un chasselas sur lies 99, toujours du même domaine, un peu plus gras, développant des notes de pomme sur une belle minéralité.
Ensuite, changement de rive du Léman, direction Yvorne et Aigle, pour goûter les vins de la Baudelière, millésime 2001: nez très arômatique, fleurs blanches et pierre à fusil, doté d'un perlant qui accentue sa minéralité, pour le vin d'Yvorne. Le vin d'Aigle est plus droit et austère, plus pur aussi, et ne demande qu'à s'épanouir.
Exit le chasselas, place au fendant! Et pas n'importe lequel, celui de Marie-Thérèse Chappaz! C'est pourtant le même raisin mais l'expression de ce cépage est totalement différente dans le Valais, je trouve. Beaucoup plus gras et arômatique, je n'ai pas voulu recracher la gorgée de ce vin, la première pour moi d'un vin de Marie-Thérèse. J'aime beaucoup.
11h25. C'est l'heure de se rendre à la dégustation de Priorat, animée par Eric Duret, meilleur sommelier d'Europe en 98 (pour les français, prononcer nonante-huit), et qui fera l'objet d'un compte-rendu distinct dans la rubrique Vins d'Europe. Patience, donc!
14h. Les papilles encore toutes imprégnées de carignan, grenache et consorts, je fais un petit passage au domaine de la Colombe (Féchy) pour avoir un aperçu des vins que j'ai réservés l'année passée et qui sont maintenant disponibles. Dur de véritablement goûter le pinot noir derrière le carignan!
Alors je fais une ultime étape au domaine Cornulus et tente ma chance avec une petite arvine Clos des Corbassières suivi d'un paà¯en coeur du Clos, au fruité floral expressif et doté d'un peu de sucre résiduel. Cépage indigène valaisan, le paà¯en est apparenté aux traminers donc au savagnin, que l'hôtesse me cite en exemple, en s'emmêlant les pinceaux entre vin jaune et vin de paille. Elle est tombée sur l'homme de la situation! Je m'empresse de recadrer les choses.
Et puis je cloture en beauté par une cuvée grain noble confidentiel issue du même clos, assemblage de petite arvine et d'ermitage, riche en glycérol, intense et longue, de toute beauté.
Comme je ne voudrais pas abuser, je reprends le chemin du Haut-Doubs après une petite marche digestive le long du Léman. Le soleil a même refait son apparition et les sommets enneigés des Alpes se détachent au dessus du lac.
Elle est pas belle, la vie?
Olif