Réunion au sommet vendredi soir à Bruxelles.
L'Etat-Major s'est réuni au grand complet pour discuter stratégie.
En tant qu'attaché de perce, je vous livre un bref compte rendu.
Première salve :
Champagne avec la cuvée "Couturelle" de la maison Trudon à Festigny.
Une superbe bouteille, dont j'ignore l'assemblage mais qui a vieilli 6 ans sur lattes avant mise en bouteille. Des bulles fines et douces, un style très vineux, bon début.
Ensuite, première escarmouche avec des St-Jacques pochés sauce au vin et ciboulette sur lit de tagliatelles à l'encre de seiche.
Un Côte-du-Jura de Rijckaert, Les Sarres 99, très pur, équilibré, tendu par une forte mais plaisante acidité, gras, long, fortement marqué par la minéralité, sur des notes marneuses, au nez comme en bouche.
Un Arbois, La Mailloche 2001 de Stéphane Tissot, également marqué par la minéralité, mais dans un autre registre, sur le silex, avec surtout au nez du jambon fumé et de la noix fraîche (que j'avais déjà relevé lors du dîner chez EricD), avec cette petite pointe oxydative qui, si elle ne provient pas ici de l'élevage, est donc l'apport du terroir. Egalement une touche végétale (fenouil ?) En bouche, le vin est bien balancé, ample et long, avec une belle acidité et du gras. On retrouve la viande fumée.
L'offensive se poursuit avec une fameuse embuscade : des oeufs pochés dans une ratatouille de tomates, ail et poivrons. Tout ce que les vins aiment !
Nous avons trouvé la parade avec un blanc 97 du Château Musar. Un vin exotique au nez puissant, inclassable, sur les fruits jaunes très mûrs, épicé, chaud et alcooleux et une bouche très riche, ample, fruitée, longue et où l'alcool qui dérangerait sans doute en dégustation pure permet ici de faire face au plat. Très intéressant. (Le vin blanc de Chateau Musar est constitué de deux cépages, le Obeideh et le Merwah. Ces cépages locaux sont respectivement proches du Chardonnay et du Sémillon).
Nous voilà arrivé au point culminant des hostilités. Des filets de pintades aux morilles, façon poularde au vin jaune, sauf qu'ici, le vin jaune est remplacé par du cidre. Ce qui ne nous empêche pas de mettre du jaune dans nos verres.
Domaine Morel-Thibaut 95 et Fruitière Vinicole d'Arbois 87. les deux vins ont été carafés 4 heures avant le service. 10 minutes après le carafage, cela embaumait déjà le curry dans la pièce. deux beaux vins aux arômes caractéristiques de noix et d'épices, à la forte constitution et à la grande longueur, le premier étant plus subtil, le second jouant plus en puissance.
Et l'estocade avec une tourtière gascogne, aux pommes à l'armagnac.
Pour commencer, un Sauternes, Château bastor-Lamontagne 96, très fruité, belle acidité, tout en fraîcheur, ce qui égare tout le monde. Personne ne pense à un Sauternes. Comme quoi, il y a des a-priori qui ont la vie dure. Non, un Sauternes n'est pas nécessairement un sirop écoeurant.
Et pour parachever le travail, un vin de paille, Spirale 99 de Stéphane Tissot.
Une robe épaisse et ambrée, un magnifique nez sur la figue séchèe, la canelle, la cire et le miel et une bouche d'une richesse inouà¯e, massive mais pas pesante et d'une très grande persistance avec un côté épicé, poivré en finale.
Nous voilà fin prêt.
Olif, St Vernier, gare, nous arrivons et nous aurons des munitions.
A bientôt
Didier
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