Après Julien pour le premier épisode et EricD pour le second, c'était au tour d'Eliane et Olivier d'accueillir les Belges de LPV pour ce qui est en passe de devenir un classique incontournable de la dégustation festive. Quelques absences à  déplorer, dont certaines sans justification médicale ou sans petit mot explicatif des parents ! (ddd) Si cela continue, il va falloir sévir en organisant des sessions de rattrapage… (aaa)
Un grand merci à  Eliane et Olivier pour la magnifique organisation de ce week-end auquel je n'ai malheureusement pu participer qu'en partie (mais quelle partie !), et pour leur grande générosité.
Olivier nous a ébloui par ses grandes capacités culinaires et sa science de l'harmonie mets et vins. Il nous a quelque peu énervés aussi, vous comprendrez pourquoi plus tard…
Outre Eliane et Olivier, étaient présents Laurent et DidierD, déjà  rencontrés lors des épisodes précédents, et Marc de Wolf que je rencontrais pour la première fois, avec un très grand plaisir d'ailleurs, tant sa compagnie est agréable, précieuse et enrichissante.
Trèves de bavardages, il est temps de passer aux choses sérieuses…
Les comptes-rendus tiennent compte de l'avis émis par les différents dégustateurs (je suis incapable de sentir tout cela seul…), les notes n'engagent par contre que moi, et je laisse le soin aux autres participants de donner leur avis sur la question.

Les amuse-bouches

En guise de bon accueil, Olivier nous sert un vin allemand, dont le cépage m'était jusqu'alors inconnu (il faut dire que je suis complètement nul en vins allemands…)

Geil – Rheinhessen (QMP) – Huxelrebe 2001

La robe est brillante, d'intensité moyenne, aux reflets jaunes. Le nez est assez simple mais très agréable, sur les agrumes bien mûrs et une belle minéralité, évoquant pour moi un beau Riesling jeune. En bouche, le vin se montre demi-sec, avec une belle fraîcheur sur un équilibre très réussi, "à  l'allemande", avec 10° d'alcool seulement. Très belle découverte pour moi. (7,9/10)
La soirée commence bien ! Mais la suite sera d'un tout autre calibre…

Pour accompagner le vin suivant, Olivier nous prépare une petite assiette dans laquelle se retrouvent trois scampi ; le premier, à  l'huile de sésame, le second au curry rouge et lait de coco, le dernier au vinaigre balsamique.

Champagne Bollinger – RD 1988 (dégorgé le 26/06/1999)

Premier grand moment d'émotion, avec l'ouverture de cette bouteille offerte par Eliane (à  moins que ce ne soit Olivier…). La robe est d'une magnifique brillance, avec des reflets jaune or, de très fines bulles assez peu abondantes. Le nez est splendide, mêlant harmonieusement les notes de petits fruits rouges confits, de pomme verte, d'aubépine, de beurre frais, d'amandes, de frangipane et de pain grillé. En bouche, on a la sensation de boire ce que la Champagne peut produire de plus grand, un vin capable de rallier à  sa cause les plus réticents envers tout ce qui contient des bulles. L'équilibre est parfait, la longueur remarquable, aucune agressivité, grande vinosité, que dire à  part qu'il s'agit d'un Grand Vin dans toute l'acception du terme ! (9,4/10)
Très bel accord avec les scampi, en particulier celui à  l'huile de sésame.

Vu l'heure tardive, la suite de ce compte-rendu vous sera proposée demain, avec l'entrée, le plat de résistance et le dessert. Il y a encore du boulot !

Luc

L'entrée

Pendant qu'Olivier nous concocte comme entrée de délicieux scampi à  sa façon (sauce coco, pâte de cacahuète et curry), trois blancs nous sont servis, un Puligny 2000, un Chevalier Montrachet 1992 et un vin surprise apporté par DidierD et qui sera dégusté à  l'aveugle.

Domaine Roger Belland – Puligny Montrachet 1er Cru les Champs Gains 2000

La robe est brillante, avec encore quelques reflets verts. Le nez est un peu sur la réserve à  l'ouverture de la bouteille et demandera près d'une heure pour délivrer tous ses secrets. Successivement, on note les agrumes, la pêche blanche, la poire, la noisette. Le boisé est perceptible mais reste discret, sur des notes épicées. On perçoit également des notes minérales naissantes et un petit côté anisé. En bouche, l'équilibre est bon, le gras et l'acidité se conjuguent de belle manière, la longueur est tout à  fait correcte et ne nous déçoit pas. Seul un léger creux en milieu de bouche se fait un peu ressentir. Beau vin néanmoins, à  attendre quelques années afin de lui laisser le temps de s'exprimer au mieux. (8,2/10)

Domaine Leflaive – Chevalier Montrachet 1991

Encore une grande bouteille sortie de la cave d'Olivier (à  moins que ce ne soit celle d'Eliane…) !
La robe est d'une belle brillance, un peu plus soutenue que le précédent et étonnamment jeune pour le millésime, avec des reflets or pâle. Le nez est splendide ! Sans aucun doute le plus fin et le plus complexe des trois blancs dégustés en cette belle soirée. Le fruité est exotique, sur la papaye, évoluant sur les raisins de Corinthe à  l'aération, avec de belles notes de fruits secs, noisette, amande, un côté floral marqué, sur l'aubépine et la fleur de sureau (çà , c'est Eliane qui l'a trouvé…). On note un côté très légèrement oxydatif, absolument pas gênant, qui donne de la complexité à  l'ensemble, rehaussé de notes de beurre frais et d'une superbe minéralité. Le nez était splendide, la bouche est grandiose ! Malgré un volume imposant, la caractéristique principale du vin reste sa grande légèreté et son côté aérien. L'équilibre est parfait, la très belle acidité masquant complètement les 13°5 d'alcool, et se prolonge dans une finale d'une très grande longueur. Grand Vin encore une fois ! On en boirait jusqu'au bout de la nuit… (9,3/10)

Domaine de Chevalier blanc 1992

Ce vin a été servi à  l'aveugle et mis en carafe préalablement par DidierD. La robe est la plus soutenue des trois blancs, les reflets sont d'or. Le nez est explosif, sur les notes fruitées évoquant le pamplemousse et la pêche, ainsi que sur des arômes de champignon, de truffe, une petite note balsamique, résineuse, ainsi qu'un côté fumé, grillé et une belle minéralité. Pendant que nous restions perplexes malgré notre admiration pour ce très beau nez, Olivier sort de sa cuisine pour humer quelques instants le breuvage. Au bout de quelques secondes, il lance : Pessac Léognan et s'en retourne à  ses casseroles… En bouche, le vin conserve une très belle fraîcheur garantissant un très bel équilibre malgré le gras et l'alcool qui ne sont pas là  pour jouer de la figuration. La finale est d'une très belle longueur. Olivier, après avoir procédé à  l'analyse gustative du vin, non content de nous avoir humiliés une première fois, nous dit sans ambiguà¯té : Domaine de Chevalier ! C'est alors que commence une enquête implacable… La bouteille est parfaitement masquée, mais aurait-il vu le bouchon ? Non, celui-ci est resté bien caché dans la poche de DidierD. Quand je vous disais qu'il était énervant cet Olivier ! Voyant notre désarroi et voulant sans doute ne pas nous asséner le coup de grâce, il a eu la délicatesse de se tromper dans le millésime… Au final, le meilleur Pessac Léognan blanc qu'il m'ait été donné de déguster jusqu'à  présent. (8,8/10)

A suivre…

Bonjour Luc, nous en avons plus que "l'eau" à  la bouche, alors que nous n'en sommes qu'aux entrées.

Merci pour ce beau compte-rendu, même partiel.

Avec la dégustation chez Julien, les notes du DBA III, la description de DidierD vendangeant chez Robert, nous avons de quoi faire, de quoi lire, apprécier, réfléchir.... espérons que nous pourrons tenir le challenge avec les notes de la dégustation Sauternes de ce soir.

Amicalement,
Michel.

PS : Le Chevalier Montrachet, c'est 91 ou 92 ?

Le plat de résistance

Eliane et Olivier se remettent aux fourneaux pour nous proposer un superbe magret de canard aux cèpes (un magret entier par personne s'il vous plaît…), agrémenté d'une partie de la récolte de champignons réalisée dans l'après-midi même, dont quelques amanites qui, heureusement, ne sont ni phalloà¯des ni tue-mouches.
Pour nous faire patienter, et alors que nous discutions de la qualité des vins portugais, Olivier va chercher dans sa cave un de leurs meilleurs représentants.

Quinta da Gaivosa 1999 – Douro DOC

La robe est brillante, profonde et très jeune. Le nez est superbe, soutenu, complexe, sur les fruits noirs très mûrs, cassis et mûre, la cerise, le pruneau, avec des arômes évoquant la mine de crayon et la truffe. En bouche, l'équilibre est superbe grâce à  une très belle fraîcheur empêchant toute sensation de lourdeur. Les tannins sont mûrs et fondus, grande longueur, ce vin est une véritable gourmandise. (8,5/10)

Le magret arrive pour notre plus grand bonheur, saignant à  souhait, sauf celui d'Eliane que nous n'avons pas su convaincre de la justesse de ce choix… L'atmosphère est embaumée par l'odeur enivrante des ceps concoctés par Olivier, de la manière la plus simple mais la plus efficace qui soit. N'est-ce pas à  la manière qu'ils ont de respecter les saveurs originales des meilleurs produits que l'on reconnaît les vrais cuisiniers de talent ? Olivier en fait assurément partie. Cinq vins seront servis avec ce plat succulent, sur un thème choisi par Eliane, à  savoir les Bordeaux du millésime 1990. S'y trouvait un intrus apporté par Laurent, qui s'est révélé n'être pas si intrus que cela finalement…

Château Sociando-Mallet 1990

Voilà  enfin l'occasion pour moi de boire cette bouteille dont on a déjà  tant parlé et que j'ai acquise grâce à  un échange avec un éminent confrère Jurassien que tout le monde connaît sur LPV et que je remercie par cette occasion…
La robe est brillante, profonde et encore jeune, sans aucun signe de fatigue. Le nez est superbe, déjà  bien expressif, sur le cassis, le poivron rouge bien mûr, le cèdre, la boite à  cigare, les épices et le cuir. En bouche, le vin se montre puissant, l'équilibre est magnifique, de même que la longueur. Les tannins sont mûrs, pas encore fondus mais sans sécheresse. Superbe vin, dont le potentiel est encore considérable. Merci Olif… (8,8/10)

Mas de Daumas Gassac 1990

Voilà  un vin qu'il était intéressant de comparer aux Bordeaux du même millésime, rien que de par son assemblage à  majorité de cabernet sauvignon. Il a tenu sa place sans problème.
La robe est moins soutenue que celle du Sociando Mallet, elle montre également des signes d'évolution légèrement plus avancés. Le nez est également superbe, sur les fruits rouges et noirs, la pivoine, de légères notes de poivron rouge mûr, la réglisse et le sous-bois. En bouche, il se montre plus fin que puissant, très bien équilibré, avec des tannins moins imposants que Sociando. Très belle longueur pour un vin qui a encore au moins 5 à  10 ans devant lui. (8,5/10)

Château Pavie Macquin 1990

Voici à  mon sens le plus beau rouge de la soirée ! La robe est très soutenue, encore jeune. Magnifique nez sur les fruits noirs, les cèpes, la truffe, les jus de viande et une remarquable minéralité. La bouche n'est pas en reste, très puissante, elle est parfaitement équilibrée grâce à  une belle acidité, les tannins sont mûrs, la finale est très longue, la plus longue de la série. Remarquable vin et encore un excellent choix de DidierD. (9,3/10)

Château Gazin 1990

Il a un peu souffert de passer après Pavie Macquin. La robe est moins soutenue, un peu plus évoluée. Beau nez sur les fruits noirs, le pruneau et le cuir, avec également des notes de sous-bois et d'épices, type spéculoos (et oui, on est belge ou on ne l'est pas…). Le vin se montre bien équilibré en bouche, les tannins semblent fondus, belle longueur. Très bon vin dans l'absolu, qui aurait sans doute bénéficié d'être servi avant le précédent. (8,3/10)

C'est à  ce moment, alors que nous discutions avec DidierD de la semaine qu'il a passé chez Robert, qu'il lui prit une envie subite de me parler des effets de la pleine lune sur sa capacité à  traverser un bois en pleine nuit sans lampe de poche. Tout cela pour essayer de me faire admettre son influence sur la croissance de la vigne et d'accréditer ainsi certaines théories fumeuses dynamico-cosmoculturesques. Mais vous me connaissez, je ne me suis pas laissé faire et la discussion a ainsi perduré jusqu'à  ce qu'Olivier se décide enfin à  nous servir le vin suivant… (Pardon ? Vous dites que cela ne s'est pas passé comme çà  ? Insinueriez-vous que je serais de mauvaise foi ? Que je travestirais la vérité ? Je n'ose le croire…)
(aaa)(aaa)(aaa)

Château Lynch Bages 1990

Nous terminons cette superbe série de grands rouges 1990 par Lynch Bages, qui présente la robe la plus noire de tous et la moins évoluée. Le nez est très fermé au départ mais s'améliore bien après aération. Fruits noirs, notes florales évoquant la fleur de lys, notes minérales de type mine de crayon, tabac, cachou et notes torréfiées. La bouche confirme ce que l'on pressentait au nez, à  savoir que ce vin a été ouvert beaucoup trop tôt. En effet, il est encore campé sur des tannins imposants et est encore très loin de l'épanouissement. L'équilibre et la longueur sont cependant là  pour nous inciter au plus grand optimisme pour dans une bonne dizaine d'années. (8,3/10)

Suite et fin au prochain numéro…

Luc

Heureux d'avoir été un peu présent par la pensée lors de cette soirée, même si, au final, c'est quand même un peu frustrant de ne pas avoir goûté à  tous ces mets et tous ces vins!

La prochaine fois, je demande une Wild Card!(aaa)

Olif

Bigre! Quelle soirée!...
On se croierait dans une soirée festive à  Chevalier!...(bbb)

A ce propos, si le blanc 92 était très beau, le 91 est en ce moment assez étonnant!... (pour info!)

Luc, je suis assez impressionné par la note et les commentaires concernant Pavie Macquin 90.
A ce stade, supérieur même à  Sociando, même si, visiblement, plus proche de son apogée.
Je tiens en assez haute estime ce cru, dont certains millésimes m'ont étonné (pas toujours en bien...) et qui est parfois assez difficile à ... saisir au top!... J'évoque là  la perception de bouteilles assez différentes dans un millésime comme 1993, par exemple.

Mais n'est-ce pas là  le lot de la plupart de nos Bordeaux?!...

Le vin est vivant! Mais, enfin, c'est bien pour un vin en biodynamie!... (aaa)(aaa)

Cordialement,

PhR

Le dessert

La fin de la soirée approche à  grand pas, mais nous ne sommes pas encore au bout de nos surprises. Olivier nous a concocté un superbe et succulent dessert : Tarte feuilletée chaude aux poires, Glace à  la vanille de Madagascar arrosée de Montila Moriles PX de la Bodega Toro Albala, vous excuserez du peu…

Tant qu'à  arroser le dessert, autant arroser les convives également…

Bodega Toro Albala - Montila Moriles PX 2000

Première rencontre pour moi avec un vin de cette appellation espagnole, vin muté à  base de Pedro Ximenez.
La robe brillante, grasse, aux reflets caramel. Le nez est relativement simple mais très agréable, essentiellement sur les raisins de Corinthe et le caramel. En bouche, la liqueur est imposante, rendant l'équilibre limite en dégustation pure, mais nettement meilleur sur le dessert avec lequel il s'accorde parfaitement. Très grande longueur. Très belle découverte, à  prix abordable si mes souvenirs sont bons. (8,3/10)

Alvear - Montila Moriles 1927

Pour comparer avec le précédent, Olivier ressort d'une armoire une bouteille nous permettant de faire un grand bon en arrière dans le temps, avec un 1927 ( !) de la même appellation, le plus vieux vin que j'ai dégusté à  ce jour…
La robe est nettement plus évoluée, sur des teintes brunes. Le nez ressemble beaucoup au précédent, sur des arômes de raisin de Corinthe, de caramel et de café. C'est en bouche qu'il fait la différence, avec une finesse et une fraîcheur permettant au vin d'être bien mieux équilibré que le précédent en dégustation pure. La finale est encore plus longue. Superbe ! (9/10)

Il est maintenant plus de deux heures du matin, il est temps pour moi de prendre congé de la joyeuse assemblée car j'ai encore une bonne heure de route avant de rentrer chez moi, dans un état étonnamment bon au vu de la quantité de vin que l'on a dégusté. Il s'agit en tout cas d'une soirée que je ne suis pas prêt d'oublier ! Encore un grand merci à  tous les participants pour la qualité des bouteilles apportées et pour leur convivialité, et surtout à  Eliane et Olivier pour le mal qu'ils se sont donnés pour que cette soirée se passe au mieux, et pour leur générosité.
Je laisse aux autres le soin de vous relater la journée de dimanche.
Désolé pour la longueur de ce compte-rendu en 4 parties, mais la qualité des vins et des mets méritait à  mon sens qu'on s'y attarde un petit peu.

Luc

Je répond à  quelques questions posées...

Michel,

Le Chevalier Monrachet était bien un 1991. Grand vin donc, dans un millésime dont la réputation n'est tout de même pas des plus grande (jugé comme "bon" sans plus dans le guide B&D). Mais quand le viticulteur est de talent... (quoi ? le terroir aussi ? (aaa))

Olif,

La Wild Card t'est accordée sans aucune discussion pour les DBA 4, 5, 6, 7, 8, .... (bbb)

PhR,

J'ai également été épaté par la qualité de ce Pavie Macquin, surtout quand on sait qu'en 1990, le Château n'était certainement pas encore en biodynamie... (aaa)(aaa)(aaa)

Et pour le réveil du lendemain: Eferalgan, Aspégic ou Doliprane ?
(aaa)(aaa)(aaa)

Je savais que je manquerai une soirée, voire un week-end d'anthologie et je ne m'étais pas trompé. Je me suis consolé en ouvrant pour les 6 ans de ma fille samedi soir Beauséjour Bécot 95, puis 90, suivis de Léoville Barton 88.
Un réseau de "belges et assmilés" est en train de se créer, l'initiative "vieux Sauternes" de Thierry en est une preuve supplémentaire. L'exigà¼ité du territoire le favorise, mais elle n'explique pas tout. La convivialité est solidement ancrée dans ce pays et la magie du vin fait le reste...
Longue vin au "Dîner des Belges et Assimilés" et vivement la prochaine édition ! Tiens, à  propos, qui s'y colle ? (bbb)
Eric

Et si, Luc, il l'était!...
Maryse Barre y "sévissait" déjà !... (aaa)

Et Stéphane de Renoncourt y était "chef de culture", après être passé chez Paul Barre, à  La Fleur Cailleau (Canon-Fronsac), comme les lecteurs du dernier numéro de l'Amateur de Bordeaux pourront le lire!...

M. Barre y est arrivée en 1988. Son premier millésime, c'est 1989 en fait, me semble-t-il.

Après, il y eu quelques années sombres : le gel de 1991 (j'étais à  St Emilion ce matin là , impressionnant!...), les vendanges rincées de 1992 et 1993 avec un mildiou dévastateur.

Ce fut le dernier millésime de Maryse Barre, les nouveaux propriétaires de l'époque (les Thienpont) eurent du mal à  digérer le rendement style "dé à  coudre" de 93, surtout pour cause de risque élevé de la méthode... (vas-y, tu peux te lâcher!... (aaa)(aaa)).

Ceci dit, Stéphane de Renoncourt a continué à  y travailler avec la permission de poursuivre en biodynamie sur une partie du domaine, pour voir... Je ne sais pas trop ce qu'il en est actuellement.

PhR

Eric,

ton CR sur Leoville Barton m'interesse.

Bonjour pour le Montilla Morilles de chez Alvear 1927 est la date de la création de la Solera (cuve), et chaque année on rajoute la nouvelle vendange ce n'est donc pas un vin qui date de 1927.

Anthony,

Ne soyons pas chiches. Eric peut nous donner les crd des trois vins, pas seulement Léoville-Barton.

(bbb)

Michel.

PhR,

"Ce fut le dernier millésime de Maryse Barre, les nouveaux propriétaires de l'époque (les Thienpont) eurent du mal à  digérer le rendement style "dé à  coudre" de 93, surtout pour cause de risque élevé de la méthode... "

Puisque j'ai ta permission, je me lâche... (aaa)

Donc, si j'ai bien compris, la biodynamie ça ne marche que dans les millésimes sans problèmes, c'est-à -dire ceux où aucun traitement particulier n'est nécessaire...
C'est incroyable le nombre de points communs entre la biodynamie et l'homéopathie... (aaa)(aaa)(aaa)

Luc

Terisse,

Merci pour les précisions concernant la méthode d'élaboration du Montilla Moriles 1927. Cela m'avait échappé dans les explications d'Olivier. Néanmoins, il reste donc toujours un peu de vin de 1927 dans l'assemblage, ce qui en fait encore le vin le plus vieux que j'ai dégusté...

Luc

De mauvaise foi ? Moi ? Non, pourquoi ? (aaa)

405 grammes de sucres résiduels par litre !!! c'est pas des vins pour un régime !!!

D'accord, mais je n'ai pas dit que j'étais diabétique..., je suis juste un peu enveloppé. (bbb)

Luc

Pour faire suite au compte-rendu précis et scientifique de Luc, voici les commentaires relatifs aux vins degustés dimanche.
Je demande de votre part une grande indulgence car je n'ai pas l'habitude de participer à  des degustations de façon aussi 'professionnelle' que Luc. Je n'ai ainsi pris aucune note ce dimanche et mes capacités physiques et psychiques étaient assez altérées, au vu de la quantité d'alcool absorbée la veille.

Dimanche midi, donc, les "forçats de la dégustation" encore sur place reprennent leurs "travaux d'Hercule". Seul Luc a dû nous quitter, pour des raisons familiales tout à  fait compréhensibles.

Afin de nous mettre en bouche, Olivier nous propose un Eiswein autrichien.

Eiswein 2001, Neusiedlersee (région du Sà¼dBurgenland, lac de Neusiedl)(100% Grà¼ner Veltliner):

Ce vin (dont le millésime est à  vérifier) a une belle couleur dorée, un nez de fruits exotiques tout en gardant de la minéralité. En bouche, le vin est moelleux et riche mais sans excès, avec une belle acidité lui donnant beaucoup de fraîcheur. Idéal en effet pour se remettre des (somptueuses) agapes de samedi... Le prix de ce vin (moins de 10 Euros chez Delhaize) en fait une excellente affaire. L'accord en fin de repas avec la tarte feuilletée (réalisée par un pâtissier de Bouillon ayant fait ses classes chez Wittamer) s'est révélé parfait. Olivier a même eu la délicatesse d'ajouter une larme de Don PX (Montilla Moriles 2000 de la Bodegas Toro Albala, déjà  dégusté la veille) qui a donné une touche finale très agréable à  cette tarte.

Ensuite, afin d'accompagner un jambon persillé et de vérifier la justesse de cet accord entre ce plat et le vin, nous ouvrons un blanc de bourgogne:

Rully 1er cru 1997, Les Meix Caillets (Monopole), Château de Monthelie:

Belle robe jaune clair, tirant un petit peu sur le vert. Le nez est légèrement beurré, avec des arômes de fruits blancs et de la minéralité. En bouche, le vin est agréable, confirmant le nez, avec une bonne longueur. Un vin rafraîchissant et net, en accord avec le jambon (même si l'auteur du plat préférait un peu plus d'acidité et de minéralité pour gommer le gras dudit plat). Cette recette ayant été réalisée pour la 1ère fois par votre serviteur, ce dernier, au vu des difficultés rencontrées, a tremblé et "cassé les oreilles" des autres participants qui l'ont quand même écouté patiemment pendant 2 jours (qu'ils en soient remerciés).

Vin de pays d'Oc 2000, Umbra, Grenache, Domaine Comte Cathare:

Ce vin nous est offert par Olivier qui précise que ce domaine est situé à  La Livinière, dans le Minervois, et que le vin est un pur grenache.
Il présente une robe couleur rubis foncée, avec des reflets noirs et bleutés. Le nez est compoté, avec des senteurs de petits fruits rouges, mais a une grande distinction. En bouche, après une première impression assez explosive (fruits rouges), le vin garde une très grande longueur, évoluant plus sur le registre de la finesse que sur celui de la puissance.

Vin de pays d'Oc 2000, DGS ("Damn Good ****"), Syrah, Domaine Comte Cathare:

à€ nouveau proposé par Olivier, ce vin présente également une belle robe, peut-être un peu plus foncée que celle du précédent vin. Le nez est explosif, très épicé et bien caractéristique des vins issus de ce seul cépage. En bouche, le vin est très corsé, toujours typé du cépage mais avec, finalement, une longueur et une finesse un peu moins grandes que le vin précédent. Ces deux vins ont un prix assez raisonnable (moins de 15 Euros) et constituent donc de très bonnes affaires (disponibles chez un caviste luxembourgeois (In Vino Veritas à  Steinfort) et connu d'Olivier).

Côtes du Rhône Rasteau 2000, Domaine Gourt de Mautens:

Ce vin nous est présenté à  l'aveugle par Olivier qui avait pris soin de le carafer 4 heures auparavant, afin de gommer le boisé (envahissant selon certains commentateurs) de l'élevage.
Le vin apparaît sous une belle robe rubis profond, avec un beau reflet bleuté. Le nez est sur le fruit rouge et d'une grande complexité (révélatrice du fait qu'il s'agit d'un vin d'assemblage). En bouche, les nuances de cassis nous font penser qu'il y a un peu de carignan dans ce vin. Comme nous nous demandons si le vin ne provient pas plutôt du sud de l'Europe, Olivier nous précise que ce vin vient en fait de France. Après avoir suggéré en dernier lieu que le vin pouvait provenir de Bandol (solution possible mais improbable vu la proportion, apparemment faible, dans ce vin de carignan et de mourvèdre), nous devons finalement donner notre langue au chat...
Vu la présence rapprochée de cinq félins dans la maison et d'un nombre non identifiable de ces animaux sur le toit de la cuisine, cette solution était risquée mais non devons avouer notre impuissance... Luc aurait sans doute identifié ce vin, au vu de son message relatif à  ce vin sur LPV.

Saint Emilion Grand cru classé, Le Tertre Roteboeuf 1988:

Olivier considère ce vin comme un des dix meilleurs crus de sa cave et il est effectivement d'une grande richesse. Sa couleur est d'un beau rubis légèrement tuilé et son nez est complexe (arômes primaires, secondaires et tertiaires, dans une belle harmonie). En bouche, le vin est long et riche mais avec une structure assez ferme (acidité surprenante pour un vin de cet âge). Un excellent souvenir (à  nouveau, merci Olivier).

Notre esprit de sacrifice étant réellement sans limites (les embouteillages liés à  la journée sans voiture en région bruxelloise nous donnant de surcroît une excuse idéale pour nous attarder chez nos gentils et accueillants hôtes), nous regoûtons les vins ouverts hier soir (à  l'exception des Mas de Daumas Gassac 1990 et Quinta da Gaivosa 1999 qui furent promptement vidés).
Nos impressions de dégustation sont globalement confirmées, en dépit d'une légère oxydation des vins (cette remarque concernant hélas un peu plus l'excellent Pavie-Macquin 1990 dont l'oxydation commençait à  apparaître déjà  le samedi soir).

Il nous reste à  remercier à  nouveau Eliane et Olivier en clamant:
"Le BDA (III) est mort ! Vive le DBA (IV) !" Rendez-vous peut-être à  Bruxelles, cette fois.

Laurent

Luc, permets-moi de te raconter une jolie petite histoire avant d'aller dormir!... (bbb)

Lors de ma première visite à  Pavie-Macquin, Maryse Barre m'a raconté une anecdote qu'elle a pu vivre quelques temps après son arrivée sur les terres du GCC de St Emilion.

Elle reçut un jour la visite d'un visiteur solitaire, bon amateur, qui avait entendu parler, mais surtout eu l'ocasion d'apprécier Pavie-Macquin dans une récente occasion.

Petit tour dans les vignes, quelques explications sur la taille, la culture, la chimie des voisins, etc...

Avec, au passage, quelques démonstrations imagées dont elle a le secret : le choix de la taille en Guyot double, le cep taillé qui ressemble à  la représentation d'une icône sur le vitrail d'une église, les paumes des mains tournées vers le ciel... j'en passe et des meilleures!... Arrête de rire!...(aaa)

Elle se sent en confiance, malgré l'absolu silence du visiteur.
"Tiens, il doit être timide, très très résevré..." pense-t-elle.
Et elle explique : les planètes, le cosmos, les préparations...

Silence radio absolu de l'amateur...

Au bout d'une bonne heure, et alors qu'elle lui présente distraitement le tarif des millésimes disponibles, l'homme se dirige d'un pas décidé vers sa voiture (noire, de marque allemande, avec une hélice et du ciel bleu sur l'écusson... Kes ki dit Bedos, déja?...(aaa)(aaa)) et lâche tout aussi fermement en toisant Madame Barre :

- "Madame, je suis médecin, jamais je n'achèterai la moindre bouteille de votre vin après ce que je viens d'entendre!..."

Dernier détail : il était belge!... (aaa)(aaa)

T'es sur que t'es pas passé à  Pavie-Macquin, il y a quelques années?... (aaa)

Bon, une personne comme Maryse Barre dans le Landerneau saint-émilionesque, c'est de la poésie!...

Pour moi, ça n'a aucun sens cette attitude! C'est la négation de la passion.
Même si on peut être attaché à  des valeurs et notamment celles de la science. On peut être perplexe et je le suis régulièrement face à  la biodynamie (je connais plusieurs producteurs) et cette perplexité se nourrit sans doute de ce que je lis des "antis", sans plus...

Tu as eu l'occasion de déguster une bouteille épatante en biodynamie, je pense que tu es loin d'avoir l'attitude de ton confrère parce que tu seras sans doute séduit par ce qui est bon. Point.

Bien cordialement,

PhR

PS : Proverbe d'actualité française : Homéopathie, Boi'on pas content!...
PS2 : M.... au fait, t'as pas une BM' noire, au moins?...

(aaa)(aaa)

PhR,

J'aime bien les histoires avant de m'endormir...(bbb)
Je te rassure, je roule dans une petite voiture et j'ai plein de bouteilles biodynamisées dans ma cave (c'est d'ailleurs marrant de les voir s'agiter les soirs de pleine lune...(aaa)). J'ai même des Coulée de Serrant, c'est tout dire ! J'ai mis une photo des usines Bayer et Monsanto dans ma cave, ça les calme tout de suite. Et puis avant de boire une bouteille de Coulée, je place un gros comprimé effervescent de vitamine C dans la carafe, c'est anti-oxydant, ça lui fait beaucoup de bien...(aaa)(aaa)(aaa)

Allez, il est temps d'aller faire dodo...

Luc

Une précision fournie hier soir par Olivier (mais apres le compte-rendu, hélas). L'Eiswein est de 1999.

Une autre info: le Château de Monthelie travaille en biodynamie depuis 1997. 'Damn', ils sont partout... Luc, ca va devenir dangereux de se ballader dans les vignes et dans les chais...(aaa)(aaa)(aaa)

Laurent

salut Elian, Olivier, Luc, Didier et Laurent,

Comme j'ai pas eu de temps cette semaine, je viens de lire tous vos posts, CR et réactions sur le weekend en Ardennes et les Sauternes à  Bxl. Je me demande franchement comment Laurent et Didier ont fait pour fonctionner plus ou moins correctement par après. Je crois qu'ils ont quelque part un bio-dynamiseur chez eux [)) parce que moi j'étais franchement déjà  KO le dimanche soir!!!
Ben bon... je veux bien accepter le défi "DBA IV". Bien sûr que je veux m'y mettre.... si, si, s'il y a quelqu'un(e) m'aide.
Le thème: les vins de pays et vins de table du Rhône, Languedoc et Roussillon... parce qu'il y a encore quelques bouteilles qui traînent dans un frigo Ardennais. Oliiiiiivieeeeer fais gaffe!!! On a pas goûté la Limbardie, le Lisson, la Léonie, Los Abuelos, le Jus Soli... et si on est plus ou moins d'accord sur le thème, on a qu'à  fixer une date. Et pas tous dire en même temps "OUI"!!

cordialement,
marc

Bonjour à  tous.

Laurent, très bien tes commentaires (hhh) (Luc aussi, évidemment)
Et très bon ton jambon persillé, tu me communiques la recette ?

Amitiés
Didier

Salut Marc, nous nous sommes à  nouveau ratés, puisque tu n'as pas pu venir à  la dégustation Sauternes.

Avec tout ce que vous avez ingurgité durant le week-end, c'est tout-à -fait compréhensible. Il n'y a que Didier qui a résisté, sans doute l'apanage de la jeunesse.

D'accord pour le thème du DBA IV, bien que je ne suis guère riche en VDP et VDT, à  part les "Terre Inconnues" de Robert, mais dont nous possédons tous quelques exemplaires maintenant, grâce à  l'intervention de Luc; je pensais plutôt aux bouteilles que j'ai remonté durant l'été et en septembre des côtes du rhône gardoises.

Reste à  trouver une date !! entre le DBA II et le III, il s'est écoulé six mois. Nous pouvons garder le même rythme ou l'avancer quelque peu, car ce serait chouette de pouvoir se retrouver avant fin 2003, pour tous ceux qui ont raté le DBA III et pour les nouveaux lpviens belges qui aimeraient y participer.

Va falloir reprendre les agendas !!
(aaa)

Michel.

salut Michel,

Il n'y a pas de problème pour moi que tu n'a pas de VDT ou VDP du Sud. Moi aussi je n'avais pas de Bordeaux 90 (merci Eliane pour l'invitation) et il y avait encore trop de bouteilles/vins à  déguster pour une soirée (Il semble qu'on était inquiet quand je suis parti le dimanche à  3 heures du mat) . Je crois qu'il faut se limiter à  un maximum de 8 vins ou le faire sur deux jours (une quizaine)!!

marc

Hello les amis,

Marc, ne t'inquiète pas pour la bouteille de Jus Soli, Olivier l'a goûté, l'a aimé (me l'a fait partager mais pas trop (aaa)) et a certainement tout bu à  l'heure actuelle. C'est un vin qui "se pose un peu là " ! On peut dire qu'il a de la carrure...

Quand il est question de dégustation moi y en a toujours d'accord ! Mais un w-e de préférence (la semaine, comme tout le monde, c'est travail-et-boulot). Si tu comptes organiser ça en Ardenne, je veux bien faire une part du travail... Faudra-t-il aller chasser le champignon ?

Michel, un thème n'est qu'un thème... et ce n'est pas parce qu'on ne peut pas le suivre qu'on est persona non grata, tout de même ! (en fait je prêche pour ma paroisse, car en vins de pays je ne suis pas riche, et en vin de table je crois que je n'ai rien)

A très bientôt alors, profitons du beau temps (pourvu qué ça doure...)

Eliane

"...en vins de pays je ne suis pas riche, et en vin de table je crois que je n'ai rien..."

Eliane,

Et les Daumas Gassac 1986, c'est pas des vins de pays peut-être ?
Et les Terre Inconnue, c'est pas des vins de tables ?

Non mais... (aaa)(aaa)(aaa)

Luc

Sans parler de Limbardié ...

Dites voir, les deux, là ... (jjj)

Daumas-Gassac 86 est bien un vin de pays, rien à  redire. Mais j'ai promis à  Olif (qui joue les vierges effarouchées (aaa)) de lui en garder une bouteille pour le jour béni où il se décidera à  nous rendre visite... Chose promise...

Limbardié : c'est pas moi c'est Olivier qui l'a gardé. Terre Inconnue : si j'y touche Olivier me mord !

Mais il y a toujours des accommodements avec le ciel... même si aujourd'hui il ne semble pas très accommodant !

Alors c'est pour quand ?

Eliane