A mon tour de donner quelques impressions, très sommaires car j'ai beaucoup dégusté sans la moindre note. Et surtout que n'ayant pas rédigé dans la foulée, mes souvenirs m'ont parfois un peu trahi... Avec les vacances et le confinement, je profite de pouvoir passer un peu de temps pour rattraper mon retard !.
Je vais commencer par mon coup de coeur, que j'ai failli oublier d'aller voir, m'en rappelant une fois la porte franchie. J'ai bien fait de faire demi-tour ! En fait, je voulais découvrir l'appellation Saussignac, et me voilà donc au
Château Court Les Mûts
Tout d'abord, je souligne l'accueil très sympathique de Mme Sadoux, à la passion communicative.
Bergerac Sec 2019 : on reconnaît clairement le sauvignon, c'est variétal mais pas caricatural, avec un côté exotique et pas mal de fraîcheur. (7€)
Bergerac rosé 2019 : assez intense, bien équilibré, dominante fruits rouges et floral (6.8€)
Saussignac 2007 : Superbe équilibre malgré la richesse évidente, avec une vraie belle fraîcheur. Plénitude aromatique d'un vin qui semble approcher de son apogée et qui devrait y rester un certain temps. (18.5€)
Saussignac 2005 (en 50cl) :
LA claque. Comme le précédent mais on pousse tous les curseurs, avec encore plus de complexité, de fraîcheur et malgré tout une grande évidence. Véritablement magnifique et grosse émotion. Et en plus ça ne coûte presque rien (13€).
L'an prochain, il faudra que je goûte les rouges...
Domaine Gaston et Pierre Ravaut
Cette année j'ai eu le temps de tout goûter !
Les tarifs en rouge sont raisonnables, un peu moins en blanc. Les élevages en fûts de 400L ne marquent pas trop aromatiquement et c'est bien ainsi, et les blancs 2018 gardent un bon niveau de fraîcheur.
Sur les 2 couleurs, la progression appellation régionale (Bourgogne en blanc, Côtes de nuits en rouge) / village (Ladoix et Aloxe Corton) / 1er cru (tout sur Ladoix) apporte un supplément d'intensité et de longueur. Les grands crus (Corton Charlemagne et Corton Hautes Mourottes) ne m'ont pas semblé marquer une marche sensible, si ce n'est un surcroît de puissance (dans l'ensemble, les vins sont plutôt sur la finesse que la démonstration).
Château d'Arlay
Expérience intéressante avec un trousseau jeune (2018) et nature : très différent du reste de la gamme, presque en opposition : très primaire, fruité, plus dense, mais trop proche d'un vin primeur à mon goût.
Pour le reste, toujours des vins sur le fil, avec des tanins encore sensibles pour les rouges, et ma préférence va au corail en rouge pour sa facilité et son amabilité, et au tradition en blanc, avec un côté oxydatif maîtrisé et une grande fraîcheur.
Château d'Aydie
Jolie gamme dans l'ensemble, que ce soit le Pacherenc sec de bonne constitution et déjà complexe (en tout cas cette année il m'a plus emballé que les Jurançon du domaine Nigri), comme les Madiran (progression régulière, pour des vins que j'ai trouvés bien structurés mais aussi bien jeunes et méritant de s'arrondir encore un peu à mon goût) ou le Pacherenc, frais, aromatique, gourmand, mais aussi puissant et avec de la profondeur.
A noter quelques vins orignaux comme "Les 2 vaches rouges", vinifié en vin canaille avec la typicité du tannat (100%) en plus, ou le "Maydie", un vin de liqueur qui prouve que le tannat se prête aussi bien à cet exercice que le grenache tant il pourrait en remontrer à des Banuyls ou Maury.
Domaine Nigri
Moins charmé que d'habitude sur les cuvée Pierre de Lune (sec) et Pas de deux (moëlleux) que j'ai trouvées un peu en dedans, j'étais surtout venu pour la cuvée
Hors Piste (vendange tardive à très petit rendement qui n'est pas produite tous les ans) qui m'avait charmé il y a 2 ans. Le prix m'avait fait hésiter et je n'en avais pas pris, mais le regret a été plus fort. Le millésime 2018 ayant été propice, je peux me rattraper : richesse impressionnante et pourtant acidité énorme qui rend le vin très digeste. La complexité est déjà au rendez-vous (coing, miel, agrumes confits et même une touche safranée), laissant augurer de belles choses au vieillissement. Et pourtant, je tempère mon appréciation après avoir goûté le Saussignac 2005 (au tiers du prix...). Peut-être les années en plus apportent ce supplément d'âme entre un vin excellent et un grand vin !
Domaine de Montine
Toujours charmé année après années par le viognier d'un superbe équilibre avec une fraîcheur remarquable pour le cépage et la latitude, j'ai redonné une chance aux rouges qui ne m'avaient pas emballé l'année dernière. Et force est de constater que j'ai bien fait : tanins sensibles du fait de la jeunesse mais aimables, caractère affirmé mais là aussi fraîcheur bien présente (en 2017 et 2018).
Château la Nerthe
Des Châteauneuf-du-pape de bonne facture, avec les vins jeunes (2015 et 2016) présentant un joli potentiel, bien qu'encore actuellement dans leurs langes. 2016 notamment est fidèle à la réputation du millésime car déjà plus approchable tout en étant bien structuré. Pour envisager l'évolution au vieillissement, le 2010 montre un profil très différent, étonnamment tertiaire mais surtout nettement plus patiné : tanins fondus et plus de finesse.
Château Lamothe Guignard
Possibilité de goûter plusieurs millésimes, mais surtout beaucoup de chois à l'achat (on remonte aux années 80 !). Goûté 2015 et 2011, nette préférence pour ce dernier qui présente une belle plénitude aromatique tout en préservant un équilibre de meilleur niveau.
Château de Souché
Simple muscadet de bonne facture sans plus (frais et minéral), pour m'étalonner avant de goûter le 2009 : aromatique évidemment évoluée, encaustique (limite oxydation) mais matière encore bien vivante. A ne pas trop attendre et à regoûter à table
Michel Girard et Fils
Toujours de jolis sancerres blancs, avec un fruit et une minéralité qui prennent le pas sur le variétal du sauvignon, et évidemment une maturité importante en 2018 qu apporte une gourmandise qui me sied bien. La "
cuvée blanc" (la seule sous bois) a peut-être du potentiel mais en l'état je préfère le côté plus franc des 2 autres, et notamment "
Silex"
Domaine Trouillet
Encore une gamme cohérente sur 2018 avec des cuvées présentant chacune une typicité en jouant sur les paramètre fruité/minéralité, rondeur/fraîcheur, permettant de trouver chardonnay à son palais !
En bref, toujours un très joli salon avec un niveau moyen très élévé et un moment attendu impatiemment en début d'année. Qu'il est dur de résister à la tentation !