La rentabilité d'un investissement en vin « primeur » doit être questionnée.

Imaginons qu'un investisseur achète aujourd'hui 1 bouteille de MONTROSE 2003 à  60€ l'unité TVA incluse, un cru pourtant aujourd'hui plébiscité et on ne peut plus spéculatif…

Imaginons également qu'un an après la livraison (effectuée en juin 2006), soit en juin 2007, il décide de revendre cette bouteille et imaginons que le marché estime celle-ci à  environ 90€.

A première vue, notre « investisseur » semble avoir signé une plus-value de 50%.

Pour réaliser la vente il se rapproche d'une maison de courtage et de vente aux enchères, et le marché d'appliquer une décote d'environ 10% à  cette bouteille (pour conditions de stockage non garanties). Qu'à  cela ne tienne il continue le processus…

La vente s'effectue à  82€.

Sur ce produit la maison de courtage perçoit 15% du montant (commission habituellement pratiquée par la plupart des maisons de « la place »).

Monsieur Dupont percevra donc 69.7€ pour sa bouteille de MONTROSE.

La plus-value n'est plus que de 16%... soit 5% par an en rythme annualisé. En tenant compte de l'inflation, proche de 3% l'an, la rentabilité diminue d'autant.

Mais ce n'est pas tout… car la bouteille devra être livrée à  Monsieur Dupont, et lui-même devra l'apporter à  la maison de courtage. On peut facilement enlever 1.5€ au coût global de cette bouteille.

Au final dans cet exemple, il n'est pas, en terme strict de rentabilité financière, plus intéressant d'acheter Montrose aujourd'hui à  60€TTC qu'à  82€TTC en 2007. Au contraire… car le souscripteur de cette bouteille assume 100% des risques, et ils sont nombreux :

- Le risque que Parker modifie à  la baisse la note de Montrose
- Celui de l'inflation et du marché en général (la demande sera t'elle aussi forte en 2007 ?, etc…)
- Le risque que représente la conservation du vin, le vol et les dommages…
- Le risque de voir les 2 prochains millésimes bien meilleurs que 2003…

Evidemment, si MONTROSE se négocie 150€ en 2007, la rentabilité n'est plus là  même… C'est ce que j'appelle le risque à  la hausse versus le risque à  la baisse.

Pour finir, et en guise de conclusion, je dirai que pour être certain de réaliser une bonne affaire, il faut ajouter au minimum 50% au prix d'une bouteille achetée en primeurs. Exemple : j'achète Sociando-Mallet à  30€TTC aujourd'hui, il faut au minimum qu'elle soit évaluée par le marché à  45€ en 2007…

Oui mais désolé moi j'achète mes vins pour les boires, pas en me demandant si je vais être gagnant ou perdant en les revendant... alors la "bonne affaire" si le prix augmente de 50% ... ça me fera une belle jambe.

Stéphane :

la question n'est pas uniquement de savoir si on va boire ou revendre !

C'est là  où tu te trompes...

La question est de savoir si il est préférable d'acheter en primeur, ou après la mise en bouteille et la mise sur le marché...

Pour payer sa bouteille de vin le moins cher possible (à  moins que tu ne regardes jamais les prix...) il faut peser l'option primeur avec beaucoup d'attention.

D'où mon postulat sur cette barrière de hausse de 50%, condition sine qua non de la rentabilité d'un achat primeur.

Cordialement.

qui c'est qu'a dit "Fiat lux"?

Je ne suis pas à  1 euro ou 2 lorsqu'il s'agit d'une bonne bouteille.

Et je ne pense pas du tout comme toi au sujet des 50% nécessaires pour être sur que son achat primeur vaille "la peine".

Je n'achète en primeur que des vins qui sont difficiles à  trouver en vente normal et qui même en foire aux vins sont (généralement) plus cher que ce que je les ai payé en primeur. TVA comprise.

Et le plaisir de se dire qu'on a du vin qui est dans les barriques et des bouteilles qui bientôt seront à  nous? Tu le quantifies comment? Et les plaisir de dépenser de l'argent dans sa passion ;o) C'est comme lorsque tu achetes un voyage 6 mois à  l'avance, tu savoures le fait de savoir que tu vas partir.

Cela dit en passant, cela ne m'empeche pas d'avoir du plaisir à  courir aux foires aux vins pour dénicher d'autres superbes vins, mais plus facilement trouvables.

Le vin est une passion que je quantifie au plaisir et non pas au % près d'une économie d'un euro.

Bérénice, d'emblée vous appliquez 15% de frais de courtage et une décote..

je vous propose un autre calcul:

Montrose à  60E, soit un cout en valeur actualisée (3.5%) de 66.15E au bout de deux ans. (en gros).

Je revends mes bouteilles sur e-bay, puisque l'on suppose que l'affaire interesse le consommateur . Va pour 90E, moins les frais (a la louche 10%, et je grossis) soit une encaissement de 81E

j'ai donc une +value de 21E soit 35% environ sur deux années.

S'il fallait une hausse des prix de 50% minimum pour rentrer dans ses fonds en primeurs, ça aurait fini par se savoir et personne n'acheterait. A 20% c'est déjà  équilibré sans problème sur les deux années.

NB: Pour Montrose 03 je pense qu'elle vaudra bien plus que 90E..Aux US on en est déjà  à  150/180 usd en deuxième tranche..

YR.