Petit voyage le vendredi 3 et le samedi 4 dans la Loire avec deux potes et, malheureusement pour nos finances
) un gros break !
Vendredi consacré aux blancs.
- Chez Huet, même si on est un peu dans la grosse artillerie (réception sympa mais anomyme), on est quand même forcé de reconnaître que l'ensemble de la production est d'un très haut niveau qualitatif. les secs 2004 n'entreront pas dans l'histoire, mais pour le millésime, c'est pas mal du tout surtout le Clos du Bourg qui m'a paru posséder plus de matière avec une maturité supérieure. Ce qui est bien aussi, c'est qu'on peut acheter encore des Moelleux 1ere trie 1996 et 2002. Pas donnés (un poil plus et un poil moins de 30 euros pour 75cl) mais remarquables. Et puis ça me permettra d'attendre mes 1997 et mes 2003
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- Quelques mètres plus haut Clos Naudin avec un accueil princier de Philippe Foreau alors qu'on a prévenu une heure à peine avant d'arriver. Un style encore plus strict que chez Huet, mais une grande qualité encore. Le sec 2004 sera un beau vin droit et minéral après 5/6 ans d'attente et, pour la première fois, je me suis laissé tenter par des "mousseux", un brut non millésimé (en fait 2000) à 7,5 euros et un brut millésimé 1995 à 13,5 que je ferai déguster à l'aveugle et je sais déjà qu'on me dira "qu'il est très bon mon petit champagne de producteur".
- Passage rapide chez Chidaine, faute de temps. De toute façon j'avais déjà pas mal goûté ses 2004. Clos Baudoin confirme (et hop ! 6 de plus dans le coffre) et j'ai découvert sa nouvelle cuvée de Montlouis (sec), Les Bournais, matière très puissante, minéralité et aômes bien mûrs. J'ai adoré (et mis dans le coffre), dans un style plus démonstratif que ses Vouvrays ou que le Montlouis Les Choisilles.
- Long séjour dans la superbe cave d'Antoine Foucault au Domaine du Collier à Chacé (fils et neveux des deux autres, évidemment). Les blancs 2004 sont superbes. Il faut dire que son terroir calcaire de Brézé est le plus beau du coin pour le chenin qui donne des vins cristallins, tendus comme une lame de sabre, avec ce goût de craie du calcaire. J'adore ! Sa nouvelle parcelle de très vieilles vignes donne un vin encore plus réservé, mais d'une grande profondeur. Ils ne sont pas encore en bouteilles (ce sera fait le 6 avril). Je reviens fin mai prendre 12 bouteilles (6 de chaque cuvée). A attendre impérativement 6 à 8 ans ! Mes 2000 (premier millésime et pas facile) d'Antoine, commencent à bien se goûter.
Samedi on passe au rouge !
- On commence par René-Noël Legrand à Varrains (Saumur-Champigny). Des vins "sincères" que j'aime beaucoup, à condition de les laisser vieillir. Jeunes ils sont un peu râpeux, mais les bons millésimes de la cuvée de pointe (les Rogelins) prennent une dimension extraordinaire (très proche de celle du Clos Rougeard) au bout de dix ans. Je n'ai pas encore touché à mes 97 mais j'ai goûté récemment en dehors de chez moi et ça promet ! On a pris des Rogelins 2002 et 2003. on en reparlera en 2013. Pour nous remercier, le très gentil René-Noël nous a débouché un 1989 dont on n'a pas recraché une goutte ! Un immense millésime dans la Loire et un très grand vin à la matière très mûre et encore jeune, de superbes arômes d'humus et de terre, un grand Champigny de plus de... 16 ans quand même. Il y a quelques St Emilion qui ont des leçons à prendre.
- Après avoir perdu du temps à chercher Amirault qui n'était pas là, on a été à Chinon. Chez Philippe Pichard on a été très déçu, des vins durs, rustiques, trop boisés pour certaines cuvées, le meilleur étant sans soute les cuvées d'entrée de gamme (Gravières et Gallières) à des prix très raisonnables (5/6 euros de mémoire).
- ensuite on est allé chez Philippe Alliet. On a goûté tous les 2004 (y compris le premier blanc du domaine !) et tous les 2005. Les cuvées de L'Huisserie et Coteau du Noiré en 2005 étaient difficiles à goûter en pleines malos, mais Tradition et Vieilles Vignes promettent déjà un beau millésime. J'ai adoré tous les 2004. Un beau millésime "classique" très bien équilibré avec des raisins mûrs mais tendus par une belle acidité bien fondue dans le vin. Ce qui est surtout remarquable chez ce vigneron d'exception, c'est la finesse du grain de ses vins. Tactilement sa production ne ressemble à rien d'autre à Chinon. les tannins sont enrobés, soyeux, la matière puissante ne présente aucun aspect rêche et elle ne sèchera jamais. le boisé, pourtant imposant, est totalement fondu au vin, même pour le Noiré 2004 qui a 2/3 de barriques neuves. Sensationnel ! Noiré et L'Huisserie (une nouvelle parcelle avec des vignes plantées en 2000) seront magnifiques dans 10 ans pour Noiré et sans doute un peu moins pour l'Huisserie. Prix allant de 9 à 15 euros selon les cuvées, inchangés par rapport à l'an dernier et totalement justifiés par rapport à la "concurrence". Difficile de devenir nouveau client, mais pas impossible.
Philippe, ruiné mais heureux !